Confins

[loic]

Confins

De bombardes têtues en clarinettes tristes
Tournoyantes gavottes
Aux confins du canton

Et ces rustauds naïfs aux yeux couleur de ciel
Aux croyances agrestes dictées par les recteurs
Imbéciles rustiques
Broderies au gilet
Portant droit les bannières, furieuses diocésaines

Pèlerinages obtus interstices de bruine
Accroyances têtues en sornettes druidiques
Férule des calvaires et fontaines magiques

Récoltes de fruits blets
Mûris sous les nuages

Je n’aime pas ces images, elles m’évoquent l’outrage
D’ancêtres nourris au seigle..

Dorées comme ces pyrites qui bousillent l’ardoise

[Invité]

J'aime, oui, et notamment les ruptures de rythme.

[Roz-gingembre]

Elles portent pourtant le nom de pardons, ces images.
Mais je taquine, car je sais bien de quoi tout cela parle et combien restent prégnantes ces fières bannières au pays du bignou.
Comme socque, bien aimé le changement de rythme sur la fin du poème.

[Hellian]

Alors là,mon petit Loïc, tu m'as bluffé !

Et voici pourquoi :

J'ai adoré tes évocations parce qu'elles renvoient à des images que j'aime de cette Bretagne chérie. Je me souviens notamment de ce fest-noz magique où la bombarde entêtante ne cessait de pleurer, de ces gavottes ritournelles au crépuscule quand la brume menace.

Tous ces clichés porteurs de superstition, de bondieuseries obstinées, moi, je n'arrive pas à les détester

Ton texte est beau aussi parce que, précisément, il se place au cœur même de cette contradiction. Si je souscris à ta diatribe, je m'en console aussi par ce qu'elle offre d'hommages... malgré tout

[mitsouko]

a te lire on finit par s'inventer des souvenirs que l'on a jamais vécus, c'est cela la force de l'évocation
des blessures, des rancoeurs, de la nostalgie
si ce n'était qu'un poème cela serait presque banal...........mais toujours ce supplément d'âme, la Bretagne viscérale, plantée en plein coeur

toujours ému à te lire

exlication :
"accroyance" ???
"férule", si c'est la plante, je croyais qu'elle ne poussait que dans le sud méditerranéen

[Invité]

Le choix de ces mots que tu fais revivre (agreste, blet, recteur..) me transporte. S'il ne devait rester que ça...

[loic]

férule:

être sous la férule de

(Figuré) Être exposé aux sévérités, aux procédés plus ou moins rudes d’une autorité légitime ou non.


accroyance
en fait ce mot n'existe pas je pensais à accroire:

Faire '''accroire''' quelque chose (à quelqu’un) : faire [[croire]] ce qui n’est pas vrai


si j'ai parfois la dent dure avec la Bretagne c'est que dans les années 70 on était obligés d'aller dans les fest noz et se saouler au cidre, c'était ça ou le NKVD local débarquait chez vous à 6h00 du matin et l'on vous déportait à Poullaouen dans les mines de plomb (c'est imagé mais il y à du vrai :-))) )
wikitionnaire

[Sahkti]

J'aime ce texte, pour tous ces mots, riches, que tu y as glissés. Cela donne de la charge au texte mais sans l'alourdir. Au contraire, ça lui donne une tonalité bien vivante.

La première strophe par exemple me plaît beaucoup pour le mouvement qu'elle imprime dès le départ.

[PinK1OOO]

dualité de mots et d'images qui prend facilement à coeur, plaisant à lire, j'y reviendrais

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