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L'émoi d'une autre Moi

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boc21fr
AnneH
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L'émoi d'une autre Moi Empty L'émoi d'une autre Moi

Message  AnneH Jeu 28 Mai 2009 - 22:26

Pas très originale comme entrée en matière, je vous l'accorde!
Je vais la faire brève: je dépose pour la première fois ici une nouvelle que je suis en train de travailler. Elle évoque...vous verrez bien!:)
J'attends vos avis aiguisés!


L’émoi d’un autre Moi


Je suis du genre « réservé », nette et sans bavure. Quand je dois me faufiler dans une foule, c’est discrètement. Quand il me faut parler en public, c’est toujours timidement, avec beaucoup d’hésitation dans la voix, dans ma gestuelle…On ne peut pas dire de moi que je suis une bavarde. D’ailleurs, on ne dit rien de moi.
Le jour où j’ai ponctué le traditionnel discours de monsieur le maire du non moins rituel oui – on ne trouve le surprenant non que dans les films – j’ai su ce qu’allait être ma vie. J’avais dit oui, pour le meilleur et blablabla…jamais je ne dirais non à mon époux. J’ai dit oui parce qu’on attendait de moi qu’il en soit ainsi. C’est comme cela que j’ai été conditionnée. Depuis, je ne fais que répondre aux désirs de mon mari. Il me balade, m’achète des babioles, me montre, me fait avoir des conversations avec des gens qu’il a choisis, puis me fait taire d’une œillade. Il m’invite à ses beuveries pour que je sois, l’espace d’une soirée, chauffeur de monsieur l’enivré. Il me modèle à son gré. Une femme cultivée, une bru idéale. Régulièrement, une pute qu’il emmène dans un hôtel, à trois kilomètres de notre domicile, pour y assouvir bon nombre de ses fantasmes. Je dis oui. Je ne dis rien. Mes tripes se serrent, mes yeux saignent, mes cuisses sont écoeurées de s’ouvrir. Il ne sait rien de tout cela. Incapable de m’affirmer avec des envies, des aversions. En aucun cas, je ne pourrais seulement concevoir d’exposer une quelconque opinion – Que je porte encore cet affreux tailleur ?? Bon… si ça te fait plaisir mon chéri - Je ne sais même pas s’il en tire un réel contentement. Lui et moi sommes deux individus sans intersection, que plus rien ne relie. Marre de ses artifices pseudo virils. De plus en plus agacée par ses obsessions matérielles. Et ce tailleur fuchsia, je le déteste ! Il le sait. Je n’ai jusqu’alors jamais voulu le froisser. Repasser les mêmes refrains, à l’endroit, à l’envers. Je sais faire. Je ne le veux plus, voilà tout. Dans le même temps, je ne m’imagine pas du tout confier à mon homme ce que j’ai dans les tripes, tout ce qui me ronge. Je n’ai jamais su inverser les tendances, ni même admettre vraiment combien j’étais peu épanouie.

Jusqu’à ce jeudi de mars qui a bouleversé ma vie. Je me suis trouvée, pour la première fois, dans une situation bien particulière. Assise sur une chaise en bois inconfortable, dans un bistrot de quartier, je me sentais être le centre d'un monde que chaque œil scrute dans les moindres foutus détails.
C'était une mise à nu singulière. Difficile à supporter pour une introvertie telle que moi. Installée près d’une des vitres de ce troquet, je me demandais pourquoi j’avais jeté l’ancre là, le seul endroit où chaque passant pouvait, à sa guise, poser son regard indiscret sur mon irrépressible malaise. Tant pis. C'était un matin hors du commun. Au fond, qu'importait ma place dans cet espace aux parfums d'alcool.
Pour l'heure, mon activité principale était de patienter. Fébrilement. Infidèle, moi? Ne surtout pas se poser cette question qui tue la ménagère dévouée que j’ai toujours été, l’irréprochable femme bien sous tous rapports. Attendre fiévreusement – j’avais la sensation d’être enflammée des cheveux aux chaussures - les jambes tremblantes, l'arrivée de quelqu’un, juste accosté, lors d'un vernissage. Du jamais vu, jamais fait ni même envisagé dans mon existence dénuée d’émois palpitants.
L’expo en question faisait partie des manifestations rarissimes dans notre bourgade. Les invités, flattés d’avoir été conviés, simulaient un émerveillement de circonstance devant les toiles, véritables hymnes à l’esthétique snobinarde. Je m'en foutais pas mal de ces tableaux. Je n’ai jamais apprécié la Peinture, juste suivi docilement mon homme qui voulait toujours m'exposer, moi. Tant pis pour Lui si un acquéreur s'était présenté. Mais Lui n'avait rien vu, rien compris, comme à son habitude, obnubilé qu'il était par la démonstration de son Standing. Ostentation était son maître mot. Moi, ce soir-là, je m’étais chargée d’enlever les os pour ne garder que la tentation…Les alcooliques non anonymes, illustres notables du coin, se laissaient arroser de bulles euphorisantes à volonté, discouraient avec une passion feinte, accrochés à leur coupe. Partout, ça discutaillait Art et expression intime de soi, thème choisi par le peintre à l’honneur. L’expression intime de moi se limitait à amorcer un sourire ou deux, exécuter des pirouettes d’étincelles avec mes yeux bleus, me joindre aux conversations auxquelles mon homme me conviait, d’un simple regard.
J’ai respecté le rituel toute la longue soirée, jusqu’à ce qu’au détour d’un plateau inondé de toasts, je bouscule, bien malgré moi, quelqu’un que l’exposition semblait captiver autant qu’un documentaire nocturne sur la pisciculture dans la Creuse. La secousse de nos deux corps, un éclair. J’étais fulgurée. Déconcertée à plusieurs titres. D’abord, j’avais tout de même failli renverser ledit plateau au passage. Les petits fours entamant alors la danse du « Tombera, tombera pas ? », mais surtout, ce parfum que je venais de frôler…quelques mirettes offusquées posées sur ma balourdise…ce parfum…mon époux fanfaronnant au loin…et ce parfum…Après quelques balbutiements d’excuses, les secondes s’étaient suspendues à l’effluve qui émanait de cette personne que je n’avais jamais vue avant ce soir-là. Regards gênés. Gestes maladroits – oh pardon, excusez-moi…votre veste…je la porterai au pressing…- je maîtrise, assurément, à la perfection les mini catastrophes, celles qui vous rappellent quelle incorrigible empotée vous êtes. Deux principales alternatives s’offrent alors à vous dans pareil cas : partir en bredouillant quelques onomatopées confuses ou laisser surgir les questions toutes faites...
- Vous travaillez dans le domaine artistique aussi ?
- Si on considère la poursuite d’études inutiles comme un art, alors oui !
C’est alors que je fus, soudainement et à la surprise de mon esprit, emportée par la curiosité, dépossédée de moi-même, étrangère à ce qui m’entourait…Je posais des cargos de questions, approfondissais le sujet, cherchais à en savoir toujours plus jusqu’à ce que je réalise :
- Pardon ! Je suis indiscrète, excusez-moi…c’est juste que je me disais…si je peux vous aider, avec mes relations…
- Notre conversation est très intéressante, ne soyez pas gênée ! C’est moi qui le suis, j’abuserais si je profitais de votre situation professionnelle…
- Puisque je vous le propose ! Je ne garantis rien mais…
L’échange se prolongea quelques instants puis ce fut le moment consacré aux agendas. Le quart d’heure éclatant des pages blanches sautillant à l’idée d’être ornées d’un rendez-vous. Tellement rare. Jeudi prochain ? D’accord…Ce fameux jeudi tombait le 26 mars, date de mon anniversaire de mariage. Je décidai de n’en faire aucun cas.
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Message  AnneH Jeu 28 Mai 2009 - 22:27

26 mars
Et voilà, nous y sommes donc. Enfin, moi seule pour le moment. Jeudi, comme convenu. Je suis là, au bistrot, me languissant de revoir cet énigmatique personnage. L’angoisse s’est réservée une place au premier rang. Les minutes défilent et la ménagère que je suis ne comprend plus exactement pourquoi elle est là. Mon regard se pose ici, ailleurs. L’esprit vagabonde, interroge, sans qu’ils n’en sachent rien, les clients du bar – j’ai raison d’être là, vous croyez ?? Je devrais pas ? Ah oui c’est pas sérieux hein…qu’est-ce que je fais ?? Je reste ou pas ?? - Et puis vaille que vaille, je suis Là. À l'assaut de sensations, d'émotions jusque là inconnues. Un courant d'air, frissons parcourant l’échine de jeunes filles parlementant non loin de l’entrée. La porte s'ouvre. Tendue mais concentrée, l’air de rien, sur les allées et venues du bar, je tremble brusquement de froid, d'effroi. Coup du sort, Destin? Ce n'est pas Elle, tant attendue et redoutée à la fois - Sans doute n’est-ce pas encore l’heure H ? - Si, depuis quelques longues minutes déjà - Peut-être ne suis-je pas au bon endroit, dans le bon bar ? - Bien sûr que oui, j’ai si scrupuleusement noté l’adresse (que je connais d’ores et déjà par cœur, au cas où, pour un prochain rendez-vous clandestin). À coup sûr, l’effet de la première rencontre s’est estompé chez Mado, la charmante et piquante étudiante en journalisme. Rencontre ? Est-ce qu’on peut vraiment appeler ma gaucherie une rencontre ? – Qu’est-ce qui a pu me laisser croire qu’elle aurait vraiment envie de me revoir ? Je ne sais pas…Je ne peux même pas expliquer ce qui m’arrive. Pas normal tout ça. Ce n’est pas moi ! Moi… maladroitement assise sur une chaise en bois, je vacille à l’idée de voir pénétrer la Beauté chez ce parfumeur d’alcools. Pour parler, de tout et de rien, comme la première fois. Pour la contempler, regarder minutieusement ses lèvres bouger à chaque fois que la pétillante Mado prendrait la parole. Pour humer à nouveau son parfum… Elle entrerait, laisserait voyager son regard pour apercevoir la timide maladive que je suis. Lorsqu’elle finirait par me trouver, elle s’approcherait doucement, avec une aisance enviable tout de même. Mado l’étincelante offrirait un large sourire déterminé, désencombré de tout embarras. Mais elle serait là…
La journée s’étire pour atteindre le début de soirée. Désemparée, j’ai passé des heures interminables à commander toutes sortes de cafés. Ce tour du monde en tasse ébréchée m’a conduite vers une nervosité qui va crescendo. Puis, je me résous tout de même à quitter les lieux pour échouer sur un banc, en bois lui aussi. De ce siège public, je peux surveiller les entrées et sorties des clients du bar. Ce fameux bistrot dont la porte ne s’est pas ouverte comme je l’aurais tant souhaité.
Mon invitée jamais ne vint. Lui trouver des excuses, des raisons plausibles ? J’ai bien essayé, en vain.

02 avril
Ça fait une semaine que je subis de nouveau la routine de mon couple. Faire de bons petits plats pour Lui. M'habiller comme il le souhaite. M’esclaffer, seulement ça, quand c’est tout ce qu’il me demande. Me parer de la panoplie Pot de fleurs la plus en vogue sur le marché du Paraître. Dégainer l'indispensable artillerie massive de culture générale aux moments opportuns.
Et de la culture, j’en ai pour un régiment ! Rédactrice en chef du journal local depuis une bonne dizaine d’années, c’est pas si mal quand même ! Justement, comment une « dame de mon rang », installée confortablement dans le canapé du "Tout pour être bien", a pu se laisser déstabiliser et happer à ce point par une rencontre furtive, qui plus est avec une femme ?? Il n’a s’agi que d’une brève entrevue, dans un endroit ennuyeux à souhait et qui n’a connu aucune suite. Comment est-ce possible? Sans doute parce qu’étrangement, une voix – je ne sais pas comment qualifier ces sortes de suggestions mentales - mélodieuse m’a toujours susurré que je devais quitter mon habit de sagesse. Ce que j’ignorais, avant le carambolage provoqué par mon habituelle maladresse, c’est que j’avais un désir fort et fou de me lover dans les bras d’un divan obscène, estimé au rabais par la société de consommation, mais ô combien alléchant pour une femme comme moi, coincée dans son train-train et ses mécanismes bien huilés de « oui chéri, comme tu veux ». Une tentation à ailes déployées par ces murmures veloutés qui m’invitent à succomber avec frénésie et fougue au Plaisir, sans retenue. Quand même… Je ne me suis jamais sentie exister vraiment, c’est certain, mais j’ai toujours été une membre active de la tribu hétéro. Cet embryon d’histoire ne tient pas debout ! C’est absurde de penser que ce souffle léger dans mon esprit me suggère de retourner ma veste. « Quitter son habit de sagesse » ne signifie sûrement pas se dénuder pour ensuite changer radicalement de tenue ! Je n’ai jamais été, ne suis pas et ne serai jamais homosexuelle. Quelle aberration !! Je vais me ressaisir.

09 avril
Ça fait maintenant deux semaines que je me réveille chaque nuit, échauffée par des rêves que je ne cerne pas très bien, mais qui me laissent une sapidité voluptueuse. Frôlant ma peau, j’ai l’agréable sensation d’une coulée de bruine légère entre mes cuisses généreusement offertes à l’onirisme. La voix de la tentation a pris l’apparence d’une femme dans mon inconscient nocturne. C’est à peine croyable… Ça fait deux semaines que je me réveille chaque matin près de Lui. Comme d'habitude. Avec cette impression de bien-être en plus, celui procuré par mes songes sensuels.
Ça fait quinze jours que je me lève, sans aucun scrupule, des images plein la tête, le corps empli de frissons savoureux. Alors, sans plus me poser de questions déroutantes, je savoure.
Un matin, à mon réveil, me reviennent subitement en mémoire des sortes de flashs. Je me souviens tout à coup d’une jeune fille qui m’avait enseigné l’art du baiser et du plaisir facile, à l’âge de toutes les découvertes et explorations que l’on fait dans le dos des parents. Dès cet instant commémoratif, je me dis « Et pourquoi pas ? ». Si ces souvenirs surgissent, brusquement, c’est peut-être pour me permettre de réaliser à quel point je me suis toujours trompée sur qui je suis. Je suis faite ainsi, mais je l’ignorais. Les murmures qui n’ont cessé de chuchoter dans mon esprit savaient, eux. Je ne voulais pas les entendre.
Ça fait deux semaines étouffantes que j’attends un signe. Quel qu’il soit. Mais quelque chose qui me donne l’impression que Mado ne m’a pas oubliée. Elle a pris une place trop importante dans mes pensées, mon épiderme, mes sens. Il faut que je la voie

10 avril
Deux semaines et un jour. Le téléphone sonne. C’est Elle. Je sais, en entendant sa voix, quelle décision j’ai prise et bénis alors les chuchotements que la Tentation m’a si souvent soufflés. C’est si bon d’assumer ses désirs. Je peux enfin me laisser bercer dans une tonalité qui me sied, me colle si bien à la nouvelle peau que je me caresse, le sourire aux lèvres. J’ai gommé les fausses notes, écoute avec délice la mélopée enchanteresse des murmures qui me disaient « viens… ».
Les mois suivants…
Libérée. C’en est fini de regarder passer le bonheur sans pouvoir le toucher. Les secondes qui s’accumulent, les minutes qui s’additionnent, les jours qui s’enchaînent, j’ai arrêté une bonne fois pour toutes de les compter. Dès que je peux m’éclipser de chez moi, des étreintes trop animales de mon époux, je vais rejoindre Mado, quand celle-ci n’est pas occupée à étudier, bien sûr. Je ne veux surtout pas être un frein dans l’objectif qu’elle s’est fixé. Il n’est pas simple d’assouvir ses ambitions, je ne souhaite pas qu’elle gâche son potentiel ! Elle est si brillante, tellement persévérante et consciencieuse, que je ne tiens absolument pas à lui faire de l’ombre. Au contraire, si je peux lui ouvrir certaines portes, je le ferais, le moment venu. Je lui dois bien ça. Elle qui a été le détonateur de mes émois jusque là contenus, le révélateur de mon vrai moi, celui que je fuyais comme s’il était un danger pour ma personne. Alors que ce moi-là n’est simplement pas conforme à la décence, telle que la majorité la conçoit. La corporation des bien-pensants, bien-aimants, ceux qui considèrent qu’il n’y a qu’une forme de libido. Dire que j’étais de ceux-là, avant ! Mon émancipatrice, elle, ne porte aucun regard sur qui que ce soit. Elle vit, c’est tout. Quelle bouffée d’oxygène ! Je la respire clandestinement, mais il en sera bientôt autrement. En attendant ce moment rêvé, côté conjugal, le couple de playmobils que nous formons avec mon homme, continue d’être ce que toujours il fut : un substitut d’amour. Lui avec son costume de Monsieur pas comme tout le monde, je vous prie ; Moi dans mes robes de Madame fait semblant, ne lui en déplaise. Je m’en fiche pas mal, j’ai Mado. Elle a obtenu son diplôme, ce dont je ne doutais pas, et j’ai pu honorer ma promesse. Elle a gagné sa place bien méritée. Parce qu’elle est douée mais surtout parce qu’elle m’a appris l’amour charnel, l’extase. Chaque matin, nous sommes ensemble au bureau dès neuf heures. Toute la journée, je la croise dans les couloirs du journal. Tous les soirs, je peux lui dire ouvertement « à demain ». Alors, tout va plus que bien. Je sais que ma jeune dulcinée ne se contentera pas toute sa vie de ce job provincial. Un jour ou l’autre, elle voudra voir plus haut. Mais, ce jour-là, je serai du voyage ! On ira loin, très loin, ensemble. Elle me l’a encore dit hier « Donnons-nous encore deux ou trois ans et on pliera bagages… pour Londres, ça te dit ?? ». Et comment ! Si j’avais seulement imaginé qu’un vernissage, emmerdant comme tant d’autres, allait me conduire en Angleterre, chargée à bloc de projets, respirant l’insatiable érotisme enfin serré de près, sans aucune hésitation…
Les voisins commencent à se douter de quelque chose. J’en suis certaine. La mère Beffroi m’a dit ce matin, quand on sortait les poubelles « Vous allez avoir une deuxième voiture Emma ? On m’a dit qu’on vous avait vue chez plusieurs concessionnaires ces jours-ci… » Le « on », bien entendu, je vois très bien les visages auxquels il se rapporte, mais ce qui est inexact c’est je ne me suis rendue qu’une fois chez Peugeot. Si les déformations prennent leur envol, c’est que les rumeurs sont également en route ! Il vaudrait mieux qu’elles ne terminent pas leur périple dans les oreilles –même inattentives- de mon mari. Je sais tout ça, j’ai conscience du retour de bâton, mais je ne freine pas pour autant mes escapades avec Mado. C’est sans doute risqué, mais je ne suis pas bien sûre d’être au point sur le contenu ni l’intensité du risque. Je ne me pose même pas la question, je n’arriverais pas à y répondre. Je m’en fous. Aucune hypothèse échafaudée, pas d’angoisses en vue. Je ne vais pas me priver de ces moments d’insouciance. Car ça doit bien être de ça qu’il s’agit, de l’insouciance. Le plus important pour moi maintenant c’est que mes problèmes n’en sont plus, mes désirs sont assouvis –et seront assumés dans quelques temps, je suis prête- mon quotidien est allégé…je suis bien, je vis. Ce soir, je profite d’une sortie professionnelle de mon mari pour rejoindre mon insoumise.

10 juillet
Je suis bien obligée de quitter Mado pendant quinze jours. Mon homme a pris ses congés, il m’emmène aux Canaries. Pourquoi faut-il toujours qu’il flambe ? Un court séjour en Bretagne m’aurait parfaitement convenu ! Seulement, je ne peux pas lui dire que c’est trop loin, trop long, trop insupportable sans Elle. Alors, ce soir nous partons. J’ai déjà hâte d’être rentrée. Je vais devoir faire avec, composer. Je n’en peux plus de ces faux-semblants mais je vais encore tenir bon pendant deux mois, parce que je sais comment va se profiler le début de l’automne. Le 10 octobre prochain, je préparerai mes affaires – Mado a précipité notre fuite pour mon plus grand bonheur. Tout est planifié. -, passerai un coup de fil à la belle et nous conviendrons d’un point de chute pour nous retrouver et nous diriger vers le ferry. Apaisée, épanouie, je le serai, enfin.

26 juillet, matin
Nous sommes rentrés hier soir. No comment sur le séjour. Il fait très chaud aux Canaries. Je reprends le boulot dans deux jours mais je ne peux résister à l’envie d’aller faire un coucou discret à ma jolie brune au bureau. Elle devrait être en congé d’ici quelques jours, nous pourrons nous effleurer de nouveau, à distance des regards qui pourraient entretenir la rumeur quant à la nature de notre relation. Je ne sais si mon homme y prêterait une oreille attentive, mais ne prenons pas de risque inutile puisqu’il semble ne se douter de rien. Cela ne m’étonne que très peu, il est tellement occupé par lui-même ! Désormais, cette indifférence m’arrange, évidemment. Il me fiche la paix, ne me demande plus de participer à ses jeux pervers. Son job l’accapare énormément et c’est tant mieux. Je vais donc trouver un vague prétexte pour débarquer au journal dans l’après-midi et demander à mon étincelante de m’accompagner pour accomplir une tâche quelconque. Histoire de savourer pleinement nos retrouvailles, même s’il ne s’agit que d’un court instant d’escapade. Cela fait quinze jours que je ne l’ai pas serrée contre moi, que je n’ai pas senti nos corps en ébullition qui aspirent si fort à se tendre mais se retiennent de le faire vraiment…

26 juillet, après-midi
Comme prévu, je fais une discrète apparition au journal déserté en cette période estivale. Quelques cancans de ci, de là. Étrangement, je ne parviens pas à humer le parfum de Mado dans l’ascenseur qui me conduit à son service. Je ne m’en inquiète pas plus que cela - elle a dû partir à la bourre ce matin et n’a pas eu de temps à consacrer à sa coquetterie habituelle - Puis, je parcours les étroits couloirs qui mènent à ma belle. Si je prenais trente secondes pour me mirer à ce moment, je verrais certainement une adolescente impatiente. Le reflet serait bien différent quelques minutes plus tard, lorsque j’arrive à son bureau. Pas de Mado. Plus rien sur ses étagères. La cafetière éteinte, même pas fumante ou tiède. Aucune présence détectable. Je m’affole, cours dans la salle adjacente, m’adresse à une collègue pour l’interroger sur ce fait pour le moins bizarre.
- Dis-moi Jocelyne, Mado a pris ses congés plus tôt, c’est ça ??
- Ah Emma…bonjour ma grande.
- Oui bonjour…alors ??
- Les Canaries, c’est comment ?? Il parait que c’est…
- Mais j’m’en fous des Canaries Jocelyne ! Est-ce que Mado est déjà partie en congés ??
- Me parle pas de celle-là ! Ah elle est partie oui…la garce !
- ?? Explique-toi !!
- Elle nous a plantés ta protégée ! Merci du cadeau, on est bien dans la merde maintenant !
- C’est pas possible…ça se peut pas…elle doit pas être bien loin…
- Tu crois ça ?! T’as pas vu le p’tit carton qu’elle a punaisé sur sa porte ?? Quel culot j’te jure !
- Quoi ?? Mais quel carton ? Qu’est-ce qu’il dit ce carton ??
- Il dirait « Je me suis bien foutue de votre gueule ! », ce serait pareil !
- Jocelyne !! Qu’est-ce qu’elle a écrit ??
- « Je vous enverrai une carte, mes amitiés à Emma »…j’suis désolée pour toi ma grande…tu l’aides et voilà comment elle te remercie ! C’est honteux ! Enfin…t’inquiète, elle nous fout dans le pétrin mais on va la remplacer...
- Mais je ne PEUX PAS la remplacer moi !!
Je suis partie en trombe. Le téléphone, vite ! Il se passe quelque chose qui m’échappe. Pas normal tout ça. Elle m’attend quelque part, on va à Londres… Mais où est-elle ?? Elle ne répond pas. Plus.
On dirait que tu t’es faite berner…
– Vos gueules les murmures, fermez-la !!

Voilà...je répète qu'il s'agit d'une nouvelle en chantier!
Je pense développer davantage la relation entre les deux femmes, sans en dire trop pour autant...


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Message  boc21fr Ven 29 Mai 2009 - 1:06

J’ai suivi avec beaucoup d’attention et d’intérêt le périple de cette femme mal mariée.
Il a du vous être difficile de vous représenter l’univers mental d’une femme « objectisée »
par son mari, avant sa « libération » en laissant s’exprimer son désir d’une autre…
On a du mal à croire en la « trahison » de la jeune compagne de votre héroïne, et le lecteur que je suis suppose un coup bas, une vacherie émanant de son mari, aidé par la complicité passive ou active de son entourage.
Ou alors l’ambition a pris le dessus sur une relation devenue encombrante ?
Dur pour votre lecteur d’arrêter là votre histoire, sur une chute si cruelle, sans savoir non plus si votre héroïne pourra « surmonter sa douleur et aller de l’avant » ou revenir vaincue auprès du monde d’artifice qui la verra se dessécher graduellement (quel destin horrible…).
Votre histoire m’a vivement plus…les questions que je me pose le prouve !

Je vous adresse quelques remarques concernant les inévitables petites erreurs qu’il m’a été donné de relever…
A bientôt sur VE…

jamais je ne dirais non à mon époux -> dirai ?
je m’étais chargée d’enlever les os pour ne garder que la tentation -> Je n’ai pas été capable de comprendre
Mais quelque chose qui me donne l’impression que Mado ne m’a pas oubliée -> Il me semble que le « qui » est en trop
« mais ce qui est inexact c’est QUE je ne me suis rendue qu’une fois chez Peugeot » -> vous avez à juste titre omis de placer un « que » qui donne une vilaine apparence à cette phrase…elle est à réécrire du coup !
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L'émoi d'une autre Moi Empty Re: L'émoi d'une autre Moi

Message  Invité Ven 29 Mai 2009 - 6:54

Un excellent début, passionnant même.
Une réserve sur le temps d'attente au café (trop long, et ça se ressent dans la narration) et une autre, plus importante, sur la transition du 10 avril introduite par ceci "Les mois suivants…" vraiment très succint, qui ne donne pas la mesure du bouleversement surgi dans la vie de la narratrice, à mon avis.
J'aime beaucoup la façon de dépeindre les personnages - mari et narratrice en particulier - de ce récit et j'attends de savoir le pourquoi du comment de la disparition de Mado (au passage, ce prénom me parâit un peu vieillot pour une jeune femme, non ?).
Pour finir, cerise sur la gâteau, l'écriture me plaît, correcte, simple, sans fioritures, mais pas ennuyeuse. Du tout bon.

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Message  Invité Ven 29 Mai 2009 - 7:53

Dans son état actuel, le texte me paraît déséquilibré. Je m'en expliquerai un peu plus tard, d'abord je veux dire que le personnage de la narratrice, pour moi, est invraisemblable : comment une femme aussi incapable de s'affirmer qu'elle se décrit a-t-elle pu parvenir au poste de rédactrice en chef d'un périodique, poste pour lequel, j'en suis certaine (mais, c'est vrai, je ne connais rien au milieu du journalisme), il faut se battre ?
Ensuite je me demande pourquoi, ayant la révélation du bonheur et de ce qu'elle est vraiment, la narratrice ne quitte pas tout simplement son mari, puisqu'elle est indépendante financièrement, au lieu d'envisager une fuite rocambolesque. Sans parler de s'afficher avec sa maîtresse, j'ai tout de même du mal à croire que divorcer pourrait lui nuire professionnellement...

Le texte me paraît déséquilibré, donc, parce qu'après une partie sardonique, à l'écriture assez acérée (j'aime beaucoup "Lui et moi sommes deux individus sans intersection, que plus rien ne relie."), on tombe dans du pur roman sentimental, gnangnan à mon goût, clichéteux et ennuyeux. Les expressions toutes faites se succèdent. D'accord, cela correspond à l'état d'esprit du personnage, mais j'ai trouvé cette tartine lourde à avaler !
Le rebondissement de la fin ravive l'intérêt (le mien).

Comme l'a dit Easter(Island), l'écriture est nette, sans chichis inutiles, mais avec une tendance à l'excès selon moi, d'abord dans l'ironie, parfois un peu lourde, ensuite dans le sentimental. J'aurais tendance à dire qu'elle est trop appuyée à mon goût, dans un sens puis dans l'autre.
La scène du lapin dans le bistrot, par exemple, s'étire, s'étire... (Encore une fois, je comprends que cela correspond à l'histoire, mais vous n'avez pas réussi à m'entraîner, moi lectrice, dans le for intérieur de l'héroïne et à me faire vivre de l'intérieur cette longue attente angoissante.)

Je me permets de vous signaler deux moments qui m'ont paru maladroits, ont arrêté ma lecture :
"Après quelques balbutiements d’excuses, les secondes s’étaient suspendues à l’effluve qui émanait de cette personne que je n’avais jamais vue avant ce soir-là." : la phrase est lourde pour moi, avec ses deux relatives imbriquées.
"à la surprise de mon esprit" : la formule me paraît inutilement alambiquée.

Bienvenue sur Vos Ecrits en tout cas, à vous lire bientôt !

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L'émoi d'une autre Moi Empty Re: L'émoi d'une autre Moi

Message  Invité Ven 29 Mai 2009 - 8:58

Maintenant que socque le souligne, c'est vrai que cela manque peut-être bien un peu de crédibilité cette femme effacée qui occuperait une position en vue dans le journal local...
Pas de changement pour le reste, en ce qui me concerne.

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Message  boc21fr Ven 29 Mai 2009 - 10:17

socque a écrit:Dans son état actuel, le texte me paraît déséquilibré. Je m'en expliquerai un peu plus tard, d'abord je veux dire que le personnage de la narratrice, pour moi, est invraisemblable : comment une femme aussi incapable de s'affirmer qu'elle se décrit a-t-elle pu parvenir au poste de rédactrice en chef d'un périodique, poste pour lequel, j'en suis certaine (mais, c'est vrai, je ne connais rien au milieu du journalisme), il faut se battre ?
Ensuite je me demande pourquoi, ayant la révélation du bonheur et de ce qu'elle est vraiment, la narratrice ne quitte pas tout simplement son mari, puisqu'elle est indépendante financièrement, au lieu d'envisager une fuite rocambolesque. Sans parler de s'afficher avec sa maîtresse, j'ai tout de même du mal à croire que divorcer pourrait lui nuire professionnellement...

Le texte me paraît déséquilibré, donc, parce qu'après une partie sardonique, à l'écriture assez acérée (j'aime beaucoup "Lui et moi sommes deux individus sans intersection, que plus rien ne relie."), on tombe dans du pur roman sentimental, gnangnan à mon goût, clichéteux et ennuyeux. Les expressions toutes faites se succèdent. D'accord, cela correspond à l'état d'esprit du personnage, mais j'ai trouvé cette tartine lourde à avaler !
Le rebondissement de la fin ravive l'intérêt (le mien).

Comme l'a dit Easter(Island), l'écriture est nette, sans chichis inutiles, mais avec une tendance à l'excès selon moi, d'abord dans l'ironie, parfois un peu lourde, ensuite dans le sentimental. J'aurais tendance à dire qu'elle est trop appuyée à mon goût, dans un sens puis dans l'autre.
La scène du lapin dans le bistrot, par exemple, s'étire, s'étire... (Encore une fois, je comprends que cela correspond à l'histoire, mais vous n'avez pas réussi à m'entraîner, moi lectrice, dans le for intérieur de l'héroïne et à me faire vivre de l'intérieur cette longue attente angoissante.)

Je me permets de vous signaler deux moments qui m'ont paru maladroits, ont arrêté ma lecture :
"Après quelques balbutiements d’excuses, les secondes s’étaient suspendues à l’effluve qui émanait de cette personne que je n’avais jamais vue avant ce soir-là." : la phrase est lourde pour moi, avec ses deux relatives imbriquées.
"à la surprise de mon esprit" : la formule me paraît inutilement alambiquée.

Bienvenue sur Vos Ecrits en tout cas, à vous lire bientôt !

Hélas hélas hélas...
Vous avez raison Socque, en général, ces trop nombreuses femmes écrasées par leur époux sont souvent remisées à domicile comme des objets uniquement voués à valoriser leur cher et important mari...
toutefois, il m'est arrivé de rencontrer, à mon grand désespoir, des épouses d'hommes localement important qui les avaient "remisé" en des lieux où effectivement on s'attendrait à trouver une femme qui a accédé à son poste par le fruit de son travail :
Directrice de gallerie d'art, de société, d'un journal...
Si le mari possède tout et que les employés sont en réalité sous son controle, tout ceci est parfaitement possible...le poste de "directrice" ou de gérante peut n'être là que pour le valoriser lui et pour...enfin flouer les impôts...
Une telle configuration que j'ai souvent rencontrée rend parfaitement crédible une fin de la nouvelle où la jeune compagne de mado n'a pas disparu de son plein grès et où il s'agit d'une vacherie du mari avec la complicité de tous les employés du journal....
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Message  AnneH Ven 29 Mai 2009 - 11:07

Merci à vous tous de vous être penchés sur cette nouvelle en construction.
Je n'ai pas le temps de m'attarder tout de suite, mais je reviendrai sur chacun de vos messages, vous avez eu une attention qui me touche, merci.
Juste en passant, il m'est facile de dire très rapidement ceci: J'ai été "Emma"...cette histoire, dans le fond, est un quasi miroir de la mienne.
Je n'étais pas rédactrice dans un journal, mais j'avais des activités culturelles -théâtrales entre autres- qui me conféraient, d'après Lui, une aura intellectuelle (vais pas faire de fausse modestie) et représentaient bel et bien un faire-valoir pour celui que j'allais épouser et que j'ai quitté pile un an avant le mariage pour suivre une femme. En revanche, cette dernière ne m'a pas quittée puisqu'elle est ma compagne depuis 12 ans! Mais vous avez raison et c'est bien pour cela que j'avais présenté cete nouvelle en évoquant la chute que je devais grandement travailler, entre autres:)


à bientôt pour d'autres échanges!
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Message  boc21fr Ven 29 Mai 2009 - 13:24

J'ai été "Emma"...cette histoire, dans le fond, est un quasi miroir de la mienne.

J’ai eu une pensée pour Socque…
En général, lorsqu’une histoire semble de prime abord littérairement « peu crédible », c’est précisément qu’elle est inspirée par un fait réel !
Je ne m’en suis pourtant pas douté une seconde…
Une femme d’un « haut niveau culturel », directrice d’un journal, et pourtant sous la domination d’un mari, cela ne me heurtait pas, car j’avais déjà été témoin d’une situation analogue. Tout ceci m’a paru tout à fait possible.
Mais c’est le fait de savoir que vous étiez une enseignante qui m’a laissé croire que vous ne pouviez pas être Emma…
Car une fonctionnaire d’un haut niveau culturel, indépendante tant financièrement qu’autonome sur son lieu de travail, et pourtant faire-valoir et objectisée par son époux…
C’est votre situation réelle à vous qui m’a parue peu crédible ! :o).
Mais nous sommes des êtres humains et non des personnages…
Absolument tout…tout est toujours possible…
Au plaisir de lire la suite de votre histoire…
Cordialement.
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L'émoi d'une autre Moi Empty Hélas...

Message  AnneH Ven 29 Mai 2009 - 14:01

Non nous ne sommes pas des personnages et oui j'ai bel et bien été l'"objet", la marionnette désarticulée d'un homme pendant huit années...
C'est étrange, je ne le sais que trop bien...mais l'explication, ou plutôt LES explications seraient bien trop longues à donner et je ne suis pas là pour faire mon autobiographie et lancer un débat sur "être ou ne pas être un objet"!:)

Merci en tout cas de votre attention...

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Message  ptipimous Mar 2 Juin 2009 - 19:34

J'ai adoré, j'y étais, j'y suis allé ! Je connais par coeur ! Et chère Madame Soque, il vous reste encore bien des choses à découvrir sure la nature humaine.
C'est pour moi totalement crédible, ô combien, et il ne peut y avoir de longueur dans l'attente et la douleur tant le temps se dilate à vous rendre fou.
Le coeur et la raison sociale n'ont rien à voir avec la personnalité, ce serait trop facile.
Si tu veux retravailler, ne te gêne pas, ce n'est jamais inutile mais reste tout près de ton coeur, c'est le bon chemin.
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Message  Invité Mar 2 Juin 2009 - 19:59

Je profite que c'est en haut pour demander à ptipimous de bien vouloir orthographier correctement mon pseudonyme : socque.

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Message  ptipimous Mar 2 Juin 2009 - 20:20

ah ! ah ! j'y arriverai jamais !
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Message  Awenyel Mar 2 Juin 2009 - 20:54

Surprenant! j'ai bien aimé, c'était agréable à lire et me donnait envie de connaître la suite de l'histoire d'Emma à chaque ligne.
La réalité dépasse souvent la fiction ^^
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Message  Awenyel Mar 2 Juin 2009 - 20:55

(rha je peux pas éditer!!!!) Juste, j'ai oublié de dire que je n'avais pas trop compris l'histoire des os et de la tentation moi non plus ^^
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Message  Anne Veillac Mer 3 Juin 2009 - 7:41

J'ai lu le premier texte pour le moment (je lirai la suite plus tard). J'ai bien accroché à cette histoire, à ton écriture. J'ai ressenti de la sympathie pour ton personnage, il m'a touchée. Pour moi c'est l'essentiel.
Evidemment, ce personnage est un peu excessif, dans la vraie vie ça ne me paraît pas possible, mais ça passe bien dans le texte.
J'ai néanmoins trouvé la première partie dans l'exposition de peinture un peu longuette, je pense qu'il y a des choses à retravailler.

Au tout début, il y a une faute d'accord (sur le mot réservé je crois). On croit qu'il s'agit d'un homme.
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Message  AnneH Mer 3 Juin 2009 - 16:00

ANNE,
Je ne suis pas à l'abri d'erreurs, mais je ne pense pas m'être trompée pour l'accord sur "réservé". C'est bel et bien le "genre" qui est réservé...
Et c'est également pour cela que j'ai mis ce mot entre guillemets.
Voilou:)
Quant à la potentielle réalité d'une telle situation, lire la suite du message...
Peut-être effectivement le vernissage est-il trop long...je vais revoir cela, entre autres...

AWENYEL,
Heureuse que cela t'ait plu...et oui, la réalité dépasse bien plus souvent qu'on ne le pense la fiction. J'en suis la preuve incarnée par cette histoire que je raconte, qui correspond, disons...à 90% à la mienne...
Je sais que cela semble invraisemblable, mais ce fut bel et bien réel, pauvre de moi qui n'ai pas pu/su m'affirmer avant 8 années de concubinage avec cet homme qui fut mon compagnon.
Voilà pour les premiers retours apportés à vos retours!:)
à bientôt de vous lire à nouveau, cela me fait avancer, merci.


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Message  AnneH Mer 3 Juin 2009 - 16:35

BOC 21,

Je reprends les remarques formulées, merci de les avoir déposées.

- "Jamais je ne dirais non..." : on se demande bien pourquoi j'ai voulu mettre ce conditionnel très mal venu ici! à revoir...

- Concernant la phrase "Mais quelque chose [qui] me donne l'impression...": C'est comme si je poursuivais la phrase en amont "J'attends quelque chose qui me donne...". Je ne sais si je suis très claire...

- Modification de la lourde phrase sur "les voisins": "Les voisins commencent à se douter de quelque chose. J’en suis certaine. La mère Beffroi m’a dit ce matin, quand on sortait les poubelles « Vous allez avoir une deuxième voiture Emma ? On m’a dit qu’on vous avait vue chez plusieurs concessionnaires ces jours-ci… » Le « on », bien entendu, je vois très bien les visages auxquels il se rapporte. Néanmoins, les regards pendus ont visiblement été troubles: je ne me suis rendue qu’une fois chez Peugeot."

Est-elle plus "allégée" celle-ci? Les jeux sur le champ lexical du regard est volontaire, je le précise! Peut-être pas appréciable et apprécié mais voulu:) à retravailler sans doute oui...

En attente de vos avis, impatiemment vôtre!

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L'émoi d'une autre Moi Empty Pauvre de moi!

Message  AnneH Mer 3 Juin 2009 - 16:38

LIRE:

Les jeux sur le champ lexical... sont volontaires!

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Message  boc21fr Mer 3 Juin 2009 - 17:06

Cela me semble mieux comme cela...
Heureux d'avoir pu vous être utile...
à bientôt sur VE...

P.S cela va être un excellent exercice pour vous que de poursuivre cette histoire sur un terrain où votre personnage s'éloigne de la personne que vous avez été...

au plaisir de vous relire
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Message  Anne Veillac Sam 6 Juin 2009 - 6:41

Voilà, j'ai lu la suite.
J'ai d'abord été étonnée de voir apparaître une Mado, je croyais que la personne, à l'exposition, était un homme. Pourquoi ne pas le dire tout de suite ? Cela ne fait pas naturel de laisser planer le doute à cet endroit là, dans ce texte là.
Après, j'ai totalement prise par ma lecture, j'ai vécu avec cette femme tout le temps du texte, à part la journée du 10 avril que j'ai trouvé trop longue.
Un texte très prenant, vraiment.
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Message  boc21fr Sam 6 Juin 2009 - 13:06

Anne Veillac a écrit:Voilà, j'ai lu la suite.
J'ai d'abord été étonnée de voir apparaître une Mado, je croyais que la personne, à l'exposition, était un homme. Pourquoi ne pas le dire tout de suite ? Cela ne fait pas naturel de laisser planer le doute à cet endroit là, dans ce texte là.
Après, j'ai totalement prise par ma lecture, j'ai vécu avec cette femme tout le temps du texte, à part la journée du 10 avril que j'ai trouvé trop longue.
Un texte très prenant, vraiment.

Je suis très très étonné par votre commentaire...
Il n'y a pas la moindre trace d'ambiguïté en ce qui me concerne dans le fait que Mado soit une femme...
Rencontrée dans cette soirée, une expo (si mon souvenir est bon) en tant que veste d'où émane un parfum envoutant...
En réalité, dès le début du texte, je m'attendais à ce que cette femme blessée ne puisse être à attirée à nouveau par un homme (après une déconvenue comme elle l'a vécue avec son "homme", je ne me serais jamais imaginé qu'elle puisse à nouveau être attiré par le "parfum" d'un autre membre de la gente masculine...).
Votre remarque, Anne, me permet d'exprimer une nouvelle fois toute l'estime en laquelle je tiens la façon dont l'auteur a présenté son personnage et enchainé les événements :
La retenue avec laquelle Mado n'EST PAS décrite dans le détail ne nous empêche pas, si nous sommes bien dans la peau du personnage principal, de savoir que "le personnage" qui l'attire est une femme.
C’est ainsi au risque d’une possible équivoque que l’auteur nous immerge dans la peau de son personnage.
Avant de dévoiler plus tard « une charmante étudiante en journalisme » (finalement je suis retourné au texte, dans le doute…).

Encore une fois toutes mes félicitations Anne H, surtout ne changez rien au début !
Mais écrivez la suite…
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Message  AnneH Sam 6 Juin 2009 - 13:44

Bonjour et merci Anne et Boc21fr pour vos remarques très constructives -et flatteuses...je l'avoue:)-

Je ne tiens absolument pas à dévoiler lors de la "rencontre" à l'exposition qu'Emma est sous le charme d'une femme. En effet, c'est ce qui la bouleverse d'autant plus qu'elle ne comprend pas ce qui arrive à l'"hétéro" qu'elle a toujours été, comme elle le dira plus tard...
Il y a ça d'abord puis l'explication qu'a donnée Boc21 aussi, qui est très juste!
Quant à la suite du texte, je parlerais plutôt d'une "reprise" car je vais modifier le cours des événements pour faire en sorte de clarifier la relation entre les deux femmes, le dessein de Mado, les illusions d'Emma et faire ainsi de la chute autre chose qu'un trop brutal cheveu sur la soupe!:)

Je ne suis pas certaine d'être très claire dans mes explications...mais merci à vous pour l'attention que vous portez à ce texte qui m'est cher...
à bientôt pour la suite...
J'espère que vous serez toujours au rendez-vous car vos commentaires me sont précieux!


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Message  boc21fr Sam 6 Juin 2009 - 13:50

AnneH a écrit:
J'espère que vous serez toujours au rendez-vous car vos commentaires me sont précieux!


Anne

en tout cas, je serai là.. au plaisir de vous lire...
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Message  AnneH Lun 8 Juin 2009 - 22:10

boc21fr a écrit:
AnneH a écrit:
J'espère que vous serez toujours au rendez-vous car vos commentaires me sont précieux!


Anne

en tout cas, je serai là.. au plaisir de vous lire...

J'en suis plus que ravie! Pour le moment, les idées sont là mais j'ai peu de temps pour les structurer...c'est encore bien trop flou. Mais dès que possible -j'espère bien assez rapidement!- je ferai part de ma nouvelle mouture pour accueillir de nouveau vos commentaires enrichissants...

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Message  Sahkti Lun 29 Juin 2009 - 16:28

Il y a, à mes yeux, déséquilibre entre ce début, bavard, qui prend le temps de s'installer et cette fin, avec le dialogue par moments artificiel, où tout se précipite. Je me demande si il n'y aurait pas moyen de faire durer autrement la tension, de donner un aspect plus réel et convaincant à ce retour au boulot.

J'ai également, mais ceci est bien entendu très perso, ressenti assez peu d'empathie pour la narratrice, nombriliste, de ci de là agaçante voire insupportable, mais cela fait peut-être partie volontaire et intégrante du personnage. Quoi qu'il en soit, cela crée une légère barrière entre le texte et moi, dommage. Pas étonnant que cette fin cruelle pour elle m'ait fait sourire :-)
Plus sérieusement, je trouve qu'elle manque de corps, qu'elle est assez lisse, presque geignarde, alors qu'elle semble en même temps lucide sur des problèmes graves de sa vie. Ce personnage mériterait, je crois, d'être recadré. Tout comme la seconde partie de l'histoire qui pourrait être amplifiée, ça en vaudrait la peine.

Au plaisir de lire une suite éventuelle !
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Message  Invité Lun 29 Juin 2009 - 20:37

Bonsoir, j'ai aussi bien aimé cette histoire qui a peut -être des défauts mais du charme.
Les défauts sont surtout d'équilibre entre des passages un peu longs sur des détails et au contraire, des scènes expédiées alors qu'elles sembleraient devoir être développées, comme il a déjà été dit.
Et j'ai relevé une erreur délicieuse : Il n’a s’agi que d’une brève entrevue ! On a envie de l'orthographier " il n'assagit "!

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