Mais que dis-tu, à la fin ?
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Arielle
Roz-gingembre
nine
7 participants
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Mais que dis-tu, à la fin ?
Voilà ce que je dis, ce que je m’évertue à ne pas te cacher pour toujours me soustraire à tes impératifs.
Je dis qu’elle est amère, la honte que j’ai bue et que je suis nocif.
Il se peut que je tue ma propre métaphore et l’image de toi.
En soi je le déplore, mais il en est ainsi.
Je n’ai que du remords.
Ne me vois-tu contrit ?
Alors montre tes griffes et mords, je t’en conjure. Regarde les blessures déchirant notre ciel où nombre d’hirondelles s’écrasent, agonisent ; où se désorganise un possible futur.
Nuages de dentelle noire sur la démesure…
Quelques éclaboussures du sang de mon artère…
Et je me désespère.
Et tu penses mes mots avant que ne les dise.
Je lis sous tes paupières des éclairs de tristesse.
Je cherche un chien sans laisse pour tracer un chemin que tu prendras matin. Puis je cheminerai bien autrement que toi.
J’ai trouvé un cercueil afin que tout repose dans la pâleur des choses. J’enfouirai mes crachats dessous un lit de feuilles où perle la rosée.
Si tu passes par-là, écoute dans les branches de l’arbre dépouillé.
Il te dira l’écueil…
Lorsque viendront l’hiver et quelques oiseaux morts dans la litière blanche, pour que je vive encor il te faudra me taire.
Le rêve est ajourné de l’aube au crépuscule.
Et sur la neige étanche gît un coin de pensée que nul n’a remarqué. Elle souffre martyr et tente en vain de dire que je suis ridicule.
Que je suis ridicule.
Loin dans cette campagne une chèvre égarée ne cherche pas le bagne où je suis enfermé.
Vaste étendue de vert et quelques robes longues sur les troncs…
Doux concert volatile que fait taire un instant le gong de l’orage soudain.
Je n’en suis plus atteint.
J’ai vomi toute bile.
Ces quelques primevères toutes fraîches écloses ont eu raison de moi.
Le cachot de ma prose volera en éclat.
En attendant cela j’aurai quelques humeurs.
Je compterai les heures à regarder le vent qui dans les herbes pleure tandis que je transpire et t’imagine au cœur d’un océan désert.
L’encre de ma sueur n’ose encor s’affranchir.
Je t’ai vue à l’instant noyée parmi la foule et glace ! Ton sourire me tue quand je surprends la houle qui tangue ton navire.
Je m’affole et secoue ma prison. Je trépigne.
Je ne finis ni signe mes lignes ne valent pas un clou.
***
Le soleil de mi-août cogne déjà, ce matin-là, lorsque timide et repenti, les poches vides de tout manuscrit, je frappe à ta porte.
M’ouvriras-tu ?
Je dis qu’elle est amère, la honte que j’ai bue et que je suis nocif.
Il se peut que je tue ma propre métaphore et l’image de toi.
En soi je le déplore, mais il en est ainsi.
Je n’ai que du remords.
Ne me vois-tu contrit ?
Alors montre tes griffes et mords, je t’en conjure. Regarde les blessures déchirant notre ciel où nombre d’hirondelles s’écrasent, agonisent ; où se désorganise un possible futur.
Nuages de dentelle noire sur la démesure…
Quelques éclaboussures du sang de mon artère…
Et je me désespère.
Et tu penses mes mots avant que ne les dise.
Je lis sous tes paupières des éclairs de tristesse.
Je cherche un chien sans laisse pour tracer un chemin que tu prendras matin. Puis je cheminerai bien autrement que toi.
J’ai trouvé un cercueil afin que tout repose dans la pâleur des choses. J’enfouirai mes crachats dessous un lit de feuilles où perle la rosée.
Si tu passes par-là, écoute dans les branches de l’arbre dépouillé.
Il te dira l’écueil…
Lorsque viendront l’hiver et quelques oiseaux morts dans la litière blanche, pour que je vive encor il te faudra me taire.
Le rêve est ajourné de l’aube au crépuscule.
Et sur la neige étanche gît un coin de pensée que nul n’a remarqué. Elle souffre martyr et tente en vain de dire que je suis ridicule.
Que je suis ridicule.
Loin dans cette campagne une chèvre égarée ne cherche pas le bagne où je suis enfermé.
Vaste étendue de vert et quelques robes longues sur les troncs…
Doux concert volatile que fait taire un instant le gong de l’orage soudain.
Je n’en suis plus atteint.
J’ai vomi toute bile.
Ces quelques primevères toutes fraîches écloses ont eu raison de moi.
Le cachot de ma prose volera en éclat.
En attendant cela j’aurai quelques humeurs.
Je compterai les heures à regarder le vent qui dans les herbes pleure tandis que je transpire et t’imagine au cœur d’un océan désert.
L’encre de ma sueur n’ose encor s’affranchir.
Je t’ai vue à l’instant noyée parmi la foule et glace ! Ton sourire me tue quand je surprends la houle qui tangue ton navire.
Je m’affole et secoue ma prison. Je trépigne.
Je ne finis ni signe mes lignes ne valent pas un clou.
***
Le soleil de mi-août cogne déjà, ce matin-là, lorsque timide et repenti, les poches vides de tout manuscrit, je frappe à ta porte.
M’ouvriras-tu ?
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
J'ai trouvé l'ensemble très prétentieux et nombriliste, désolée... pour un argument d'une minceur filiforme.
Invité- Invité
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
Pas si sure que l'argument soit filiforme Socque. j'aurais tendance à croire le contraire.
Ce qui ne veut pas dire que je ne reste pas perplexe devant ce texte qui dit tout et son contraire, comme nous l'indiquait d'ailleurs le titre : "Mais que dis-tu, à la fin?"
Ce qui ne veut pas dire que je ne reste pas perplexe devant ce texte qui dit tout et son contraire, comme nous l'indiquait d'ailleurs le titre : "Mais que dis-tu, à la fin?"
Roz-gingembre- Nombre de messages : 1044
Age : 61
Date d'inscription : 14/11/2008
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
Cette prose très scandée, très marquée par ses rimes me semblerait plus à sa place dans le forum poésie où elle serait lue, je crois, de manière différente, plus pour son rythme et ses images que pour une quelconque histoire qui me parait très accessoire.
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
Arielle voit juste, il me semble que ce texte recevrait un meilleur accueil côté poésie puisque c'est bien cet aspect qui prend le pas sur le reste.
Personnellement j'ai trouvé le texte long ; je crois que le travail même de recherche de la forme aurait plus d'impact s'il était plus concentré. En l'état, j'en arrive à survoler certaines lignes de la fin, trop sollicitée par la répétition des effets.
Personnellement j'ai trouvé le texte long ; je crois que le travail même de recherche de la forme aurait plus d'impact s'il était plus concentré. En l'état, j'en arrive à survoler certaines lignes de la fin, trop sollicitée par la répétition des effets.
Invité- Invité
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
Prétentieux et nombriliste peut-être, ça ne pose pas de problème dans le cadre de l'écriture où l'utilisation du "je" pousse parfois à ce vice nécessaire pour aller au fond de ce qu'on veut explorer.
Moi aussi j'ai trouvé ça long, j'ai plus pris ce texte comme une succession de phrases sympathiques qu'un ensemble.
Nuage de dentelle noire sur la démesure par exemple, j'aime bien.
C'est parfois trop "poétique", trop réthorique pour moi et effectivement, poésie ne veut pas forcément dire vers.
Moi aussi j'ai trouvé ça long, j'ai plus pris ce texte comme une succession de phrases sympathiques qu'un ensemble.
Nuage de dentelle noire sur la démesure par exemple, j'aime bien.
C'est parfois trop "poétique", trop réthorique pour moi et effectivement, poésie ne veut pas forcément dire vers.
Lehnerd- Nombre de messages : 70
Age : 37
Date d'inscription : 28/12/2008
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
Merci de m'indiquer comment faire pour envoyer ce texte en poésie. En effet, je pense qu'il y aurait plus sa place
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
nine a écrit:Merci de m'indiquer comment faire pour envoyer ce texte en poésie. En effet, je pense qu'il y aurait plus sa place
Au fait, le nombrilisme est celui du narrateur, donc pas de mon fait.
nine
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
nine a écrit:Merci de m'indiquer comment faire pour envoyer ce texte en poésie. En effet, je pense qu'il y aurait plus sa place
refaire la même manip (çàd poster le texte...) mais côté poésie
Invité- Invité
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
non, allez, sympa comme d'hab, je le déplace :-)))Easter(Island) a écrit:nine a écrit:Merci de m'indiquer comment faire pour envoyer ce texte en poésie. En effet, je pense qu'il y aurait plus sa place
refaire la même manip (çàd poster le texte...) mais côté poésie
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
je ne crois pas. J'ai localisé un passage qui est très bien :Je ne finis ni signe mes lignes ne valent pas un clou.
Et je me désespère.
Et tu penses mes mots avant que ne les dise.
Je lis sous tes paupières des éclairs de tristesse.
Invité- Invité
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
Attention au " narrateur " même extradiégétique c'est encore nous qu'il régurgite.
Toutes les émotions de Nine sont là, flux et reflux de sensations; on s'y perd, on s'y retrouve, l'ambigu est roi, la netteté aussi.
Pouvons-nous parler de séductrice par les mots ?
Toutes les émotions de Nine sont là, flux et reflux de sensations; on s'y perd, on s'y retrouve, l'ambigu est roi, la netteté aussi.
Pouvons-nous parler de séductrice par les mots ?
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Mais que dis-tu, à la fin ?
La taille du texte, que je trouve un peu longue, enlève de la pertinence et la force au propos. Cela mériterait d'être raccourci pour mettre en avant les quelques bonnes idées qu'il renferme. Cela aiderait peut-être aussi à atténuer une certaine tendance au nombrilisme (du narrateur s'entend, on est d'accord).
Sinon, j'aime assez cette façon d'interpeller, de faire ressortir des interrogations qui tournent en rond. il y a de l'idée mais ça serait bien d'élaguer pour mettre tout ça en valeur.
Sinon, j'aime assez cette façon d'interpeller, de faire ressortir des interrogations qui tournent en rond. il y a de l'idée mais ça serait bien d'élaguer pour mettre tout ça en valeur.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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