Si je pars

[petit-doute]

Si je pars, c’est loin, loin de toi, toi que j’aime. Si je pars, c’est loin, loin de moi, moi qui erre. Si je pars, c’est dans une autre vie, une autre vie loin de toi, loin de moi. Ailleurs.
J’ai toujours rêvé d’y aller dans cet ailleurs, un peu merveilleux, un peu illusoire peut être. Mais qu’importe. Si je pars, c’est ailleurs. Bien sûr, me direz vous, partir, c’est forcement aller ailleurs. Oui, mais dans MON ailleurs, vous n’irez pas, VOUS. Seule j’irai, seule j’y serai, seule j’y resterai. SEULE, vous m’entendez ?
J’érigerai des remparts pour vous échapper. Des remparts d’encre noire, des remparts de mots en l’air, des remparts de silence lourd, pesant, écrasant.
Mais si je pars, serez-vous un peu triste, un peu perdu, un peu... tout petit peu....
et dans un soubresaut, essayerez-vous de .....
Mon esprit erre dans les pointillés..... Tricote dans les points de suspensions..... Bricole du rêve dans ces errances....... Inutile. Inutile, tout est inutile.
Je fais partie du troupeau des meurtris de la vie, du troupeau, que dis-je, de cette forêt dense et profonde, cette multitude. Tous veulent partir peut-être...... ailleurs... loin de tout..... Comme moi...... dans une autre vie... Oh non, je vous en prie laissez moi partir seule, laissez moi seule dans cet ailleurs idyllique, paradisiaque, où je ne croiserai plus le feu dans les regards, ce feu qui m’a quitté depuis si longtemps, le feu de la vie, le feu de l’espoir, le feu de ....
Je veux vivre les yeux fermés au feu couvant. Je veux devenir un humeur errant dans cet ailleurs odorant. Laissez moi devenir le bricoleur de destin que je souhaite être dans un ailleurs si loin que nul ne m’y rejoindra jamais.
Si je pars, c’est loin, loin de toi, loin de moi, loin de vous. Si je pars, c’est demain, ou peut- être après demain, ou peut-être plus tard..... Quand dans la forêt des symboles qui m’entoure, m’enserre, m’étouffe, j’aurai cueilli toutes les fleurs que vous avez semés sur mon chemin; par poignée, par brassée, je m’en couvrirai, je m’en vêtirai pour me tenir chaud dans cet ailleurs où je ne sais quel temps il fait. Ainsi vêtue de ces pétales de vos sentiments je pourrai partir.
En attendant que je parte, ne jetez pas trop de vos émotions sur ma route, elles me feraient trébucher et je risquerai de sombrer dans les écrits mélancoliques et de m’y perdre. Ce n’est pas le but, n’est ce pas ? Le but, c’est de partir. C’est que je parte. Que je parte ailleurs. Que je parte vers un ailleurs meilleur.
Mais peut être caché dans son coin, le diable qui est en vous rit-il de ma naïveté ? Peut être, ricane-t-il même ? Non, je ne veux pas y penser. Que le diable qui est en vous se taise simplement, et me laisse seule, face à mon destin.
Si je pars, c’est loin, loin de tout, mais surtout loin de cet ailleurs, où finalement, il y a trop de monde.
Si je pars, c’est juste en moi, pour me chercher, pour me trouver, pour enfin m’aimer au fond. Alors forcément, vous ne pourrez pas m’y accompagner.

[Invité]

Et alors ? Pardon pour la sécheresse du propos, mais pour moi ce texte est l'image même du néant... Quelques effets (prétendument) de style, des procédés maniérés, recouvrant un propos, pour moi, vide.
Cela dit, je reconnais une vivacité, une énergie dans l'écriture, qui mériterait d'être mieux employée.

Quelques remarques :
"Je veux vivre les yeux fermés au feu couvant." : pas d'erreur de langue, mais qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?
"Je veux devenir une humeur errant dans cet ailleurs odorant."
"Quand dans la forêt des symboles qui m’entoure, m’enserre, m’étouffe, j’aurai cueilli toutes les fleurs que vous avez semées sur mon chemin"
"elles me feraient trébucher et je risquerais de sombrer dans les écrits mélancoliques "

[Invité]

N'aurais-je pas sur saisir la portée d'une allusion, se peut-il que le narrateur se moque de soi-même, réitérant son intention de partir mais n'en faisant rien, ici par exemple et en particulier :
Ce n’est pas le but, n’est ce pas ? Le but, c’est de partir. C’est que je parte. Que je parte ailleurs. Que je parte vers un ailleurs meilleur.

Je me pose réellement la question parce que si c'est le cas, la dérision manque de force, de pouvoir de conviction ; sinon, eh bien sinon, le texte me paraît plutôt creux, il lui manque de quoi vraiment accrocher le lecteur.


Socque, si je peux me permettre, j'ai eu la même réaction concernant "un humeur" ; je pense toutefois qu'il s'agit bien de la qualité dérivée du verbe "humer" ... Petit-doute confirmera ou infirmera.

[Invité]

"su", pas "sur", bien sûr !!

[Invité]

Ah, "humeur" comme quelqu'un qui hume ? Pardon, je n'avais pas compris...

[silene82]

Ah, "humeur" comme quelqu'un qui hume ? Pardon, je n'avais pas compris...

Ben oui, comme dans La cane de Jeanne: "c'est nous autres qui hument/ Les plumes/Et l'oeuf"

[Invité]

Ah, "humeur" comme quelqu'un qui hume ? Pardon, je n'avais pas compris...

peut-être, oui...

[petit-doute]

petit doute confirme ....un humeur..... de humer

[boc21fr]

Etonnant...
En ce qui me concerne (je ne devrais pas lire les commentaires avant le texte), ce texte a su me parler, ou disons plutôt en résumant que je n'ai pu rester sourd à ce qu'il avait à dire.
Il m'a parlé-ce n'était pas l'intention de l'auteur je pense- de l'enfance, de l'adolescence, du désir simple de quitter, mentalement ou physiquement une vie, un endroit, un lieu, une réalité...celle que l'on imagine être celle "de la collectivité" par exemple...mais pour aller où...?
Le propos est alors aussi confus que la situation mentale du narrateur, nous la laisse deviner -ça je pense que c'est voulu- et je trouve cela assez habile.
En résumé, un texte qui touche son lecteur pour peu qu'il y ait résonnance...
C'est mon avis...

[Mure]

Je n'ai pas réussi à surmonter : "Je veux vivre les yeux fermés au feu couvant."
J'ai commencé à m'interroger sur le sens de cette phrase et n'ai pas pu (du coup) continuer ma lecture.
De ce que j'ai lu, j'ai beaucoup aimé ça :

J’érigerai des remparts pour vous échapper. Des remparts d’encre noire, des remparts de mots en l’air, des remparts de silence lourd, pesant, écrasant.

Le mot "remparts" contraste bien avec la fragilité de ce qui les constituent donne l'impression d'un courage de se battre sans armes ou presque.

Au plaisir de vous relire. ;-)

[Romane]

On dirait un coup de gueule exprimé en "tourner les talons", une sorte de ras le bol, quelque chose comme ça. Un fragment de journal intime. Une lassitude en tout cas.
Sur le plan littéraire, je n'ai pas vraiment accroché, sans doute je pense parce que "tout est défait", il me manque des points d'attache, je ne sais que trop dire d'autre.

[petit-doute]

je me suis posée la question de l'utilité d'expliquer ce texte .... je pense finalement qu'un minimum d'explications s'impose (nt?)
ce texte a été écrit avec des mots imposés lors d'un atelier d'écriture et il a la particularité d'être sorti sous ma plume en dehors de ma volonté.... comment dire?
j'ai écrit, sans savoir ce que j'écrivais, les mots s'insérant d'eux mêmes dans le texte, et quand j'ai eu fini, je ne savais pas du tout ce que j'avais écrit .....
alors, sans doute est ce le reflet d'un chaos intérieur, d'un inconscient, qui rend ce texte obscur, incompréhensible?, mais il a pour moi ce reflet d'un état, un jour précis
sans doute n'a-t-il pas de but précis, est il aussi "creux" pour les lecteurs, mais j'aime ce qu'il me raconte, ce qu'il expose de fragilité, de révolte, de crainte, de confusion, de peur de la vie, de fuite en avant.....
voilà.
désolée que ce ne soit pas lisible mais je n'ai pas su sans doute garder l'objectivité qu'il fallait pour m'en rendre compte.
merci de vos commentaires en tout cas.... ça ouvre les yeux

[Sahkti]

Par moments artificiel dans l'expression, presque précieux et les nombreuses hésitations induites par les répétitions et ce bégaiement émotionnel ne suffisent pas à atténuer cela.
La lectrice que je suis reste au bord du chemin, non pas parce que ce chemin est sinueux mais parce qu'il me semble tourner quelque peu en rond, désolée.

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