Guerre des tranchées
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Guerre des tranchées
Nous étions tous accroupis au fond d'une tranchée, serrés, fourmillants, nerveux au point de ne plus pouvoir esquisser le moindre geste. En face, dans les mêmes conditions, l'ennemi se tenait prêt à donner l'assaut. L'on entendait, dans les courts intervalles de silence de notre part, leurs murmures et les respirations haletantes, qui s'élevaient en un bourdonnement effrayant. Du reste le temps était froid et humide ; au dessus du champ de bataille le brouillard s'épaississait à chaque instant, rendant impossible de rien distinguer à plus d'un jet de pierre. Dans la tranchée, un courant frénétique parcourait le dos des soldats et j'étais, pour ma part, posté en première ligne. Je savais que la bataille allait commencer ; le cliquetis des fusils qui s'entrechoquaient et le piétinement des chaussures dans la boue me rendaient nerveux.
Soudain, en un long bruit métallique, un boulet rugit dans le ciel et s'écrasa loin sur ma droite, projetant une quantité impressionnante de boue au dessus de nos têtes. Un cri perçant retentit ; les hostilités venaient de commencer. Je serrais mon fusil de toutes mes forces, comme si j'espérais trouver un quelconque salut dans le froid contact de l'acier. Un coup de feu claqua près de moi ; je me retournais et vis un camarade qui tirait en serrant les dents, puis se réfugiait de nouveau dans le fossé. L'ennemi riposta par trois coups de feux irréguliers : trata-ta !
Bientôt, des centaines de balles sifflèrent dans le ciel, se mêlant et se confondant en un brouhaha assourdissant. Je n'avais pas encore bougé. Un camarade me lança un regard courroucé. Me décidant à agir, je bondis sur mes pieds et, une fois à l'extérieur, j'enveloppais d'un regard rapide le déroulement de la bataille. Une fumée épaisse ajoutait encore à la confusion du brouillard ; l'on voyait à peine l'ennemi, dont les têtes recouvertes de casques surgissaient de temps à autres en face de nous. C'était à ce moment là qu'il fallait tirer.
Je saisis mon arme, la pointais au devant, et tirais au hasard. Il était difficile de savoir qui tuait qui. Je ne sus jamais si mon coup avait porté ses fruits ; et honnêtement, je ne tiens pas à le savoir.
Autour de moi cependant, des dizaines de soldats tombaient en hurlant. Des balles sifflaient dans l'air et s'enfonçaient dans leurs crânes. Tout cela allait si vite que ce n'est qu'une fois la bataille terminée que je me rendis compte du nombre de victimes. Des centaines de corps gisaient dans la boue, la bouche ouverte, les tempes ensanglantées. En même temps, un vent léger se leva et dissipa le brouillard ; le soleil réapparut et inonda de lumière cet amas de cadavres. Çà et la des soldats s'enfuyaient en groupes disparates. Quelques gémissements déchiraient encore le silence.
Aujourd'hui encore, bien que chenu et vieilli, je ne puis m'empêcher de me
sentir oppressé par le souvenir de cette effroyable époque ; la guerre marqué mon esprit en lettres de sang. Je me demande comment des êtres sensés ont pu en arriver a commettre un tel massacre. Au front je tuais parce qu'il fallait tirer ou mourir ; mais je ne connais toujours pas les raisons qui me poussaient a faire éclater le crâne d'hommes que je n'avais jamais vus, et qui étaient peut-être trois fois plus vertueux que moi.
Soudain, en un long bruit métallique, un boulet rugit dans le ciel et s'écrasa loin sur ma droite, projetant une quantité impressionnante de boue au dessus de nos têtes. Un cri perçant retentit ; les hostilités venaient de commencer. Je serrais mon fusil de toutes mes forces, comme si j'espérais trouver un quelconque salut dans le froid contact de l'acier. Un coup de feu claqua près de moi ; je me retournais et vis un camarade qui tirait en serrant les dents, puis se réfugiait de nouveau dans le fossé. L'ennemi riposta par trois coups de feux irréguliers : trata-ta !
Bientôt, des centaines de balles sifflèrent dans le ciel, se mêlant et se confondant en un brouhaha assourdissant. Je n'avais pas encore bougé. Un camarade me lança un regard courroucé. Me décidant à agir, je bondis sur mes pieds et, une fois à l'extérieur, j'enveloppais d'un regard rapide le déroulement de la bataille. Une fumée épaisse ajoutait encore à la confusion du brouillard ; l'on voyait à peine l'ennemi, dont les têtes recouvertes de casques surgissaient de temps à autres en face de nous. C'était à ce moment là qu'il fallait tirer.
Je saisis mon arme, la pointais au devant, et tirais au hasard. Il était difficile de savoir qui tuait qui. Je ne sus jamais si mon coup avait porté ses fruits ; et honnêtement, je ne tiens pas à le savoir.
Autour de moi cependant, des dizaines de soldats tombaient en hurlant. Des balles sifflaient dans l'air et s'enfonçaient dans leurs crânes. Tout cela allait si vite que ce n'est qu'une fois la bataille terminée que je me rendis compte du nombre de victimes. Des centaines de corps gisaient dans la boue, la bouche ouverte, les tempes ensanglantées. En même temps, un vent léger se leva et dissipa le brouillard ; le soleil réapparut et inonda de lumière cet amas de cadavres. Çà et la des soldats s'enfuyaient en groupes disparates. Quelques gémissements déchiraient encore le silence.
Aujourd'hui encore, bien que chenu et vieilli, je ne puis m'empêcher de me
sentir oppressé par le souvenir de cette effroyable époque ; la guerre marqué mon esprit en lettres de sang. Je me demande comment des êtres sensés ont pu en arriver a commettre un tel massacre. Au front je tuais parce qu'il fallait tirer ou mourir ; mais je ne connais toujours pas les raisons qui me poussaient a faire éclater le crâne d'hommes que je n'avais jamais vus, et qui étaient peut-être trois fois plus vertueux que moi.
hugofan- Nombre de messages : 86
Age : 33
Date d'inscription : 19/04/2009
Re: Guerre des tranchées
Sympa (même si je crois qu'il y a des fautes synthaxiques et de temps que je suis incapable de corriger...) mais je n'ai pas trop vu l'intérêt du texte: la fin apparait un peu hative, j'étais assez déçue par cette conclusion...
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Guerre des tranchées
Même impression que isa : bien écrit, agréable mais tombe à plat parce qu'on en voit pas l'intérêt du texte. Dommage.
Invité- Invité
Re: Guerre des tranchées
Pardon, il y a eu plusieurs fois de suite une erreur au moment de poster mon commentaire.
Je disais :
C'est sûr, la guerre gross malheur, ach !
Désolée, mais votre texte me paraît enfoncer (platement) des portes ouvertes. Quant à la conclusion, elle m'étonne : ce serait moins grave de tuer des gens qu'on a déjà vus, ou qui seraient moins "vertueux" que soi ?
Je disais :
C'est sûr, la guerre gross malheur, ach !
Désolée, mais votre texte me paraît enfoncer (platement) des portes ouvertes. Quant à la conclusion, elle m'étonne : ce serait moins grave de tuer des gens qu'on a déjà vus, ou qui seraient moins "vertueux" que soi ?
Invité- Invité
Re: Guerre des tranchées
c'est vrai, la dernière phrase est bizarre ;-)
2 détails :
- "les têtes recouvertes de casques" : mal dit
- "Je saisis mon arme" : on sait qu'il l'avait déjà entre les mains vu comme il a serré son fusil bien fort juste avant
moi non plus, je ne vois pas trop le but recherché, à part la description d'un carnage
2 détails :
- "les têtes recouvertes de casques" : mal dit
- "Je saisis mon arme" : on sait qu'il l'avait déjà entre les mains vu comme il a serré son fusil bien fort juste avant
moi non plus, je ne vois pas trop le but recherché, à part la description d'un carnage
Re: Guerre des tranchées
je vois que tu connaissais le chemin avant moi...ce texte m'a impressionnée, écrit pas un jeune homme de 18 ans, car le sujet (à moins qu'il soit lié à sa scolarité) n'est pas celui dont je pensais qu'il puisse venir à l'idée de Hugo
Invité- Invité
Re: Guerre des tranchées
lire PAR un jeunne homme, (j'ai toujours le même problème d'écriture sans erreur)
Invité- Invité
Re: Guerre des tranchées
Tout cela m'a paru très lisse, pas vraiment sans intérêt mais terriblement convenu et banal dans sa formulation. Le sujet se prête pourtant à un autre traitement, plus fort, différent de ce qu'on peut si souvent lire à gauche et à droite.
Je suis donc passée à côé parce que cette description simple et sans grand relief ne m'amène nulle part, désolée.
Je suis donc passée à côé parce que cette description simple et sans grand relief ne m'amène nulle part, désolée.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Guerre des tranchées
hugofan a écrit:N mais je ne connais toujours pas les raisons qui me poussaient a faire éclater le crâne d'hommes que je n'avais jamais vus, et qui étaient peut-être trois fois plus vertueux que moi.
Déjà une que tu connaîtrais si tu avais lu Barbusse, Dorgelès, et quelques autres -et je ne les recommande pas comme écrivains, mais comme témoins- c'est que, avec l'efficacité opératoire qu'on avait dans ces années, pas très loin de la Commune, je le rappelle pour mémoire, on a fusillé en 1916 à peu près 6000 gamins âgés de 16 à 18 ans, pour l'exemple, car ils avaient refusé d'abord d'aller se faire faucher stupidement par des mitrailleuses, ensuite, au cas où ils seraient arrivés vivants aux lignes ennemies, de tuer les petits gars d'en face, qui comme eux, avaient des papas, des mamans, étaient zingueurs, et menuisiers -les hautes castes étant soit cavaliers soit aviateurs-.
Aux ordres de quelques sabreurs/ Qui exigeaient du bout des lèvres/ Qu'ils aillent tuer au champ d'horreur/ Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître/ Oui notre monsieur, oui not'bon maître/
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
Brel, Jaurès, pour le cas où
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
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