Tristesse

[hugofan]

Je suis un nouveau venu!

Je vous fais partager une petite nouvelle : n'hésitez pas a donner votre avis!

François décida brusquement de s'asseoir sur le banc qui faisait face a la rivière, pour se reposer un instant. Sa journée l'avait épuisé : il se sentait faible et défaillant ; ses mains tremblaient en même temps que son estomac criait famine. Jamais il ne s'était sentit aussi misérable, aussi seul, aussi morne qu'en cette belle après-midi de Mai. Devant lui, la rivière coulait, douce et sereine, en un bruit caressant. Autour de celle-ci s'élevaient de grands chênes verdoyants, a travers lesquels le soleil brûlant perçait a flots, revêtant la surface de l'eau d'une nappe d'or. François, harassé, ne voyait pas la beauté de la nature. Il gardait les yeux fermés ; son front ruisselait de sueur ; il respirait péniblement. Sa vie lui semblait infernale, insoutenable. Il vivait seul, hélas ! depuis de longues années. Que faire? Peut-on concevoir une vie sans tendresse, sans amitié, sans but? Doit-on continuer d'espérer et de vivre quand on sait que personne n'est la pour nous soutenir? Toutes ces questions se pressaient en foules dans son cerveau malade. Il ne voyait plus de solutions. La seule pensée de regagner son appartement étroit, désert, glacial, méphitique et crasseux ; le seul fait de regagner son lit abandonné, sombre et ténébreux, suffisait a faire monter en lui une angoisse incommensurable, qui nouait sa gorge et brouillait sa vue. Il avait envie de se jeter a l'eau, et de se laisser mourir. "Pourquoi pas" se disait-il, "au point où j'en suis!"
Le lecteur a certainement compris que François se trouvait alors dans cette situation où, par certaines circonstances aussi tristes qu'incompréhensibles, se trouvent parfois des hommes intelligents, solides et instruits ; ces personnes ont semblent-ils tout ce qu'il faut pour réussir et s'élever aussi bien socialement que spirituellement ; et pourtant, suite a certains évènements qui viennent sans crier gare frapper leur existence et détruire leur personnalité, ces êtres sensés dépriment, s'irritent, tempêtent, pleurent, se suicident..... Tout cela meurtrit et défigure la société, que nous avons l'habitude de considérer comme charitable, ouverte, compréhensive.
Hélas! un grand nombre d'hommes souffrent en silence. Dans le cas de François, nous dirons qu'il se sentait emporté et noyé par les évènement incontrôlables qui avaient successivement frappé sa vie. Il se souvenait du divorce de ses parents, de la solitude mordante qui l'avait entouré durant ses années d'étudiants, et enfin de son échec professionnel, qu'il venait de subir le matin même. Cette circonstance avait achevé de le rendre dépressif. Sa poitrine se déchirait en de sourds sanglots, qu'il tentait de toute ses forces de contenir. Soudain, au moment il allait éclater, un bruit de pas hâtifs retentit tout près de lui, sur sa droite. Il entendit un rire juvénile, suivit d'un aboiement. Inconsciemment satisfait de trouver un prétexte pour oublier sa mélancolie, notre dépressif tourna la tête et s'arrêta, éberlué. Ce qu'il vit, il ne savait encore s'il devait l'attribuer a un songe, a un mirage ou a une apparition ; toujours est-il qu'il se trouvait en présence d'une toute jeune fille, qui s'était assise sur un banc, réprimandant gentiment un grand labrador, qui tirait la langue et remuait la queue. Un rayon de soleil pénétra brusquement les beaux cheveux bruns de l'adolescente, qui blondirent comme des fils d'or. Ses yeux grands yeux verts et ingénus semblaient jeter des éclairs, ombragés seulement par de longs cils noirs et délicats. A travers sa bouche de fraise, presque enfantine, l'on voyait apparaitre de belles dents blanches et saines, qui contrastaient singulièrement avec le teint basané de son visage et de ses bras. Ajoutez a cela qu'elle riait sans cesse, d'un rire pur et juvénile, qui secouait ses belles épaules. François admirait ses mains délicates, qui se perdaient dans le pelage doré du labrador ; il en était presque jaloux. Enivré, il se pencha insensiblement en avant ; un sourire distrait se dessina sur ses lèvres. Il avait oublié toute sa mélancolie.
Pendant ce temps, la jeune fille s'était aperçu de l'insistance avec laquelle cet inconnu la regardait. Elle jetait de temps a autres de brefs regards dans sa direction, où perçaient une pudeur enfantine, accompagnée d'une méfiance instinctive. Elle se sentait enveloppée du désir de cette étranger ; elle devint nerveuse. Soudain, elle se leva, fronça les sourcils et s'éloigna lentement. François la couvait toujours d'un œil de flamme.
Quand il ne la vit plus, son ivresse retomba brutalement. Son mal de crâne se manifesta de nouveau ; puis une peine profonde lui déchira soudain les entrailles. Il regarda l'eau. La jeune fille était partie. "Que faire, se disait-il, se jeter, ou vivre seul"?
L'image de l'adolescente repassait devant ses yeux, comme un spectre qui le hantait............

[Sergei]

Je trouve ton texte plutôt prenant dans l'ensemble.

Gare à quelques fautes d'orthographes: fait attention aux "a" qui sont censés être "à", à l'accord des démonstratifs.

Sur le fond, j'ai aimé, car on se sent presque assis à côté de François sur le banc. Tu retranscris bien sa faiblesse, et les descriptions sont plutôt fluides, de manière générale.

J'ai repéré quelques tournures assez jolies.

Un avis positif pour moi, donc.

[Invité]

Une écriture un peu chargée à mon goût, mais pas désagréable... En revanche je trouve le ton du texte trop solennel pour la minceur de l'argument. J'aime bien que vous laissiez la fin ouverte.

Votre orthographe est bonne, je n'ai erlevé que cette erreur de langue :
"ces personnes ont semble-t-il" (et non "semblent-ils")

D'un point de vue stylistique (à mon avis), dans le passage
"Ce qu'il vit, il ne savait encore s'il devait l'attribuer a un songe, a un mirage ou a une apparition ; toujours est-il qu'il se trouvait en présence d'une toute jeune fille, qui s'était assise sur un banc, réprimandant gentiment un grand labrador, qui tirait la langue et remuait la queue. Un rayon de soleil pénétra brusquement les beaux cheveux bruns de l'adolescente, qui blondirent comme des fils d'or. Ses yeux grands yeux verts et ingénus semblaient jeter des éclairs, ombragés seulement par de longs cils noirs et délicats. A travers sa bouche de fraise, presque enfantine, l'on voyait apparaitre de belles dents blanches et saines, qui contrastaient singulièrement avec le teint basané de son visage et de ses bras. Ajoutez a cela qu'elle riait sans cesse, d'un rire pur et juvénile, qui secouait ses belles épaules. François admirait ses mains délicates, qui se perdaient dans le pelage doré du labrador ; il en était presque jaloux."
vous abusez des relatives introduites par "qui", il y en a presque à chaque phrase. La monotonie de cette construction finit par être perceptible...
Attention aussi à la répétition de "juvénile" ; les deux occurrences se situent certes assez loin l'une de l'autre, mais, le mot étant peu courant, on la remarque, me semble-t-il.

Bienvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !

[Invité]

Ah oui, Sergei a raison ! Je n'avais pas vu ce "face à la rivière" (et non "a", comme vous écrivez)... Sans doute y a-t-il d'autres soucis.

[hugofan]

Merci pour vos commentaire, je les trouve très constructifs. Pour ce qui est du problème avec la "à", il faut vous dire que j'ai réalisé un copié collé et, comme je ne pensais pas publier le texte, je me contentais d'écrire sur les touches les plus accessibles du clavier ; autant pour moi!

[mentor]

je me contentais d'écrire sur les touches les plus accessibles du clavier ; autant pour moi!

excellent moyen d'épurer l'écriture !
:-)))))

je sors

[Night-Luna]

Beau texte quoi que chargé !

On à l'impréssion que tu as tellement voulu faire ressentir ce que vivait ce cher François que tu as aligné !

Pour ma part dans l'ensemble j'ai aimé donc continue ! j'aimerai te relire ! ^^

ps : pour les fautes d'orthographe, je ne permettrai pas de critiquer car ma pupille est plus attirée par celles des autres que les miennes !

[hugofan]

j'ai une autre nouvelle si vous voulez, mais je ne sais pas si je peux la publier

[Night-Luna]

hum ? pourquoi tu "ne sais pas" ?

Pour ma part cela me plait !

(n'hésitez pas à lire les miens, je les montres pour la première fois donc j'aimerais avoir vos avis !)

[hugofan]

Très bien alors, je vais la publier et je lirais tes textes.

[Night-Luna]

Édit : autant pour moi, c'est un par semaine il me semble !
veuillez m'excuser !

[hugofan]

C'est bien ce qu'il me semblait. La semaine prochaine, alors!

[Night-Luna]

oui ! profites-en pour corriger les quelques coquines fautes qui t'auraient échappées ! >_^

[hugofan]

Oui ; les commentaires sont précis dans ce forum! Mais cela nous permet d'avancer!

[Invité]

J'ai trouvé que tu recourais de façon trop systématique à l'emploi d'adjectifs qui surchagent les phrases. Attention aussi à ne pas tomber dans un texte nombriliste ou larmoyant qui s'attache trop à la condition morale du personnage.

[ptipubi]

J'ai aimé l'atmosphère mais je trouve certains passages trop explicites. Peut-être plutôt suggérer qu'argumenter. Sinon j'ai trouvé l'emploi des adjectifs pas assez décalé de leur sens propre. c'est personnel au plaisir de te lire

[Sahkti]

Je commente tard, désolée. Je suis quelque peu passée à côté, même si je perçois bien l'intention de mieux faire connaître François et de permettre au lecteur d'entrer dans sa tête et/ou sa peau. C'est peut-être là que ça coince, cette intention se sent trop fort à mon goût et justifie un besoin de tout expliquer, avec phrases longues et adjectifs à volonté. Du coup, je me noie un peu dans une foule d'infos pas forcément utiles et le personnage de François reste extérieur à mon regard, même si je trouve qu'il dégage du potentiel. Potentiel que tu pourrais exploiter autrement en te concentrant sur certains aspects plus essentiels.

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