Le danseur

[Phoenamandre]

Un texte un peu... Louche..
Mais c'est fait exprès, le but est de comprendre ce que l'on veut en comprendre !


Aujourd’hui lui revient la vie, sorti de sa longue léthargie, le voilà allant à pas dansant.

« C’est une quête du savoir, explique la fée, briser les pensés, c’est mon métier. Danseur léger comme tu es, sauras-tu franchir les frontières, soulever tous cœurs de pierre ? »

L’histoire est longue, même infinie. Le temps de lignes durera ce récit.

Une jeune fille aux cheveux jonquille semble bien seule ainsi accoudée. Ses yeux couleur safran s’ouvrent et ils brillent d’une lueur dénuée de gaieté.

Le danseur attentif est auditif, son étoile accrochée, il peut écouter commence alors une voix qui gémit.




« Trahie, je fus trahie, dit la voix.

En cette nuit je vois encore, l’homme qui tortura mon corps, bouffant mon œuvre et mes desseins d’or, piétinant ma vie, mes candides pensées de gosse.
Je vois toujours son visage et son allure de nécrophage, ses cicatrices strillant son cadavre, son vil sourire annonçant son programme.
Défiguré par désir et passion, les yeux rougis, la peau luisante, envi de sexe, se défoncer sec.

Pénis raidit par la sauvagerie, traversant mon corps, transperçant mon esprit. Adieu, frontières vaginales.
Déjà sa perversité atteignait ma virginité.

Je ressens encore le mur glaciale, dans mon coup, son souffle chaud, fétide pourriture mélée à l’alcool !
Ses dents jaunis me mordre, violence !
Oh oui comme je le hais, Oh oui je le tuerais ! »

Le danseur effrayé, très vite s’en est allé. Il marche, virevoltant au fil du vent, papillonnant jusqu’à un parc d’enfant.
Le petit est là, il l’attend. C’est une feuille qu’il lui tend ! Il lui sourit et lui demande :
« Dessines moi un mouton. »
Sa mère affolée le tire en arrière
« Pardonnez le, il est autiste »
Autiste ? Serait-il artiste ?

Le danseur attentif est auditif, son étoile branchée il peut écouter. Commence alors une voix qui gémit.

« Elle se moque de moi, dit la voix.

Je suis là et je ne fais rien, sans gêner quiconque, je ne bronche pas, je ne parle pas, jamais je ne geins, ni même me plain !

Pourquoi serais-je ainsi, tant de chose à penser, si peu de temps pour parler, oui car moi, je vis !
J’entends ses cris chaque nuit, oui elle me déteste, elle me déteste ! Simplement car je l’ennui, me voilà pire que la peste !
Moi aussi je suis seul, seul dans mon linceul, symbole de mon oubli, marquant son mépris
Associable disait-on, irrécupérable répétait-on ; est-ce être différent, synonyme d’anormal qu’être rejeté, à jamais marginal ? Je hais les regards, je hais les moqueries, lorsque l’on me montre du doigt et qu’ouvertement on en ri. J’en ri avec eux, oui car j’aime le bruit, j’aime tout essayer, j’aime la liberté.
En tout jour j’y pense et encore aujourd’hui, je me dis que tant pis, ils ne voient rien, sont tous aveugles.
J’y vois bien claire pour ma part, et je distingue dans leurs yeux de verre la trace de chaque pierre que je reçois, que je sois châtié, oui moi l’anormal, estropié de ma sociabilité, dénué de responsabilité. Peu éveillé ou simplement rêveur ? Tout sauf enviable.
Ma tête est lourde, je peine à la tenir. Mes mains se posent sur mon front, ça y est on me regarde. Je bourdonne, oui tout tourne ! Il y a trop de chose, je n’arrive plus à rien.
Alors je pars. »
« L’idiot recommence ! » lancent des voix autour de lui.
Le danseur, quand a lui, est bien étourdi ! Savent-ils seulement ce qu’il se passe en lui ?
Manifestement, ils s’en fichent. Le danseur se retourne et s’en va, oui c’est bien difficile, il reviendra plus tard.

[Invité]

Un excellent rythme avec ces rimes cachées, d'autant plus plaisant que son côté allègre, dansant, est en complet contraste avec le sujet. Les lamentations (surtout celles de l'autiste) sont trop longues à mon goût, pas assez percutantes, ont tendance à tourner en rond. En tout cas, bravo pour l'idée d'opposer ainsi forme et fond, cela donne un effet saisissant.

Pas mal d'erreurs de langue que je vous signale ci-dessous :
"envie de sexe"
"Pénis raidi par la sauvagerie" (et non "raidit")
"Je ressens encore le mur glacial" (et non "glaciale")
"dans mon cou" (et non "coup")
"fétide pourriture mêlée à l’alcool !"
"Ses dents jaunies me mordre"
"Dessine-moi un mouton" (et non "Dessines")
"Pardonnez-lui" (ou "Excusez-le")
"jamais je ne geins, ni même me plains !"
"tant de choses à penser" (s'il y en a tant, il y en a plusieurs)
"Simplement car je l’ennuie"
"Asocial disait-on" ("associable" signifie au contraire : qui peut être associé)
"ouvertement on en rit. J’en ris avec eux"
"J’y vois bien clair pour ma part" (et non "claire")
"Il y a trop de choses"
"Le danseur, quant à lui"

[Invité]

C'est un joli texte ; j'aime (toujours) cette façon de garder une distance pour parler de choses graves, de blessures ; en cela l'écriture par touches de la première partie est réussie. J'ai eu plus de mal avec la deuxième partie qui perd de cette faculté à se mettre en perspective et menace de tourner à la jérémiade. En tout cas, tous mes encouragements à continuer dans cette voie (et gaffe à l'orthographe !!)

[Sahkti]

Un texte particulier dont j'aime la poésie et le rythme, avec une préférence pour la première partie, que je trouve plus fluide et éthérée. Le reste du texte me parle agréablement mais je lui trouve un peu moins de charme, parce que peut-être plus narratif. Ceci dit, l'option posée dans le choix de narration est intéressante et tu t'en sors bien.

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