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Alice post-mortem

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Message  lol47 Sam 28 Mar 2009 - 7:53

* « Chemin faisant, j’avais vaincu tous mes ennemis; l’un après l’autre, mais le plus grand de tous, j’étais passé à côté de lui sans le reconnaître- et c’était moi-même. »

Finissez votre café , bande de tarés ! La crème de la crème, l’alcool de joie et autres poussières divinatoires. Monkey monte, voit, boit.
Lu, devine, et des caresses oui, valent mieux que des souvenirs.
Monte et descends,
Monte et descends,
Monte et descends,

Petite liste de courses à Schindler :
– Suc. Suc. Et re-suc.

CHUT !!! In absentia.

Dans ce vaste atelier d’écriture, murs très peints de blanc, ou plutôt dirais-je d’une couleur maronne ou grise, je me suis enfermé par ma propre volonté.
Las, je ne songe plus à dilapider mes forces, mon attente de la force qui me survit. Je réunis bras croisés l’instant qui viendra souverain m’ébahir comme pour me lanciner, et l’autre, le foie, lui, hurle à côté ;
à la mort et le sait-il seulement ?
Que peut-on faire contre le pourridié ?
Rien, ad nauseam.
Chaque champignon repousse la gloire de Dieu jusqu’au tréfonds.
Putain, éteignez-moi ces yeux et faites acte. Le martyr du soleil.

Trois chambres plus loin et deux mourants plus tard. Non, me dit-elle, je veux fumer moi aussi, fumer jusqu’à ma dernière demeure.
Ô funérarium.
En anglais, l’amour se dit mausolée.

La linguistique n’est pas folle, elle.

– Vous ou tu ?

– Tu, ça ira.

Laisse les salamalecs se dorer au soleil.
« Le seul combat perdu d'avance est celui qu'on ne livre pas. »
Ce genre de pensée est aussi attirant qu’un cul posé entre deux chaises.
Uppercut, sales poumons, fumée du diable.

– Je n’ai plus de cheveux et presque plus de voix.

Son discours avance irréfragablement vers l’inexorable. Elle s’assoit sur le rebord du mur, à côté de la porte marquée « ACCUEIL », là où on reçoit les patients très impatients . Patio des dépendances. Les ambulances, les vivants presque encore…

Mais tu as des yeux . Bleus. Et des larmes.
Les larmes comptent plus que n’importe quelle planche à billets. L’âne qui monte la pente, portant la cruche d’eau . L’air, la mer, le soleil, le vent, et ce roc inébranlable à toutes épreuves, il n’y a de justice que dans la justesse.
La Crète compte environ plus de trente mille oliviers.

– Et toi, tu es là pourquoi ?

Je suis là comme je serais ici ou nulle part, je suis là pour l’alcool mais surtout pour moi.
Le temps coupe les têtes et ne les remplace pas. De mon berceau, je fuis à tire d’aile, disparu disent-ils, par mégarde.
L’occident nous a tués. Peu à peu, nous nous sommes enfermés dans notre catastrophe.
Et les pygmées rigolent.
Ce n’est pas ce qui plaît qui est bon mais c’est ce qui est bon qui plaît.
Les cadavres sont des flux qui s’entremêlent. La litanie se mérite au pas de danse, grâce aux oracles et à leurs sombres prédictions.

Elle continue de fumer en souriant.

– Avant, je peignais. Depuis que j’ai perdu mes cheveux, j’ai arrêté.

*« Peindre, c’est aimer à nouveau. »

– Demain, je pars. Ils me « relâchent ». J’en ai terminé avec mes examens. Je dois revenir dans quelques semaines.

– Ah…ah…dans quelques semaines…c’est bien…mais je ne sais pas…

J’ai peur qu’elle se mette à sangloter et comme je suis un pornographe sans attention , mon regard se détourne des ses yeux, je l’imagine nue, sans cheveux , désirable.
En liesse et lascive. De l’intérieur. A outrance. A la dérober, à la rendre inimitable.

La mort des autres me protègent de la mienne, dérisoire instantané.

A l’encan, du désir nu, un arrière-plan post-mortem.
Dans l’intervalle, que de verbiage obséquieux ! Mon dieu, mon dieu, faites que les étoiles s’approchent et la fassent vivre…encore un peu.

– Ils m’ont laissé l’accès à mon portable. Exceptionnellement. Je t’enverrai des mails.

Je crains de n’y répondre jamais. Peut-être par jalousie. J’ai envie de mourir comme elle. Peut-être de mourir en elle pour me protéger.

– Si tu veux, je vais te laisser un livre très précieux, très noble. Tu tourneras les pages très lentement, Alice. L’autre monde, merveilleux.

** « [...] et la morale de ceci, c'est : Soyez ce que vous voudriez avoir l'air d'être ; ou, pour parler plus simplement : Ne vous imaginez pas être différente de ce qu'il eût pu sembler à autrui que vous fussiez ou eussiez pu être en restant identique à ce que vous fûtes sans jamais paraître autre que vous n'étiez avant d'être devenue ce que vous êtes. »

Il est un peu tard et il fait un peu trop frais pour son corps frêle et abattu. Chambre 16 .
La vie est supérieure à la beauté car elle ne dure pas toujours. Nous rejoignons l’ascenseur.
Puis, se ravisant, elle me dit qu’elle repart fumer une autre cigarette.

– Tu vois, comme à chaque fois, comme si c’était la dernière.

– Non ! L’avant-dernière.

Voltigeur soudain devenu prodige, je la rattrape par la manche de son pull. Dessous, je sens sa peau froide. La chair fait écran.
Ma langue s’écorche contre la sienne.
Quelques secondes.
Le ciel en déroute sous des néons extravagants . A pleine bouche, nos langues démarrent, se touchent, s’invectivent, se mouillent de n’importe quelle question à la puissance dix.
S’enlacent avec plus d’ampleur et allègent les intonations.
Je suis vif, tu es mienne pour une rupture.
Au diable, ceux qui lisent les yeux ouverts !
Aussi continu qu’un silence sans fin, sans dessein, sans demeure, ce lieu jadis vécu et dont personne ne retrouvera le rêve.
Nos langues trop noires, trop blanches, nos sexes grésillent en s’époumonant .
Alors, à l’endroit où le vide renaît, la page s’arrache.

Ses pas s’envolent dans le couloir dans une dimension aveugle et l’écoulement d’une variation frotteuse de troubles, mâcher cette salive, l’écrire, la jeter dans l’espace.
Fermer les yeux de bas en haut, puis les rouvrir de gauche à droite…
Sur mon sommeil à venir, il fera des années de froid à éclater le bois mort, chagrins de traverses ignobles, à égaler par ma voix basse l’entremise de tes yeux.


Et vous , avez-vous vu Alice ? On m’a dit qu’elle dormait auprès d’un arbre, les paupières lourdes.
Le chirurgien sortant du bloc me répondra lugubre, sec, saignant.
Elle était prête, n’a pas fait d’efforts pour mourir. Elle pensait que ce n’était pas pour maintenant mais pour toujours.

Laid autant que je puisse l’être, je me dirais que la vie sera belle à ton retour.

*** « Le premier jour de la vie c’est beau.
Le dernier aussi avec un peu de suspense.
Entre les deux il y a une durée relativement
Relative qui prend fin quand ça s’arrête. »


*Henry Miller
**Lewis Caroll
***Clemente Padin
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Message  Invité Sam 28 Mar 2009 - 8:19

Désolée, je démontre une fois de plus mon insensibilité crasse, mais enfin, des sexes qui s'époumonent, j'ai vraiment du mal !

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Message  Invité Sam 28 Mar 2009 - 13:13

Une histoire d'amour à la Lol, ça n'a rien de serein, ça n'est pas une promenade de santé... ça cogne et ça déchire, ça désire et ça fait mal. amour à mort. J'ai aimé l'ensemble, cohérent sans verser dans l'attendu, l'ennui ou le repos.

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Message  Sahkti Sam 18 Avr 2009 - 20:09

Lol, il y a des parties de ce texte qui me touchent de très près et m'empêchent de commenter ça de manière constructive, maligne, intéressante ou tout ce que tu voudras. Ce sont des lignes qui me parlent beaucoup, je trouve l'ensemble déchiré et en même temps très structuré, comme si le temps de la révolte faisait un peu de place à celui, non pas de l'apaisement, mais de la réflexion.
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Message  Loreena Ruin Dim 19 Avr 2009 - 10:32

Pas tout compris mais bien aimé les jeux de mots et les citations... sauf la première :
« Chemin faisant, j’avais vaincu tous mes ennemis; l’un après l’autre, mais le plus grand de tous, j’étais passé à côté de lui sans le reconnaître- et c’était moi-même. »
c'est devenu tellement banal de dire ça, me semble t-il, que ça m'a presque bloqué à l'entrée du texte...
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Message  PinK1OOO Dim 19 Avr 2009 - 11:59

Tu ne peux rien, et tu peux tout. Il n´y a rien a accomplir, tout a entreprendre, la verité se tient dans mon froc, si tu la trouve, vends la pour trois kopec. Laisse les parler, rien a prouver.
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Message  Ba Dim 19 Avr 2009 - 15:16

Après examens à poil quand les coutures sont dégrafées la liberté prend le goût du miel salé dans la bouche.
Interlude.
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