Roméo vient d'acheter une nouvelle mobylette

[lol47]

Du même auteur, dans la même collection:

- « Brigitte, ma haie »
- « Le jour où les mouches à merde se sont posées sur la lune »
- « Bouddha le clown »
- « Peut-on maigrir en faisant l’amour ? »
- « Phénoménologie de Paris-Roubaix »



« Très cher O.,

Elle m’a montré ses saints.
La visite fut courte.
Nice.
Ses saints ( les archétypes d’un certain amour à la papa)… et son peignoir court.
Puis nous avons visionné un film en DVD. « Goto, l’île d’amour », dudit Valerian Borowczyk.
Elle me fécondait de sa main lorsque je sentis couler un liquide dans son regard :
- Ne réfléchissez pas trop fort ! Demain, nous aurons tout le temps de mourir. Et de prendre l’ascenseur.
- …
WCZYK.

A lire lentement, histoire de ne pas tout comprendre. »

Barnabé


Je vais soulager mon agonie avec l’attirail du soldat repu .
Me soulager . Immobile.
Roide.
M’éloigner de vous. Car l’ennui a fini par m’enivrer de tout.

Les miracles s’étranglent en pensées.
Le vide m’étreint.

L’onomatopée.
PissOff ! De quelque chose qui s'en va, vous ne garderez rien.
PissOff !
Et quelques poignées de la terre boueuse, (…Le vent des pets …), la folie prête à mourir, sur l'éteignoir du couchant.

Oubliez les moments de ma faiblesse, je vous en prie. Ne gardez que les moments de grâce lorsque l’effluve soudaine transporte les cris.
Aux yeux gonflés, les fers rouges.

La terre entière est dans ma chair.
Ce layon de l’imposture dans lequel j’ai enfin compris le sens de l’épouvantable.
A cette heure, tout sens commun m’échappe.

Mon amour, préservez mon courage , j’en ai besoin. Je deviens fou.
Je vous quitte dans les flammes.
Dites... ?
Est-ce l’odeur de la marée ou... mon âme à genoux ?

"Dis-moi qui tu es, je te dirai comment faire. Dis-moi qui tu es, je te dirai ce que tu dois faire."

Je bois, j’écris, j’écris, je bois. A l’infini.
Je suis perdu comme une vipère sur le bord de la route.
Dans ce gigantesque bordel, les mouches m’enivrent sans que je ne me lasse de leurs caresses.

Je salope la mémoire de ceux qui m’ont vu naître.

Je salope la terre entière.

Je suis un nu, vivant dans le brouillard.
J’ai oublié de vivre sans oublier de boire.

Mes doigts s’entrechoquent sur le piano de ma mémoire.

Je fume l’horizon, l’horizon noir.

Je prends le masque, j’enlève le masque, puis je remets le masque.
Parce que Dieu ne m’a pas créé à son image.
Dieu, oui, c’est le plus grand fumier de la terre.
Et Moi, je suis le fumier le plus ordinaire.

"Dis-moi qui tu es, je te dirai comment faire. Dis-moi qui tu es, je te dirai ce que tu dois faire."


" Les étoiles restent seules contractées au fond de leur
Fièvre
Avec leur aveu dans la gorge
Et l'horreur de ne pouvoir
Imaginer une rose
Dans leur mémoire qui brûle..."

Jules Supervielle

[Invité]

Oui, là j'ai ressenti quelque chose... Beaucoup d'amertume et de force dans ce texte !

Une remarque :
"lorsque l’effluve soudain" (c'est un effluve).

[Ba]

Le dernier moyen de locomotion où le passé fait la nique au présent abasourdi!

[Invité]

Et cette colère toujours recommencée, qui ronge l'âme et les mots.
Suis surtout sensible à la deuxième partie.

Mention spéciale pour, justement l' âme à genoux et Mes doigts s’entrechoquent sur le piano de ma mémoire.
D'autres formules aussi, bellement provocantes.

[alexi788]

Ton texte communique quelque chose de fort...

[Invité]

Les rechutes s'alignent comme autant de soldats de X'ian. L'air même est argile, les berges sont sorties de leur lit faire un tour. La chambre prend son bain de propoxur. Les cheveux sont tombés par plaques, certains seulement en quelques brins pour ajouter des filaments de ridicule. Les gingivites saignent, les murs n'ont rien vu, blancs, comme d'habitude.
On n'a jamais fait mieux dans le genre moins bien, des taches d'hystérie constellent le calme de la lune tiède qui regarde. La fatigue a recouvert toutes les paupières environnantes de son givre, la raison n'est plus de saison. Un jour le soleil ne viendra plus et la nuit restera là sans amours. La vie fait peur quand le ciel s'éteint. De l'asservitude aux cons on ne jouit plus que sur les même cordes. On crèvera étouffé d'un grumeau de glaire cervicale enrobé d'un dard de rose rouge.
C'est tout à fait normal et compréhensible.

Son cœur par le marbre pressé
A son pas fait un bruit de chaînes
Rien ne lui peuvent les fontaines,
L'eau qui coule pour consoler.

Jules S.

[milo]

Le pire, c'est que je n'ai plus vraiment de mots pour dire ce que j'ai ressentis.
Je sors épuisé de ton texte, à bout de souffle. A genoux, mais nourris.
Fasciné

La poésie me boulverse encore ! ( ces temps-ci je n'y croyais plus...)

Alors je me sens un peu con (rapport aux fautes d'orthographes et de conjugaisons que j'ai du commettre dans ce message...),
Mais je tiens à te remercier.

[Sahkti]

Le jour où les mouches à merde se sont posées sur la lune
L'ont-elles fait avant ou après que la Terre ait été salopée? That is the question!

Beaucoup de force, une fois de plus, mêlée à de l'amertume et de la rancoeur, à un cri qui ronge au dedans et a besoin du dehors pour ne pas tout bouffer sur son passage.

Et puis comment dire... je lis ça et j'ai juste envie d'ouvrir les bras.

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