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Apologétique des Voluptés

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Message  M-arjolaine Dim 7 Juin 2009 - 12:58

Il n'y avait place dans mon esprit que pour la plus vile colère. La frustration était mon dû, et Tantale des temps modernes, je n'avais jamais su m'en accommoder. Combien nombreuses étaient les tentations, et jamais l'ombre d'une ne venait me satisfaire. Mon corps était une plaie, mon esprit un furoncle. Je jalousais les plaisirs des chanceuses qui ne savaient pas même en jouir comme j'aurai voulu le faire. Je nourrissais le plus profond ressentiment envers ces lignées de gamines méticuleuses, qui sitôt l'objet d'une future jubilation entre les mains s'empressaient de le mettre à l'abri de toute éventuelle usure. Elles se vantaient d'avoir la possibilité d'en savourer les bienfaits dans un avenir qui pouvait s'avérer tout aussi proche que lointain. En fin de compte, elles ne prenaient jamais conscience des moments où elles auraient pu s'abandonner à leur extase. Et pour cause, il n'y en avait pas. L'univers a voulu que l'on ne puisse profiter du bonheur qu'aux premières secondes où il nous est offert. J'enrageais qu'elles ne le comprennent pas : si elles étaient trop sottes pour concevoir le sel même de la volupté, elles n'avaient pas le droit d'en détenir les fruits. J'aurais pu profiter de chaque parcelle du plaisir, je l'aurais décortiqué, sucé jusqu'à la moelle. Je souffrais d'autant plus que les plus fades des jouissances m'étaient elles aussi refusées. Je souriais alors aux confessions de mes semblables: la tête sur mon épaule, elles avaient tout et ne se régalaient de rien. Ma compassion était inégalable, du moins ce qu'elles en devinaient. En réalité j'aurai souhaité les abattre par des méthodes des plus cruelles, et des plus douloureuses. Tantale était en fait bien fortuné de ne pas avoir à faire semblant: j'eus préféré vivre dans une mythologie plus que douteuse que dans la réalité de mes jours. Last but not least, il m'aurait été permis d'hurler jour et nuit ma souffrance, sans que personne jamais ne vint me consoler. Je refusais tout réconfort: j'aurais voulu que l'on me cogne plutôt que de me soulager. Dans mon esprit dépossédé, il n'était deux mots plus synonyme que ces deux là. J'appelais la volupté sans qu'elle ne vienne jamais: il n'était gifle plus violente que celle du mépris.
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Message  Invité Dim 7 Juin 2009 - 13:14

Assez nébuleux... J'avoue ne pas trop voir l'intérêt dans la mesure où la détestation de la narratrice semble détachée d'objet, trop vague pour qu'on s'identifie à elle.

L'écriture de votre texte étant soignée, je me permets de vous signaler ci-dessous quelques erreurs qui l'entachent :
"comme j'aurais voulu le faire" .
"En réalité j'aurais souhaité les abattre"
"j'eusse préféré vivre"
"sans que personne jamais ne vînt me consoler" .
"il n'était deux mots plus synonymes que ces deux-là"

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Message  boc21fr Dim 7 Juin 2009 - 13:48

socque a écrit:Assez nébuleux... J'avoue ne pas trop voir l'intérêt dans la mesure où la détestation de la narratrice semble détachée d'objet, trop vague pour qu'on s'identifie à elle.
Vous m'étonez Socque...
Pour la seconde fois il me semble...
Il y a certes de la détestation dans les mots de la narratrice, mais ce sentiment est parfaitement secondaire, il est un épiphénomène de la frustration d'une jeune fille qui se définit elle-même comme une Tantale des temps modèrnes.
J'ai trouvé au contraire cet aveu de souffrance et de frustration touchant et sincère.
son objet ne me semble pas trop vague mais au contraire presque trop littéralement décrit.
C'est une grande douleur qui nous est rapportée ici -et bien écrite-.
J'en félicite son auteur...
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Message  M-arjolaine Dim 7 Juin 2009 - 15:06

Merci boc21fr !
Socque : Déjà merci pour ces corrections orthographiques, elles m'ont d'ailleurs étonnées je ne pensais pas en faire autant !
Ensuite vous dîtes que "la détestation de la narratrice semble détachée d'objet, trop vague pour qu'on s'identifie à elle.". Je pense que c'était volontaire. Il y a trop d'objets auxquels on s'attache et qui nous filent entre les doigts. Trop d'objets qui nous sont refusés et accordés à d'autre. Je ne nierai pas avoir écrit ce texte en pensant à quelque chose en particulier, mais je pense qu'il peut s'adapter en fait, à beaucoup de circonstances. Et c'est justement ce en quoi tout lecteur est capable de s'identifier : je pense qu'il y a des tas et des tas de personnes qui sont malheureuses à cause d'un objet, quel qu'il soit, qui leur est refusé. Ceux là sauront se reconnaître dans un texte comme le mien je pense. Je dis cela sans prétention aucune: c'est simplement une explication de mon choix de rester dans le vague :).
Néanmoins je vous remercie d'autant plus pour cette critique qu'elle me semble être la première à pouvoir venir à l'esprit d'un lecteur. Et qu'elle est sans doute celle qui m'a le plus perturbée dans cette rédaction.
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Message  mentor Dim 7 Juin 2009 - 17:20

je suppose que dans le petit "discours" ci-dessus, le mot OBJET (répété 3 fois) doit être pris au sens large, très large ? Rassure-moi
;-)

j'ajoute un détail à la liste de socque : je crois que pour HURLER on doit dire je hurle et non j'hurle
mais du coup, comme socque ne l'a pas relevé, un doute me vient...

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Message  Invité Dim 7 Juin 2009 - 17:23

J'aurais tendance à penser que la narratrice fait référence à quelque chose de bien précis, d'elle seule connu et en cela le texte me déstabilise légèrement. Cependant, je discerne l'embryon de quelque chose de fort, de puissant. J'aime cette colère que je ressens, cette violence contrôlée, cette manière de donner le change.
J'attends autre chose, je ne sais pas quoi précisément, une suite, un développement de ce paragraphe... Il ne faut pas en rester là.

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Message  Invité Dim 7 Juin 2009 - 17:24

mentor a écrit:je suppose que dans le petit "discours" ci-dessus, le mot OBJET (répété 3 fois) doit être pris au sens large, très large ? Rassure-moi
;-)

j'ajoute un détail à la liste de socque : je crois que pour HURLER on doit dire je hurle et non j'hurle
mais du coup, comme socque ne l'a pas relevé, un doute me vient...
oui "je hurle", ma croisade pour le /h/ aspiré.

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Message  mentor Dim 7 Juin 2009 - 17:27

Easter(Island) a écrit:oui "je hurle", ma croisade pour le /h/ aspiré.
ouf, je respire !
:-))

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Message  boc21fr Dim 7 Juin 2009 - 17:49

« Vous m'étonez Socque... »
Tiens, notre amie de la langue française ne l’a pas relevée celle-là…
Suis mort de honte…
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Message  mentor Dim 7 Juin 2009 - 18:35

boc21fr a écrit:« Vous m'étonez Socque... »
Tiens, notre amie de la langue française ne l’a pas relevée celle-là…
Suis mort de honte…
elle ne l'a pas relevée parce qu'elle ne l'a pas encore lue
tu perds rien pour attendre
:-)))))))))))

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Message  mentor Dim 7 Juin 2009 - 18:35

en plus, quand je pense que je pourrais te sauver la mise
mouarf !
;-)

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Message  boc21fr Dim 7 Juin 2009 - 19:37

mentor a écrit:en plus, quand je pense que je pourrais te sauver la mise
mouarf !
;-)
Traitre...en plus il veut se faire prier...
Comment je vais m'y prendre maintenant ?
Sédution ou intimidation ?

Je te laisse le choix...
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Message  M-arjolaine Dim 14 Juin 2009 - 15:57

Sous une impulsion, j'ai complété ce texte en l'insérant dans une pièce de théâtre. C'est long. Et le début peut parfois être un peu nunuche, je l'admets...

La scène se passe à bord d'un avion, le Boeing 740. Evariste Burnham survole mers et océans depuis huit heures environ. L'atterrissage tout proche lui cause de terribles élancements dans les oreilles. Il bâille.

LA JEUNE FILLE: Pourquoi bâillez vous ?
EVARISTE: La pression. Je crains beaucoup les avions. Mes oreilles le supportent mal.
LA JEUNE FILLE: Vraiment ? C'est étrange. J'avais déjà remarqué ce phénomène durant d'autres vols. Cela montre bien une fois de plus que nous sommes tous différents.
EVARISTE: Si on ne le savait pas...
LA JEUNE FILLE: Oui. L'on prône toujours l'intellect, les différences viennent toujours des gens en eux même, de leur aspect physique ou de leur façon de penser. Mais tout le monde pense que nous avons les mêmes boyaux, les mêmes intestins, les mêmes organes. Cela ne peut être possible puisque vos oreilles vous font souffrir et pas les miennes.
EVARISTE: C'est une réflexion à approfondir.
LA JEUNE FILLE: Je le pense également. Elle n'est pas la seule. Vous apaisez votre douleur par les bâillements. Pourquoi donc ?
EVARISTE: Je ne suis pas scientifique. Je ne sais pas pourquoi bâiller me provoque ce soulagement.
LA JEUNE FILLE: Aviez vous remarqué auparavant l'évidente similitude entre le bâillement et la jouissance ?
EVARISTE: Excusez moi ?
LA JEUNE FILLE: Oui. J'estime que bâiller, c'est jouir à l'envers.
EVARISTE: Vous êtes folle.
LA JEUNE FILLE: Allons. Rappelez vous votre dernier orgasme. Une chaleur inattendue qui se répand dans votre corps, en partant de vos pieds pour remonter jusqu'à votre cerveau.
EVARISTE: Comment pourriez vous comparer cela à un bâillement ?
LA JEUNE FILLE: Bâillez donc.
( Evariste s'exécute )
LA JEUNE FILLE: Voyez vous même. C'est la même onde de bien être qui vous traverse. Mais dans le sens contraire. Elle part de votre tête pour finir dans vos chaussures. Ne trouvez vous pas cela étrange ?
EVARISTE: Je trouve surtout que vous êtes dérangée.
LA JEUNE FILLE : Oh de cela je n'en doute pas.
EVARISTE: Comment pourriez vous approprier au bâillement les caractéristiques de la jouissance? Il faudrait être sérieusement atteint.
LA JEUNE FILLE: Vous croyez que pour tuer quelqu'un il ne faut pas l'être ?
EVARISTE: Tuer quelqu'un ? De quoi diable me parlez vous là ?
LA JEUNE FILLE: Cela vous la coupe n'est ce pas ? ( elle rit ) Oui, je suis en liberté conditionnelle. Dix ans de prison pour homicide... involontaire ont fini par conclure les juges. Volontaire selon moi, mais, pas folle la guêpe, je me suis bien abstenue de le leur faire remarquer.
EVARISTE: Et vous venez le dire aux gens, comme ça, dans les avions, sans craindre la moindre arrestation ?
LA JEUNE FILLE: Je ne vous crois pas assez stupide pour aller le répéter aux autorités.
EVARISTE: Je ne vous crois pas assez stupide pour me dire une chose pareille sans qu'elle ne soit fausse.
LA JEUNE FILLE: Alors ne me croyez pas, je ne vous y ai pas obligé.
( Un long silence s'installe. Ils se regardent tous les deux, sans dire le moindre mot. )
EVARISTE (cédant): Qui avez vous tué ?
LA JEUNE FILLE (narquoise) : Alors vous me croyez maintenant?
EVARISTE: Je ne vous croirai que lorsque vous m'aurez donné des éléments susceptibles de me permettre d'y accorder une foi quelconque.
LA JEUNE FILLE: Je m'appelle Mairead.
EVARISTE: Et moi Evariste.
MAIREAD: Quel prénom étrange !
EVARISTE: Qu'y a-t-il d'étrange à s'appeler Evariste ? Je suis très fier de mon prénom. N'avez vous jamais entendu parler d'Evariste Gallois, un remarquable surdoué, le fondateur des mathématiques modernes ?
MAIREAD: Jamais.
EVARISTE: Evariste signifie « celui qui plaît ». N'est il pas magnifique de s'appeler « agréable, plaisant » ?
MAIREAD: Sans doute... Magnifique, magnifique, je n'irai peut être pas jusque là. Mais c'est joli Evariste. Cela sonne bien. Et que faites vous dans la vie ?
EVARISTE: Je suis étymologiste.
MAIREAD: Oh, cela explique votre enthousiasme quand il s'agit de parler de votre prénom !
EVARISTE: Les prénoms révèlent beaucoup de choses sur les gens. Vous par exemple, votre prénom est dérivé de « Marguerite ». Mairead est un prénom traditionnellement irlandais. Vous avez sans doute des racines irlandaises.
MAIREAD: Effectivement. Mon père est irlandais, j'ai vécu là bas pendant huit ans.
EVARISTE: Contrairement aux idées reçues, la marguerite est une perle plutôt qu'une fleur. Les marguerites ont adopté cette appellation car voyez vous, refermées, elles ont l'aspect d'une perle.
MAIREAD: Voyez vous ça.
EVARISTE: S'appeler Marguerite, c'est être insaisissable. C'est être une femme-enfant, timide et colérique, instable et fulgurante, rêveuse et dévouée, prompte à l’action comme à la parole. Marguerite a besoin d'être aimée. Elle perd rapidement la tête si ce n'est pas le cas.
MAIREAD: C'est incroyable, vous êtes aussi doué qu'un site internet.
EVARISTE: Vous avez bientôt fini de me railler ? Mon métier me comble et suffit à mon bonheur. C'est le principal non ? Et puis, vous ne m'éclairez pas sur votre affaire de meurtre.
MAIREAD: Elle semble vous passionner .
EVARISTE: Quoi de plus passionnant qu'un meurtre ?
MAIREAD: Vous avez raison. Par ou commencer ? Cela c'est passé il y a dix ans. J'avais seize ans, tout de suite, seize ans vous imaginez la pauvre greluche sans cervelle qui passe des heures devant son miroir à se maquiller. Mais détrompez vous. J'étais très loin de ces stéréotypes dégradant.
EVARISTE: Je n'en doute pas.
MAIREAD: J'avais donc seize ans, et j'étais très amoureuse. Que voulez vous, seize ans c'est l'âge des princesses de contes de fée, à seize ans on s'attend à être belle, on s'attend à faire l'amour avec le prince charmant. Mais le prince charmant avait eu un problème de cheval apparemment : il venait perpétuellement rendre visite à tout une chacune, mais jamais à moi. Cela vous paraîtra sans doute ridicule, mais cela m'a fait souffrir à un point que vous n'imaginez même pas.
EVARISTE: Ça ne me paraît pas ridicule.
MAIREAD: Tant mieux. Le fait est que j'étais folle amoureuse d'un garçon de ma classe. Il le savait parfaitement d'ailleurs. J'avais passé deux ans à l'aimer à en mourir. Je lui avais écrit des lettres, je le lui avais dit en face, les yeux dans les yeux, mais toujours, toujours il avait refusé de vivre quoi que ce soit avec moi, hormis de l'amitié. Oh, il m'en donnait de l'amitié, il m'en gavait même. Mais moi je voulais de l'amour, je voulais qu'il me désire, je voulais l'embrasser et passer des nuits entières blottie entre ses bras.
EVARISTE: D'où le proverbe « donner l'amitié à qui veut l'amour, c'est comme donner du pain à qui meurt de soif ».
MAIREAD: Tout à fait. Et j'en ai eu du pain. Je crevais de soif sur le bord de la route, et on m'enfournait le pain de force dans la bouche, on m'en remplissait le gosier, on ne remarquait pas que j'étouffais. Je l'aimais à en perdre la raison. Je l'aime à en perdre la raison. Quand on aime à ce point, on n'est jamais guérie.
EVARISTE: ...
MAIREAD: Un soir de novembre, une amie était venue passer la nuit à la maison. J'allais bien. Je riais et je m'amusais avec elle, nous regardions des séries télévisées américaines sans réfléchir plus que ça, sans se douter que nous passions ensemble les dernières minutes où je serais capable de sourire sincèrement. Mon portable a sonné. J'ai décroché en souriant et en riant parce que c'était ma meilleure amie qui m'appelait. Oui, ma meilleure amie qui me prévenait qu'elle tenait mon coeur entre ses mains et qu'elle s'apprêtait à l'écraser sur le sol. Et je lui ai répondu que j'étais d'accord. Que je ne voulais pas l'entraver. J'ai raccroché et j'ai vomi.
EVARISTE: Elle était amoureuse du même que vous ?
MAIREAD: Pire. Ils s'aimaient tous les deux. Ils s'étaient mis ensemble...
EVARISTE: Ca a du être dur...
MAIREAD: Dur ? Vous n'avez jamais aimé vous ! C'a été pire que dur. J'ai cru que j'allais mourir. J'ai passé une semaine à vomir tous les jours, puis six mois à pleurer chaque soir. Et chaque matin aussi. Chaque seconde en fait. Je pleurais tout le temps. Comment pouvaient ils me faire ça ? Le lendemain mon amie m'a croisée sur le chemin du conservatoire, où je prenais des cours de violon, elle m'a interceptée. J'ai d'abord refusé de lui parler parce que je sentais les larmes qui me montaient aux yeux. Je n'étais pas prête pour ça. Mais elle a parlé. Et elle m'a dit qu'ils s'étaient embrassés, la veille du soir ou elle m'avait appelé. J'ai fondu en larmes, là aussi. Je ne pouvais pas me calmer. Je souffrais le martyre.
EVARISTE: Calmez vous... vous vous emportez à un point...
MAIREAD (rageuse) :Repenser à ces moments infects... c'était tellement abominable... C'était le douze novembre 2008. A partir de là, je n'ai fait que dégringoler.
EVARISTE: Allons...
MAIREAD: Oui, dégringoler. J'avais la chance d'avoir des amis à mes côtés qui me soutenaient quand j'allais mal, qui m'empêchaient de me détruire. Particulièrement, il y avait Robin, un très bon ami, qui m'appelait souvent, qui me parlait beaucoup... il m'a beaucoup aidée j'en conviens. A tel point que, sans me départir de l'amour que je portais au traître qui m'avait préférée ma meilleure amie, j'ai ressenti une importante attirance pour lui.
EVARISTE: C'est plutôt une bonne nouvelle.
MAIREAD: Croyez vous ça ? Figurez vous que dans les mois qui ont suivi, il a commencé à sortir avec une autre de mes plus proches amies, celle là même qui dormait chez moi ce fameux soir où j'ai été démolie.
EVARISTE: Aïe.
MAIREAD: Oui... aïe... encore une fois je souffrais terriblement. Non pas d'être également rejetée par Robin. Mais d'être seule. Seule quand j'avais besoin d'amour. Seule et malheureuse parmi des gens qui crevaient de bonheur. J'étais rejetée. Personne ne se l'avouait, mais je le savais bien : j'étais ailleurs. Quand on est entourée de couples, on est toujours ailleurs. Les autres ne nous voient plus. Ils ne voient que l'objet de leur amour. Et moi, de quel amour étais je l'objet ? Ces pensées me faisaient mal, je vomissais, je pleurais, je ne comprenais plus quelle était ma place. Et ça me rendait folle. Oui, folle vous m'entendez, folle !
EVARISTE: Mairead...
MAIREAD: J'en hurlais. Tout le temps, dans mon ventre et dans ma tête, je hurlais, je criais à m'en évanouir, j'avais mal à la tête de tant hurler en silence. Hurler pour hurler, personne ne m'entendait, personne ne savait rien. Ou s'ils savaient, ils s'en moquaient. Ils souriaient, ils s'embrassaient, et moi, quelle était ma place dans ce tableau trop parfait ? Je me souviens d'un jour, ô combien horrible, ou j'avais passé l'après midi avec tous mes amis, et où nous avions beaucoup ri, échangeant des histoires autour de ma guitare. Oui, ç'aurait été un très bon moment si mes deux amies n'étaient pas arrivées, et alors là, ha, vous n'imaginez pas, la folie des couples qui s'enlacent, les bruits mouillés des langues qui s'entremêlent. On ne se rend jamais compte d'à quel point c'est dégueulasse lorsque l'on est les protagonistes de cet étalage d'affection ô combien dégradant. On le jette à la gueule de nos spectateurs avec fierté, alors qu'ils en sont révulsés. Ils souffrent vous savez, ils souffrent de vous voir heureux alors qu'ils ne le sont pas. Leur égoïsme n'a d'égal que leur jalousie. Et pourtant, ils ne sont pas foncièrement mauvais. Ils ne pouvaient pas l'être, je ne pouvais pas être quelqu'un de cruel, ni l'objet de mon amour non plus. Je lui trouvais les meilleures excuses du monde. Personne n'aurait pu contrecarrer mes arguments. Je lui offrais ma protection la plus absolue. Rien ne pouvait défoncer le bouclier que je brandissais fièrement devant lui. Il était seul à ne pas se rendre compte de l'immunisation que je lui assurais. Je m'en attristais, mais l'aimais tout autant. Jamais je n'aurais pu perdre ne fut-ce qu'une once de l'affection inégalable que je lui adressais.
EVARISTE: Vous ne vouliez pas lui faire part de vos sentiments vis à vis de la douleur qu'il vous causait ?
MAIREAD: C'eût été d'une stupidité sans nom. Il aurait pris peur. Les hommes ont toujours peur lorsqu'on les aime trop. Ils pensent être les cibles de pauvres filles névrosées à l'esprit dérangé. Ne niez pas. Imaginez une seconde que je puisse vous aimer comme je l'ai aimé lui, et reconnaissez que vous seriez troublé par un tel excès d'amour.
EVARISTE: Il est vrai, cela fait sans doute partie du masochisme masculin, l'on ne ressent jamais rien pour celles qui sauraient nous aimer comme on désire l'être et tout pour celles qui nous mépriseront et nous briseront le coeur après s'être longuement amusé avec.
MAIREAD: Quoi qu'il en soit, les mois défilaient et je ne guérissais pas. Il n'est plus longue maladie que celle là. Il n'y avait place dans mon esprit que pour la plus vile colère. La frustration était mon dû, et Tantale des temps modernes, je n'avais jamais su m'en accommoder. Combien nombreuses étaient les tentations, et jamais l'ombre d'une ne venait me satisfaire. Mon corps était une plaie, mon esprit un furoncle. Je jalousais les plaisirs des chanceuses qui ne savaient pas même en jouir comme j'aurai voulu le faire. Je nourrissais le plus profond ressentiment envers ces lignées de gamines méticuleuses, qui sitôt l'objet d'une future jubilation entre les mains s'empressaient de le mettre à l'abri de toute éventuelle usure. Elles se vantaient d'avoir la possibilité d'en savourer les bienfaits dans un avenir qui pouvait s'avérer tout aussi proche que lointain. En fin de compte, elles ne prenaient jamais conscience des moments où elles auraient pu s'abandonner à leur extase. Et pour cause, il n'y en avait pas. L'univers a voulu que l'on ne puisse profiter du bonheur qu'aux premières secondes où il nous est offert. J'enrageais qu'elles ne le comprennent pas : si elles étaient trop sottes pour concevoir le sel même de la volupté, elles n'avaient pas le droit d'en détenir les fruits. J'aurais pu profiter de chaque parcelle du plaisir, je l'aurais décortiqué, sucé jusqu'à la moelle. Je souffrais d'autant plus que les plus fades des jouissances m'étaient elles aussi refusées. Je souriais alors aux confessions de mes semblables: la tête sur mon épaule, elles avaient tout et ne se régalaient de rien. Ma compassion était inégalable, du moins ce qu'elles en devinaient. En réalité j'aurai souhaité les abattre par des méthodes des plus cruelles, et des plus douloureuses. Tantale était en réalité bien fortuné de ne pas avoir à faire semblant: j'eus préféré vivre dans une mythologie plus que douteuse que dans la réalité de mes jours. Last but not least, il m'aurait été permis d'hurler jour et nuit ma souffrance, sans que personne jamais ne vint me consoler. Je refusais tout réconfort: j'aurais voulu que l'on me cogne plutôt que de me soulager. Dans mon esprit dépossédé, il n'était deux mots plus synonyme que ces deux là. J'appelais la volupté sans qu'elle ne vienne jamais: il n'était gifle plus violente que celle du mépris.
EVARISTE: Il n'y avait aucune solution au demeurant.
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Message  M-arjolaine Dim 14 Juin 2009 - 15:58

MAIREAD: Aucune. Je pleurais perpétuellement. J'ignorais même jusqu'aux motifs qui incitaient la montée de mes larmes. Je gardais mon oeil fixe, le regard absorbé par le rien, sans qu'il n'y eut quelque objet que ce fut pour exciter ma pupille. La durée de la chose n'était jamais déterminée: tantôt la brûlante humidité de mes pleurs n'avait besoin pour se répandre sur mes joues que de quelques secondes, tantôt mes yeux demeuraient obstinément secs alors même que les minutes défilaient, toutes plus longues les unes que les autres. Je n'avais pas vraiment conscience de ce que je faisais. Pleurais-je réellement où laissais-je simplement s'écouler le liquide qui recouvrait mes cataractes et donc aujourd'hui encore le nom ne sait retenir mon intérêt. Mon sens logique eût pu me souffler que la deuxième réponse était la bonne. Je ne parvenais pourtant pas à appuyer de décision. Car lorsque je me laissais aller à l'évacuation exaltante de toute cette limpidité, il ne me fallait guère de temps pour sentir un excès de sécrétions nasales dévaler mes narines, accompagnées d'une étrange sensation d'étouffement qui comprimait ma gorge et m'étranglait cruellement. Suffisait il de contempler le néant suffisamment longtemps pour tant de tristes symptômes ? Où bien devais en conclure que quand bien même je forçais l'emportement de mes larmes, je ne souffrais pas moins toujours de cette douleur profondément ancrée et bien réelle? Je me maudissais lors de mes réccurentes insomnies. Ma haine envers moi-même atteignait des dimensions de non-retour. Je n'en cessais pas moins de me comprendre.
EVARISTE: Je ne sais que vous dire...
MAIREAD: La providence m'est apparue en pleine nuit. Où plutôt lorsqu'elle touchait à sa fin. Voyez vous, j'attendais la venue du jour en fumant une de mes dernières cigarettes sur le balcon de ma chambre. Les dernières étoiles commençaient tout juste à délester le ciel de leurs clartés brûlantes. J'apperçevais mon reflet dans le reflet de la baie vitrée, et je me trouvais superbe. La cigarette me conférait une grâce qui ne pouvait être qu'incomprise de tous ses détracteurs. J'adorais le décalage qu'il y avait entre ma vue et mon regard. J'avais cette incroyable chance de pouvoir être rendue ivre par le tabac. Je m'étendais sur le sol et le firmament tournoyait au dessus de mon être. Les cendres qui jonchaient le sol sous mes pieds s'agitaient en un ballet qui me portait au comble du ravissement. Mon ivresse était délectable. Le soleil apparaissait et ma griserie n'en était que plus puissante. Sa vue me laissait pantoise. J'oubliai jusqu'au nom de ceux qui m'avaient brisée des mois durant. Seul comptait le flambeau.
J'exposai mon corps à la lumière. Je lui fis bien grand effet: elle me détailla sous toutes mes coutures, et tomba amoureuse de moi. Cela tombait bien: je lui portais une adoration qui, bien que des plus sincères, se révélait difficilement avouable. Il n'était que trop normal chez toute adolescente de mon âge d'aimer un garçon conforme à des normes charnelles toutes plus idiotes les unes que les autres, sorties sans doute des obscures méandres d'un esprit bien mal intentionné. Je revendiquais ma toute pleine marginalité. Si j'étais amoureuse, ce ne pouvait être que de lumière. Je lui offrais mon être dans toute sa pureté. Mon corps dénudé lui découvrait une absolue virginité, symbole de la fidélité dont j'avais su faire preuve à son égard. Il n'y aurait jamais qu'elle pour déflorer ma personne: je l'en tenais d'autant plus en considération. La lumière m'aimât tant qu'elle ressentit l'impérieux désir de me tatouer. Je n'y vis aucune objection, et lui offrit mon corps avec toute la gratitude dont je pouvais lui faire preuve. Elle dessinait sur ma peau avec une telle tendresse que je ne pus contenir quelque râle de volupté. Son toucher était orgasmique, et mes reins se cambraient sous la force amoureuse qu'elle implantait sous la finesse de mon écorce. Je riais de ma chance: seule j'avais su ressentir le plus violent des désirs, et c'était son objet lui même qui l'avait assouvi. J'eusse souhaité que chacun puisse me voir là, les yeux révulsés par l'excès de plaisir qui m'était accordé. Ma jouissance était renforcée par la douleur qui l'accompagnait: ce masochisme exaltant me différenciait plus encore de l'adorable foule de celles qui se pensaient m'être semblables. J'adorais cette idée. Quand la lumière en eut fini avec moi, me laissant pantoise sous les dessins dont elle avait admirablement orné mon enveloppe, je l'en aimai d'autant plus qu'elle ne m'avait pas laissé le temps d'être lassée. J'étais ravie de mon intuition: il n'y avait eu qu'elle pour se plier à mes désirs métaphysiques. Quel bon choix que le mien ! Sans doute jamais n'en avais-je fait de meilleur...
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Message  M-arjolaine Dim 14 Juin 2009 - 15:58

EVARISTE: Vous vous êtes laissée brûler... quelle horreur !
MAIREAD: Au contraire! Jamais je n'avais ressenti plus puissant plaisir. Les vapeurs de cigarettes et la douleur exaltante qui m'emplissaient eurent raison de mon esprit grisé. J'étais ravie.
EVARISTE: Je commence à comprendre...
MAIREAD: C'est évident. Les mêmes idées agitent chaque cerveau. Je vous parlais au début de notre conversation des différences entre chacun de nous. Vous pouviez, vous pouvez encore envisager l'idée qui m'avait alors traversée. La ressemblance entre nous s'arrête ici. Jamais vous n'auriez pu l'accomplir. Je l'ai fait pour ma part.
EVARISTE: Vous avez tué.
MAIREAD: Qui donc à votre avis ?
EVARISTE: L'objet de votre amour ? Votre meilleure amie ?
MAIREAD: Ni l'un, ni l'autre. Je leur portais trop d'affection. Cela aurait prit trop d'ampleur. Je ne voulais pas être reconnue immédiatement. Un mobile aurait été trop facile.
EVARISTE: Un innocent ?
MAIREAD: Pas exactement. J'avais un voisin voyez vous, dont j'avais été amoureuse dans ma petite enfance. Sitôt que la puberté avait eu raison de moi, il avait éprouvé à mon égard le plus vif désintérêt. Je ne lui avais plus parlé depuis une demie douzaine d'année. Et pourtant, il m'en avait fait du mal, pourtant j'en avais des choses à lui dire.
EVARISTE: Mon dieu...
MAIREAD: Je suis rentrée chez lui, et je l'ai tué de la plus simple façon du monde. Il dormait encore. J'ai attrapé un oreiller et l'ai laissé s'étouffer dans ses tissus. Je n'éprouvais ni rancoeur ni remords: je n'avais pu voir son visage, j'ignorais tout de la souffrance qu'il avait pu éprouver.
EVARISTE: Comment avez vous pu...
MAIREAD: Je suis rentrée chez moi, j'ai allumé une autre cigarette et je me suis replongée dans la béatitude de mes souleries. J'avais presque oublié que je venais de tuer un homme. Je me sentais si calme...
EVARISTE: Comment vous a-t-on découvert ?
MAIREAD: Oh, vous savez, cela n'a rien d'exceptionnel. Empreintes digitales sur l'oreiller, traces de pas... rien de bien compliqué. Je n'avais pas cherché à commettre le crime parfait, et je le savais bien. J'avais cette chance exceptionnelle de vivre en France où la prison à perpétuité était impossible, et où la peine de mort avait été abolie. J'ai été relâchée, et vous pouvez me voir, bien réelle, dans cet avion et sous vos yeux. Vous n'avez rien à craindre. Je me suis vengée en en revenant à ma toute première déception masculine. A présent je n'ai plus rien à reprocher à personne.
EVARISTE: J'imagine que je dois considérer cela comme une bonne nouvelle...
MAIREAD: Oui. J'avais besoin d'expliquer mes raisons à quelqu'un. Les avocats n'auraient pas compris, les juges non plus, mes compagnons de cellules n'avaient rien à me dire et ne voulaient pas m'écouter. Vous m'avez permis cette délivrance. A présent j'ai l'âme totalement apaisée. Je devrais vous remercier. Vous portez vraiment très bien votre prénom. Aimable, plaisant, voici ce que vous êtes. Je vous salue monsieur.
( Elle se lève et s'assied à une autre place, près d'un hublot. L'aéroport est de plus en plus visible. La tête appuyée sur le judas, le sourire sur ses lèvres est clairement apparent. Le commandant de bord annonce l'attérissage imminent de l'appareil. Evariste bâille. )
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Message  silene82 Dim 14 Juin 2009 - 18:08

Eh bien mais dites moi, vous nous cousez un habit d'Arlequin avec vos défroques usagées! Je ne goûte pas encore pleinement le sel de vos écrits, mais trouve habile et bien tournée la manière dont vous recuisez votre brouet. Quant au fond, c'est autre chose, et je ne suis toujours pas preneur de la tatoueuse lumière, non plus que du vacant et peu coopérant Tantale. Cela dit, je commence à être presque tout à fait convaincu que vous allez nous mitonner, quelque jour, un petit zakouski tout à fait goûteux.
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Message  M-arjolaine Dim 14 Juin 2009 - 18:09

Vous savez ce qu'on dit, un plat est souvent meilleur réchauffé qu'à la sortie de sa préparation !
Merci pour cet encouragement =) !
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Message  silene82 Dim 14 Juin 2009 - 18:17

C'est ma foi vrai pour le boeuf en daube et le mironton; mais j'ai peine à vous imaginer en personnage de Binet, mégot pendouillant au coin de la lèvre, et les charentaises à carreaux. Les plats de chef se servent en temps, et ne souffrent qu'assez mal le réchauffage: repensez à Vatel.
Désembrouillez juste un tchicou votre prose, virez les effets, les clins d'oeil pour initiés, et les tics de ce genre, et vous allez arriver à quelque chose de tout à fait joli. Il va sans dire que vous comprenez que je me tamponne éperdument de la joliesse en tant que telle.
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Message  M-arjolaine Dim 14 Juin 2009 - 18:21

Je pense justement que c'est là que le bât blesse malheureusement. J'ai une tendance qui, si elle vous semble fâcheuse me plaît à moi au contraire, consiste à vouloir privilégier la joliesse en tant que telle comme vous dîtes :). Je manœuvre pour contenter ceux qui liront. Mais je persiste à me faire plaisir en incorporant justement ce vocabulaire particulier, ces formes stylistiques qui peuvent surprendre, et déplaire également je n'en doute pas une seconde... je pense tout simplement que c'est ainsi que j'ai envie d'écrire . N'en déplaise à votre lecture régulière de mes textes ;).
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Message  silene82 Dim 14 Juin 2009 - 18:28

Vive l'Irlande et son irréductible entêtement! J'eusse trouvé bien riquiqui que vous fussiez convaincue à si peu de frais.
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Message  M-arjolaine Dim 14 Juin 2009 - 18:29

Héhé ;)!
Et que me vaut cette phrase " Vive l'Irlande et son irréductible entêtement! ". Ce texte vous a paru si autobiographique que cela ? Je ne suis pas irlandaise ;).
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Message  silene82 Dim 14 Juin 2009 - 18:38

C'est juste pour montrer que je vous lis. Vous pouvez bien imaginer, d'autre part, qu'il existe des irlandais(es) prodigieusement consensuelles, et que l'emploi de ce genre de stéréotypes n'a d'autre intérêt que de titiller. Cela dit, et pour ne pas encombrer le fil de votre texte, si vous souhaitez répondre, il est possible d'utiliser le fil des Commentaires à cet effet.
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Message  Sahkti Lun 29 Juin 2009 - 16:45

Ceci ne concerne que le premier texte, en haut de page.

Un aspect du texte qui me plaît, c'est ce faux détachement de l'objet de toutes les tentations. La narratrice a beau le rejeter et le bannir, voire le haïr, il n'en demeure pas moins qu'elle en est totalement (ou presque) dépendante et qu'elle en souffre. Cette dualité transparaît bien, à mes yeux, dans ce texte, même si de temps à autre, noyé dans une masse de propos bavards. Mais là encore, ce bavardage me semble approprié, puisqu'il doit nourrir ce leurre du rejet.
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Message  Sahkti Lun 29 Juin 2009 - 16:53

J'aime le côté surréaliste, un brin absurde, de ce dialogue. Il y a là quelques aspects amusants et un humour second degré qui me plaisent :-)

Attention cependant à conserver le côté vivant et oral des dialogues. Lorsque l'un ou l'autre commencent à expliquer plus longuement certaines choses, cela revêt un aspect par trop littéraire, c'est moins incisif, plus lisse.

Une petite question: est-ce le début de quelque chose? Ou bien un morceau pris au cors d'un texte plus long?

En tout cas, j'ai beaucoup aimé (et pas seulement à cause de l'Irlande, si chère à mon sang :-).

Bon, pas super constructif comme commentaire mais je n'ai pas envie d'entrer dans le détail technique, je préfère rester sur mon impression générale très positive. Ce registre, différent ce que ce je viens de lire de toi dans Corrosions épidermiques, me paraît mieux maîtrisé par ta plume, comme si elle pouvait se libérer d'un carcan. Et donc, c'est plaisir :-)
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Message  Sahkti Lun 29 Juin 2009 - 16:54

Sahkti a écrit:Ou bien un morceau pris au cors d'un texte plus long?
corps, pffff :-)
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