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Milou 2

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Message  ptipimous Sam 28 Mar 2009 - 14:06

4

Mais dans la vie, chaque chose a son pendant, pour une bonne il y en a au moins une de mauvaise.
Moi, je n’ai pas beaucoup d’instruction, je fonctionne plus à l’instinct. Philéas me traite de petit animal et j’ai choisi de trouver cela bien. Et tu vois, j’y crois dur comme fer que toute médaille a son revers. D’ailleurs, depuis que j’ai commencé, tu dois te demander où est la faille, où peut bien se situer l’os de l’affaire.
Un bonheur si gros, des gens si complets et si totalement à la colle, un avenir si radieux, ça ne pouvait pas durer. La perfection, plus elle est importante et moins elle dure. C’est comme pour les miracles, quand on s’y habitue, c’est plus des miracles, c’est du quotidien, de la routine. Ça se salit de petits riens, s’enroue de grains de sable et un jour, on se demande pourquoi on a tant ouvert les yeux.
Un matin comme un autre, Louise était sur le périph’ dans sa voiture, une caisse de gonzesse, vert noble, bref rien d’exaltant. Elle s’est re-trouvée derrière une remorque qui trimballe des bagnoles neuves sorties fraîchement d’usine. Certaines sont enveloppées dans du plastique qui leur donne une allure d’oeuf de Pâques et c’est rigolo. Enfin pas toujours.
Il est arrivé ce qui ne se fait pas, même dans tes pires cauchemars : le dernier oeuf du haut est tombé. Tu le crois pas, ça hein ?
Moi non plus, je ne l’ai pas cru quand on me l’a raconté. La pauvre Louise a vu tomber une tonne de ferraille empaquetée comme une surprise, larguée par une cloche malfaisante... Est-ce qu’elle l’a vue d’ailleurs? Je ne lui souhaite pas, sincèrement. Inutile de te faire un dessin, la Mini avait un nouveau look qui aurait pu servir de modèle à César pour une récompense débile. La nouvelle sculpture aurait pu figurer dans une des galeries de Louise. Sauf que la Louise faisait partie de la sculpture en question. La circulation a été arrêtée pendant presque quatre plombes. Les pompiers ont eu du boulot, entre découper la carlingue, évacuer les badauds et empêcher le chauffeur de se foutre en l’air.
Moi, j’en ai connu des évacuations d’urgence ; et ben c’est pas la fête, les mecs, je vous le dis. Surtout quand tu es conscient, que tu entends au loin les commentaires, et que les charognards font tout pour croiser ton regard pour voir... pour voir quoi d’ailleurs ? Et quand tu fermes les yeux pour ne pas les voir, c’est pire, ils n’ont plus aucune retenue.
Ce n’est pas tenable ce tourbillon que tu provoques et auquel tu ne participes pas, pas vraiment. Tous ces gens qui te veulent du bien et qui te font si mal... si mal.
Mais Louise a échappé au moins à cela.
Un pompelar, un jeune gars, a passé sa main dans la tôle froissée. À l’aveuglette, il a trouvé un bout de peau à caresser et il lui a parlé pendant deux heures, au cas où...
Quand ils ont tiré Lou de là, elle devait être beaucoup moins bien. Ce qui est dingue, c’est qu’elle respirait encore. Fallait-y qu’elle aime la vie, hé ?
Tous ces petits détails, je les ai appris petit à petit, par bribes, comme des morceaux de puzzle, comme une suite de dominos que j’ai mis bout à bout pour reconstituer l’histoire.
Louise a été évacuée toutes sirènes hurlantes sur l’hosto le plus proche qui avait eu le temps de se préparer au colis. Mais c’était trop tard. À l’instant où la voiture s’est décrochée, c’était déjà trop tard.
Ils l’ont perfusée, intubée, cernée de machines couinantes et de tuyaux en plastique, mieux qu’à la télé dans la série où y a le beau toubib !
Comme tout cela paraît ridicule, quand tout est fini.
Et puis ils ont appelé ses parents.
Voilà la partie que je ne sais pas trop. Je n’ai jamais osé poser les questions. Ils sont arrivés, le chirurgien leur a annoncé que Louise était foutue, son cerveau n’était même plus digne de faire de la pâtée pour chien. Ils l’avaient mise sous machine pour la garder en vie parce qu’ils voulaient récupérer ses organes.
Et sa mère a dit oui. Presque tout de suite. Son père n’a pas été étonné tout en l’étant malgré tout. Cela se passe quand le temps, celui qu’il faudrait pour réfléchir chevauche les émotions et l’instant présent. Tout est mouvant, on entend en double ses propres voix, ce qu’on dit, ce qu’on voudrait bien arriver à dire plus les voix des autres et ce qu’ils ne disent pas mais qu’on entend quand même.
Alors comme tout le monde était d’accord, ils ont signé la paperasse en se disant que Lou ne serait pas morte pour rien. C’est d’ailleurs la seule chose que l’on peut se dire pour supporter cette horreur, d’autant plus qu’on claque toujours pour quelque chose. Toujours cette histoire de destin, tu sais ?
Et Philéas est arrivé.
Et lui, il ne pouvait pas penser pareil. Il l’aimait trop.
Il a hurlé, argumenté, menacé, supplié. Ses presque beaux-parents essayaient de le calmer, mais sa douleur et sa révolte étaient comme une avalanche prête à tout ruiner sur son passage. Il voulait la prendre dans ses bras, lui arracher les tuyaux, lui parler, il était sûr qu’elle l’entendrait.
Pendant ce temps, Louise déclinait, les toubibs s’inquiétaient mais n’osaient pas trop presser le mouvement. Ils y sont allés crescendo, du regard un peu implorant, impatient jusqu’au fatidique “nous ne pouvons plus attendre”.
Il a fallu maîtriser Philéas qui a poussé un cri... les murs ne sont pas là de l’oublier...

5

Finalement chacun est rentré chez soi dans son propre chagrin. Celui des parents de Lou et de sa soeur qui avait été prévenue aussi, il faut bien que chacun en ait sa part , calme, retenu mais sûrement aussi intense que celui de Phil. Lui s’est claquemuré dans son appart.
Lou était encore là, à chaque détour d’objet ou de vêtement abandonné. Son odeur flottait absolument partout avec prédilection pour la salle de bain où Phil a bien failli se foutre en l’air, tant le souvenir de son parfum était insolent dans sa violence. Ce qui l’a sauvé, c’est qu’il n’a pas bien capté s’il devait avaler toute la pharmacie, bande Velpeau comprise ou se noyer dans la baignoire auquel cas il fallait d’abord la remplir, ou se couper les veines mais avec un rasoir électrique, l’affaire n’est pas simple. Il lui fallait de l’immédiat, du spontané et il n’y en avait pas. Même la fenêtre filait un passage trop étroit pour ses épaules de faux catcheur. Alors il a renoncé, il s’est assis sur le carrelage et il a pleuré. C’est con, hein ? C’est pauvre et tout petit face à la douleur qu’il ressentait. Rien de grandiloquent. La vraie détresse est misérable, si personnelle ; et plus c’est intense, plus on est seul au mi-lieu de ses larmes. C’est ridicule.
Il s’est rendu injoignable. Sa future-ex-belle-mère s’est affolée. Elle a tambouriné à la porte aidée des employés de la boîte, prêts à la défoncer au bout de deux jours. Phil leur a marmonné que ça allait, qu’il fal-lait lui foutre la paix, qu’il n’irait pas à l’enterrement. Même si les de Fourcroy ont été froissés d’être ainsi abandonnés - car pour la cérémonie, c’est bien de la famille qu’il s’agit, toi dans ta caisse en bois, t’en as plus rien à tarter - ils n’en ont jamais rien laissé voir. Leur bonne éducation comprenait. Ils ont toujours tout compris ces gens. Pas toujours immédiatement mais bon. Ils sont humains tout de même.
Phil n’a jamais su combien de temps il était resté là, dans la pénombre, sans manger, avec des bouts de sommeil qui ressemblaient plus à du coma. Il est parti dans son labyrinthe perso d’horreur, de culpabilité, d’abandon, etc... Il s’est offert le grand tour, la totale. Et pour trou-ver la sortie, hein ? Comment on fait ? Soit on s’offre la plus belle, on meurt dedans, très droit et très digne en crachant son mépris à la face du monde et surtout à celle du vieux qu’on appelle Dieu. Soit on déroule le menu “mensonge et palliatif”, contenu dans le dossier “survivre”. (J’apprends l’ordinateur, ça déteint !)
C’est ce qu’il a fait.
Il y a des propositions rejetées immédiatement comme : oublier : impossible ; trouver une autre nana : pareil. Faire comme si de rien n’était, mais avec les autres autour, les non-dit, les regards : tu peux t’accrocher. Il a cherché, réfléchi comment manipuler cette douleur aussi grande qu’une toile de parachute pour la faire tenir dans son bide en lui laissant la place pour son entrecôte quotidienne. Il s’est battu longtemps contre la part de lui-même qui tentait de lui dire que Lou était morte. Mais l’autre part était plus forte, elle lui disait que c’était tout simplement impossible. Elle était encore si présente. Il voyait son sourire, en se concentrant, il entendait son pas. Chaque meuble, lui rappelait un geste, un objet à elle ; tiens, la commode de l’entrée qu’elle caressait du bout des doigts en y posant son sac. Ce vieux gilet un peu déformé, gardé pour les petits frais d’une soirée cocooning, devant la télé. Même lui, cet objet laid, vieux et nul n’était pas mort. Alors pourquoi elle ? Cela n’avait pas de sens.
Quant aux séances de galipettes qu’ils avaient pu faire dans tout l’appartement, l’éclat de ses yeux à ce moment-là se peignait sur tou-tes les surfaces planes et lisses, il entendait son rire et sursautait au bruit du moteur de la voiture du même modèle que le sien, qui passait dans la rue.
Quelques jours à ce régime-là et t’imagines le zombie...
Au moment où il allait lâcher prise et devenir cinoque, un détail, une idée a traversé son esprit plus monté qu’un soufflé à la seconde d’être servi.
Quand on l’avait poussé hors de l’hôpital, son oreille avait chopé une bribe de conversation téléphonique qu’avait la dame en blanc derrière son ordinateur. Cette femme disait des mots si atroces et en même temps si techniques qu’il n’avait pas saisi toute la portée de l’info. La voix disait : “Nous avons un coeur compatible avec votre demande, vous avez une patiente... nous serons là dans moins d’une heure...”
Un coeur. Son coeur. Le coeur de sa bien-aimée vivait toujours, il en était sûr. Elle vivait donc puisque son coeur battait. Dès lors, plus rien ne pouvait l’arrêter. C’était une obsession. Et surtout, même si les idées pour le moins noires restaient, il y avait de l’action possible. Il a donc déplié sa carcasse et s’est remis en mouvement.

6

Petit à petit, son idée enflait, comme la grenouille de m’sieur Fontaine, prenait corps. Il râlait contre ses brumes comme un camé qui échappe à l’overdose. Sur un bout de papier, il a jeté des mots, des choses à faire, des gens à voir. Quand il s’est croisé dans le miroir, il a compris qu’il ne pourrait rencontrer personne dans cet état ; la maison était invendable. Il a fait toilette, a becté, a pris des cachets pour dormir et s’est enfoncé dans une autre nuit.
On pourrait se dire qu’après une bonne tournée de cadran, il allait ricaner de ses divagations de la veille. Pas du tout ! Il s’était programmé, il fallait qu’il retrouve Lou. Il a appelé partout, toute la journée, l’hôpital, la banque d’organes, les organismes de donneurs. Alors que le soleil, ce misérable lâcheur qui ne participe jamais à vos chagrins, continuait sa course imperturbable, il a harcelé tant qu’il a pu, à peu près tout le corps médical, ouvrier et administratif. Mais l’horizon était bouché mon frère ! Mieux que les autoroutes un premier Août. Il ne pouvait rien savoir, tout cela était confidentiel, voilà ce qui résultait de ses belles recherches après le débroussaillage des : “Mais mon pauvre monsieur...”, “ il faut vous rendre à l’évidence...” et autre “voulez-vous l’adresse d’un docteur qui pourra vous aider ?” sous en-tendu “allez voir un psy et foutez-nous la paix.”
Il ne lui restait qu’une chance, une seule. Celle-là, il ne devait pas la manquer.
Le lendemain, il a passé la matinée à se faire une tête possible et il a appelé Anaïs, la soeur de Lou.
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Message  ptipimous Sam 28 Mar 2009 - 14:14

7

Anaïs, comme je te l’ai dit plus haut est, en fait, très différente de sa soeur. Pour commencer, elle n’avait pas la fibre artistique. Elle a donc fait médecine. Qu’est-ce qu’elle fabrique exactement, je n’en sais rien. Elle m’a expliqué plusieurs fois, mais je ne sais pas pourquoi, je décroche au bout de deux phrases. Elle a dit trois mots, je n’ai pas compris les deux premiers. Alors je dis “oui, oui” et je pense à autre chose. Elle fait un peu dans l’humanitaire, mais en même temps elle a un poste à l’hosto et elle est souvent en déplacement. Je sais qu’elle ne vend rien (je lui ai demandé un jour et elle l’a si mal pris que j’en suis convaincue, elle ne vend pas de matériel ni de médocs), mais elle rencontre !
Pour dire et faire quoi ? Je n’en sais goutte !
Ce qui est certain, c’est qu’elle est dans le milieu et Phil pensait qu’elle pourrait l’aider. Seulement comment faire pour qu’elle
accepte ? Elle allait trouver son idée folle puisqu’elle l’était.
En tout cas, Anaïs au bigophone, elle était si contente qu’il réapparaisse et surtout qu’il la choisisse elle, pour son premier retour sur terre, qu’elle a accepté tout de suite de le voir et de faire l’impasse sur son déjeuner.
Ils se sont retrouvés au troquet. Ce n’était pas facile. Phil avait du mal à parler. Le monde qui tournait comme s’il ne s’était rien passé le heurtait, le fatiguait. Tous ces gens se seraient retournés sur Lou si elle avait été là et maintenant qu’elle était partie, il n’y avait rien. Pas de regret, pas la plus petite tristesse d’avoir perdu une étoile aussi belle. Quelle bande de fous, de sourds, d’ingrats, d’aveugles et d’insensibles. Tant d’indifférence le foutait en l’air. Il avait envie de tous les tuer.
Anaïs poireautait, patiente. Elle babillait des banalités, essayait de pas avoir trop l’air de meubler tout en le maintenant sur terre tant elle sentait que l’attention de Phil était fragile.
Le Philéas, il n’a pas pris de gant trop longtemps. Il n’en avait pas vraiment les moyens, ni l’énergie. C’était aussi peut être une façon de se libérer d’un poids que d’annoncer tout de go : “il faut que je sache où est le coeur de Lou.”
C’est fin quand même. Il n’a pas dit : “je veux retrouver le coeur de Lou” ce qui aurait pu laisser croire qu’il voulait voir la personne. Non. Il a juste laissé entendre qu’il avait besoin de savoir où il était, et par là, il aurait l’identité de la personne. You see what I mean ? Mais il est intelligent le bougre.
Il n’a pas gagné le gros lot tout de suite, attention. Loin s’en faut, même. Mais il a su l’embobiner la sister, parce qu’il savait qu’elle avait toujours eu un petit faible pour lui.
Il a pris son air de Cocker qui a perdu son os, ensuite celui du Dalmatien attendant sa promenade, la laisse dans le bec et la queue en toupie alors que dans sa tête, il avait plutôt le mental d’un ratier accroché au cou d’un sanglier.
Il lui a tout sorti, l’a laissée rentrer dans son chagrin et finalement lui a arraché la promesse qu’elle allait essayer de savoir. Il n’a pas eu plus et il lui a fallu toute la maîtrise de lui-même, toute la force qui lui restait pour ne pas insister, la bousculer au risque de la braquer. Il a souri, fait genre “j’ai le soleil dans les yeux” pour justifier une larme et est rentré chez lui.
La belle famille mise au courant de la fin de l’hibernation s’est aussi-tôt mobilisée. Pour échapper au trop plein, Phil est retourné bosser. Les masques un peu gênés, un peu bourrus, les claques dans le dos des chauffeurs lui ont fait du bien. Il a pris le volant et a convoyé deux ou trois chargements. Au moins, dans la cabine, il était seul, il pouvait penser et pleurer sans compte à rendre. Et puis il fallait bien que ça sorte quelque part.

8

Pas très longtemps après, Anaïs s’est pointée chez Philéas. Le choc qu’il a eu de la voir sur le seuil, à contre jour, ses cheveux blonds scintillaient en paillettes de lumière... il a failli tourner de l’oeil. La pauvre fille a eu la peur de sa vie ! Il n’a pas voulu la laisser rentrer et ils sont sortis au rade du coin.
Quand Phil s’est un peu remis de ses émotions, il est reparti de plus belle dans la tachycardie : son espoir insensé avait pris le relais.
Mais Anaïs avait récupéré le sien, d’esprit. Et la voilà qui commence à poser des “pourquoi”. Elle, avec son beau cerveau médico-cartésien, elle ne pouvait pas comprendre l’intérêt qu’il avait de savoir où était le coeur de Lou ; pour elle, ce n’était plus rien qu’un bout de bidoche.
Phil s’est embrouillé dans ses explications et elle, trouvait cela de moins en moins sain comme attitude. Elle a tenté de le raisonner, il s’est énervé. L’enfer. Il a menacé de plus jamais la voir, elle et sa famille, il la suppliait la phrase d’après, fébrile et au bord des larmes.
Anaïs a craqué. Elle lui a fait promettre de voir un psy, mais il aurait juré une vie entière à vénérer un Dieu Bantou pour avoir ce qu’il voulait. En lui donnant le dossier, elle s’est dit qu’elle n’allait pas le lâcher de l’oeil. Voir du reste, si affinité.
La pauvre ! Elle ne faisait pas le poids.
Philéas est parti comme un voleur en serrant contre lui le précieux dossier. Il était bon à engager dans une équipe de rugby, personne n’aurait pu lui enlever le ballon !
De retour à la casa, il a un peu lâché les élastiques en parlant à Lou comme si elle était près de lui. Il allait la retrouver, il a ouvert le dossier et il a commencé à lire.

9

Et si je te parlais un peu de moi ? Je pense que le moment est bien choisi. Le gag, c’est que je n’ai pas le début non plus ! Tu vas croire que je le fais exprès.
Je suis née quelque part à Paris. Ma mère, la pauvre a fait ce qu’elle a pu et elle a pu peu. Elle est morte assez vite. Mon dab, je ne le connais pas. Je ne sais même pas son nom. J’ai donc atterri là où tu sais, au milieu d’autres gosses comme moi.
Certains étaient assez vite adoptés. D’autres, un peu moches, un peu morveux, un peu basanés avaient plus de mal, moins la cote. Au début, j’avais assez bon espoir. J’étais une jolie petite brunette aux yeux sombres. C’est vers trois-quatre ans que j’ai été la plus jolie, je ne l’ai plus jamais été par la suite, rassure-toi ! La vie m’a lâché un tas de passages de roues, de traces indélébiles dues à mon caractère teigneux face à la rue peu accueillante.
Môme, on m’appelait la Dame aux Camélias. Bien sûr, je n’ai su que plus tard ce que cela voulait dire. Moi, j’avais compris le cas Mélia. J’ai cherché pendant longtemps qui pouvait être ce Mélia auquel mon destin semblait accroché. À tel point que l’on s’est demandé si cette fixette et les questions ridicules qui l’accompagnaient ne prouvaient pas un net dysfonctionnement de mon cerveau.
Mais au cerveau, je n’avais rien. C’est au coeur que j’avais.
Petite, je toussais tout le temps (la Dame aux...). Mais quand on a une pelletée de mômes à s’occuper, les visites médocs sont rapides. Faut qu’on te remarque pour avoir droit à une visite de ministre. Et un jour, une dame avec un chapeau à fleurs et un monsieur en costard ont daigné poser leurs yeux sur moi. Comme on mate un chiot dans un chenil. On le manipule, on le trouve drôle, on le met dans des situations grotesques et on regarde s’il nous fait rire. J’ai donc eu droit au grand jeu. Et c’est là que l’on a commencé à se douter de quelque chose.
Et ben mon colon, j’en ai eu des photos ! Mieux qu’une star ! Et des analyses, avec ou sans tuyaux; on me prenait des liquides, on m’en injectait d’autres, dans les deux cas, c’était avoir mal et ne rien dire. Ça, j’en ai visité des hôpitaux ! Plein.
Les toubibs n’étaient pas tous gentils. Parfois, il y avait plus de monde dans ma chambre que dans un hall de gare. J’étais le syndrome machin, le cas truc. Mélia sans doute ! Je l’avais enfin trouvé ! On parlait d’une partie de moi sans voir le reste. On avait détaché de ma personne un bout que l’on triturait, malaxait de mots. De temps en temps, on me palpait du bout des doigts comme si j’étais un objet répugnant qui tache.
Je voyais des étudiants regarder ma fiche ou une partie de mon corps sans jamais me voir, moi. J’étais déjà orpheline, je suis devenue un fantôme. Une nuée de gaz avec un coeur lui bien présent, mais mal foutu.
Mes futurs parents ont adopté un autre enfant. Ils étaient pressés sans doute.
Ma vie s’est colorée d’une multitude de petites pilules de toutes formes et de toutes couleurs que je prenais à toutes heures du jour et de la nuit. J’en étais arrivé, dans cette ronde infernale de sollicitude sans amour, à être réveillée la nuit pour prendre un petit cachet rond qui m’aiderait à me détendre et donc, à dormir !
C’est chouette la vie !
J’ai grandi et j’en ai eu marre. Je vivais dans un endroit que je détestais tellement je m’y ennuyais. J’avais envie de voir des gens, de connaître des choses, qu’on me parle. Je voulais exister autrement que par mon coeur. J’ai essayé à l’orphelinat, mais rien à faire. J’étais une sale gamine ingrate, méchante et agressive qui aurait dû bien être reconnaissante de tout ce qu’on faisait pour elle. La définition du “on”, c’est ce qui compliquait tout. Qui c’est “on” ? Qui est ce “on” a qui je devais tant d’agréments ? Dieu ? Mes gardes-chiourme, gardes-moralité, gardes tout court ?
Alors j’ai calté. Ils ont mis quatre mois à me choper ! Et encore, c’est parce que j’étais malade.
En quatre mois, je me suis battue au rasoir (j’en ai gardé une petite estafilade, mince comme un fil, tout près de l’oreille), j’ai connu un sage et percuté la philosophie. Pas celle de comptoir ni celle des écoles, non, la vraie. Celle de la vie, celle qui est méditée par ceux qui n’ont rien d’autre à faire.
Je me suis offert la pizza royale : la saleté, la solitude et, à la fois, la promiscuité, l’errance, la faim, le danger, la peur aussi. Mais je la connaissais déjà.
La peur de perdre la vie, je suis née avec comme tout le monde, la différence c’est que j’ai plus d’entraînement.
J’ai découvert le vol, le squatte, la mendicité. C’était génial. Je faisais des trucs moches, j’étais moche, les regards que je croisais avaient envie de me tuer, j’existais enfin.
À cette époque déjà, j’avais renoncé à l’amour. J’en avais jamais eu. Quand j’étais bien lunée, j’arrivais à me persuader que c’était une vue de l’esprit, un concept philosophique comme disait mon pote. Personne ne s’aimait en fait. C’était juste pour le rêve, comme un voyage dans l’espace. Que du flan à sensation. Moi au moins, j’étais lucide, donc en avance sur les autres.
Mon sage m’a fait lire. Son carton à coucher était une vraie bibliothèque. Il m’obligeait, il me parlait à travers les personnages des romans qu’il trouvait au hasard des rues. Pour le suivre, je devais bouquiner aussi.
On discutait des nuits entières en fumant les mégots les moins tartes qu’on avait trouvé la journée. On changeait de crèche tout le temps, en essayant de profiter de l’ambiance offerte pour délirer : sous le métro, on prenait le train et on voyageait jusqu’au Japon voir les petits nippons grouiller comme des fourmis affairées, inventer de nouveaux gadgets, et les faire apparaître dans leurs doigts comme des magiciens, en marchant sur leurs enfants suicidés sur les trottoirs.
Sous les ponts, on était à la fois capitaines de navires majestueux, pirates assoiffés de sangs et de richesses ou même rien que pour un instant ce riche touriste, qui sourit à Paris parce qu’il n’y vit pas.
Parfois, on allait jusqu’aux Halles et là c’était la fête. On nous offrait des coups pour peu qu’on file la main pour décharger les cageots. On faisait partie d’une famille pendant quelques heures.
J’avais plus trop de médicaments et mon coeur a commencé à avoir des ratés. Au début, je saignais du nez. C’était beau, j’en mettais partout. Ça me grandissait de perdre ainsi physiquement un peu de vie aux yeux des autres. J’étais spéciale et on me respectait. Et puis je me suis sentie de moins en moins bien.
Un jour que j’étais en train de piquer de quoi becter dans un supermarché, j’ai fermé les yeux, comme pour les cligner un peu lentement. Quand je les ai ré-ouverts, j’étais à l’hosto une fois de plus. Il paraît que je me suis crachée sur un présentoir, j’ai mis un de ces boxon ! J’en ai gardé une belle bosse aussi, durant quinze jours !
À l’hosto, ils voulaient me faire parler, mon identité, tout le tintouin; moi j’ai rien dit. Tant que j’ai pu, j’ai joué l’amnésique. Mais avec les antécédents que je me trimballais, elles m’ont vite située, les blouses blanches. Le toubib, un jeune, qu’est-ce qu’il m’a passé quand il a su ! Il m’a traitée de tous les noms, d’inconsciente, de stupide petite fille et j’en passe. En fait, il m’aimait bien et il avait été ému. Par quoi ? Je n’en sais rien.
Je suis une vraie Messaline en fait ! Avec la blouse trop large qu’ils m’avaient mise, qui flottait autour de mon cul à l’air, je les tombais tous !
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Message  ptipimous Sam 28 Mar 2009 - 14:20

10

Ce toubib m’a fait un cadeau : je suis entrée officiellement dans le cercle fermé des attendeurs d’organe ! Car il y a les donneurs (un club très privé et encore plus fermé que le mien) et les attendeurs dont la principale occupation est... d’attendre !
Là, j’ai commencé à avoir un peu de pot. D’abord, je ne voulais plus entendre parler de l’orphelinat. J’ai donc été recueillie par une aide- soignante. Je créchais chez elle, je faisais un peu de ménage, la lessive. Bref, en clair, j’étais un peu boniche ; mais elle était brave, elle faisait tout pour pas me le faire sentir. Et puis elle bossait tant, elle rentrait si crevée que je n’avais pas le coeur (eh, eh ! je ne l’avais pas, là non plus !) à lui laisser tout faire. J’ai même appris à cuisiner. J’en ai cramé des poêles ! Quand j’y pense ! Y’a même une fois où j’ai dû repeindre le plafond de la cuisine ! Elle était patiente, super mimi. On parlait un peu quand elle se sentait en forme. Elle me disait la difficulté de son boulot, la détresse des patients et son impuissance à les soulager. Et ça la rendait malade alors elle planquait tout sous une trogne d’indifférence.
Elle m’enquiquinait avec l’école. Elle n’avait que ça à la bouche. Elle m’y a inscrite et j’ai dû y aller.
Ça me sortait un peu. Je n’y ai pas fait de rencontre vraiment intéressante. J’étais trop différente des autres. Leurs petites préoccupations me semblaient si meu-meu, leur maquillage, les garçons... Moi, je m’évadais souvent. Je pensais à mon philosophe sur sa couche de car-tons, le pont de l’Alma quand les joueurs de cor du conservatoire venaient répéter en dessous.
J’ai eu quelques heures de gloire facile, quelques évanouissements sans gravité, je me suis bastonnée aussi une fois, dans la cour. J’ai été virée trois jours alors que j’avais raison ! Mais je n’avais pas de parents, alors...
Le plus beau a été lors d’une discussion en cours de français sur les rapports humains avec pour base “Les Misérables”. Je les entendais discourir entre eux, mais pas un n’avait connu la vraie misère, peu l’avaient même vue. Ils étaient si satisfaits de leur bla-bla prétencelard que c’était trop. Je ne pouvais pas supporter. Et j’ai pété une durit ! J’ai gueulé, la prof a essayé de me calmer, mais comme elle était maligne, elle a sans en avoir l’air dirigé ma colère et mon discours. J’ai tchatché pendant plus d’une demi-heure. Je leur ai raconté la queue pour bouffer quand les centres de secours sont ouverts, la chasse aux cartons propres, les échanges et la chourave entre les cloches, Philo et les soirées au bord de la Seine, les mecs qui cherchent à te coincer pour te violer. Ton désespoir quand tu vois tes fringues se déchirer ou tes pompes s’ouvrir et l’ingéniosité que l’on peut avoir pour les réparer. Les mille et une petites misères qui font la grande.
Ce n’est pas facile de rester propre quand t’as pas accès à la flotte courante, que t’as pas les moyens de te payer un bout de savon et que t’as pas de sapes de rechange. Quant à la lessive...
Et la boisson ? Ah, la picole, ça, ça leur pose un problème. Mais c’est la seule façon de tenir le coup et s’endormir dans ses rêves, un peu. Il ne faut rien avoir connu pour ne pas savoir que le moral, c’est primordial, c’est le plus important. Une maladie de peau va te chicaner l’existence, mais un moral à zéro t’envoie tout droit chez Borgnol.
Après ce long discours, mon coeur en a pris un coup et j’ai dû aller me reposer. Mais plus personne ne m’a regardé de la même façon et on n’est plus jamais venu me chercher de noises. La prof m’a demandé si je voulais bien mettre tout par écrit, que ça compterait dans mes notes. Je l’ai fait, mais le truc n’avait plus le même goût. Quand elle m’a rendu mon devoir, mes feuilles étaient couvertes d’encre rouge, mais j’avais une super note.

11

J’ai eu deux alertes sévères.
Hôpital, machines et souffrance... la routine.
Le pire, c’est le truc pour t’aider à respirer; des fois, c’était pas suffisant. J’avais l’impression d’être coincée sous des tonnes de béton, chaque inspiration demande de la concentration. Et tout ce que tu es ne s’emploie plus qu’à cela. Respirer.
J’avais des bras... on aurait dit une camée ! Encore aujourd’hui, j’ai des traces. Des bleus qui sont là depuis si longtemps... ils sont chez eux maintenant, va les déloger ! Je suis un être à taches !
Bon, j’en rigole aujourd’hui, mais c’était pas la fête, crois moi ! À chaque fois qu’une blouse blanche entre dans ton champ de vision, tu rentres la tête en attendant de quel côté on va te faire mal. Quand tu les vois avec leur stéthoscope autour du cou qui s’avancent vers toi en tendant leurs mains pleines de doigts vers un coin de peau qu’ils vont palper, pincer ou piquer... j’en ai encore des frissons.

Je voyais bien que je n’allais pas fort. Je roupillais beaucoup, les infirmières étaient plus gentilles, plus présentes aussi. Mon aide- soignante venait tant qu’elle pouvait. On tapait le carton pendant ses pauses, je pouvais même tricher ! Je ne me grattais pas pour qu’elle me pince et elle ne disait rien. Une fois, je me suis énervée. Je lui ai balancé :
- Tu vois bien que je magouille, pourquoi tu m’engueules pas ? Elle a pris son air revêche pour me dire :
- Si ça peut te faire plaisir...
Mais j’ai vu qu’elle n’était pas loin de pleurer et j’ai su que j’étais mal barrée.
Alors j’essayais de profiter du soleil qui rentrait dans ma piaule. La chaleur me caressait. Souvent, c’était trop, la lumière me collait mal au crâne, mais c’était doux aussi.
J’allais mourir. Je n’arrêtais pas de me le répéter et j’avais les boules parce que je ne voulais pas. J’avais vu si peu de choses, connu presque personne. J’aurais voulu avoir une chance de racheter mes sottises, je me rendais compte du temps perdu dans mes révoltes si débiles au lieu d’apprendre et ça me faisait chialer de rage. Je me détestais. C’était normal que je crève ; vivre se mérite. Mais tout de même, les autres n’ont pas l’air de tellement se battre. Pourquoi moi ? Je voulais me résigner pour avoir la paix, mais je n’y arrivais pas. Et chaque jour qui passait, chaque heure m’enlevait un peu plus d’énergie, un peu plus de force.
La deuxième alerte a été une horreur. Mon aide-soignante a pleuré pendant des heures alors qu’on me secouait dans tous les sens pour me faire revenir. Après une bagarre d’enfer pour me récupérer, je vivais plus que grâce à des machines, des tuyaux, des signaux. J’étais si fatiguée. J’avais mal partout et pour une fois, j’aurais voulu que ça s’arrête. Ce n’était plus la peine de continuer. Je ne causais que des galères et des chagrins autour de moi. Je n’avais même pas fait mes preuves, je ne valais rien.
Mon poignet gauche était comme une grosse pelote d’épingles. J’étais si maigre, déjà que je n’étais pas trop sexy, alors là... plus blanche qu’un lavabo, je n’avais plus de nibards, mes côtes faisaient un escalier dans lequel mes doigts jouaient à compter les marches en os, inlassablement. Quelques fois, j’avais les lèvres bleues. J’aurais pu tourner dans la famille Addams sans maquillage !
Je n’aimais plus personne, j’étais mûre pour le grand voyage.
J’avais appris à connaître les bécanes autour de moi, où elles s’enfonçaient dans mon corps, à quoi elles servaient, ce qu’elles mesuraient. Je pouvais grâce à elles situer mes veines, mes artères. Je voyais ma tension et mes fréquences cardiaques défiler sur de petits écrans verts et rouges. Mieux qu’à la téloche, la fascination qu’on a à regarder les chiffres et les courbes. Se voir mourir, ce n’est pas donné à tout le monde.
Ce qui me faisait le plus mal, c’est que je n’arrivais pas à savoir pourquoi tous ces gens se battaient autant pour moi. Si c’était parce que j’étais un cas intéressant, ou un pari avec eux mêmes ou tout simplement la base même de leur boulot. Ils devaient sauver ma peau, la vie. Voilà tout. Et pas de sentiment là-dedans. Enfin, pas plus que d’habitude.
Alors j’essayais d’imaginer l’opération... enfin, si jamais il y en avait une. Il faudrait scier mes côtes. Quand j’y pensais, ma gorge se serrait. Et la pensée qu’on puisse me virer le coeur, ce n’était pas mal non plus ! Même s’il était brinquebalant, d’humeur inconstante, c’était le mien et j’y étais sottement attachée, bien qu’il ne voulait plus vivre avec moi. Après tout, ce n’était pas de sa faute. Mais ce n’était pas de la mienne non plus ! “Allons, cœur ! Arrêtons-là cette histoire d’amour, nous n’avons plus grand chose en commun… Divorçons et restons bons amis !” Quelle hypocrite je faisais, je savais bien qu’il allait aller direct à la poubelle...
Le must était de savoir que durant l’échange d’organe, mon sang lui-même serait hors de mon corps. Il partirait faire un circuit à l’extérieur de moi. Le grand délire !
Tu imagines des gens dans la rue avec leurs veines et leurs artères autour d’eux, leur sang qui court à l’intérieur, en une monstrueuse ex-croissance tandis qu’ils sont là, à deviser de tout et de rien :
“Ta femme, ça va ? Fais gaffe de ne pas emmêler mes tuyaux !”
Ah, quel gag !
Bon, tu vois l’état d’esprit ? Comme mon ElectroCG, plutôt en dents-de-scie. Un coup, je continuais à me battre, je ne voulais qu’une chose, vivre, vivre bon sang ! Un coup, j’en avais marre et je baissais les bras. Selon si j’étais un peu ou très déprimée, j’y allais des grandes eaux, en sus.
Et j’attendais, j’attendais.
De savoir si j’allais vivre ou mourir.
Et là-haut, personne ne m’attendait non plus. Personne ne m’attendait nulle part. J’étais seule au milieu de six milliards d’individus.
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Message  Invité Sam 28 Mar 2009 - 16:09

Toujours très bien vu. L'intrigue paraît quelque peu téléphonée, mais je ne boude pas mon plaisir.

Bravo pour "La vraie détresse est misérable" !

"bien qu’il ne voulait plus vivre avec moi" : "bien que" est suivi du subjonctif.

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Message  ptipimous Sam 28 Mar 2009 - 18:04

merci pour le subjonctif, c'est noté !
Quant à l'intrigue, peut-être que ce n'en est pas une ? Ou bien ce n'est pas la bonne ? ou c'est tout simplement une histoire sans ?
Allez savoir...
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Message  Invité Sam 28 Mar 2009 - 22:22

Plus dense que précédemment, moins vif peut-être mais toujours très agréable à suivre.

J'ai repéré ceci au fur et à mesure :

les murs ne sont pas de l’oublier...

En lui donnant le dossier, elle s’est dit qu’elle n’allait pas le lâcher de l’oeil. Voir du reste, si affinité. pas compris la 2è partie

Ma mère, la pauvre a fait ce qu’elle a pu et elle a pu peu. j'entendrais bien "elle a peu pu"

Il paraît que je me suis crachée sur un présentoir crashée

bien qu’il ne voulait plus vivre avec moi. subjonctif après "bien que"

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Message  Sahkti Ven 24 Avr 2009 - 10:15

Il me semble que dans cette seconde partie, l'écriture est plus posée, le langage moins fébrile et j'avoue que cela m'a aidée à entrer autrement dans le texte, contrairement à la première partie.

Et tu avais raison, dans un roman, vu qu'il faut prendre le temps de poser les éléments, ça peut peiner à démarrer et ici, je me suis sentie plus rapidement prise par l'ambiance. Cela laisse augurer du bon pour la suite.

J'ai aimé la vie, l'action et l'humour que tu as placés dans cette scène de bagnole écrasée, ça rend le texte vif et plaisant à suivre, malgré ses accents dramatiques (parce que tout de même, c'est triste ce truc!).

J'émets un bémol, léger mais présent, sur la partie dans laquelle il est question de parler de soi, de raconter sa vie et de se livrer à une sorte d'introspection. Cela me semble trop long par rapport aux autres morceaux, ce serait sans doute bien de rééquilibrer un peu tout cela, parce que la vie des autres personnages, leurs mésaventures, c'est tout de même ce qui constitue un des bons éléments de ce récit.
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