Nuit pâle

[Roz-gingembre]

Pas encore oublié le pas du poème dans le pas fini d’aimer l’homme las qui tarde à trouver la lueur du vide bleu nuit en signe du manque d’un corps tendre vers l’envie toujours au bout le mur du demi-tour

Garder dans la blessure qui suinte la bûche embrasée des glaces sans teint mais où donc est passé le corps empalé sur le doute aux mille visages perdus personne ne doit chercher dans la malle à trouver

Pessoa veille

Frémir doucement au visage blême de l’ennui qui passe et repasse par là où les yeux frisent sur les pierres tristes et où seul le soleil aveugle ou bien alors les phares quand les ailes traversent la route

On vit quand même
on meurt aussi raconte la pelote trouvée au pied du rêve

[Ba]

Je garde la dernière image de la " pelote au pied du rêve " avec des aiguilles à fricoter l'après.

[Roz-gingembre]

Tu me les prêtes tes aiguilles dis, Ba?

[Hellian]

Bon d'accord, ce n'est pas vraiment un haïku !

J'en connais même des ceuses qui vont dire "pas pour moi ! "
Ma question est donc : " Est-ce pour moi ? "

pardonne-moi cette analogie un peu triviale, mais il en va des poèmes un peu comme des femmes : il y a les « faciles » et et celles qui vous disent :« passez votre chemin Monsieur ». Je crois avoir toujours préféré les secondes, ce sont souvent les plus voluptueuses.

Bien sûr, il faut être patient. Venir et revenir.

J'ai donc fait la cour à ton poème jusqu'à ce qu'il m'ouvre ses bras. Je n'ai pas été déçu. ce texte en forme de blessure suinte la bûche embrasée. Mais « on vit quand même », n'est-ce pas ?

beaucoup de pudeur dans cette forme complexe , mais lissée par l'absence de ponctuation qui développe un long souffle sur une douleur diffuse.

[Akinorev31]

Un poème onirique qui dit les errements mais il ne nous reste plus qu'à tirer le fil de la pelote pour voir qu'ici les choses sont en fait bien rangées.

Le visage se lit au sens d'Emmanuel Lévinas sous le regard du masque de Pessoa.

Un texte un peu court à mon goût.

v.

[Invité]

Beaucoup de travail sans doute, que je ressens trop ; j'appréhende ce poème comme hermétique, intellectuel, il ne me touche pas...

[Roz-gingembre]

Oui, c'est vrai Socque du travail sur ce texte. Hermétique soit, il l'est ,mais intellectuel pas tant que ça, je ne crois pas.
J'aime quand Hellian dit qu'il lui a fait la cour, je fais aussi ça avec les textes de certains poètes chez qui je sais que je vais trouver quelque chose -in fine; Pessoa en est.
Merci pour vos commentaires

[mitsouko]

je n'ai pas trouvé la clé.........;et suis resté sur le seuil de tes mots

et puis en partant j'ai trouvé ta pelote oubliée, je l'ai prise........la plus belle phrase.......celle qui m'a ému

[Invité]

J'ai bien aime le rythme, hypnotique, puis, qui s'apaise,
Le texte de toi que je prefere.

[Sahkti]

Je suis entrée dedans.
Peut-être un peu trop.
J'y ai vu plein de choses.
Peut-être un peu trop.

Et ça me rappelle des mensonges, des gens qui ne changent pas et ne changeront jamais. Des mensonges encore et des faux-semblants, des blessures qu'on reporte sur autrui, des miroirs un peu partout et des convictions dont on a parfois oublié les racines. Ou plutôt qu'on refuse de voir.
Oui, tout cela me dit trop de choses qui n'ont sans doute rien à voir mais voilà, le moment est là, je le perçois ainsi, entre tout ce qui précède et tout ce qui va suivre, ici et plus tard, parce qu'on aura beau dire, on ne change pas, quitte à accepter un bout du monde qu'on n'aime pas juste pour ne pas y voir l'autre. C'est compliqué tout cela, riche et complexe, vraiment.

[Sahkti]

Me suis égarée pardon. C'est juste que ça me parle beaucoup.

[Invité]

Roz-gingembre si c'est bien toi que je te lis à travers ces vers, les deux derniers sont d'une belle universalité.

[Ba]

Tu as les aiguilles dans le sens de ta montre, aux pieds des échafaudés.
J'aime bien rester au seuil parfois.

[Lucy]

Et si " Pessoa veille ", Lucy s'éveille. Cette nuit pâle, dont j'apprécie particulièrement la construction, me laisse songeuse. Allez ! Je vais lâcher le clavier histoire d'aller me faire rêver !

[Tristan]

J'ai aimé ces versets qui n'en finissent pas, ainsi que le ton. Soit, c'est hermétique, mais je m'en fous : je n'ai pas besoin de comprendre, le poème me va très bien comme ça, avec cette sensation qu'il procure

[alexi788]

Moi je la trouve assez belle... Les images évoqués sont assez touchantes....
Bonne continuation

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