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Pesto alla genovese

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bertrand-môgendre
Gobu
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Message  Gobu Lun 11 Mai 2009 - 21:50

PESTO ALLA GENOVESE

Splatch, splotch. Et vas-y que je te broie. Splatch, splotch. Et vas-y que je te malaxe. Splatch, splotch. Et vas-y que je te triture. Le pilon, manié d’une poigne inflexible, pilonnait le magma couleur de sinople qui prenait lentement forme au fond du mortier. Un pilon de marbre d’au moins cinq kilos, fourrageant gaillardement la matrice d’un mortier de cent livres. Splatch, splotch, et vas-y que cascade une généreuse poignée de blondes pignes de pin. Splatch, splotch, et vas-y que ruisselle une pluie d’albâtre de parmesan et de pecorino émietté. Splatch, splotch, et vas-y que suinte goutte à goutte l’or au reflet d’émeraude de l’huile d’olive. Le formidable cratère de pierre grise veinée de bleu exhalait une impérieuse fragrance d’ail, de basilic et de fromage entremêlés, véritable contrepoint olfactif à trois voix, fughetta de parfums couvrant sans peine ceux des orangers, du thym sauvage et de la Méditerranée toute proche.

Nous venions, mon frère et moi, de débarquer dans la maison de vacances de mon oncle et ma tante à Sori, sur la Riviera Ligure, à mi-chemin entre Gênes la Magnifique et Portofino, pittoresque village de pêcheurs qui était déjà à l’époque l’une des haltes estivales favorites de ceux qu’on n’appelait pas encore les people. Ce qui ne les empêchait pas d’acquérir ou de se faire bâtir de somptueuses demeures nichées dans la verdure sur les hauteurs de la baie. Dans le petit port, jadis refuge des modestes barcasses des langoustiers et des pêcheurs de daurade, s’alignaient d’impressionnants bateaux de plaisance aux pavillons d’autant plus fantaisistes qu’ils étaient de complaisance. Ce n’étaient que yachts ventrus aux superstructures hautes comme des immeubles, vedettes plus effilées que des requins aux bastingages luisant de chromes ou goélettes au pont d’acajou amoureusement astiqué. Il en allait différemment à Sori. Bien que le village fût depuis la fin du dix-neuvième siècle l’un des lieux de villégiature favori de la prospère bourgeoisie génoise et milanaise, il avait conservé son caractère populaire et continuait comme jadis de vivre principalement de la pêche et du commerce de produits locaux. En dehors bien sûr de la période estivale, durant laquelle ses ruelles étaient envahies de touristes attirés par la lumière unique de la Riviera italienne, le charme de ses maisons génoises aux moulures peintes en trompe-l’œil et les tarifs incroyablement cléments de ses trattorias et de ses cafés. Ce n’est pas à Sori qu’on aurait payé cinq cent lires pour un expresso comme aux terrasses huppées de sa voisine.

Comme tout le long de la côte jusqu’au-delà de la frontière française la montagne venait s’affaisser dans la mer, aussi toutes les villes et les bourgades étaient-elles disposées en terrasses sur des corniches successives épousant les sinuosités du front de mer. Cette disposition merveilleuse du point de vue de l’esthétique avait toutefois un inconvénient : beaucoup des habitations étaient situées en hauteur et il fallait pour y accéder gravir un nombre parfois dissuasif de marches grossièrement taillées dans le roc ou même d’anciens sentiers de chevriers à peine visibles sous le chiendent. La maison de ma tante se trouvait à près de trois cent marches au-dessus de la grand-route qui serpentait le long de la moyenne corniche desservant les principales agglomérations de la côte. Il nous avait fallu pas moins de huit heure de voiture depuis la Haute-Savoie pour arriver à bon port, trajet éprouvant pour deux gamins de onze et douze ans, heureusement entrecoupé de haltes meublées de glaces et de cappuccino frappé. Ensuite, à peine la voiture garée – en plein soleil – sur une minuscule aire de stationnement à flanc de corniche, nous avions dû décharger les bagages et les coltiner sans mollir jusqu’au portail du jardin. Deux voyages étaient nécessaires : en plus de nos effets personnels, nous amenions de la propriété de mon oncle tout un barda de draps, de serviettes de toilette et autre linge domestique, que, pour une raison que j’ignore encore plus de quarante ans plus tard, on se refusait à laisser sur place après les vacances. Mais enfin, nous étions arrivés. A un détail près : nous n’avions pas les clefs de la maison. Pour d’autres raisons tout aussi mystérieuses, celle-ci était laissée en garde à une famille de confiance d’autochtones, à vrai dire chargée de son entretien et de sa surveillance discrète durant tout le temps qu’elle restait inoccupée. Le génois n’est pas plus voleur qu’un autre, ou à peine, mais une demeure vide attire inévitablement toute sorte de convoitises, et quant à l’hiver sur la côte, il peut se révéler parfois très inclément et mettre en péril la bonne santé des végétaux du jardin ou de la tuyauterie domestique. Pas question de laisser dépérir orangers, citronniers et autres massifs de magnolias, ni d’abandonner au gel baignoires, douches et robinets d’arrosage si indispensables pour s’entrasperger aux heures les plus chaudes de l’été. Ma tante Véra, bien qu’encore fort sportive à quarante-trois ans, s’était assise sur une grosse malle bourrée de textile et s’éventait avec son chapeau de paille, rouge comme un poivron bien mûr. Je n’en menais pas large non plus, mais à cet âge on a de l’énergie pour trois et je sentais bien que c’allait être à moi de jouer.

A Sori, comme sans doute sur tous les rivages touristiques du monde, c’étaient les maisons des plus riches qui se trouvaient les plus proches de la mer, les plus somptueuses possédant naturellement leurs plages privées. Moyennant quoi, les familles les plus modestes logeaient sur les hauteurs. La maison des Bruschetto, à qui était confiée l’éminente responsabilité des clefs, nichait à au moins cinq cents marches au dessus de celle de ma tante. C’est dire s’il s’agissait d’une famille modeste. Le père, Peppino, pêchait au lamparo de minuit à l’aube, et le reste du temps réparait les moteurs des barques de ses confrères. Ses deux fils s’étaient mariés et avaient fondé un foyer, et il ne restait plus à la casa que la mamma et leur fille de dix-sept ans, qui prenaient soin du ménage, de la pasta et de tout ce qui va avec. Inutile de préciser qu’elles avaient du pain sur la planche.

Critch, crotch, crissaient les graviers sous la semelle de mes tennis tandis que je gravissais les marches au pas de charge, et je grimpais si légèrement qu’à chaque pas j’aurais pu m’envoler. Flic, flac, scandaient les hautes herbes qui cinglaient mes mollets nus, et certaines étaient des orties dont la morsure ne faisait que fouetter mon allure. Piou, piou, piaillait la gent ailée qui papillonnait d’un arbre à l’autre, ivre de soleil de verdure et de vent marin. Je continuais à bondir de palier en palier, tous mes sens en éveil, yeux béants pour me gorger de lumière et de mouvement, narines déployées pour inspirer le plus profondément possible les parfums de fleurs sauvages, de végétation méditerranéenne et de vacances qui faisaient tourner ma tête, oreilles en éventail – et dieu sait que les miennes avaient de l’envergure – pour mieux m’absorber dans la symphonie de la nature et des activités humaines, le chant de la brise dans les futaies, le babil d’une pie courtisant l’élue de son cœur, le jappement d’excitation d’un chien jouant avec un ballon derrière la grille d’une maisonnette, quand ce n’était pas le salut tonitruant d’une mamma abritée sous un fichu bariolée qui rigolait à la vue de ce lutin en short qui filait vers le ciel comme s’il avait eu le Diable à ses trousses.

Mais ce n’était pas le Malin ni ses cohortes infernales qui me poussaient au cul, bien au contraire, mais l’allégresse de me sentir jeune, vif, léger et ouvert à tous les présents d’une nature en fête et libre aussi d’être en vacances, loin de l’école et de l’ennui qui en suintait, et fier enfin qu’on m’ait confié la responsabilité d’aller en personne chercher les clefs du Mandilou – ainsi se nommait la maison de ma tante – chez les Bruschetto. J’y avais déjà accompagné ma tante l’année précédente, et toute la famiglia au grand complet, prévenue de notre arrivée, nous avait accueilli en grand appareil sur le perron, avant de nous régaler sous la pergola de biscuits aux amandes et d’une liqueur de cerises maison fort sucrée dont une seule gorgée, pourtant coupée d’eau glacée, avait suffi à me donner le vertige et empourprer mes joues. Cette fois, c’est tout seul que j’y allais, et ce serait moi seul qu’on accueillerait en héros ayant triomphé des marches, des orties et même des vipères qui, paraît-il, somnolaient parfois au milieu des herbes folles, mais les vipères ne sont dangereuses que si on leur marche sur la queue, et moi je surveillais mes pieds, en dépit de ma course folle. C’est ainsi qu’on évite de se casser la gueule et qu’on reste en bons termes avec la faune locale.

Toute course, si folle soit-elle, a cependant une fin, sauf celle de l’Homme après des insanités telles qu’argent pouvoir ou honneurs mais cela est une autre affaire, je n’y songeais guère à douze ans et je crains bien n’y point songer encore après tout ce temps. Ma course s’arrêta sur le petit bout de sentier dallé de grosses pierres plates qui menait directement à l’entrée de la maison des Bruschetto. A ma grande surprise, la grille était ouverte et personne ne m’attendait sur le perron, à l’exception du gros chat roux qui paressait insolemment sur le muret du jardin. Interloqué par l’absence de comité d’accueil, j’actionnai la clochette de cuivre qui servait de sonnette, mais sans résultat apparent. Je m’apprêtais un moment à faire piteusement demi-tour mais songeais que ma tante me reprocherait sans doute vertement de n’avoir pas fait preuve de plus d’insistance. Après tout, peut-être faisait-on la sieste par ici, ce qui à cette heure et dans ce pays, n’aurait rien eu d’étonnant. Prenant mon courage à deux mains, je gravis le perron jusqu’à la porte d’entrée. Elle était fermée, et je fis le tour pour voir si les portes donnant sur le jardin l’étaient elles aussi. L’une était grande ouverte et un bruit sourd en parvenait, comme celui d’un tam-tam assourdi appelant du fond de la brousse la tribu à se retrouver autour du feu. Intrigué, je m’approchai en catimini, me dissimulant dans l’angle mort pour ne point causer de surprise trop vive. C’est ainsi que je la vis, dans toute sa splendeur.

Adriana, la fille de la maison, uniquement vêtue d’un slip de bain blanc, touillait, au-dessus d’une sorte de gigantesque chaudron de pierre, je ne savais quelle mixture très probablement diabolique dont s’élevait un fumet irrésistible.

Splatch, splotch, martèle le pilon à chaque poussée, et vas-y que s’élèvent et s’abaissent en cadence les superbes seins gros comme des ballons de foot au rythme de son travail, splatch, splotch, et vas-y que frémissent les fesses mûres à en faire éclater le lycra du maillot, splatch, splotch et vas-y que roulent sous la peau bronzée des bras des biceps gorgés de santé et de bonnes choses, splatch, splotch, et vas-y que s’envolent en tout sens les longues boucles noires, splatch, splotch et vas-y que battent dans son dos comme des ailes d’anges les omoplates plus lisses et arrondies que les pierres plates du sentier, splatch, splotch, et vas-y que s’agite, trémule, vibre, ondule, effervesce, palpite, se déhanche, se démantèle, se rétracte, se contracte et se déploie toute cette géographie féminine dont le spectacle me fige derrière la porte, incapable du moindre mouvement, du moindre son, voire même de la moindre pensée cohérente. De la magie pure, mais de la comme ça, j’en souhaiterais à chaque réveil. Je n’ai qu’une envie : que cela ne s’arrête jamais.

Les bonnes choses, c’est comme les courses folles, ça finit par s’arrêter. Soudain, le pilon se fige à mi-course, elle tourne vers la porte un visage aux pommettes congestionnées par le plaisir du travail, le plaisir de bien faire et du bon, le plaisir de vivre, quoi, et ses yeux s’écarquillent de surprise, et, je le crains fort, de colère. Je m’attends au pire et m’avance, tête baissée, résigné à toutes les remontrances, qui sait, tous les châtiments, on a encore la main leste avec le gamin impudent, de ce temps-là, et la gaillarde me domine d’une tête et trente bons kilos de chair drue, alors va pour la gifle ou le coup de pied au cul, tout se paye en ce bas monde. On m’a quand même confié une mission et je ne quitterai pas ce lieu sans l’avoir accomplie. Tant pis pour ma joue ou mon arrière-train, mais je ne repartirai pas sans les clefs du Mandilou, nom d’un petit bonhomme.
Elle marche vers moi comme une tour de colère et d’indignation, poings aux hanches, admirable d’indignation. Et puis elle me reconnaît et son visage se fend d’un large sourire.

- Mais tu es le neveu de madame Véra. Tu aurais pu sonner avant d’entrer, petit polisson.
- Mais j’ai sonné. C’est vous qui n’avez rien entendu, à taper comme ça.

Et déjà je me protège la tête en attente de l’ouragan qui menace.

- Oh poverino, mais il ne faut pas avoir peur. Je ne vais pas te faire de mal. Attends, assieds-toi sur ce tabouret, je vais mettre une tenue plus correcte. Tu sais, il fait chaud et il n’y a personne dans la maison. Alors je travaille comme ça.

En un tournemain, elle passe un short par-dessus le petit slip au bord de l’explosion et une chemisette blanche qui rechigne à contenir sa poitrine. J’en ai la bouche sèche et elle en rit. Elle me passe la main dans les cheveux et me verse un grand verre de citronnade, et cette boisson sans alcool me tourne pourtant plus la tête que la liqueur de cerises de l’année d’avant.

- Tu viens pour les clefs ? Tiens les voilà. Nous pensions que vous arriveriez plus tard, et ma mère est descendue au village faire quelques courses. Tiens et prends ça, aussi, ce sera pour votre souper.

Elle prend une longue cuillère de bois et la plonge dans le chaudron aux sortilèges pour en remplir un bocal de verre.

- Tu sais ce que c’est, mon petit ?
- Non, madame.
- Eh pas de madame entre nous, je ne suis pas mariée et je m’appelle Adriana.
- Non Adriana, je ne sais pas ce que c’est.
- C’est le pesto. Le vrai pesto alla genovese. Pour la pasta. Tu le donneras à ta tante de notre part, elle adore ça.

Quand je suis redescendu, ma tante Véra montrait quelque impatience, et mon frère, fort sensible au soleil avec sa peau de blond, commençait à manifester quelques signes de cuisson. Sortilèges ou pas il était temps que j’arrive. Je lui remis le présent d’Adriana, qui eut pour effet de l’amadouer aussitôt.

- Oh, du pesto, comme c’est gentil de leur part. Je le réussis pas mal non plus, aussi, si tu veux je te montrerais comment on fait.

Alors j’ai regardé ma tante, sa fine silhouette souple et déhanchée, ses longues jambes bien tournées, ses bras déliés au duvet soyeux, et j’ai hoché la tête avec approbation.

- Oh oui, tante Véra, j’aimerais beaucoup que tu me montres comment on prépare le pesto alla genovese…

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Message  bertrand-môgendre Mar 12 Mai 2009 - 4:13

le PESTO ALLA GENOVESE de Gobu en réveil matin donne la pêche pour toute la journée
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Message  Invité Mar 12 Mai 2009 - 6:40

Eh bien je suis étonnée, habituée à votre écriture subtile et si élégante, de trouver aujourd'hui un texte de compofranc sans grand intérêt et parcouru de maladresses indignes de vous... Le début est franchement carte postale, très ennuyeux ; l'anecdote d'Adriana presque à poil, la description du trouble du pré-adolescent, relèvent nettement les choses, et la fin est bien meilleure que le début qui s'étale, s'étale. La chute, très bien.
Désolée de cet avis défavorable, pour une fois.

Je vous signale les incongruités qui m'ont vraiment fait croire que je ne lisais pas du Gobu !
"Nous venions, mon frère et moi, de débarquer dans la maison de vacances de mon oncle et ma tante à Sori, sur la Riviera Ligure, à mi-chemin entre Gênes la Magnifique et Portofino, pittoresque village de pêcheurs qui était déjà à l’époque l’une des haltes estivales favorites de ceux qu’on n’appelait pas encore les people." : phrase lourde, pour moi, avec ces deux relatives qui se suivent, d'autant que la phrase suivante commence par un "ce qui".
"Comme tout le long de la côte jusqu’au-delà de la frontière française la montagne venait s’affaisser dans la mer, aussi toutes les villes et les bourgades étaient-elles disposées en terrasses sur des corniches successives épousant les sinuosités du front de [/b]mer[/b]." : je trouve que la répétition se voit.
"Il nous avait fallu pas moins de huit heures de voiture depuis la Haute-Savoie pour arriver à bon port, trajet éprouvant pour deux gamins de onze et douze ans, heureusement entrecoupé de haltes meublées de glaces et de cappuccino frappé." : à mon avis, la précision finale avec les haltes est de trop.
"Pour d’autres raisons tout aussi mystérieuses, celle-ci était laissée en garde à une famille de confiance d’autochtones, à vrai dire chargée de son entretien et de sa surveillance discrète durant tout le temps qu’elle restait inoccupée. Le génois n’est pas plus voleur qu’un autre, ou à peine, mais une demeure vide attire inévitablement toute sorte de convoitises, et quant à l’hiver sur la côte, il peut se révéler parfois très inclément et mettre en péril la bonne santé des végétaux du jardin ou de la tuyauterie domestique. Pas question de laisser dépérir orangers, citronniers et autres massifs de magnolias, ni d’abandonner au gel baignoires, douches et robinets d’arrosage si indispensables pour s’entrasperger aux heures les plus chaudes de l’été." : je trouve que vous vous étalez inutilement, et le ton me paraît très raide, en complet décalage avec une ambiance de vacances.
"le salut tonitruant d’une mamma abritée sous un fichu bariolée qui rigolait à la vue de ce lutin en short qui filait vers le ciel comme s’il avait eu le Diable à ses trousses." : la suite de deux relatives introduites par "qui" alourdit beaucoup la phrase, je trouve.
"Mais ce n’était pas le Malin ni ses cohortes infernales qui me poussaient au cul, bien au contraire, mais l’allégresse de me sentir jeune, vif, léger et ouvert à tous les présents d’une nature en fête et libre aussi d’être en vacances, loin de l’école et de l’ennui qui en suintait, et fier enfin qu’on m’ait confié la responsabilité d’aller en personne chercher les clefs du Mandilou – ainsi se nommait la maison de ma tante – chez les Bruschetto." : là encore, phrase lourde pour moi, qui "patine" bizarrement et se trouve donc en complet décalage avec ce qu'elle décrit.
"Je m’apprêtais un moment à faire piteusement demi-tour mais songeais que ma tante me reprocherait sans doute vertement de n’avoir pas fait preuve de plus d’insistance. Après tout, peut-être faisait-on la sieste par ici," : les imparfaits sont étonnants ici ; ne vouliez-vous pas mettre un passé simple ?
"L’une était grande ouverte et un bruit sourd en parvenait, comme celui d’un tam-tam assourdi"
"De la magie pure, mais de la comme ça, j’en souhaiterais à chaque réveil. Je n’ai qu’une envie : que cela ne s’arrête jamais.

Les bonnes choses, c’est comme les courses folles, ça finit par s’arrêter." : là, c'est vraiment dommage, cette répétition (peut-être volontaire, d'ailleurs, mais à mon avis l'effet est raté) après la superbe description que vous avez faite de la femelle en plein travail !
"Elle marche vers moi comme une tour de colère et d’indignation, poings aux hanches, admirable d’indignation." : la répétition de "plaisir", juste avant, passe très bien selon moi, mais pas celle-ci.

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Message  Invité Mar 12 Mai 2009 - 13:51

J'ai aussi trouvé que le récit mettait du temps à démarrer, on se demande bien où tout ça va nous mener, parce que "ça va mener quelque part c'est sûr" (c'est ce que je me disais en lisant la première moitié). D'un autre côté, je ne me suis pas ennuyée, le ton est vif, les descriptions pittoresques, l'ambiance est là. Un élagage me semble toutefois souhaitable pour entrer plus rapidement dans le vif du sujet - si j'ose dire.

Des fautes ici et là et quelques répétitions, déjà indiquées.

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Message  mentor Mar 12 Mai 2009 - 16:34

j'ai bien aimé ce récit, malgré la chaleur qui s'en dégage, au propre comme au figuré, il est aussi rafraichissant que la citronnade que le jeune déluré malgré lui boit pour se remettre
un récit de souvenir de vacances qui sent bon le vrai

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Message  Invité Mar 12 Mai 2009 - 16:37

sinople ça va plaire à Tristan. Et à moi.

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Message  lol47 Mar 12 Mai 2009 - 19:06

Incongruité, répétitions, fautes ou pas...moi, je prends. Puis, ce qui compte définitivement c'est l'enthousiasme qu'on met quand on écrit, et là je retrouve cet enthousiasme, ce plaisir que tu me communiques à la lecture.
Le reste est un débat sans fin quant au bien écrit, mal écrit...
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Message  Sahkti Mar 2 Juin 2009 - 13:25

Souvenirs qui fleurent bon les vacances avec la torpeur de l'été, les odeurs de la colline et celle de l'herbe brûlée par le soleil. Belle habileté pour restituer tout cela, en parsemant le récit de petites pointes d'humour et de mélancolie. Un registre plus posé que d'autres textes de toi et ça te va, ma foi, plutôt très bien !
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Message  silene82 Mar 2 Juin 2009 - 14:50

Veinard, tu t'es constitué là des souvenirs pour une vie. Tu te rends compte, à la maison de retraite, le souvenir du balancement de ces seins majestueux te filera encore la gaule.
Les puristes ci-dessus ont sans doute raison, il est toujours possible d'être plus élusif et resserré; mais il est aussi permis de se livrer à la joie de l'évocation. En tous cas, moi, j'aime.
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