La tonte

[Roz-gingembre]

Effluves vertes capiteuses libérées d’une rosée fraichement coupée des herbes grasses d’un matin d’avril
La tonte

Engin bruyant et lourd poussé à mains de père propriétaire parcelle de terre frimas iodé
c’est sa pelouse

Interdiction de se rouler l’habit de chlorophylle
même le jean d’hier ne s’en ai pas remis à la machine

Feu fleurs de pâquerettes et pissenlits forcément égrainés pour mieux pousser et puis demain encore décapités
eh eh

Parfumée comme

Nez dans cheveux d’enfants encore couleur de blé en herbe aujourd’hui grands
Pelouse finement coiffée
Printemps bien arrimé

[mentor]

Pelouse finement coiffée
Printemps bien arrimé

tu haïkuses ?
joli

[Invité]

Où l'inspiration va-t-elle se nicher ?

Beaucoup aimé les trois derniers vers, ce blé en herbe évocateur du temps qui passe...
Le reste m'a paru moins enlevé, plus terre à terre... volontairement j'imagine bien !
Mention spéciale à "capiteux(se)", un de ces mots que je chéris.

[Invité]

J'ai moins aimé celui-ci que ton précédent, je ne saurais trop dire pourquoi... Peut-être cette forme me paraît-elle moins bien convenir à la description d'une action aussi terre à terre que la tonte d'une pelouse.

Sinon, c'est un effluve.

[Ba]

Le problème de la " tonte " c'est le cheveu emmêlé dans la raie de côté. Sinon, je sens l'odeur de l'herbe jusqu'ici.

[mitsouko]

le style télégraphique m'a gêné, à moins que cela suggère la cadence motorisée de la tondeuse
dommage pour moi, car des images où les odeurs de la terre fleurent bon

[Hellian]

eh bien, moi, je le dis et le redirai, j'adore.

J'adore, ce "printemps bien arrimé " , cette pelouse bien coiffée, cette légèreté forte que traduit non pas un style "télégraphique", mais impressionniste tout de petites touches odorantes et lumineuses.

Mais, c'est très poétique, la tonte, savez vous. très zen, au final, une belle pelouse bien bien maquillée et rasée de près .

Merci Roz et bravo !

[isa]

Assez étrange... Faire une poésie sur la tonte, fallait y penser!

Après je préfère les poèmes un peu plus comment dire... lyriques (suis pas sûre que ce mot soit celui qui convienne le mieux :S) La place du rêve est, selon moi, trop réduite.

[Romane]

Mis à part le couac ne s’en est pas remis à la machine, tout baigne, j'aime autant que celui que je viens de lire ailleurs !

[Roz-gingembre]

Sympas vos commentaires, merci.
Romane, voudrais-tu préciser le couac ne s’en est pas remis à la machine s'il te plait?

[Hellian]

Ben heu, Roz, " le jean ne s'en ai pas remis " le verbe !

[Chako Noir]

Un peu trop fatigué pour pleinement apprécier (si je dis ça c'est que, s'il était deux heures de moins, j'apprécierais très beaucoup)
Mais cette fin m'a réjoui. Du quasi-haïku, comme l'a dit Mentor.
C'est une idée, ça, faire du haïku pour clore un poème?
En tout cas bravo!

[Roz-gingembre]

le jean ne s'en est pas remis à la machine.
j'insiste

Comme je ne m'en suis pas remise, je n'avais même pas envisagé l'autre sens.
plutôt drôle non?

[Kilis]

le jean ne s'en est pas remis à la machine.
j'insiste

Comme je ne m'en suis pas remise, je n'avais même pas envisagé l'autre sens.
plutôt drôle non?

:-)))))

Oui, tu as parfaitement raison, Roz. Cependant, dans le texte posté là-haut ce n'est pas ce qui est écrit. Relis-le.

Marrant cette discussion en quiproquo.

[Sahkti]

Feu fleurs de pâquerettes et pissenlits forcément égrainés pour mieux pousser et puis demain encore décapités
eh eh
J'aime beaucoup ceci !

Le reste aussi d'ailleurs, tu réussis à donner de l'allure à une activité de jardinage que tout le monde n'aime pas (tout en oubliant ceci dit les éternuements liés à la pelouse fraîchement coupée, qui sent si bon au nez mais le chatouille aussi :-))

[Roz-gingembre]

Marrant cette discussion en quiproquo.

J'ai honte

[Invité]

J'aime ce rythme oui, apprécié cette espièglerie : Pongiasque, dirais-je.

[David]

Bonjour Roz-gingembre,

J'ai bien aimé cette légereté, la langue réinventée, télégraphique un peu j'ai lu et c'est vrai, mais chantante avec des jeux sur les sons. Je me dis que plus long qu'un alexandrin ou à peu près, ce n'est plus du vers, c'est de la prose, mais il y a quand même un jeu court/long, des rejets qui appartiennent forcement au vers. Bien que je me demande si dans certains romans, l'éditeur ne joue pas de la mise en page pour qu'une scène se dénoue seulement après l'avoir tourner, cette page.

"Printemps bien arrimé" qui renvoit aux cheveux des enfants et à la pelouse, c'est un joli coup d'oeil poètique aussi, bien vu.

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