Les vrilles de la nuit

[Arielle]

– Pourquoi la nuit toujours m'assaille ?
La nuit ripaille
vaste troupeau
broutant l'envers de mon repos.
Dans son chaos tangue bouillonne
le dôme enfiévré d'un étang
où les nénuphars tourbillonnent

Vincent vrille en eux ses pinceaux.

– La nuit m'aspire
la nuit spirale
la nuit délire elle déraille
elle vigile elle rapace
elle ne perd jamais ma trace.
Pourquoi la nuit toujours me prend
dans ses filets dans ses falots
dans le halo de ses tourments ?

Ses brodequins sur le carreau
Vincent déchausse le soleil.
L'aube grisaille toile vierge
où neigeront les amandiers.

[Ba]

Alors Arielle, la nuit, suit l'ombre de certains à l'oeuvre. Le mystère éclipsé de Vincent sur la toile.
Il apparaît que la " nuit " porte conseils et inspiration.

[Invité]

J'aime beaucoup cette danse folle des mots, très évocatrice pour le sujet traité, regrette en revanche un rythme un peu sage, vu, justement, le sujet : j'aurais préféré, je crois, plus de ruptures.

[Invité]

De nouveau j'observe ton art de la progression subtile, qui fait se bousculer les images et les mots jusqu'à devenir la ronde échevelée de la deuxième partie, avant que Vincent ne rende les armes à l'aube.

[Invité]

Excellent choix de titre !

[Arielle]

Je profite du haut de page pour reconnaître avec socque le rythme trop sage de la disposition que j'ai bousculée de toutes les manières avant de revenir à celle-ci, quasi régulière ... mais non définitive, sans doute !

[Sahkti]

Que dire, Arielle, si ce n'est que j'ai trouvé cela superbe! J'ai aimé l'amertume mais aussi l'aspect musical, les tonalités colorées, les sons qui rebondissent, bref tout. Je trouve que tu équilibres judicieusement les différents composants de ton poème et que tu arrives à faire ressentir cette impression de vrille qui traverse l'âme et la peau. C'est réussi.

[silene82]

Plus je le relis, et plus je lui trouve de prolongements inattendus. Un bien beau nocturne, que je suis curieux de lire devant "La nuit étoilée" pour voir quelles résonances particulières se font.

[Manu(manisa06)]

Vincent .....Van Gogh ?

Un délice ce texte.

[Arielle]

Merci à tous et pour toi Manu :
http://pagesperso-orange.fr/poesie.herbierdesmots/Pages/Les%20vrilles%20de%20la%20nuit.html

le tableau qui m'a inspiré cette scène nocturne ou qui l'a illustrée ... je ne sais plus ;-)

[Invité]

Merci à tous et pour toi Manu :
http://pagesperso-orange.fr/poesie.herbierdesmots/Pages/Les%20vrilles%20de%20la%20nuit.html

le tableau qui m'a inspiré cette scène nocturne ou qui l'a illustrée ... je ne sais plus ;-)

et un petit clin d'oeil à Colette j'espère, pour le titre...

[Madeline]

La plupart de ces vers sont des octosyllabes; il y a donc de la part de l'auteur(e) une volonté de rythme, et en effet, il est là, pour le plaisir de l'oreille. Les images sont denses, étranges, et le choix des mots souvent inattendu.
Cordialement.

[Invité]

héhé, Arielle, l'art des contraintes l'air de rien, dans le vent :

dans ses filets dans ses falots
dans le halo de ses tourments ?

techniquement superbe !

[Tristan]

encore une fois, je trouve que le ton est parfois assez proche de celui de Luca. ça ne me déplait pas, bien au contraire. Le texte est très beau, et fin

[Hell-666]

il y a un passage que j'apprécie tout particulièrement :

"dans ses filets dans ses falots
dans le halo de ses tourments ?"

je le trouve vraiment magnifique : allitération en "f", en "s", produisant un son très particulier, comme un sifflement dans l'oreille qui nous empêcherait de dormir, assonance en "an", son sourd très évocateur de la nuit

vraiment, ce texte m'a conquise !

[Tristan]

assonance en "an", son sourd très évocateur de la nuit

Ne jamais sortir ça dans une copie de lettres !

[Manu(manisa06)]

La plupart de ces vers sont des octosyllabes; il y a donc de la part de l'auteur(e) une volonté de rythme, et en effet, il est là, pour le plaisir de l'oreille. Les images sont denses, étranges, et le choix des mots souvent inattendu.
Cordialement.

En effet , ça pourrait être chanté ...

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