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With or without you

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Loreena Ruin
Framboiz
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Message  Framboiz Sam 30 Mai 2009 - 10:25

Voici le début d'une histoire.Je sais à peu près où je veux aller mais... :-)))


With or without you

Travestis hostiles, putes d’un soir ou d’une vie, tous me regardent, moisson d’un soir, dans les cahots du fourgon de police.
La toute maigre à côté, avec sa perruque de travers, ses faux-cils et son faux Guerlain plisse les yeux en m’observant pour savoir quel délit j’ai commis pour me retrouver là.
Abus sexuels. Coups et blessures. Insultes à agent. Conduite en état d’ivresse.
A chaque virage je suis projeté contre la grosse black, poitrine 120 C, qui amortit très bien les chocs...
Faut pas croire, l’air de rien, j’ai toujours ma bonne étoile avec moi.

Vapeurs d’alcool. Douleurs dans les côtes.
Des ondes de sommeil, comme des vagues déferlantes, viennent me lécher les yeux. Il est six heures dix du matin et les premières lueurs blafardes s’étirent sur le canal Saint Martin.
Je suis encore en vie et c’est peut-être pas si mal.
Dire qu’il y a quelques jours, j’étais un homme respectable.
-Allez, les belles de nuit, on sort de là !
Arrivée au poste. On est sortis sans ménagement et conduits dans ce que la grosse black appelle la bétaillère.
Elle n’a pas tort. C’est une grande cage métallique. Et dedans, ça sent la roulure et la transpiration animale.
-T’as pas un clope ?
Une armoire à glace en haut panthère me sourit de toutes sa dentition imitant assez fidèlement les touches d’un piano.
-Non. Je fume pas.
-Tu fais quoi, là, avec ton petit costard et tes chaussures de luxe ?
Je fais quoi…


Pourtant, tout avait commencé normalement, au cinquième étage sans ascenseur de mon studio sous les toits .Vue imprenable sur la Tour Eiffel. Enfin, surtout si on a un périscope qu’on passe par le Vélux.
A cinq heures du matin, Darling a miaulé pour que je lui ouvre. Pas la porte, le Vélux, monsieur badine ou se fait rouster avec la tour Eiffel en fond visuel, LUI.
Quand j’ai emménagé là, il a mis des semaines à me tolérer. Il pissait sur mes affaires et griffait ce qui me sert de canapé-lit.
Et puis il a fini par accepter que j’occupe discrètement son territoire, tant que je lui donne sa ration de croquettes et que je laisse la fenêtre entrouverte pour ses aller et venues.
Il feule la nuit entière, je mets les boules Quiès. Il se fait passer à tabac, je le soigne, il se gèle, je chauffe la mansarde, il a faim, je le fournis en croquettes. En contre-partie, j’ai le droit d’être là. D’accrocher mes toiles aux murs. De payer parfois une fille pour coucher avec moi. Et de vivre, à presque trente ans, aux crochets de ma sœur qui élève seule deux surdoués dyslexiques.
Vers cinq heures donc, il a gratté sur le joint, m’a réveillé et a filé à son bol sans un regard pour moi.
Ce chat a tout compris. Il ne va pas non plus commencer à faire la conversation à un raté qui vend des robinets à mi-temps pour continuer à croire qu’un jour il vivra de ses peintures.


A neuf heures précises, je suis en tenue dans mon rayon Plomberie- petit bricolage et déjà, les premiers clients, ceux qui ont passé la nuit à changer les seaux sous l’écoulement de l’évier qui a lâché la veille au soir se pressent pour trouver LA pièce.
Au bout de l’allée à droite, c’est le territoire de Vanessa, une beauté hispanique charnue qui s’occupe des encadrements de tableaux. Longs cheveux noirs, yeux verts en amande, sourire policé. Elle ne m’a pas dit plus de trois mots d’affilée depuis six mois que je suis là. Je ne dois pas être son genre.
En fait, je ne suis le genre de personne.
J’ai failli croire pendant quelques secondes à la bonté divine, mais non, la musique de NRJ retentit bientôt dans tout le magasin. NRJ en douce du matin au soir, le lundi, le jeudi et le samedi. Les allemands ne s’y seraient pas pris autrement pour faire rendre les armes aux plus récalcitrants.
Il est 9H13…Britney Spears et son dernier titre

Bénis soient les sourds au royaume des robinets.

-Je cherche un ruban adhésif pour mettre au bas de ma porte…
Un balai brosse chemise à carreaux, un de ces petits vieux du matin. Les pires. Ceux qui n’en peuvent plus de leur Simone ou Jacqueline ou Raymonde, et qui ont tout, mais vraiment tout leur temps pour acheter une bricole à un euro cinquante.
-ça existe en plusieurs couleurs ?
-Vous avez le marron sale ou alors le blanc…
-Ah. Parce que ma porte est verte.
-Le marron, ça va avec tout.
-Et ça tient bien, ça ?
-Du béton. Système breveté…

9H32…Vincent Delerm.
Je serre les dents. Vingt minutes pour vendre un rouleau de ruban adhésif marron pour la somme de 5 euros et 50 centimes.
Dehors, il doit faire soleil. Dans le parc, j’aurais pu peindre cette vieille dame qui vient tous les matins nourrir les pigeons.

…Je sors en fin d’après-midi, hagard, déprimé et comme il ne faut jamais faire les choses à moitié, je file direct au hard Discount.
Ouais. Noël à la caisse du Leader Price de quartier ,ça dénote.
Par les grandes vitrines, on ne voit pas les Champs -Elysées tout illuminés, on voit le ciel gris et lourd et une marée de voitures sagement rangées dans le parking.
On voit des chariots moches et des gens moches, des produits rose- bizarre à l’huile de palme et des chocolats belges fabriqués en Roumanie.
Ça tombe bien, je déteste Noël, les fausses joies et les faisons semblant, cette année encore plus que les autres.
On a mis tout autour des boîtes de cassoulet premier prix des guirlandes qui scintillent. C’était fait pour égayer, mais c’est triste à mourir et ça ne rendra pas le contenu meilleur…
J’attends avec mes deux gros paquets de croquettes pour chat sous le bras. Je suis déjà en retard.
Ce chat me coûte cher.
La famille juste devant moi est obèse : le père, la mère et les deux enfants explosent dans leurs vêtements hideux. Les bords des pantalons s’effilochent, les teintures des cheveux ont viré au orange psychédélique, et les bourrelets sont classés hors concours. Misère et laideur, il n’y a pas de justice.
Comme si de rien n’était, à la radio, Edith chante : non, rien de rien, non, je ne regrette rien…
La petite vieille là-bas qui hésite entre deux paquets de pâtes bas de gamme chantonne en branlant du chef et la caissière qui se ronge les ongles jusqu’au sang martèle le rythme du bout de ses doigts abîmés. Même la matrone devant, avec ses 140 kg, se balance d’un pied sur l’autre en passant la main dans ses cheveux gras.
On se lâche… George Mickaël, et on aurait eu « Incitation à la débauche et attentat à la pudeur au Leader Price. »
Je vis dangereusement, moi.



Chez Laure, ma sœur, un petit je-ne-sais-quoi de familial fait qu’on a envie de poser ses valises. Ça tient peut-être aux tapis sur le sol, aux meubles rustiques qu’elle cire à l’ancienne, aux gamins qui vous accueillent comme si vous étiez leur meilleur copain, au parfum qu’elle utilise…
Ce soir-là, elle m’ouvre la porte, me débarrasse des sacs de croquettes, colle une grosse bise sur ma joue, me tire par la manche pour que j’accélère la cadence, demande si je pourrais regarder avant de partir pourquoi la machine à laver de la voisine cliquète au démarrage, ouvre la porte du four, trucide à l’Opinel le gâteau qui y cuit, déclare que ce sera parfait, me prend des mains ma veste et se rappelle soudain que je n’ai toujours pas répondu à sa question :
-Alors, tu vas bien toi ?
Je réponds que oui, pendant qu’elle s’active encore à mille choses compliquées, comme déballer des bougies moulées à mort dans l’emballage ou remuer dans la casserole ce qui semble être un nappage au chocolat.
C’est ma sœur, quoi. La réussite de la famille.
Un concentré d’énergie sur vitaminé qui ne faillit pas.
Une femme qui dirige une PME, qui élève seule deux enfants qui ne rentrent pas dans les normes, qui tient sa maison parfaitement et qui sait faire mieux que personne les gâteaux d’anniversaire. Une perle que mon ex beau-frère a préféré laisser tomber pour une plus imparfaite, plus improbable.
Plus à sa portée peut-être.

Julien et Salomé eux, m’assaillent de questions, ricanent, se disent des vacheries et me font un instant ressentir violemment qu’il y a plus équilibrant que d’attendre les gentillesses d’un chat caractériel ou d’une fille de passage le soir dans une mansarde d’un quartier huppé de Paris.
Les invités arrivent et on m’envoie à la cave chercher quelques bonnes bouteilles…
D’en bas, on entend l’agitation du dessus, les cris de Laure, la sonnette d’entrée et les Rolling Stones poussés à fond, quelque part à l’étage.
C’est un chouette bordel.
Lorsque je remonte, le bateau affiche complet : des amis que je croise ici régulièrement, des gamins délurés, et puis une fille que je ne connais pas, assise à la table du salon.

...
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Message  Invité Sam 30 Mai 2009 - 11:29

Excellent début ! Un style alerte, de la dérision, ça bouge. (La scène au Leader Price, très drôle, et j'adore le chat.)

Deux remarques :
"la fenêtre entrouverte pour ses allées et venues"
"Une femme qui dirige une PME, qui élève seule deux enfants qui ne rentrent pas dans les normes, qui tient sa maison parfaitement et qui sait faire mieux que personne les gâteaux d’anniversaire." : la phrase me paraît trop lourde ainsi construite, avec son excès de "qui" et de "que" ; une suggestion : vous n'êtes pas obligée de répéter le pronom relatif à chaque début de relative coordonnée avec la première. D'autre part, lorsqu'on a deux relatives imbriquées commençant par "qui" (je oense à "qui élève seule deux enfants qui ne rentrent pas dans les normes"), la construction est tout de suite indigeste, il faut faire attention.

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Message  Loreena Ruin Sam 30 Mai 2009 - 12:12

Super début, qui m'a donné envie de lire la suite des aventures de ce personnage... C'est bien écrit et le tout témoigne d'une capacité à repérer les détails, les "petits trucs" de la vie quotidienne, pour rendre le récit vraiment vivant, drôle sans tomber dans le burlesque : c'est la vie quoi.

En attente de la suite !
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Message  Invité Sam 30 Mai 2009 - 19:33

Et U2 alors ? ! En les attendant, un très bon début, vivant, drôle d'un humour acide, je trouve l'ensemble vraiment bien dosé. Très envie de connaître la suite si elle est sur ce ton.
Juste pas aimé le hiatus ici : "des cheveux ont viré au orange psychédélique"

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Message  Framboiz Sam 6 Juin 2009 - 9:28

Merci pour les coms! La suite donc...

Lorsque je remonte, le bateau affiche complet : des amis que je croise ici régulièrement, des gamins délurés, et puis une fille que je ne connais pas, assise à la table du salon.
-Salut ! Moi c’est Vincent.
-Susan.
-Vous êtes …?
-La nouvelle voisine de votre sœur…
« La nouvelle voisine de ma sœur » a de longs cheveux noirs coupés à la diable, des vêtements aux superpositions improbables, et un accent écossais juste pas possible.
-Ecossaise ?
-Ouais. Comme la douche.
Elle a dit ça d’un ton sec, je lui fais remarquer que c’est le comble pour parler d’une douche. Mais visiblement, je la dérange. Elle farfouille dans son immense sac à main, ne trouve pas ce qu’elle cherche, s’agace de la situation. Et en plus, elle jure comme un charretier…
Son portable sonne, elle vide le contenu du sac sur la table pour mettre plus vite la main dessus…
…Les insultes écossaises sont très visuelles. Je ne comprends pas tout mais apparemment, elle en veut pas mal à son interlocuteur…
Elle raccroche, remet d’un revers de la main tout le bazar dans le sac et paraît surprise que je sois encore là :
-Mon boyfriend…me fait-elle avant de se lever et d’aller se vider un verre de Martini cul sec.
Je me dis que vivre avec elle doit être aussi reposant que la montée du Ventoux en juillet, avec Amstrong aux fesses.

La soirée passe à toute vitesse. Julien à qui j’ai offert un livre sur l’espace me harcèle de questions que personne ne se pose jamais comme « la physique quantique suffit-elle à tout expliquer ? » et « Où va l’énergie absorbée par les trous noirs ? », et Salomé, sa sœur- pas encore 9 ans- en arrêt devant l’arbre de Noël illuminé , fait remarquer le parallèle entre mettre des fleurs sur une tombe et décorer un sapin de Noël mort pour l’occasion…
Mon neveu et ma nièce en action. Et ils ne s’arrêtent jamais.

A la fin de la soirée, je suis légèrement beurré. Les invités les plus jeunes sont déjà rentrés. Et je suis prié avant de rentrer de passer chez l’écossaise vérifier le cliquetis de la machine à laver.
Lorsque je franchis le seuil de l’appartement d’à côté, à plus de minuit, j’ai un temps d’arrêt.
Dans ce qui, en un autre temps, a du être un salon, mais est aujourd’hui un innommable capharnaüm, une vieille dame au maquillage outrancier chante à tue-tête face à la photo de Mireille Mathieu scotchée au mur: « Que la paix soit sur le monde pour les cent mille ans qui viennent… »
Susan grimace et marmonne : « oh non ,pas ce soir ! »…
On a laissé la grille de la cage aux oiseaux ouverte et deux inséparables volètent dans la pièce.
Des bruits étranges viennent de la pièce au fond du couloir.
Et lorsque la mamie, enturbannée dans un boa rose passablement défraîchi se retourne et s’exclame en parlant de moi : « Oh chérie, tu m’as ramené Michel Drucker ! » en me faisant un sourire de midinette, je sens bien que j’ai basculé du côté d’une dimension qui me dépasse.

-Vous pouvez faire semblant quelques minutes ? Sinon, on va à la crise…
Susan a chuchoté ça pendant que la vieille dame me prenait par le bras :
-Cher Michel ! Quel honneur ! Vous prendrez bien une tasse de thé ?
Et votre chienne, comment va votre chienne ?
Je bafouille :
-Bien, bien.
-Asseyez-vous là, vous serez bien, me fait-elle en désignant un fauteuil passé d’âge.
-Susan, sers donc le thé à Monsieur Drucker !
Et Susan s’active à mettre en place le plateau, le sucrier et les tasses tout en me lançant à intervalles réguliers des regards lourds de sous-entendus.
Au fond du couloir, les bruits bizarres vont crescendo, sans que personne ne semble s’en soucier.
Un des inséparables se pose sur la manche de la vieille dame, et celle-ci, dans un anglais impeccable, le sermonne : « Darling, you have not to come back home so late ! ». Puis s’adressant à moi :
-Mon mari…un aviateur…
Ensuite, sans transition aucune, elle se lève et quitte la pièce avec une démarche de princesse…

…Je suis vraiment désolée, commence Susan en reposant la pince à sucre sur le plateau. On essaie de la garder le plus longtemps possible à la maison…
-C’est votre mère ?
-Non. La mère de mon ex.
-Vous gardez chez vous la mère de votre ex ?
-Oui. Elle n’est pas tout le temps comme ça. D’habitude, ça va, mais parfois, elle décroche, comme ce soir…
-Donc vous vous occupez de la mère de votre ex et…
-Oui, bon, je m’occupe d’elle, fait-elle un brin exaspérée, on ne va pas y passer la soirée…Tout le monde s’occupe de quelqu’un. Vous vous occupez de qui, vous ?
-Euh…de…de mon chat…
-Vous voyez.

J’ose pas lui dire que Darling et moi, on se signe juste des pactes de non agression.
Susan réajuste dans un geste machinal sa coupe sauvage et ajoute :
-Mary, c’est comme un poème. Je l’aime beaucoup…ça me déprime, mais je l’aime beaucoup. Ça vous va comme explication ?
-Désolé, je voulais pas…
-Bon, vous voulez jeter un œil à la machine à laver ?

Je la suis jusqu’à une petite pièce basse de plafond qui doit servir de buanderie.
Je ne connais rien aux machines à laver.
Mais je fais comme si. Je tâte les tuyaux, je sonde le tambour, je mets en route, j’entends effectivement un bruit inquiétant, je prends le pouls, je branche, je débranche, un vrai Darty’s toubib…
Un cri perçant me fait sursauter et me cogner la tête au plafond voûté :
- Susan ! ça marche !
Et là, je vois débouler sur un fauteuil roulant un petit bonhomme d’une dizaine d’années. Malgré moi, je cherche quelque chose, un plâtre, une atèle, tout ce qui prouverait que ce fauteuil roulant n’est là que temporairement.
-ça y est, mon chéri, tu as trouvé ! Mais c’est génial ! Tu me montreras ça !
Le petit gars me plante son regard bleu dans le fond des yeux, et demande :
-C’est qui lui ?
-Vincent. Il s’y connaît en machine à laver.
-Salut ! fais-je d’une voix qui se veut enjouée.
Il prend le temps de me dévisager de la tête aux pieds :
-Et en objets volants, parachutes ascensionnels, delta planes, tout ça, tu t’y connais ?
Je sens bien que pour l’avoir dans la poche, faudrait que je dise oui. Et je ne sais pas pourquoi, c’est soudain terriblement important d’avoir ce petit gars sur un fauteuil roulant dans la poche. Sauf que les phénomènes physiques qui font qu’un truc vole et un autre non m’ont toujours laissé de marbre. Même en avions en papier j’étais nul à l’école.
-…euh…
-Elliot, laisse d’abord Vincent s’occuper de la machine, ok ?

Elliot est reparti dans sa chambre, puis le portable de Susan s’est remis à sonner, là-bas, quelque part entre les coussins sur le canapé du salon.
Je suis resté quelques secondes dans mon réduit, face à la machine à laver. J’entendais que ça chauffait encore entre Susan et son scottish boy- friend.
J’ai compris qu’il était temps que je m’esquive, et puis dans le couloir, les deux inséparables se sont mis à voleter au- dessus de ma tête.
Et puis, dans la chambre de droite restée ouverte, un petit bonhomme s’escrimait sur une maquette géante de quelque chose sensé voler.
Et puis dans l’autre chambre, une mamie coiffait avec des attentions de mère pour son nourrisson son boa défraîchi.
Et Susan connaissait apparemment suffisamment d’insultes pour tenir jusqu’au petit matin.
Pour le coup, c’est moi qui me suis senti anormalement normal.
Je suis sorti et j’ai fermé la porte sans bruit sur ce monde qui n’avait pas besoin de moi pour tourner.
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Message  Invité Sam 6 Juin 2009 - 15:29

Je ne suis pas sûre de tout suivre, mais peut-être que ça va s'éclaircir plus tard.
Par exemple, je vois mal la (presque) belle-mère de Susan - brit, si j'ai bien compris ("Mary") - se pâmer devant Mireille Mathieu et le sosie de Drucker, ça me semble tiré par les cheveux.
A propos de ce passage d'ailleurs :
Dans ce qui, en un autre temps, a dû être un salon, mais est aujourd’hui un innommable capharnaüm, une vieille dame au maquillage outrancier chante à tue-tête face à la photo de Mireille Mathieu scotchée au mur: « Que la paix soit sur le monde pour les cent mille ans qui viennent… »
Susan grimace et marmonne : « oh non ,pas ce soir ! »…

j'aurais plutôt dit "entonne" que chante, puisqu'elle semble se mettre en action alors que Vincent entre dans la pièce.

Toujours concernant de ce détail de personnages (anglo ?-)écossais, il me semble qu'il faudra être vigilant quant à la langue dans laquelle ils s'adressent les uns aux autres. Faire attention à ce que le récit soit toujours bien crédible (par exemple, lorsque Susan s'adresse à son boy-friend ou jure, elle le fait en quelle langue ? Toujours à ce propos, Mary s'adressant à son feu mari ne le fait pas "dans un anglais impeccable".)

Quoi qu'il en soit, j'ai bien envie de lire la suite parce que je me sens plutôt bien dans ce texte.

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Message  boc21fr Sam 6 Juin 2009 - 17:39

J'ai suivi le fil de vos phrases avec un plaisir bien entretenu par un ton acide, décontracté, faussement je m'en foutiste...
Tout est très bien à part : " De payer parfois une fille pour coucher avec moi".
Que votre personnage se sente minable c'est une chose, qu'il le soit vraiment et à ce point ce n'est ni sympa pour le lecteur qui doit s'identifier à lui, ni crédible :
Le narrateur est bien le personnage principal qui raconte sa vie non ?
Quand on a un bagou pareil, et même au rayon plomberie, désolé, mais on peut aisément séduire des jeunes (ou moins jeunes) femmes...
au plaisir de lire la suite...
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Message  Invité Dim 7 Juin 2009 - 8:19

Un univers très sympa, déjanté, débraillé. J'aime et j'en redemande !

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Message  silene82 Dim 7 Juin 2009 - 21:55

J'aime cette galerie de personnages, vive Almodovar! Le ton faussement fruste et la fluidité du récit me plaisent bien aussi, la suite, svp, la suite!
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Message  Framboiz Ven 12 Juin 2009 - 16:52

merci pour les coms et les remarques très justes :-)
La suite:





Dehors, les arbres qui bordaient la rue fatiguaient d’être en permanence éclairés. Une moto sur l’avenue fonçait vers un ailleurs incertain. Je tombais de fatigue et je loupais le dernier métro.


Allongé sous les toits, bercé par une pluie fine et continue qui tambourinait sans relâche sur le Vélux, je réfléchissais.
Un peu de distance et un peu de temps s’étaient mis entre Susan et moi. Vu d’ici, là-bas me semblait presque irréel, trop à côté de tout.

Une vieille dame dérangée qu’on garde à domicile, un garçon handicapé qui bricole à plus de minuit au lieu de dormir, des oiseaux en liberté, un boy friend ,écossais sans doute, qui appelle et rappelle pour se faire insulter, et une fille brune et sauvage comme une héroïne de manga qui tricote de l’un à l’autre comme si tout cela allait de soi …

Le lendemain matin fut là sans que j’eus vraiment le temps de trouver le sommeil.
L’insomnie, c’est la face sombre de l’imagination. On a beau se dire qu’il faut faire le vide, qu’il ne faut penser à rien, on ne peut pas parce que penser qu’il ne faut penser à rien c’est déjà penser à quelque chose.

A sept heures, un soleil timide hésita entre me faire le grand jeu ou pas.
Il se mit à pleuvoir.
Darling, rentré de virée nocturne, hésita entre l’indifférence à mon égard ou la provocation.
L’infâme se pelotonna sur mon oreiller et s’endormit aussitôt.

Et moi je n’avais pas à avoir la moindre hésitation :si j’étais encore en retard, ça allait être ma fête.
J’arrivai à mon poste quinze minutes trop tard. Et mon chef décréta que des dizaines de jeunes seraient enchantés d’avoir mon job.
C’était ce qu’on appelle une journée qui commence bien.
Là- bas, Vanessa, la beauté hispanique, distribuait ses petits sourires commerciaux du bout des lèvres: « Pour les linoléums, je vous appelle le responsable. » « Mais oui, madame, l’allée devant vous, tout au fond. »
Elle regardait alors dans ma direction pour ponctuer ses explications, et son regard glissait sur moi comme sur quelque chose de totalement insignifiant.
Des flexibles, des bas de porte, des chatières, des cornières, des apprentis bricoleurs, des mamies perdues et des mères de famille pressées plus tard, je réapparus à la lumière du jour, avec la drôle de sensation que mon corps était arrivé au bout : il fallait que je dorme.

Je rejoignis mon chez-moi, je grimpai les six étages sans ascenseur et arrivé sur le palier, je fus cueilli par une terrible odeur de gaz.
Mon voisin de gauche remettait ça.
MERDE.
« Monsieur Arnaud !Monsieur Arnaud ! »
Je tambourinai à la porte comme un forcené.
Ce type allait encore tenter de faire sauter l’immeuble.
Il n’avait pas fermé la porte à clé.
Je me précipitai à l’intérieur, arrêtai le gaz et ouvris les fenêtres en grand avant de chercher à savoir où était le suicidaire.
Il était assis en tailleur sur son canapé-lit et me dévisageait comme si j’étais le dernier des Mohicans :
-Mais pourquoi vous avez fait ça ? Je vous ai rien demandé ,moi ! gémissait-il en serrant dans ses bras un coussin aux couleurs douteuses.
-Parce que là, tel que vous me voyez, je voulais aller me coucher, pour me reposer d’une nuit agitée. Et que, avec toutes vos conneries, j’aurais pu me reposer pour l’éternité, moi. Et avec moi, tous ceux de cet immeuble aussi!
J’étais en colère. C’était nul, je vociférais sur ma sieste ratée face à un dépressif grave.
Il ne disait rien, restait planté là, toujours assis en tailleur, puis finit par lâcher :
-Je voulais en finir.
Je pris le temps de le regarder vraiment : environ soixante ans, grand, sec, avec le visage barré de deux profondes rides à la verticale de chaque côté de la bouche et ce qui me radoucit un peu fut l’expression d’extrême abandon de son regard. Un regard de chien attaché à la rambarde de sécurité de l’autoroute, un jour de grands départs en vacances.
Le reste de la mansarde était à l’image de ce regard : ça sentait le vide et l’ennui, ça sentait l’absence de tout.
-Je vais appeler votre fille, celle qui était venue l’autre fois…
-Elle est partie faire un …comment ils appellent ça, déjà ? quand vous partez marcher dans le désert pendant des jours et des jours ?
-Un trekking ?
-Oui, voilà, c’est ça. Elle a dit qu’elle avait besoin de faire le point. Comme moi, quoi.
-Sauf qu’elle ne fera pas sauter toutes les tentes des bédouins, elle.
Vous n’avez personne d’autre que je peux appeler ?
-Non.
-Je vais appeler un médecin alors, c’est le minimum.
-Ne faites pas ça. Ils vont encore me faire un lavage-essorage chimique.
Il avait dit ça avec une angoisse terrible dans la voix.

L’odeur de gaz s’était dissipée et il commençait à faire froid et humide dans l’appartement.
A part refermer la fenêtre, je ne savais pas quoi faire.
-Euh…vous voulez que je vous fasse un café ?
-Si vous voulez…
C'était un ton de fin du monde. Si je le laissais tout seul là, il allait remettre ça dans l’heure qui suivait.
Sa cuisine était rangée de manière méticuleuse, tout y était propre, net, et sans trace.
Je lui préparais un café.
Je sentais que j’étais pas sorti de l’auberge.
On fait quoi dans ces cas-là ?
Je le fis parler de choses et d’autres, on but le café que j’avais préparé ( infect).
Il se sentait seul, inutile, inintéressant.
Je rétorquai que moi-même j’étais seul, inutile, inintéressant et c’est pas pour ça que je cherchais à avoir deux colonnes dans le journal en bousillant une partie du quartier.
-Oui, mais vous, vous êtes jeunes.
-Formidable avantage. Tout peut encore m’arriver, c’est ça ?
Même de tomber sur vous…
Il avait esquissé un petit bout de sourire.
J’avais peut-être raté ma vocation finalement.

Ça s’éternisait.
Je ne voyais plus trop comment rendre mon tablier de Frère Saint Vincent aidant les plus mal lotis lorsqu’un fracas venu du couloir nous interrompit dans notre passionnant échange sur les mérites comparés des marques de café.
C’était Dylan, le gars qui squattait parfois l’ancien réduit à charbon.
Il était là, planté dans le couloir, juste au- dessus de la fissure du plafond qui représente assez fidèlement l’Afrique.
Il était là, avec son gros sac à dos sur les épaules, ses cheveux sales, sa mine grise et fatiguée, en train de remettre pêle-mêle dans un sac Monoprix des ustensiles de camping.
-Mais vous êtes qui, vous ?
-Dylan.
Le suicidaire et le paumé venaient de faire connaissance.


Comme un sale con, je me suis enfermé chez moi.
Mais, bien sûr, impossible de fermer l’œil.
J’ai bien essayé un moment de m’inquiéter pour Lauren Fenmore parce que Sheila Carter a décidé de l’assassiner pour l’empêcher d’épouser Mickaël Baldwin. Si ça tenait qu’à moi, Lauren devrait épouser Paul, et pas Mickaël, qui boit et qui a une mère impossible, mais bon, Mickaël est avocat, dans ce genre de feuilleton, ça peut servir...
Bref, j’ai crétinisé un moment avant de sombrer dans une sorte de léthargie bienheureuse où personne ne voulait m’assassiner, ni m ‘épouser pour ce que je ne suis pas, ni pour ce que je suis d’ailleurs.


Lorsque j’ai rouvert les yeux, il faisait tout sombre dans l’appartement et on grattait à la porte.
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Message  Invité Ven 12 Juin 2009 - 17:02

Toujours passionnant ! Une belle galerie de portraits...

Quelques remarques :
"Le lendemain matin fut là sans que j’aie (ou "eusse", si vous y tenez ; bref, un subjonctif) vraiment le temps de trouver le sommeil."
"Je pris le temps de le regarder vraiment : environ soixante ans, grand, sec, avec le visage barré de deux profondes rides à la verticale de chaque côté de la bouche (à mon avis, il manque une virgule ici) et ce qui me radoucit un peu fut l’expression d’extrême abandon de son regard. Un regard de chien attaché à la rambarde de sécurité de l’autoroute, un jour de grands départs en vacances." (très bonne description sinon, on voit tout de suite l'allure du type)
"Je lui préparai (et non "préparais" ; à mon avis, le passé simple s'impose ici) un café."
-Oui, mais vous, vous êtes jeune (et non "jeunes", il est tout seul, le jeune)"

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Message  Invité Ven 12 Juin 2009 - 18:46

Ah oui, là je dis bravo.
J'adore le ton de ce morceau et l'entrée en matière des deux nouveaux personnages.
Impatiente de découvrir la suite, vraiment vraiment !!

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Message  Framboiz Dim 21 Juin 2009 - 13:32

Lorsque j’ai rouvert les yeux, il faisait tout sombre dans l’appartement et on grattait à la porte.
C’était le voisin au gaz.
-Hé. Re salut.
Il avait l’air tout désemparé :
-Désolé de vous embêter mais…on fait comment pour faire sortir quelqu’un de la salle de bains ?
-Hein ?
-Vous savez, Dylan, le jeune avec ses casseroles et son réchaud de camping…je lui ai dit qu’il pouvait venir se doucher chez moi.
Ça fait plus d’une heure qu’il y est…je tape, je tape à la porte et il ne me répond pas.
Statistiquement, les épidémies de suicides, ça n’existe pas. J’essayais donc de rester calme.
Deux grands coups de pieds dans la porte et trois coups de tournevis plus tard, on le retrouva en train de barboter dans sa crasse, avec un lecteur MP3 vissé sur les oreilles.
En nous voyant surgir dans son intimité, il sursauta et eut un geste pudique pour ramener la mousse à lui.
-Quoi ?
-On s’inquiétait, ça fait longtemps que t’es enfermé là-dedans, et puis tu répondais pas.
-OK. Je sors. J’en ai pour une minute.

Deux heures plus tard, M. Arnaud- appelez-moi Dédé qu’il disait-, Dédé donc nous payait à boire dans un café tranquille de la rue du Cherche – Midi.
On était à deux jours de Noël et dehors, on voyait bien que ça s’agitait ferme. Les gens marchaient droit devant eux, les mains pleines de sacs et la tête pleine de check-lists.
-…Ma Thérèse. Elle pouvait être pénible, mais je l’aimais… Dans une marmite. En civet certains soirs. Mais je l’aimais, quoi.
Ouais. Dédé était bourré. Il n’allait pas tarder à s’épancher lacrymalement sur mon épaule s’il continuait à nous parler de sa Thérèse.
Dylan résistait stoïquement. Propre, les cheveux domptés, l’estomac plein, et malgré tout, il ne tenait pas en place. Son regard allait en permanence de nous jusqu’à la porte, et de la porte jusqu’à nous. A croire qu’à marcher toute la journée dans la ville, il n’arrivait plus à rester en place.
Dans le fond du bar, on entendait glousser les deux jeunettes accompagnées de leur copains. Trop maquillées, et repérables à des kilomètres : le genre de filles à qui on ne parle pas de Zarashoustra ou de L’insoutenable légèreté de l’être.
Enfin, si justement, on pourrait.
Au comptoir, une femme fatale, avec toute la panoplie. Les talons, le rimmel, et le soutien-gorge à balconnets pigeonnants. Je sais de quoi parle, je me suis fait pigeonner, une fois. On croit avoir de quoi, et on fait face à la famine au Sahel.
Sûr que ses jambes interminables ouvrent à heures fixes, moyennant finance.
Voilà. Moi, l’alcool me rend cynique.


Dylan nous avait faussé compagnie depuis un petit moment pour un rendez-vous « urgent ».
Dédé virait à l’ectoplasme larmoyant.
Le bar s’était petit à petit vidé de ses clients.
Belle de Nuit était parti avec un costard-cravate en manque de sauce piquante.
Le regard que me renvoyait le grand miroir juste en face de moi ne ferait plaisir à personne. Les traits tirés, la mine ravagée. Le nez virant au rouge.
Il fallait bien que je fasse avec.
Quand ma sœur m’a appelé en me demandant « ce que je foutais, bordel, qu’il y en avait marre de toujours m’attendre », je me suis demandais bêtement si c’était bien à moi qu’elle parlait.
Il paraît que j’avais dit que je passerais dans la soirée. Sans faute.

Après, il y a eu un trou. Un de ces moments obligatoirement vécus, mais qui n’ont laissé aucun trace. Aucun souvenir.
Je devais encore tenir la route puisque j’étais chez ma sœur à près de minuit, avec Dédé et Dylan sur mes talons.
La fatigue et l’alcool avaient réussi une mixture interne étrange qui faisait que je me sentais bien. Aérien même. Enfin, tellement aérien qu’il paraît qu’en rentrant chez la frangine, j’ai pas vu la gamelle du chat et le mini jardin exotique de ma nièce, posé stratégiquement à soixante-dix centimètres du radiateur thermostat 3.
Tellement aérien que j’ai fait un crash parfait sur le canapé du salon.
Que je ne me suis pas endormi aussitôt, parce que j’avais une vision para- sensorielle du monde qui m’entourait et des gens qui l’habitaient. J’ai un vague souvenir de Dédé parlant à ma sœur style ampoulé du XVIIIème siècle : « si Madame me le permet, Madame a les plus beaux atours que la nature puisse donner à une dame. » Ce à quoi ma sœur, dans le plus pur style Jeunesse fleurie et primesautière du 93 lui a répondu que Bordel de merde, c’était pas possible d’avoir un frangin pareil, si en plus fallait se farcir ses potes à la con. »

Alors que quelque part dans mon crâne, ça faisait du trapèze sans
demander la permission, avec les petites étoiles et les lampions des grands jours,j’ai été réveillé en sursautt parce qu’on commençait à s’agiter ferme dans le couloir…
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Message  Invité Dim 21 Juin 2009 - 16:40

Comment ça se fait que Dylan atterrisse chez la sœur du narrateur alors qu'il s'est tiré pour un "rendez-vous urgent" quelques lignes plus haut ?

Je trouve que le délire devient un peu forcé et que ça patine ; doit-il se passer autre chose ?

Sinon :
"je me suis demandé (et non "demandais") bêtement"

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Message  Invité Dim 21 Juin 2009 - 19:23

Sentiment aussi que ça traîne, qu'on répète un peu la même situation, que le changement, le nouveau, tardent à arriver...
Mais toujours intéressée.

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Message  Sahkti Sam 11 Juil 2009 - 9:07

Mince, rien qu'en lisant ce titre, je me suis mise à fredonner... malin :-)))

La succession de mots secs, de phrase très courtes, donne, au début, un rythme particulier au récit qui pourrait être dynamique mais dont l'allure saccadée finit par essouffler un peu. Sans doute parce que c'est vraiment trop haché, trop brut et que ça empêche à l'ambiance de réellement s'installer.

Il y a en tout cas de bons éléments et un potentiel vraiment prometteur, je pense qu'il y a quelque chose de très bien dans cette histoire, tant dans le sujet que dans l'intention de la raconter. Reste peut-être à revoir ce rythme, pas mauvais mais délicat à tenir sur un long format. Ceci, il m'a semblé qu'au fur et à mesure de l'histoire, surtout à partir de la suite, ceci s'améliorait et donnait naissance à quelque chose de plus fluide, plus consistant. Tant mieux !

Pour le fond, j'ai beaucoup aimé cette manière de croquer les gens et de livrer au lecteur une galerie hétéroclite de portraits et de situations; c'est vif et drôle, un chouette travail là-derrière Framboiz !
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Message  panasonic Ven 17 Juil 2009 - 15:44

Deja lu et apprecie ce texte a l'ecriture foisonnante, alerte. On y croit. Bravo.
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