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Cauchemard

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Loreena Ruin
hugofan
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Message  hugofan Lun 18 Mai 2009 - 9:44

Un vent violent se levait sur la campagne, lorsque je regagnais en hâte la maison de mes parents. Il avait fait beau temps tout le long de la journée, et précisément à l'instant où je m'apprêtais a sortir, le ciel s'était brusquement assombri. Mécontent et bourru, je pénétrais dans le salon : un vaste feu flambait dans la cheminée, tandis qu'à l'extérieur une pluie battante s'était mise a tomber. Mon regard tomba sur un grand fauteuil écarlate qui était établi dans un coin ; je m'y jetais en grognant. Du reste le silence dans le salon était complet : on entendait seulement le faible crépitement du bois dans la cheminée, ainsi que le bruit monotone et soporifique de la pluie qui tombait. Très vite, l'ennui me gagna à tel point que je crus nécessaire d'aller me saisir d'un livre dans la bibliothèque, qui se trouvait à l'étage supérieur. En montant les marches gémissantes du grand escalier, je fus progressivement envahi par un sentiment d'appréhension inexplicable ; soudain, quand j'arrivais au premier étage, dans la sombre et grande pièce qui débouche sur les chambres et la bibliothèque, un éclair déchira les ténèbres et projeta une vive lumière sur un animal recroquevillé dans un coin, qui avait des yeux lumineux et cruels ; je ne pus réprimer un mouvement de recul. Puis, la première terreur passée, je reconnus le chat de mes parents : Félix. A mon approche il s'était faufilé entre mes jambes en miaulant, comme il le faisait quand je n'étais encore qu'un modeste lycéen. Soulagé et quelques peu déçu par la découverte de ma propre poltronnerie, je le saisis dans mes bras et l'emmenais dans la bibliothèque.

C'était une petite salle très encombrée ; la température y était glaciale, et la poussière accumulée depuis mon départ contribuait à rendre l'atmosphère irrespirable. Des étagères en bois sombre tapissaient le mur de tous côtés ; sur ces étagères s'étalaient des centaines de livres, extrêmement serrés les un contre les autres. J'essayais, à la faible lueur de la lune, qui pénétrait par une étroite lucarne pratiquée au dessus d'une rangée de livre, juste derrière moi, de déchiffrer les titres des ouvrages. J'y retrouvais de vieilles connaissance : Don Quichotte, Les Misérables, Notre Dame de Paris.... Je souriais intérieurement en pensant au temps incalculable que j'avais consacré à la lecture de ces œuvres, dans ma chambre ; il me semblait impossible que ces livres auxquels je tenais tant aient pu moisir d'une telle manière! Il fallait songer à y remédier. C'est alors que, lentement, tandis que je promenais mon regard sur les différents romans, mon attention se fixa sur un petit volume jaunâtre, qui tranchait de par son état déplorable sur tous les autres livres. Je tendis le bras pour m'en saisir, quand Félix se mit a remuer dans mes bras, comme s'il voulait échapper a mon étreinte ; tandis que j'essayais de le retenir, il se dégagea de force et me griffa les doigts. Du sang en jaillit. "Maudit chat!" m'écriais-je en le chassant d'un violent coup de pied. Il se faufila comme une ombre dans les escaliers et disparut. Je fus alors obligé de rincer ma blessure a la salle de bain ; l'eau froide apaisa un peu ma douleur.

Soulagé, je regagnais la bibliothèque et, d'un geste brusque, irréfléchi, je me saisissais du volume abîmé, et redescendis au salon. Le feu s'éteint éteint ; je le rallumais promptement. La pluie tombait encore plus fort, et Félix s'était établit juste en face de moi, me considérant d'un regard timide et comme effrayé. "Il doit essayer de se racheter pensais-je". Dans cette conviction, je lui fit signe de monter sur mes genoux, manœuvre qu'il appréciait autrefois. Mais il resta stoïque, d'une immobilité de pierre ; seuls ses yeux parlaient, et ils exprimaient un sentiment étrange : partagé entre la crainte et la fascination, a ce qu'il me sembla. Voyant qu'il ne n'obéissait pas, je me jetais sur le roman que j'avais empruntée ; a mon étonnement, je vis qu'il s'agissait d'un manuscrit, d'une écriture ferme et serrée, qui allait s'agrandissant au fur et a mesure que le récit progressait. Les pages moisies et sales étaient obscurcies çà là par des empreintes de doigts ; je remarquais aussi de mystérieuses tâches sombre, qui venait parfois interrompre ma lecture en brouillant les lettres. Les premières lignes étaient celles-ci : Harry aimait tuer. C'était sa raison de vivre. Jamais il ne se sentait aussi heureux, aussi vivant et fiévreux que lorsqu'il tenait la vie d'un être humain entre ses mains. La soumission qu'il lisait dans les yeux terrifiés de ses victimes le stimulaient, l'exaltaient et le rendait plus cruel et plus inventif. Harry vivait pour le crime.
J'écarquillais les yeux : c'était intéressant. Ce mystérieux manuscrit me captiva et, pendant des heures, je lisais d'une manière ininterrompue. Cependant, au fur et a mesure que j'avançais dans le manuscrit, il me semblait sentir une étrange fatigue et un cruel mal de crâne m'envahir, brouillant ma vue et pesant comme des écailles sur mes yeux. Un sommeil irrépressible gagnait mon esprit, et je me mis a laisser tomber le nez sur le livre, jusqu'à ce qu'il me tomba des mains. Un froid glacial et pénétrant vint brusquement me mordre au niveau de la nuque ; un étrange frisson parcourut comme une vague ma colonne vertébrale, et je m'éveillais en sursaut. A mon plus grand effroi, je me retrouvais d'un seul coup au milieu d'une place publique ; autour de moi des hommes et des femmes fuyaient en hurlant ; la nuit était sombre et humide. Un jeune garçon s'arrêta juste en face de moi ; il avait de grands yeux humides de terreur ; soudain, il tendit un bras tremblant dans ma direction et, après avoir poussé un cri déchirant, s'enfuit a toute vitesse. Je voulus le rattraper mais, hélas! au même instant, je me sentis empoigné par de puissantes mains ; mes pieds quittèrent le sol, et mes côtes, sévèrement comprimées, menaçaient de se rompre a tout instant. Je voulus tourner la tête pour reconnaitre mon agresseur, mais je m'arrêtais net, au moment où je sentis la pression glaciale d'une lame de couteau au niveau de mon cou. Je tentais alors de crier. Cependant, l'étreinte de l'inconnu se faisait de plus en plus intense ; mes côtes se brisèrent en un bruit sec et effrayant, puis, au même instant, je sentis une vive douleur dans ma gorge. Le sang gicla haut dans le ciel et m'aveugla en retombant sur mes yeux. L'inconnu me déposa a terre. Je me sentais déjà faible, ayant perdu beaucoup de sang. Cependant je vis, a travers le rideau de la mort qui voilait deja mes yeux, un visage effrayant et difforme s'approcher de moi : c'était le criminel. Son visage était singulièrement maigre et sec ; de broussailleux sourcils ombrageaient son regard perçant et cruel, qui luisait dans de grand yeux globuleux. Il tendit sa main décharnée devant moi et, comme secoué par une vague frénétique, se mit a rire a gorge déployée. Je ne pouvais que le regarder avec impuissance. Soudain, écrasé par l'émotion, exsangue, je fermais les yeux, pour les rouvrir immédiatement en sursaut. Voila que j'étais de nouveau dans le salon! Ce n'était donc qu'un rêve! Je poussais un cris de soulagement. La pluie avait cessé ; cependant le feu continuer de rugir faiblement. Félix n'était plus la. Je voulus me lever, mais je ne le pus. En effet, j'étais comme retenu dans mon fauteuil par un poids écrasant et mystérieux, qui se manifestait surtout au niveau de ma gorge. Fébrile, anxieux, apeuré, je portais doucement ma main sur mon cou, craignant le pire. Ma vue se brouillait et mon crâne bouillonnait, en proie a une migraine effroyable. Avec avoir tâté, mon cou, je retirais ma main, et je la regardais. Elle était pleine de sang! Mon Dieu! Je voulus crier, mais mon cri, surgissant de mes entrailles s'arrêta sur mes lèvres!
L'assassin est donc la! Mon dieu, il va me tuer! Voici que j'entends l'escalier gémir ; il faut que je parvienne a me lever et a fuir.......

hugofan

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Message  Invité Lun 18 Mai 2009 - 15:26

J'ai assez aimé en dépit de l'injustice faite au chat (c'est le narrateur qui lui file un coup de pied et le chat qui devrait chercher à "se racheter" !) et de la confusion manifeste entre imparfait et passé simple.
Il me semble que l'écriture est soignée au début puis se relâche en deuxième partie. le passage du cauchemard est traité de façon trop rapide je pense, la fin aussi.
En tout cas, j'ai aimé l'ambiance, un texte sympa à retravailler, certainement.

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Message  Loreena Ruin Lun 18 Mai 2009 - 15:35

Au passage : "cauchemar" ne prend pas de "d"....
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Message  Invité Lun 18 Mai 2009 - 16:48

Loreena Ruin a écrit:Au passage : "cauchemar" ne prend pas de "d"....
Exact ! même si l'erreur est légitime, tous les mots dérivés contenant le "d" en question...

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Message  Modération Lun 18 Mai 2009 - 21:26

.
Je profite de mon passage sous le compte "modération" pour demander que, au moins dans les titres, un léger effort soit fait pour l'orthographe !
Que diable ! ;-)
Je vois mal dame Sahkti cataloguer ce texte en tapant elle-même la faute à "cauchemar"...

.

Modération

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Message  bertrand-môgendre Mar 19 Mai 2009 - 1:29

Même pas peur !
Dans ce décor bien posé, l'ambiance inquiétante y est palpable.
Est-ce la fin où l'amorce d'une suite ?
bertrand-môgendre
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Message  mentor Mer 20 Mai 2009 - 21:24

Modération a écrit:Je vois mal dame Sahkti cataloguer ce texte en tapant elle-même la faute à "cauchemar"...
non, ça va, il est bien écrit, le titre, au catalogue !
;-)

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Message  Sahkti Mer 20 Mai 2009 - 21:36

mentor a écrit:
Modération a écrit:Je vois mal dame Sahkti cataloguer ce texte en tapant elle-même la faute à "cauchemar"...
non, ça va, il est bien écrit, le titre, au catalogue !
;-)
Ha ben dis donc!! Quand même hé! :-))
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Message  mentor Jeu 21 Mai 2009 - 7:47

Sahkti a écrit:
mentor a écrit:
Modération a écrit:Je vois mal dame Sahkti cataloguer ce texte en tapant elle-même la faute à "cauchemar"...
non, ça va, il est bien écrit, le titre, au catalogue !
;-)
Ha ben dis donc!! Quand même hé! :-))
je disais bien, un peu plus haut :

Je vois mal dame Sahkti cataloguer ce texte en tapant elle-même la faute à "cauchemar"...
:-))

mentor

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