La montagne de cendres

[Ba]

En ouvrant la fenêtre elle pleure
Du sommet se détachent les particules
Sans noblesse
D'un clown tombé en plein vol

Les souterrains croqués sans calcul
Par la peste à la mode
De jusqu'à quand ?

Elle l'aimait bien sans vitrail
Sans ex-voto dans une petite robe
A fleurs vieillottes

Il était dans le cadre de sa vie
Joli sourire croqué
A point nommé
De ses proches à distance

Ils se parlaient peu
S'envoyaient des boules rouges
Tournaient sur la piste
Sans public.

Comme ces carrousels brillants
Plantés dans les villes d'eaux
Dont on aime la chantilly figée
Vaguement écoeuré d'artifice
Poignant

Leur tendresse à eux
Café confit
Se détache à présent

Du reste.

[Invité]

J'aime beaucoup à partir de "Ils se parlaient peu", et trouve même que cette moitié de poème suffirait amplement. Pour moi, la première partie est inutile, assez banale...

[Invité]

Moi aussi je préfère le travail sur les images de la deuxième partie ("ils se parlaient peu ..") mais le tout me plaît, sensible, délicat, très fin.

Ici, j'aurais bien fait sans le "de" :

"Les souterrains croqués sans calcul
Par la peste à la mode
De jusqu'à quand ?"

[Roz-gingembre]

oh,
Ba,
belle déclaration d'amour.

[Ba]

Souvent l'ordinaire poli contient l'ensemble de sa richesse. Idéal pour entamer le coeur des strates.
Merci pour vos lectures.

[Sahkti]

Tendrement subtil, j'ai beaucoup aimé, Ba:

A l'exception de ce vers De jusqu'à quand ? dans lequel les sonorités me paraissent plus lourdes et laborieuses.

Coup de coeur pour :
Elle l'aimait bien sans vitrail
Sans ex-voto dans une petite robe
A fleurs vieillottes

[jerome p]

Complètement sous le charme. C'est fin, brut et doux à la fois, intelligent... Chapeau bas.

[Ba]

Oui, d'accord pour ce " jusqu'à quand " heurté voire brisé.
A revoir.

[loic]

la deuxième partie m'évoque irrésisitiblement ces vieilles stations thermales, genre hotel du parc à Vichy ou ailleurs

plein de désuet ici..
loic

[isa]

"Du sommet se détachent les particules
Sans noblesse
D'un clown tombé en plein vol"

Splendide...

[mitsouko]

il faut entrer en douceur dans ce texte, petit à petit le charme opère
ces textes à tiroirs où l'on aime être prisonnier

[Invité]

J'aime beaucoup. Pour de multiples raisons.
Il s'agirait en fait du premier poème sucré-salé de l'histoire de la batsronomie.

[Invité]

Bastronomie. Pardon.

[Invité]

En ouvrant la fenêtre elle pleure

salé

Du sommet se détachent les particules

salé

Sans noblesse

salé

D'un clown tombé en plein vol

salé

Les souterrains croqués sans calcul
Par la peste à la mode

salé

De jusqu'à quand ?

salé

Elle l'aimait bien sans vitrail

salé

Sans ex-voto dans une petite robe

sucré

A fleurs vieillottes

sucré

Il était dans le cadre de sa vie

salé

Joli sourire croqué

sucré

A point nommé

sucré

De ses proches à distance

salé

Ils se parlaient peu

salé

S'envoyaient des boules rouges

sucré

Tournaient sur la piste

sucré

Sans public.

salé

Comme ces carrousels brillants

sucré

Plantés dans les villes d'eaux

salé

Dont on aime la chantilly figée

sucré

Vaguement écoeuré d'artifice

sucré

Poignant

salé

Leur tendresse à eux

sucré

Café confit

sucré

Se détache à présent

salé

Du reste.

sucré

[Ba]

Panda, je sais, on a pas trop le droit de commenter, sinon le texte remonte à la bulle, mais franchement :
Une palme, sucrée, salée poivrée à toi.

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