Fugacité

[Ba]

Ouvre le soir
Penche la tête sous le nuage
Pousse cet horizon paresseux
Immobile et gênant

Si tu clignes de l'oeil
La lune espiègle te répondra
Si tu tires la langue
Il se peut qu'un oiseau la saisisse

Je sais, tu croyais que le chat...
Souris.
Rien ne demeure en l'état
Que la grâce un instant

N'apostrophe.

C'est ainsi que les mouvements
Déroulent leur mobilité
Emportée de travers
A bout de nous légers

Parfois.

[Invité]

Le poème m'agaçait au début, je le trouvais creux, et soudain j'ai lu
"Rien ne demeure en l'état
Que la grâce un instant

N'apostrophe."
qui pour moi rend le tout cohérent et beau !
J'aurai une réserve sur
"A bout de nous légers

Parfois."
qui à mon avis est un petit poil maniéré.

[Invité]

Instable, cassé , doux , lancinant, mièvre , sérieux, conte, barré : le tout en quinze lignes : j'achète. Vendu.

[Roz-gingembre]

Tout pareil que les autres : un plaisir à lire
C'est étonnant ce que tu es capable de faire Ba, le dernier texte était cruel, celui ci est d'une douceur et d'une grâce, justement.
Pas si fréquent chez les poètes de voir toutes les facettes du monde.

[Invité]

Je poursuis dans le même veine. Il y a ce qu'on aime d'emblée (le début) et ce qui se laisse découvrir, lire et relire (le reste). C'est bancal d'apparence et cependant complètement harmonieux.

[Sahkti]

J'ai aimé l'ensemble mais surtout accroché à partir de Je sais, tu croyais que le chat.../Souris. qui donne une autre tonalité au poème, que je trouve plus intéressante que le début.
Je relis et conforte cette impression de préférence pour la fin, plus originale à mes yeux. Belle, aussi.

[Invité]

"A bout de nous légers"
Une fulgurance magnifique, oui, des mots courant d'air qu'on attrape à la volée.

[mitsouko]

j'aime ces textes au bord du vide
funambule des mots NIAQUE

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