Ires
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Arielle
Ba
loic
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Ires
Ires
Le souffle du norois
Apaiserait mon âme ; elle erre dans les friches
Baguenaudantes ires
Etouffées par le vent en d’infinies béances
Longues files de rails
Atmosphères d’oxyde sous de grises nuées
Et parfois s’entrebâillent
Toutes ces vies d’avant :
Une foule silencieuse en des aubes pluvieuses
Cheminant vers les fosses
Fatalités hautaines de ces classes ouvrières
Asservies de fierté en place de liberté
Leurs pères d’avant eux, domestiqués valets
S’en venaient de villages posés sur des terres lourdes
Leurs mains férues de pierre et leur âme fangeuse
Eclairées de poussière, assourdies de machines
Lumineuses coulées dégueulantes des fours
Dans les nuées de carbone sur des lits d’étincelles
Et parfois s’entrebâillent
Toutes ces vies d’avant :
Septentrions printemps où germent les blés neufs
Au chant des alouettes qui planent invisibles
Tandis que sur les champs
De longues graminées regorgeant de pollen
Frémissent sur la croupe de la femme que j’aime
Le souffle du norois
Apaiserait mon âme ; elle erre dans les friches
Baguenaudantes ires
Etouffées par le vent en d’infinies béances
Longues files de rails
Atmosphères d’oxyde sous de grises nuées
Et parfois s’entrebâillent
Toutes ces vies d’avant :
Une foule silencieuse en des aubes pluvieuses
Cheminant vers les fosses
Fatalités hautaines de ces classes ouvrières
Asservies de fierté en place de liberté
Leurs pères d’avant eux, domestiqués valets
S’en venaient de villages posés sur des terres lourdes
Leurs mains férues de pierre et leur âme fangeuse
Eclairées de poussière, assourdies de machines
Lumineuses coulées dégueulantes des fours
Dans les nuées de carbone sur des lits d’étincelles
Et parfois s’entrebâillent
Toutes ces vies d’avant :
Septentrions printemps où germent les blés neufs
Au chant des alouettes qui planent invisibles
Tandis que sur les champs
De longues graminées regorgeant de pollen
Frémissent sur la croupe de la femme que j’aime
Re: Ires
En ce moment à l'étude la Russie et ses cohortes de gueux. Il te reste la " femme aimée " ça aide.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
Re: Ires
Tout Loïc dans ces deux vers ;-)Longues files de rails
Atmosphères d’oxyde sous de grises nuées
Ah! La bouffée d'air frais du dernier vers ... J'aime!
Re: Ires
Enormément d'allure ! J'ai vraiment adoré, je crois que ce poème est celui que je préfère de vous jusqu'à présent, avec son bel équilibre entre colère sociale et douceur intime, apportée à la fois par la beauté du monde et celle de l'être aimé. Tout du bon. Je ne relève rien, parce que c'est un charme supplémentaire du poème : sa qualité égale de bout en bout, sa belle cohérence.
Invité- Invité
Re: Ires
heureusement il y les 3 derniers vers pour éclaircir un peu le tableau ;-)
alors pour une fois, c'est moi qui vais dire : trop d'adjectifs avec les substantifs
à mon goût
et pourtant c'est beau
alors pour une fois, c'est moi qui vais dire : trop d'adjectifs avec les substantifs
à mon goût
et pourtant c'est beau
Re: Ires
c'est vrai qu'il a une certaine classe ce poème, un souffle calme et appuyé du début à la fin. plaisant.
au plaisir
au plaisir
Re: Ires
Belle évocation intemporelle du petit peuple.
Apprécié aussi de rebondir sur la vitalité des dernières images.
De l'ensemble qui me touche vraiment beaucoup, je garde ceci, qui parle encore plus fort :
Fatalités hautaines de ces classes ouvrières
Asservies de fierté en place de liberté
Apprécié aussi de rebondir sur la vitalité des dernières images.
De l'ensemble qui me touche vraiment beaucoup, je garde ceci, qui parle encore plus fort :
Fatalités hautaines de ces classes ouvrières
Asservies de fierté en place de liberté
Invité- Invité
Re: Ires
J'ai été gênée par les adjectifs en surnombre, et j'ai trouvé dommage parce que sans eux (ou du moins un maximum d'entre eux), la poésie aurait été à mes yeux vraiment très très chouette. Il ne manque que ce petit nettoyage pour y parvenir. La fin est fameuse.
Re: Ires
J'ai bien aimé ce poème dans son ensemble.
Leurs pères d’avant eux, domestiqués valets
S’en venaient de villages posés sur des terres lourdes
J'ai eu une projection en lisant ces deux vers. Ils me parlent. Image forte pour moi.
Lumineuses coulées dégueulantes des fours
Dans les nuées de carbone sur des lits d’étincelles
Là, j'ai penser aux peintures de "De Loutherbourg"
Leurs pères d’avant eux, domestiqués valets
S’en venaient de villages posés sur des terres lourdes
J'ai eu une projection en lisant ces deux vers. Ils me parlent. Image forte pour moi.
Lumineuses coulées dégueulantes des fours
Dans les nuées de carbone sur des lits d’étincelles
Là, j'ai penser aux peintures de "De Loutherbourg"
jerome p- Nombre de messages : 105
Age : 50
Date d'inscription : 21/04/2009
Re: Ires
Oui, c'est un merveilleux texte.
Mon seul regret :
Mon seul regret :
ça ne passe pas bien. J'ai peu être loupé quelque chose entre le haut-fourneau et la moisson. Tant-pis pour moi. J'ai même tout loupé du vers à vrai dire, qui est féru de quoi qui a l'âme de qui. j'y reviendrai.Leurs mains férues de pierre et leur âme fangeuse
Invité- Invité
Re: Ires
Je vais sans doute dire une bêtise, mais il m'a semblé qu'il n'y avait pas de technique particulière pour ce poème, de mécanique mathématique et régulière je veux dire. Que tu as laissé davantage de liberté à tes mots (je parle ici uniquement de la forme) et pourtant, tout cela semble obéir à une règle, à quelque chose qui, malgré cette largesse apparente, fait que cela rentre dans un modèle de rythme. Je ne dois pas être bien claire dans ce que j'esprime ici mais voilà, cela m'intrigue.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Ires
Très beau poème.
J'aime beaucoup ta façon de montrer ces classes ouvrières asservies mais fières. La dignité est de mise chez les "petites gens".Ma grand-mère disait : "pauvreté n'est pas vice".
Et malgré tout, La vie est belle ! (les trois derniers vers).
J'aime beaucoup ta façon de montrer ces classes ouvrières asservies mais fières. La dignité est de mise chez les "petites gens".Ma grand-mère disait : "pauvreté n'est pas vice".
Et malgré tout, La vie est belle ! (les trois derniers vers).
Invité- Invité
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