Chroniques quotidiennes
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Chroniques quotidiennes
Pangrade
Un autre pays pour Pangrade,
Emmuré vivant dans ses débris d'ailes.
L'érosion facile de sa vie d'alors s'est passée sans heurts,
Dans les couloirs des supermarchés,
Sur les pistes meringuées,
Derrière les vitrines qui le reflètent hideux.
Un autre pays pour Pangrade,
Dégénéré moderne et libéré.
A l'abri du malaise d'une nuit sans lune,
Sa démarche s'assure de la prolongation qu'elle renvoie.
Un autre pays pour Pangrade,
Un autre monde,
Une redescente dans l'aigre douce sueur des pieds.
Une formule nouvelle.
Jim
Pour Jim, la vie s'arrête au recoin de l'avenue des Quatre Îles. Il s'est auto-proclamé veilleur d'une poussière de ville et prend son grade comme une décoration d'état.
Ses jambes sont des enclumes, cimentées dans deux charantaises.
Voilà vingt-cinq ans que son phare lui dévoile, goutte à goutte, les attaques sur son récif. « Il n'y paraît pas » l'entendrez-vous dire, « mais je suis arrivé à prévoir le futur du monde. Les démarches évoquent la crainte, le stress ou la belle saison. La fenêtre est mon cinéma sit-in. Je connais la mode qui viendra après la suivante. La vie se répète, les jours non.
Comme tout est tout, tout découle de tout. Les idées deviennent des envies, les envies des besoins, les besoins des carences, les carences des railleries.
Je ne parle plus, je regarde et chaque chose me fait rire. »
Jim ne se cache plus. Avant, le sentiment d'être un légume le tenait par les jambes et refermait le rideau sur ses yeux nouveaux. Le mouvement l'apeurait, lui qui ne pouvait plus bouger.
Aujourd'hui, il pourrait jouer de la trompette la fenêtre ouverte. Et il note, sur des feuilles volantes, les silences qu'il voit marcher sous ses pieds.
Il fallu attendre un froid de Mars pour que l'oiseau immobile voie glisser sur le trottoir d'en-face un trou noir oeillé de blanc, et le suive, un sourire somnambule au centre de la main.
Un autre pays pour Pangrade,
Emmuré vivant dans ses débris d'ailes.
L'érosion facile de sa vie d'alors s'est passée sans heurts,
Dans les couloirs des supermarchés,
Sur les pistes meringuées,
Derrière les vitrines qui le reflètent hideux.
Un autre pays pour Pangrade,
Dégénéré moderne et libéré.
A l'abri du malaise d'une nuit sans lune,
Sa démarche s'assure de la prolongation qu'elle renvoie.
Un autre pays pour Pangrade,
Un autre monde,
Une redescente dans l'aigre douce sueur des pieds.
Une formule nouvelle.
Jim
Pour Jim, la vie s'arrête au recoin de l'avenue des Quatre Îles. Il s'est auto-proclamé veilleur d'une poussière de ville et prend son grade comme une décoration d'état.
Ses jambes sont des enclumes, cimentées dans deux charantaises.
Voilà vingt-cinq ans que son phare lui dévoile, goutte à goutte, les attaques sur son récif. « Il n'y paraît pas » l'entendrez-vous dire, « mais je suis arrivé à prévoir le futur du monde. Les démarches évoquent la crainte, le stress ou la belle saison. La fenêtre est mon cinéma sit-in. Je connais la mode qui viendra après la suivante. La vie se répète, les jours non.
Comme tout est tout, tout découle de tout. Les idées deviennent des envies, les envies des besoins, les besoins des carences, les carences des railleries.
Je ne parle plus, je regarde et chaque chose me fait rire. »
Jim ne se cache plus. Avant, le sentiment d'être un légume le tenait par les jambes et refermait le rideau sur ses yeux nouveaux. Le mouvement l'apeurait, lui qui ne pouvait plus bouger.
Aujourd'hui, il pourrait jouer de la trompette la fenêtre ouverte. Et il note, sur des feuilles volantes, les silences qu'il voit marcher sous ses pieds.
Il fallu attendre un froid de Mars pour que l'oiseau immobile voie glisser sur le trottoir d'en-face un trou noir oeillé de blanc, et le suive, un sourire somnambule au centre de la main.
Re: Chroniques quotidiennes
J'adopte et débite Pangrade de tous ses crimes modernes !
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Chroniques quotidiennes
je ne comprend pas je ne comprend pas, le premier texte me plait mais dire pourquoi! je n'en sais rien, ça doit être ça aussi la poésie:-)
Re: Chroniques quotidiennes
Pangrade me plaît pour son ton doux-amer, désabusé au possible et très humain.
J'aime particulièrement :
L'érosion facile de sa vie d'alors s'est passée sans heurts,
Dans les couloirs des supermarchés
Jim me plaît également mais un peu moins que le précédent, sans doute parce que la narration me paraît un brin trop explicite. Le côté désabusé que j'aime s'y trouve mais légèrement étouffé par le reste.
J'aime particulièrement :
L'érosion facile de sa vie d'alors s'est passée sans heurts,
Dans les couloirs des supermarchés
Jim me plaît également mais un peu moins que le précédent, sans doute parce que la narration me paraît un brin trop explicite. Le côté désabusé que j'aime s'y trouve mais légèrement étouffé par le reste.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Chroniques quotidiennes
ça tient la route et bien, et ton engagement devient soudainement crystal-clear. Bref tout me plait dans ta ballade de Jules&Jim.
Invité- Invité
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