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Elle dessinait un monstre (la suite)

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Message  Phoenamandre Lun 11 Mai 2009 - 16:26

Je reposte ici le début que j'ai corrigé puis la suite de cette nouvelle !

Emmitouflé dans son lit douillet, l'enfant avait bien chaud. Quel bonheur pour lui de ressentir contre sa tendre peau la couverture si douce qu'on ne pouvait qu'y dormir. Mais il avait mal. Très mal. Son cœur battait fort dans sa maigre poitrine, et lui arrachait une terrible douleur pour son jeune âge. Il ne cria pas. Non, il n'en avait pas besoin. Il savait qu'en patientant, cela cesserait doucement. Alors il s'endormirait, dans le meilleur des mondes possibles. Il respira doucement, en prenant soin de remplir entièrement chacun de ses deux poumons, puis de recracher à la même allure l'oxygène que son corps avait consommé. Il attendit. Puis la douleur s'effaça, petit à petit. Il ferma alors ses paupières, en espérant vite rejoindre le pays des songes. Le temps passa, long et parfois énervant.
Elle le regardait doucement se déconnecter du réel, et pensa avec nostalgie au temps où elle pouvait rêver. De ses mains qui ne pouvaient qu'effleurer, elle toucha le visage du garçon endormis. C'est bon, il n'était plus là. Alors elle s’assit à même le sol, et commença à dessiner. Son crayon allait, de part et d'autre de la fine feuille de papier. Un visage apparu, laid, souriant méchamment. Elle dessinait un monstre. Celui qui l'avait emporté. Quand elle l'eut fini, elle le regarda, se demandant si elle éprouvait de la haine ou seulement du regret. Peut être se sentait-elle juste seule ? Elle se mordilla la lèvre inférieure, et se leva. L'enfant bougea. Elle détourna le regard. Il ne pouvait le voir, c'était certain. Mais elle ne pouvait le regarder directement uniquement par pudeur. Alors elle retourna s'asseoir, afin de penser à ce qu'elle avait oublié. Le garçon ne parlait pas. Il regardait. Il la voyait. Elle dessinait un monstre. Qui était-elle ?
"C'est pas ta chambre ici, dit-il d'une petit voix non sans crainte."
Elle fit volteface, le fixant pour la première fois, les yeux écarquillés, se demandant si c'était bien à elle que le petit être adressait ces paroles.
Ses yeux couleurs des nuages traversèrent le bleu de ceux de l'enfant. Comment la voyait-il ?
Il leva la tête, et se redressa dans son lit. Là, elle fut frappée d'horreur. Il y avait toujours ce paisible visage dormant sur l'oreiller, son corps n'avait pas bougé.
L'enfant le vit, et recula dans son lit, pris d'une grande frayeur.
"Qu'est-ce que tu m’as fait ? Qu'est-ce qui m'arrive, hurla-t-il plein de terreur !"
Elle cligna des yeux. Elle ne comprenait pas. Etait-il mort ?
Elle s'approcha de lui. Il ne bougea pas.
"Je ne comprends pas, dit-elle.
-Qui es-tu, qu'est-ce que tu comprends pas ?"
Elle respira lourdement.
"Tu n'es pas mort."
Il avala alors sa salive. Se demandant pourquoi devrait-il être mort. Voulait-elle le tuer ? Ou simplement, était-elle là par hasard ?
"Dis-moi qui tu es ! répéta-t-il.
-Moi, commença la fillette. Je ne suis plus. J'étais. Toi, tu es. Tu as peur ?
- Je n'ai jamais peur. Je suis courageux, répondit-il plein de fierté. Mais pourquoi je suis pas mort ?"
Elle ne savait pas. Comment cela était-il possible ?
Soudain, le petit garçon se rapprocha de son corps, comme si une envi irrésistible l'attirait vers cette enveloppe charnelle. Alors il le rejoint, et ils ne firent à nouveau plus qu'un.
Elle était étonnée. Jamais elle n'avait vue pareil phénomène. Ce souviendra-t-il d'elle ? Elle prit la décision de le suivre, au moins une journée.



Le soleil s'engouffrait doucement dans la chambre du garçon pas encore éveillé, pendant que ça mère entrait à pas discret. Elle s'approcha du lit de son fils, lui secoua doucement l'épaule.
"Réveil toi mon chéri, c'est le matin"
Elle déposa un baiser sur son front, et il grogna qu'il voulait encore dormir.
"On n’est pas en Week-end, allez, lève toi, l'encouragea-t-elle."
Il ouvrit alors ses petits yeux plein de sommeil, attendit qu'ils se furent habitués à la forte lumière, et se redressa dans son lit.
"J'ai fait un drôle de rêve cette nuit, dit-il d'une voix encore endormie.
- Ah bon ? Quel rêve, demanda-elle la jeune mère en le prenant dans ses bras."
Elle le souleva, et le posa sur le rebord de son lit, afin de l'habiller.
"Il y avait une fille, dans ma chambre, et elle dessinait."
Elle le regarda en souriant. Elle l'aimait énormément, cette petite bouille qu'elle voyait chaque jour grandir, et s'épanouir telle une petite fleur.
Une fois habillé, il se leva, et ils descendirent tout deux les escaliers pour commencer à déjeuner. Elle chercha dans les placards pour sortir le nutella et les tartines qu'il aimait tant, et remarqua qu'il n'en restait plus beaucoup. Tant pis, elle fesait les courses seulement le samedi, il devrait s'en passer. Elle étala la pâte marron à l'aide d'un couteau, et voyant les yeux de son fils briller, elle se dit qu'elle ne pouvait l'en priver. Elle irai donc le soir même au magasin Lidle lui acheter un pot.
"Tiens mon chéri, et mange, il te faut de l'énergie aujourd'hui."
Elle aimait le voir manger. Durant les premières années de sa vie, il avait eut tant de mal pour s'alimenter, dû à de nombreuses maladie, que désormais chaque bouché de nourriture qu'elle lui faisait avaler était pour elle un exploit, même si malgré cela, il restait extrêmement maigre et chétif pour un enfant de sept ans.
Lorsqu'il eut fini, elle lui demanda d'aller faire sa toilette, ordre qu'il exécuta immédiatement, puis il fallut se rendre à l'école. Un petit coup d'œil dehors lui indiqua qu'il n'était pas la peine de songer à y aller à pied. Alors ils grimpèrent dans la vieille 205 qui n'avait plus que ses roues pour avancer.
"T'as mis tes baskets, demanda-elle à son fils ?
- Bah non pourquoi ?
- Tu n'a pas sport aujourd'hui ?"
Il avait manifestement oublié. Elle le traita de linotte, et lui demanda de se dépêcher d'aller les chercher. Ils allaient être en retard. Une fois qu'il fut rentré, elle démarra la voiture, et grillant quelques priorités, ils arrivèrent juste avant que la concierge, surnommée "poil-au-menton" par les élèves de l'école, ne ferme la porte. Un petit bisou sur le nez, et le voilà parti pour sa journée d'école.
"On se dépêche, lui demanda gentiment sa maitresse en le voyant arriver en courant."
Il entra en classe, et alla rejoindre sa place favorite, entre Quentin et Marie. Son cœur battait fort, peut être un peu trop. Il respirait bruyamment, un peu trop aussi. Mme Morquevac, sa maîtresse, lui demanda si tout allait bien. Il hocha la tête positivement. Il avait mal, mais c’était pas grave, ça passerait. La maîtresse continua alors son cours entamé la veille sur les animaux de la savane, et lui, écouta d'une demi-oreille. Sa tête tournait, il n'arrivait pas assez à respirer. Il voyait de moins en moins, et les sons parvenaient de plus en plus difficilement à ses oreilles. Soudain, il revit la fille. Elle se trouvait juste en face de lui et lui adressait un merveilleux sourire. Il n'avait plus mal. Il regarda autour de lui, et vit son corps étendu au sol, et une maitresse apeuré qui tentait vainement de le réveiller.
" Je suis mort, demanda-t-il ?
- Non. Tu es bien vivant, le rassura la jeune fille."
Il s'approcha de Madame Morquevac, et lui dit doucement tout allait bien, qu'il était encore vivant. Elle ne l'entendait pas. Alors il tenta de lui toucher le bras, mais ses doigts passèrent aux travers du corps de sa maitresses. Il frissonna et recula brusquement. Il regarda la jeune fille qui observait la scène avec une interrogation certaine.
"Je ne comprend pas, dit-il en tremblant !"
Il avait besoin d'être soutenu, elle le savait. Elle s'avança vers lui.
« Ne t’inquiète pas, je suis là. »
Alors, l'étrange opéra à nouveau, et il reprit place dans son corps, au moment où les secours arrivèrent. Il ouvrit ses deux yeux, et vit deux hommes en blanc le prendre et le déposer délicatement sur un brancard. La maîtresse avait les larmes aux yeux, mais voyant qu'il était conscient, elle lui prit la main et sourit à travers son visage humide. Les deux hommes l'amenèrent alors vers une ambulance et le transportèrent vers l'hôpital de la petite ville dans laquelle il vivait.
"On va devoir faire certains examens, dit le plus grand à l'enfant qui avait maintenant le visage pâle."
Il vit alors une silhouette familière arriver en courant dans le couloir qui menait à lui.
"Maman, parvient-il à dire."
Elle le serra fort dans ses bras, si bien qu’un médecin lui demanda de ne pas l'étouffer, elle lui murmura quelque parole, lui disant que jamais il ne devait lui refaire une pareille frayeur.
Son cœur recommença à battre fort.
"J'ai mal au cœur, commença-t-il"
Alors il respira rapidement, beaucoup trop rapidement. Les médecins l'amenèrent en courant dans une petite salle blanche emplie de lumière qu'il distinguait à peine. Sa mère lui hurlait d'aller mieux, lui hurler de vivre. Elle priait elle pleurait, demandait pitié à un soudain dieu auquel habituellement elle ne croyait pas. Alors il n'eut plus mal, et vit à nouveau se visage accueillant qui lui tenait maintenant la main.
Elle le regarda, lui sourit tendrement, et lui dit " Viens, j'ai quelque chose à te montrer, tout va s’arranger."

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Message  Phoenamandre Lun 11 Mai 2009 - 16:26

Le sol était glacial. Il était sur une immense patinoire. Immense, oui, tellement grande qu’elle semblait s’étendre à l’infini. Il s’avança et perdit pied. Il tombait. Seulement en dessous de lui se trouvait le vide, alors il chuta. De plus en plus loin, plus profondément encore. Il ferma les yeux et se retrouva dans une clairière, le ciel était clair et l’herbe était verte. C’était un cheval qu’il voyait au loin. Non, c’était une licorne ! Elle s’approcha de lui et baissa la tête plaçant sa corne dans sa main. Qu’elle était belle, et qu’elle était douce ! La licorne recula sa tête, la corne était restée dans la main de l’enfant. Il eut peur, lui avait-il fait mal ?
« Non, ce n’est rien, lui dit la jeune femme qui s’était approchée discrètement derrière lui.
- Où suis-je, demanda-t-il ?
- Regarde. »
Elle sauta. Et son corps s’éleva dans le ciel comme aucun être humain n’aurait pu le faire.
« Tu me suis ? cria-t-elle »
Alors il fit de même, sans même avoir le vertige. Instinctivement, il fit les quelques mouvements de brasse qu’il avait l’habitude de faire quand il nageait sous l’eau. Et il avançait.
« Je nage dans l’air ! dit-il, surprit. »
Elle le regardait en souriant. Oui, c’était exact. Il nageait dans l’air.
Sa main tenait toujours la corne dorée, et en dessous de lui, le suivait l’étrange cheval blanc. Pouvait-il voler lui aussi ?
A peine eut-il pensé cela qu’il s’élança à son tour dans les airs. L’enfant s’arrêta et interrogea la fille du regard. Alors elle le rejoint.
« Tu n’as toujours pas compris, lui demanda-t-elle ? »
Il ne répondit pas, alors elle enchaina.
« Je suis Morphée. Je suis une déesse.
-Une déesse ?! S’étonna l’enfant. »
Alors elle le prit par le bras, et brusquement, ils disparurent de ce monde insensé.
Ils se tenaient maintenant près de l’hôpital qu’ils avaient quitté quelques instants auparavant. Il voyait son corps, inerte sur un lit, et sa mère qui tendrement lui tenait la main.
« Alors, je suis mort maintenant ? »
Morphée hocha négativement la tête, impuissante devant l’inhabituelle situation.
« Quel est ton nom, lui demanda-t-elle soudain en se souvenant ne pas l’avoir fait avant.
- Théo, je m’appelle Théo. »
L’enfant avait les larmes aux yeux. Comment pourrait-il comprendre ce qui lui arrive alors que tout semblait si étrange ? Morphée le serra fortement contre sa poitrine, il enroula ses bras autour de ses épaules et ils partirent à nouveau. Seulement cette fois, ils restèrent dans les limites du réel. Le temps était orageux et humide, les gens se hâtaient dans les rues, mais eux, ils étaient invisibles.
« Tu penses que je vais rester longtemps avec toi, s’inquiéta Théo ? »
Morphée ne répondit pas tout de suite, mais devant l’air désemparé du petit, elle sourit pour le rassurer.
« Pourquoi, tu ne m’aimes pas, s’enquit-elle ?»
« Bien sûr que si ! »
Y a-t-il un mystère plus grand que celui de la vie ? Elle continuait d’un air absent de contempler le visage de l’enfant en se demandant pourquoi, pourquoi lui et pourquoi était-il capable de la voir ? « D’ordinaire les gens qui rêvent, ou qui sont dans le coma conservent leur esprit, se dit-elle, qu’elle était l’origine de cette « fuite » de son âme ? »
Le temps passait sans qu’aucune réponse plausible ne fît surface. C’est dans la frustration que les années passèrent, la frustration mais aussi un sentiment bien plus fort, plus étrange encore que celui-ci.
Théo grandissait, son spectre encore attaché à son corps changeait peu à peu. Déjà sept ans qu’elle vivait à ses côtés et s’ouvraient à elle des joies que même ses plus beaux dessins n’avaient pu imaginer. Le monde des rêves se peuplait de plus en plus de créatures fantastiques que les humains venaient piocher en masse durant leur sommeil. Son univers s’élargissait pour accueillir de nouvelles sensations et impressions. Elle se sentait mère, parfois plus proche de la grande sœur ou même de l’amie.
Il était assis au bord d’une longue rivière de couleur violette. Ses pieds trempaient dans l’eau tandis qu’il regardait s’envoler d’étranges oiseaux aux milles couleurs. Elle s’approcha à pas feutrés derrière lui et lui cacha les yeux de ses douces mains.
« Quel jour sommes nous aujourd’hui, lui demanda-t-elle ?
- Mardi, essaya Théo ?
- Joyeux anniversaire, hurla Morphée en l’étreignant ! »
Théo ouvrit des yeux ronds en découvrant le gâteau que la déesse avait dessiné pour lui. Fait avec le plus grand amour, le gâteau arborait les formes les plus extravagantes et décousues de toute réalité physique. Pourtant, il était là, en face de lui, prêt à être goûté.
Morphée découpa soigneusement le gâteau et lui tendit une part. Elle le regarda enfourner le met délicieux. Il n’existait pas d’aliment aussi savoureux dans le monde réel et il le savait. Il s’estimait heureux de se trouver à ce moment dans cet étrange univers bien qu’il n’en comprenne la raison. Au fond, le monde des rêves est bien souvent dénué de sens.
Aussi ce fut vraiment dur lorsque trois jours plus tard, il ouvrit les yeux et découvrit avec stupéfaction qu’il se trouvait dans son lit d’hôpital. Il s’affola, tenta de bouger mais sans y parvenir, il voulut crier mais aucun son ne sortait de sa bouche, comme s’il ne s’avait même plus se servir de ses membres. Ses paupières terriblement lourde se fermèrent et il s’endormi d’un sommeil sans rêve. Il souffrait, et plus le temps passait, plus il parvenait à garder les yeux ouverts, mais personne ne venait le cherchait, Morphée restait invisible. Que faisait-il ? Qui était-il ? Etait-il dans la réalité ou bien dans l’ailleurs ? Tout semblait si ambigüe, tiré par les cheveux. Mais son cerveau depuis tant de temps inutilisé peinait à reprendre ses fonctions et plaçait les sept dernières années de la vie de Théo du côté des rêves, comme si on avait coupé en deux parties sa mémoire, celle de l’esprit, et celle du corps.
Lorsque l’aide soignante découvrit la position de Théo elle fut prise de vertiges. Pas de doute, il avait bougé ! Elle recula vers la porte et partie en courant pour prévenir d’autres médecins qui arrivèrent à peine quelques minutes plus tard suivit par deux autres hommes. Le médecin de garde aboya quelques ordres aux hommes qu’ils se pressèrent d’exécuter.
Théo, dans un état semi conscient entrouvrit les yeux puis les referma aussitôt. L’effort était si grand. Il réessaya en essayant de bouger ses orteils. Ce n’était pas si dur, plier, déplier, plier, déplier. Il renouvela ce mouvement sous le regard étonné de son médecin, puis ses muscles se remettaient progressivement en marche. Lorsqu’il en eut la force, il plia sa jambe pour se donner un coup sur le postérieur se qui lui fit définitivement ouvrir les yeux. Sans avoir pour autant la possibilité de parler, il contempla d’un air hagard les visages autour de lui. Bien sûr il n’en reconnaissait aucun, pourtant une chose était sûr, c’était lui qu’ils regardaient.
Les secondes s’écoulèrent sans que rien ne se passe. Soudain Théo paniqua. Il respira bruyamment, de plus en plus vite et son corps commença à convulser. Deux hommes lui attrapèrent les bras tandis qu’un autre versait un liquide du même nom que la déesse bien aimée du jeune garçon, destiné à calmer ses soubresauts.
« Morphée ! Hurla-t-il »
Les quatre personnes présentes dans la salle sursautèrent. Il pouvait parler ? Les paupières de Théo s’alourdirent et les visages étonnés s’estompèrent petit à petit. Il repartait dans la totale obscurité des sommeils sans songes.
Elle était là elle aussi. Présente dans cette salle à l’atmosphère étrange, où régnait ce constant sentiment d’incompréhension. Théo avait retrouvé son air paisible qu’il avait si brusquement perdu, tout était redevenu calme. Mais Morphée souffrait. Pour la première de sa longue existence elle éprouvait du regret. Partagée entre le sentiment égoïste de vouloir le garder pour elle et celui d’une mère qui souhaitait le meilleur pour son enfant, elle se trouvait déchirée. Elle s’assit sur le sol et commença à dessiner. Elle dessinait un monstre.

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Message  Phoenamandre Lun 11 Mai 2009 - 16:27

Julia Berquant n’en cru premièrement pas ses oreilles. Etait-ce possible ? Y avait-il la moindre chance ?
Elle ne pouvait y croire. Pourtant, sitôt qu’elle eut appris la nouvelle elle quitta son travail pour se diriger vers l’hôpital. Elle tremblait de tout son corps.
« Où est-il, où est-il ?! demanda-t-elle précipitamment au premier membre du personnel qu’elle rencontra. »
Il n’était pas difficile pour lui de savoir de qui elle parlait, qui ne savait pas que l’enfant comateux depuis sept ans venait de se réveiller de façon plutôt spectaculaire !
« Oh mon dieu, dit-elle en découvrant les yeux ouverts de son tendre fils, mon dieu !
- Madame, demanda son guide ?
- Mon dieu, mon dieu ce n’est pas possible, continua la femme qui hurlait maintenant
- Madame ! »
Elle se précipita vers l’enfant et l’enlaça sans que personne ne puisse la retenir. Elle pleurait elle hurlait, sentait remonter les cascades de sanglots qu’elle n’avait cessé de verser depuis ces années !
« Mam… prononça Théo »
Le médecin de l’enfant qui venait juste d’entrer dans la chambre ouvrit à nouveau des yeux ronds en entendant l’enfant prononcer ce mot.
« C’est incroyable, murmura-t-il. »
Ça carrière de médecin entière n’avait jamais connu pareil miracle. « Sept ans, se répétait-il, sept ans de coma et il s’en sort sans aucune séquelles apparentes. »L’homme était perplexe et dû s’asseoir pour éviter de perdre conscience. Bouche bé, il regardait la mère enlacer son fils qui aveugle à la sa présence continuait de remercier le miraculeux.
« Maman, pourquoi ? chuchota Théo »
Julia fut prise de puissant vertiges en entendant à nouveau la voix de son fils, son fils qu’elle croyait perdu à jamais, son fils qui pour elle était déjà mort.
« Pourquoi, recommença-t-il ?
- Je… hésita-t-elle ne sachant que répondre, ni même ce que demandait le très jeune adolescent, de quoi, murmura-t-elle en lui caressant lentement le visage »
Les secondes passèrent sans que Théo ne répondit rien. Ses lèvres étaient pâteuses et prononcer un son relevait d’une épreuve presque titanesque.
« Pourquoi… J’étais parti ? »
Ces mots ne correspondaient pas à ceux qu’il voulait dire. Penser était si difficile, tout était si dur dans un enveloppe charnelle.
« L’essentiel, c’est que tu sois là, se contenta-t-elle de répondre. »
Théo ferma les yeux, trop faible pour continuer de parler ou même pour comprendre les paroles de sa mère.
Quelqu’un s’approcha de Julia et une main chaude et confortable se posa son épaule. Elle se retourna et sourit, les yeux baignés de larmes.
« Je suis venu dès que j’ai su, dit un homme grand et chauve. »
Elle se jeta dans ses bras et pleura. Qu’allait penser Théo en apprenant qu’elle s’était remariée ? Qu’importe, elle ferait tout pour son fils, au détriment de ses relations.


Son corps était engourdi, et ce malgré les deux jours écoulés depuis son réveil. Assis dans son lit d’hôpital, il contemplait ses mains. Ses doigts se pliaient et se retendaient difficilement, ses muscles étaient raides, si raides que chacun de ses plus petits mouvements devenaient presqu’impossible.
« J’ai dormi ? » demanda-t-il en levant la tête au moment où sa mère entrait dans la chambre.
Elle s’assit à ses côtés et lui prit la main avec délicatesse.
« Oui, tu as dormi pendant très longtemps. »
Théo restait songeur et fixait le plafond d’un regard absent.
« Le monde a dû bien changer, alors. » remarqua-t-il.

Oui, se dit sa mère. Mais il n’y a pas que lui. Tout en passant sa main dans les cheveux de son fils, elle se demandait pourquoi n’arrivait-elle pas à le reconnaitre. Sept ans ont passé. Sept ans où plongé dans un profond coma, il aurait dû finir sa jeune vie. Elle soupira et serra Théo contre sa poitrine.
Il n’était plus le petit garçon qu’elle avait connu, pas physiquement. Mais au fond, une chose était sûr, il restait le même. Elle avait enfin retrouvait sa frimousse, les expressions de son visage qu’elle chérissait tant, son fils, oui son fils était revenu.
« Tu m’as beaucoup manqué, tu sais ? » murmura-t-elle. « On a beaucoup de temps à rattraper tous les deux ! »
« Ne t’inquiètes pas, on va bien s’occuper, c’est quand que je pourrais rentrer ? »
Rentrer ? Difficile à dire tant les médecins étaient sceptiques.
« Peut être dans une semaine » répondit-elle alors.

En effet, une semaine plus tard, Théo dans la voiture, elle le ramenait chez eux. Il était collé à la fenêtre et regardait défiler devant ses yeux un paysage qu’il peinait à reconnaitre tant ses souvenirs étaient enfouis et différant du présent.
Julia tenta de le soulever, mais n’y parvenant pas, Théo dû seulement s’appuyer sur elle pour ne pas tomber.
« Denis n’est pas là, s’enquit-il sur le pas de la porte ? »
Julia se senti vaciller. Comment savait-il ?
« Qu... qui ? » bégaya-t-elle.
« Bah Denis » répéta Théo en se demandant ce qui pouvait tant troubler sa mère.
« Euh non… Il n’est pas là »
Quel médecin avait bien pût lui parler de Denis ? Ce ne pouvait pas être elle, non elle avait bien fait attention à ne pas le mentionner avant qu’il ne soit à la maison.
« Tu sais mon chéri… Maman a vécu de drôles de choses ces derniers temps et Denis…
- Ne te justifies pas, la coupa l’enfant, c’est normal d’avoir eu une vie. »
Elle soupira. Etait-il possible qu’il soit devenu si mature ?

Elle poussa la lourde porte et invita son fils à entrer. L’odeur familière chatouilla les narines de l’enfant tandis qu’il s’en emplissait les poumons.
« Viens, lui dit-elle, je vais te montrer quelque chose. »
Théo suivit sa mère et gravit avec difficulté les escaliers pour retrouver sa chambre, dans le même état qu’il l’avait laissé il y a sept ans. Rien n’avait changé.
Théo se pencha et ramassa un jouet posé au sol. Il tourna la tête, sa mère souriait.
« Tout… Tout semble si lointain à présent, murmura-t-il. »
Il se releva doucement et Julia le serra tendrement dans ses bras.
« Oui, répondit-elle avec mélancolie, c’est si loin mais pourtant si présent. »
Pouvait-il la comprendre ? Pouvait-il avoir grandit intérieurement durant ces longues années ?

La sonnerie du téléphone la tira brusquement de ses songeries.
« Tu m’attends, demanda-t-elle à Théo. »
Elle dévala les marches des escaliers et se rua sur le téléphone.
Théo pencha l’oreille pour écouter, indiscret se disait-il.
« Oui, tu peux rentrer, disait sa mère au téléphone. »
Alors il comprit qu’elle parlait à Denis.
Une fois la conversation terminée, elle reparti chercher son fils afin de l’aider à redescendre.
La soirée fut longue et dépourvue de conversation. Théo, profondément fatigué parti vite se coucher.
Qu’il était bon de retrouver ses draps, un élan de nostalgie le traversa alors qu’il s’en allait pour le pays des songes.
Théo ferma les yeux. Lentement, ses muscles se décontractés et son corps se faisait pierre. L’univers entier plongea alors dans l’obscurité.
Il était debout, au milieu de rien, le monde était vide. Vide ? Non, il apercevait au loin une pâle lueur et semblait irrésistiblement attiré par elle. Il se mit en marche.
L’enfant ne ressentait aucune fatigue, aucun affaiblissement, toutes ses forces étaient revenues et le voilà bravant la gravité s’avançant à pas lent vers le firmament. Plus il marchait, plus la lumière grandissait, si bien que lorsque qu’il en fut entièrement enveloppé, le monde commença à se métamorphoser. L’obscurité n’était plus et devant lui s’étalait un champs infini de verdure. Le ciel, d’un bleu pur semblait être maitre en se monde, et bien plus loin, aussi loin que ses yeux pouvaient voir, la blanche licorne chevauchée par Morphée galopait dans le pré.
« Alors, tu m’as oublié ? » demanda la cavalière lorsqu’elle fut à ses cotés.
Eblouis, stupéfait, Théo ne savait que répondre. Dans son jeune esprit se bousculait alors les nombreux souvenirs de sept années de vie.
Morphée descendit du cheval blanc, elle tenait en ses mains la corne donnée par l’animal lui-même lors de leur première rencontre.
« Pour que tu penses à moi. »lui dit-elle en la lui remettant.
Théo serra fortement le précieux objet, tout en sachant qu’elle sera la suite de son histoire.
« Tu dois vivre à présent, expliqua Morphée, vivre comme les autres enfants. Ma tâche est terminée, et bien que je n’en comprenne pas le but, maintenant tu te dois d’accomplir la tienne. »
« La mienne, demanda l’enfant ? »
« Beaucoup de gens ont besoin de toi. »
L’image de Morphée se brouilla, Théo se réveilla en sursaut.
Il transpirait et tremblait en cherchant à y voir claire. Il distingua sur son oreiller un objet de forme étrange. Cyclique et pointu, c’était la corne. Il la prit et la posa contre sa poitrine.
« Je te le promet, murmura-t-il, les larmes aux yeux. »

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Message  Invité Mar 12 Mai 2009 - 15:13

Mais est-ce que sept ans plus tard, "l'enfant" est toujours un enfant ? Il me semble que jusque là le récit s'attache peu à cet aspect et ça me déroute, parce que physiquement, quand même il doit bien y avoir des changements !!

Sinon, attention à la différence entre : "sa" possessif ("sa mère) et "ça" pronom démonstratif ( = cela) ; entre "se" pronom personnel réfléchi des verbes pronominaux ("il se lave" ) et "ce", également démonstratif ("ce chien") ; idem avec "ses", possessif et "ces", démonstratif.

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Message  mentor Mar 12 Mai 2009 - 15:43

un liquide du même nom que la déesse bien aimée du jeune garçon, destiné à calmer ses soubresauts.
« Morphée ! Hurla-t-il »
j'ai l'impression que je devrai encore répéter plus d'une fois que LE dénommé Morphée était en fait de sexe masculin !
enfin, de ce que j'ai entendu dire, ne l'ayant jamais rencontré, même en rêve
;-)

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Message  Phoenamandre Mar 12 Mai 2009 - 20:19

je sais rooo mais je veux que ce soit une femme. Comme personne ne l'a rencontré, pourquoi me contredire?

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Message  mentor Mar 12 Mai 2009 - 20:22

Phoenamandre a écrit:je sais rooo mais je veux que ce soit une femme. Comme personne ne l'a rencontré, pourquoi me contredire?
pour éviter de démythifier et de démystifier :-))

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Message  Sahkti Ven 5 Juin 2009 - 14:06

Tout comme dans la première partie, je trouve encore cela pas mal confus. Il y a eu le rêve, le réveil, puis là le coma. Et sept ans, en plus, c'est pas rien. Au final, j'ai le sentiment qu'il y a des parties que tu as allègrement survolées voire éludées et tant pis si ça nuit à la compréhension de l'histoire.
De plus, ton personnage n'est pas très crédible après son réveil. Il ne change pas et en même temps, il sait plein de choses... y a un truc qui cloche un peu.
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