Seul dans la foule

[Phoenamandre]

Ils rient ils jouent et hurlent autour de moi, leurs bras se balancent et toujours en cadence les voilà qui se poussent et s’injurent, se bousculent et se torturent.
Je sens d’ici leur haleine, puante odeur de bière, je vois leur corps nus luisant sous la pleine lune, ils dansent, et tout en semant, ils jouissent.
Leurs gloire et victoires remontent le long de leurs torses velus, musclé, tant de chose à rêver. Ils sont là bien sur d’eux et moi j’attends, j’attends en tremblant.
Le temps passe et le long de mon échine coule un frisson, désagréable sensation d’un passé regretté.
Je vois la foule immense et sans fin, j’asphyxie dans cette étendu de sueur et de corps dégoulinant, j’ai chaud, j’ai chaud et eux me poussent, me poussent.
Je me sens vaciller devant la connerie moutonne, je pense perdre pied vaste à l’homogénéité, tandis que leurs sexes menant à la bestialité d’un unique coup se redressent et immédiatement m’agressent.
Ô douce mère, où m’as-tu donc délaissé, mère j’ai peur, si peur. Pourquoi t’ont-ils enlevé, mon utopie raison de vivre, je suis bien seul, trop seul. Que deviendrais-je sans douceur, que serais-je sans ma candeur ?
Moi l’habitant des rêves et pays merveilleux, je m’extirpe trop tôt vers ce monde sans bonté, toute suavité rejeté, ta bienveillance me manque, toi mon ange gardien parti au loin.
Tout s’est envolé, on m’a tout volé, ne reste que la férocité et mon inhumanité, j’ai peur, je suis un monstre, tues moi ! Tues moi !
Pourquoi attendre, à quoi bon espérer, me voilà égaré, à jamais oublié. Mon hardiesse me quitte, me voici sans audace, dépouillé de personnalité, la trouille au ventre je m’avance sans visé.
Dehors les souffles grondent et se prépare un orage, la tension monte et l’ambiance s’électrise, je souffre, j’ai si mal.
Face à face avec l’injustice je me retrouve déshabillé par la marée de la stupidité, et c’est eux qui me regardent et leur cruauté me fait chanceler, et je tremble, je tremble, car autour de moi ne reste que le vide.
Seul au milieu de la foule, j’en deviens isolé sans ne plus pouvoir parler. Je te pardonne, je te pardonne, si tu m’as abandonné, c’est parce qu’il le fallait. Je te pardonne ne t’en fais pas, je te pardonne car je comprends, je comprends alors tues moi.
Tues moi je suis toujours monstre, tues moi je ne te mérite pas, tues moi je ne souhaite que ça, tues moi car je ne le peux pas, tues moi je ne peux rester là, tues moi il ne faut plus que je sois, tues moi avant que je le fasse, tues moi je ne le supporte pas, tues moi, moi qui ne connais pas, tues moi avant que je ne sache, tues moi je ne veux plus voir ça, tues moi avant que je ne le fasse, tues moi, tues moi, je rêve de ça, tues moi, tues moi comme tu le fais déjà, tues moi, tues moi ça ne me changera pas, tues moi, tues moi je suis déjà vandale, tues moi, tues moi, tues moi, tues moi.
Je comprends, fais le dernier pas !

[Peter Pan]

Bonsoir Phoenamandre,

"Tue-moi" entre autres fautes.
La répétition de plusieurs mots donne un rythme intéressant au texte.

Ils rient ils jouent et hurlent autour de moi

"Ils rient, jouent et hurlent autour de moi" aurait suffit à mon avis.
En ce qui concerne l'essence du texte il me faut un peu plus de temps pour le digérer et donner un avis ou pas mais je crois que dans l'ensemble j'aime bien...

[boc21fr]

Bon, je suis le premier à répondre alors c’est moi qui m’y colle si je comprends bien…

Musclés un s
Etendue e
Utopique raison de vivre
Sans pouvoir parler

Quand à corriger tout le pathos de la fin, je ne suis pas qualifié…
Tout ce que je peux te dire, c’est que ça c’est littérairement bon, et même prometteur :
« Ils rient ils jouent et hurlent autour de moi, leurs bras se balancent et toujours en cadence les voilà qui se poussent et s’injurent, se bousculent et se torturent.
Je sens d’ici leur haleine, puante odeur de bière, je vois leur corps nus luisant sous la pleine lune, ils dansent, et tout en semant, ils jouissent.
Leurs gloire et victoires remontent le long de leurs torses velus, musclé, tant de chose à rêver. Ils sont là bien sur d’eux et moi j’attends, j’attends en tremblant.
Le temps passe et le long de mon échine coule un frisson, désagréable sensation d’un passé regretté.
Je vois la foule immense et sans fin, j’asphyxie dans cette étendu de sueur et de corps dégoulinant, j’ai chaud, j’ai chaud et eux me poussent, me poussent.
Je me sens vaciller devant la connerie moutonne, je pense perdre pied vaste à l’homogénéité, tandis que leurs sexes menant à la bestialité d’un unique coup se redressent et immédiatement m’agressent.
Ô douce mère, où m’as-tu donc délaissé, mère j’ai peur, si peur. Pourquoi t’ont-ils enlevé, mon utopie raison de vivre, je suis bien seul, trop seul. Que deviendrais-je sans douceur, que serais-je sans ma candeur ?
Moi l’habitant des rêves et pays merveilleux, je m’extirpe trop tôt vers ce monde sans bonté, toute suavité rejeté, ta bienveillance me manque, toi mon ange gardien parti au loin.
Tout s’est envolé, on m’a tout volé, ne reste que la férocité et mon inhumanité, j’ai peur, je suis un monstre, tues moi ! Tues moi !
Pourquoi attendre, à quoi bon espérer, me voilà égaré, à jamais oublié. Mon hardiesse me quitte, me voici sans audace, dépouillé de personnalité, la trouille au ventre je m’avance sans visé.
Dehors les souffles grondent et se prépare un orage, la tension monte et l’ambiance s’électrise, je souffre, j’ai si mal.
Face à face avec l’injustice je me retrouve déshabillé par la marée de la stupidité, et c’est eux qui me regardent et leur cruauté me fait chanceler, et je tremble, je tremble, car autour de moi ne reste que le vide.
Seul au milieu de la foule, j’en deviens isolé sans ne plus pouvoir parler. Je te pardonne, je te pardonne, si tu m’as abandonné, c’est parce qu’il le fallait. Je te pardonne ne t’en fais pas, je te pardonne car je comprends, je comprends alors tues moi. »

Mais que ça, sur le plan littéraire, c’est totalement inutile: Tues moi je suis toujours monstre, tues moi je ne te mérite pas, tues moi je ne souhaite que ça, tues moi car je ne le peux pas, tues moi je ne peux rester là, tues moi il ne faut plus que je sois, tues moi avant que je le fasse, tues moi je ne le supporte pas, tues moi, moi qui ne connais pas, tues moi avant que je ne sache, tues moi je ne veux plus voir ça, tues moi avant que je ne le fasse, tues moi, tues moi, je rêve de ça, tues moi, tues moi comme tu le fais déjà, tues moi, tues moi ça ne me changera pas, tues moi, tues moi je suis déjà vandale, tues moi, tues moi, tues moi, tues moi.
Je comprends, fais le dernier pas !

[Invité]

Je trouve que le texte, par désir d'intensité, en fait trop ; je ne suis pas arrivée au bout, agacée par son côté parfois grandiloquent, au détrimenr du sens : "je pense perdre pied vaste à l’homogénéité", qu'est-ce que ça veut dire ?

C'est dommage, parce qu'il y a une force dans vos mots, que vous affadissez en forçant le trait, selon moi.

[Phoenamandre]

Merci des commentaires, je profite que mon texte soit en haut pour répondre,
Je me suis trompé dans la phrase, c'est une faute de frappe et elle ne veut plus rien dire: c'est "face à l'homogénéité" ^^'
Autrement pour ce qui de certains non-sens, je suis d'accord y'en a beaucoup, peut être pas forcément dans ce texte mais dans trop de mes écrits et puis bah... c'est vrai que ce n'est pas très littéraire, du coup.
Pour ce qui est du texte en lui même, le côté "trop pathos" n'est pas vraiment voulu puisque je ne parle pas vraiment de moi dedans, ni même de quelqu'un en particulier, et la répétition de "tue moi" à la fin est un brin trop suicidaire, mais essentielle puisqu'il s'agit plutôt d'un ultime appel au secours

[Invité]

Je crois que je vais entamer une campagne en faveur du "h" aspiré, méconnu et malmené, un truc qui me hérisse chaque fois que je tombe dessus.
Ici : ma hardiesse (et non pas "mon nardiesse")

[Sahkti]

Tout cela est très poétique. Trop peut-être pour permettre à la violence du cri lancé de pleinement s'exprimer. Nous sommes ici face à une plainte, mélange d'autoflagellation et de revendication mais celle-ci se perd par moments dans des méandres lyriques qui en atténuent la puissance. C'est dommage car la base même du texte est prometteuse et pourrait être développée, bousculée, de manière à en faire ressortir toute la douleur. D'autant plus que l'écriture est soignée; c'est simplement le style adopté qui ne me paraît pas correspondre au mieux au propos évoqué.

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