Les Onards

[Ba]

Petite famille chiche en quartier
Un lampadaire une moquette
Un fauteuil china importé
Par les containers en navette

Se rêvait de coeur éternelle
Toujours soudée au chalumeau
Enfants couraient à la marelle
Jamais enfer ni grand tombeau

Leur fenêtre sur l'aveugle mur
N'ouvrait le rêve qu'en vis à vis
Usé poudreux jusqu'à la dure
Certitude de manger la vie

Comme elle venait en pantoufles
Sur le lino caillé du temps
Serpillère molle au vague souffle
Economie serrée dedans

Petite famille chiche en quartier
Un horoscope sans destin
C'est vous et moi jetés entiers
Dans le vide que le noir éteint.

[Invité]

Miroir miroir, dis-moi que ce n'est pas nous !
Atterrant raccourci mais très chouette, vraiment.

[Bunje]

Je ne sais pas vraiment, à ce que je lis, tu sembles vouloir dresser un portrait, il y a plusieurs choses qui m'empêchent d'apprécier.

Un horoscope sans destin » je comprends pas, enfin oui, mais ça me semble plat.

Petite famille » un terme qui m'accroche l'oreille, par sa connotation.

De plus, à mon avis, tu décris cet environnement comme on énumère, ça enlève selon moi toute la couleur que peuvent prendre les plus petites choses.

Il y a aussi quelque chose qui cloche avec le ton et les expressions.

Les deux derniers vers par contre sont intéressants, mais je n'arrive pas à les intégrer au reste du texte.

[Ba]

Merci de vous être arrêtés sur cette " famille " qui n'est pas conçue pour être intégrable, heureusement. Oui, une liste, juste non exhaustive de modèle à fuir à toute cellule.

[Sahkti]

Ba, cette petite famille, tu lui files pas mal de grandeur d'âme et de sensibilité. Ils sont beaux et moches à la fois, c'est subtil. J'aime la douceur qui émane de tout cela, même si elle fait frissonner par la réalité qu'elle dépeint.

[Charles]

j'aime bien.

avec des choses très belles :

"Leur fenêtre sur l'aveugle mur
N'ouvrait le rêve qu'en vis à vis"

"Un fauteuil china importé"

"Petite famille chiche en quartier" et sa reprise

[Charles]

le titre est un peu péjoratif alors que le poème ne l'est pas, me semble t'il. peut être un autre titre ?

[mitsouko]

un peti film en noir blanc
Cavanna n'es pas loin
ces petits instantanés de nostalgie

[Manu(manisa06)]

le titre est un peu péjoratif alors que le poème ne l'est pas, me semble t'il. peut être un autre titre ?

Moi c'est le titre qui m'a fait venir.

Et le texte m'a fait rester.
Bien vu bien fait.

[Akinorev31]

Des tableaux comme le début d'un film. Je n'aime pas les deux derniers vers qui restreignent la lecture. J'aurais aimé voir un des membres de la famille se détacher: la fille en minijupe ou autre je ne sais pas.
En tout cas l'écriture me plait et les images sont juste assez suggestives.

v.

[Ba]

Euh, la fille en mini-jupe ? Mais pourquoi ?

[nine]

Moi je la trouve sympa, cette petite famille chiche, on peut s'y retrouver au détour d'un vers, où s'en faire adopter le temps d'un reportage in situ.

[petit-doute]

l'idée de cette petite famille chiche est là.... mais
pourquoi faire un poème quand l'idée est si riche, quand les mots sont trop nombreux pour être contenus en quelques lignes...
il me semble que du coup les phrases sont "raccourcies" "équeutées" que les mots sont contraints d'y entrer de gré ou de force, de se conformer à la longueur préestimée de la phrase .... et ça m'a terriblement génée à la lecture..quand à la deuxième strophe

Se rêvait de coeur éternelle
Toujours soudée au chalumeau
Enfants couraient à la marelle
Jamais enfer ni grand tombeau

elle est restée pour moi complètement obscure....
je ne sais plus de quoi ça parle.... et j'ai cherché en vain pourquoi "éternelle" était au féminin...

[Ba]

Passe que " éternelle " renvoie à famille " la petite famille se rêvait éternelle " ellipse du sujet sinon trop dilué.
Or la description se veut délibérément sèche, mots " entrés de force " me va.
Puisque modèle " entré de force " à fuir.
Si j'avais opté pour un portrait woolfien, genre la " promenade au phare " ou proustien évocation de Guermantes et/ou des Verdurin, j'eusse en effet étiré à l'infini la sensation de la sensation jusqu'à n'en plus pouvoir.
Exemple :
" Les anneaux scellés se fermaient sur l'éternel désir de ne jamais quitter le doigt qui avait couronné leur hymen. Ils allaient de la sorte concentriques et narcissiques dans le reflet idéal de l'union sacrée depuis l'aube légitime de la monogamie. Lui, allant toujours crevé de rêves indéniables et impossibles, elle, le ventre vide,avide de montrer au monde qu'elle était pleine d'espoir vagissant, vaquait trempée de sueur amère aux essentielles tâches qui lui conféraient ce pouvoir reconnu : femme à la maison. "
Ne négligeons pas Balzac :
" La fenêtre en matériau isolant blanc frappé, ouvrait sur la cour dépouillée de vie depuis qu'une horde de " blacks blockers " avait marqué leur territoire en dépavant la rue à grands coups de marteau volé à la supérette du coin.
Le passant pouvait apercevoir ça et là des sacs de fast food gras et vides comme la tête de nombreux pigeons blêmes crotteurs d'édifices publics en bronze. L'aîné menaçait toujours de sauter par la croisée, la mère l'encourageait sans résultat. Lecteur prends-garde à cette famille, je t'expliquerai plus loin ".

[Pacô]

Je n'ai pas déprécié...
Petite faute: "de coeur éternel"

Je dirais que sinon, le rythme est parfois un peu "cassé". Mais je ne vois pas en quoi horoscope sans destin gêne, au contraire, c'est plutôt une jolie image !

[Ba]

Pacô voir ellision ci-dessus pour " éternelle "

[Pacô]

Oups.
Enfin, ça m'apprendra à ne pas lire tous les posts :p.

[mentor]

c'est la vie, la vraie

ça me rappelle la fête des voisins et une famille formidable
;-)

[Pacô]

Attention, une culture à toute épreuve :P.

[loic]

j'y reviendrais ...avec plan social..

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