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Mure
silene82
Aeternam
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Message  Aeternam Jeu 25 Juin 2009 - 11:21

Dans ces heures bleues qui précèdent l'aube, il avait rassemblé, pantin mécanique, l'essentiel qui ne se résumait à presque rien. Juste un sac. Puis ça avait été l'attente. Avec ce sentiment étrange au creux du ventre. L'angoisse a une géographie très localisée.

Comme au premier jour il n'offrait à ce monde qui n'était pas le sien, qu'un visage aux traits fins et des yeux remplis de sable d'or. Une éternelle mélancolie gravée sur ses traits, comme un malheur qui ne dit pas son nom. Son regard de chat s'était posé sur cette silhouette, familière, reconnaissable. Un sourire sur ses lèvres. Ambigu. Chaque commencement avait une fin. Anna ne souffre pas trop, en me perdant tu gagnes beaucoup.

Il ne l'avait pas vu, perdu dans des pensées qu'il aurait été bien incapable de deviner. Cet éclat rougeoyant d'une cigarette allumée l'attirait irrésistiblement. Un pas, puis d'autres, et ce même forfait, commis pour la deuxième fois. La fumée dans ses poumons. Souffle brûlant sa gorge.

Pas envie de parler, pas la peine. Observer sans se cacher ces mêmes traits aperçus lorsqu'il croyait encore qu'ici il pourrait exister. Pauvre fou. Un pantin ne peut vivre les fils coupés. Un oiseau sans ailes a besoin d'une cage.

Partait-elle-elle aussi? Question idiote, il le savait très bien. Qu'il le veuille ou non, Anna se rangeait au nombre des bagages. Parce qu'elle n'était qu'un objet. Et que ce nouveau maître ne pourrait être déçu par elle. Il n'en attendait rien...

Finalement ce n’est pas si mal.

Dernier instant privilégié avant le départ, vers une destination inconnue, ou peut-être pas tant que ça finalement. Nichée dans un pli étrange de son esprit, une ébauche d'idée. Il la caressait doucement, pour ne pas l'effrayer. Un air de jazz aurait été le bienvenu, féliciter l'aube qui pointait timidement le bout de son nez. Il avait envie d'un verre de lait arrosé de cognac. Il avait envie d'en boire beaucoup. Il avait toujours eu des goûts étranges.

D'un geste machinal, il déboutonna sa veste. La brise s'engouffra sous son pull, frissons plus ou moins désagréables. Sensation d'être vivant. Ca fait du bien, parfois. Pour s'en assurer, au cas où le doute s'immiscerait. Etouffant un bâillement, il porta une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres et tira longuement, savourer chaque lambeau de fumée, dans ses poumons, au fond de lui.

Il en aurait bien pris une deuxième.

Pour le geste. Pour l'allumer et l'écraser tout de suite après. Comme ça quoi.

A bien y réfléchir, il se dit qu'il aurait du partir plus tôt. Pas sérieux. Deux mois qu'il ne fichait plus rien, s'ennuyait, creusait le temps sans rien trouver. A quoi bon persévérer?

Je pars.

J'ai cru trop fort dans cet hôtel du paradis. La voûte était bleue, un peu trop, noyée, allergique à l'eau.
Je n'y ai jamais vraiment cru. Quand elle me parlait de ses chrysalides sur fond de musique sucrée-salée.

Il consulta l'heure, se racla la gorge en se disant que c'était le moment. Des bonbons pour le voyage. Ses préférés. Le chocolat qui fond sur les doigts. Et le goût amer qui fait grimacer. Pour les enfants pas sages.

Est-ce qu'on crève de trop vivre?

La nuit, le jour virait or. N'haussant même pas un sourcil, sourire froid, en coin, posé là comme par hasard. Sachant qu'elle était derrière lui sans avoir besoin de se retourner. Espérait ne pas se tromper.

Les mains dans les poches, retardant un peu. L'existence n'est qu'insolence. Amusant. Cligner des yeux, température pas vraiment clémente.

Compagnons d'infortunes sur le départ.

J'estime avoir le droit d'être déchéant.

Depuis quand n'avait-il pas pris d'acide? Trop longtemps, il ne se souvenait plus. Tentation de recommencer, rien que pour voir, encore, pour sentir. Depuis quand n'avait-il pas fait l'amour ? Il sourit.

Et quand le sol craquera sous mes pas et 4h48 sans plus pouvoir y faire quelque chose et les secondes ne suffiront plus la ligne sera droite sans boucle et le sang et l'amer sans sel et doux alors il faut promettre mais pas ici, car tu ne sais pas de quoi sont capables les anges.

Un matin de fin du monde. Autour de lui tout lui disait adieu. Impression d'être abandonné... et délice que de la ressentir. Plus de poids sur ses épaules, une main invisible a ôté le fardeau. Les chaînes sont légères... Des bulles de savon qui décorent et explosent... Existe t il une formule magique pour les faire durer? Les Princesses en font elles des perles?

Il faudrait vivre à 800 à l'heure. Etre une météorite jamais rassasiée et dont personne ne peut profiter. Surtout, s'attirer immédiatement tous les dangers les plus bêtes, en particulier quand le ciel est couvert. La décadence n'est pas seulement une quête de rédemption : c'est surtout un mode de vie.

Partir le plus vite possible, maintenant, ne plus tarder, une urgence brutale qui trouvait naissance dans ses veines, qui terminait dans son coeur et s'y sentait à l'étroit.

Le sentimentalisme est dépassé.

A quoi bon se retourner vers un présent déjà passé? Le futur et ses mystères enrobés de cyanure promettaient d'être riche... en quoi? Inutile d'avoir peur, n'ont peur que ceux qui peuvent perdre quelque chose. Nathan avait déjà perdu. Logique implacable du gagnant malchanceux...

La cigarette était morte, ne restait plus dans l'air que les relents froids de son existence. Les doigts qui s'ouvrent et le pied qui écrase. Machinal. Glisser les mains dans ses poches, tout contre sa peau pour se voler sa propre chaleur.

Cessons de contempler nos vies se désagréger. Détruisons plutôt l'existence des autres. Avec ce maître et compagnon. Involontaire. Et pourtant? Les mots ne s'étaient pas dressés, assassins, entre eux. Pas de blessures à la pointe d'un L. Pas de pendu sur le T. Rien. Comme si le néant avait réponse à tout. Même son regard ne l'avait pas effleurée. Odieuse indifférence. Sublime.

Serait-il possible que Tu saches? Que Tu ais compris? (Que Tu m'ais compris?) Ou le hasard en me mettant sur ta route m'a t il jouer une énième et cruelle farce? Je ne veux pas m'étrangler d'illusion. Au fond moi non plus je n'y ai jamais cru. Les chrysalides étaient vides et les papillons noyés donnaient à l'eau une couleur d'arc en ciel.

Alors, la bouche encore marquée par le baiser du tabac, sur sa langue et son palais, Nathaniel ne regarde plus l'horizon obstrué. Les arabesques étranges de ces myriades d'inconnus. Ou de l'autre côté le pastel qui se peint lentement.

L'or fixe le métal de cette carlingue dans laquelle il veut s'engloutir. Et s'il n'y avait pas de destination? Que la mer décidait de s'offrir un nouveau trésor englouti ? Mais pourquoi n'avait il pas peur...

Ma vie appartient à ceux qui me l'ont prise. Ou à ceux à qui je l'ai donné... Anna, si tu savais...

Echo étouffé de ses pas. L'adolescent ne regarde plus rien. Etat d'apesanteur. Les oreilles bouchées. Un grondement intérieur, assourdissant.

Est-ce qu'on crève de trop vivre? Essayons... Nous serons les seuls à avoir la réponse.

Une ombre sur le blanc, et puis plus rien. Un bruit de page froissée. Et si c'est une erreur, un raccourci qui ne mène à rien... Tant mieux. Parce que tu étais là et qu'il t'a retrouvé...

On y va.

Tout est perdu ici, autant ne pas s’y attarder. Une sorte d’apocalypse, comme un suicide organisé. Pas de dernière volonté, ce départ est démodé. Ne pas s’encombrer de superflu, d’inutile. Ne pas collectionner. Ca ne sert à rien, on en a pas besoin. Le flux des âmes coulant jusqu’à la carlingue sans vie l’anime soudain, une charogne respirant. Un truc abominable qui terrifie ceux capable de le voir. Un truc pas normal. Du métal et de la chair.

Je n’ai jamais pu te faire confiance. Je suis le produit d’un cœur cassé, comme tant d’autres avant moi.

Il avait faim. Un bâton de réglisse dans la poche ? Non, des papiers froissés et de vieux clichés. Il soupira. Vivre de jolis jours, là où il fait beau. Sans se poser de questions. Et se prendre pour un dieu. Distraitement, il mordilla l’ongle de son petit doigt. Pas nerveux. Un silence léger. Pouvait presque entendre l’autre tirer sur la cigarette puis la jeter. L’odeur du tabac froid. Les adieux sont morts, il ne regrettait pas.

Me demande pourquoi tout ceci ne peut pas être faux… J’ai cru vivre dans un songe. Je me suis rendu compte que je vivais réveillé.

Il arrangea ses cheveux, geste machinal, vide de sens, fume ses sentiments et envoie le monde au dixième sous-sol. Sous paradis artificieux, ça tourne pas si rond. Elucubrations stériles, 4 :48 a.m, offset, trop mélodramatique, pas assez fantastique. Arrivera t-il à dormir dans l’avion ? Il n’en était pas sûr. La pensée de s’élever –de mourir ?- l’excitait trop. Il ne pourra pas fermer l’œil.

J’ai jamais froid moi.

MdMa ça s’écrit comment déjà ? Trop longtemps. Pourquoi avait-il arrêté ? Il ne s’en souvenait pas. S’en foutait un peu à vrai dire. Le faucon décolla et s’envola, entra dans l’enfer métallique, sachant où il devait aller et n’hésita pas. Anna le suivit des yeux, se dit qu’elle devrait faire pareil, qu’elle avait suffisamment attendu. Fit jouer le bout de sa chaussure sur l’asphalte et expira, buée blanche qui s’échappe de sa bouche. Son écharpe touchait le sol.

Et mescaline ? Trop beau pour lui, pour eux.

Ca se passe près d’ici et ça finit maintenant.

Il lempoigna sa valise jouant à l’adolescent vadrouilleur, école buissonnière, il a toujours aimé cette expression sans la comprendre. Elle était un peu lourde, cinq années enfermées à l’intérieur et autant de souvenirs qu’il vaut mieux oublier. Combien de temps dure TA pilule ?

Un pas nonchalant, il sentit qu’il ne voyagera pas seul. N’y prêta pas attention, ne s’en formalisa pas. Trouva une boîte d’allumette dans la poche de son jean. Un peu trop large et qui tombait bas sur ses hanches. S’avança, un peu fasciné. Son billet composté.

Et si, et si, et si. Et si rien du tout ouais…
S’installe, faire semblant et se sentir reposé, calme. Enfin.

Et alors que la machine vrombissait de toutes ses tripes, regardant par le hublot l’existence qui diminue comme autant de tâches de vin, il se demanda.

Mais pourquoi sommes-nous à bord ?

Tout commence toujours le lendemain matin.
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Message  Invité Jeu 25 Juin 2009 - 11:38

Désolée, j'ai décroché à peu près à la moitié, le texte est beaucoup trop nébuleux pour moi, en outre s'étire à l'envi autour de la même idée, patine... Je n'ai vraiment pas vu l'intérêt de tous ces mots alignés, je n'ai pas compris pourquoi.

Une remarque :
"il avait rassemblé, pantin mécanique, l'essentiel qui (pourquoi un "ne" explétif ici ? Il brouille le sens selon moi, fait croire à une négation) se résumait à presque rien"

J'espère que cet avis négatif ne vous découragera pas. Beinvenue sur Vos Ecrits, à vous lire bientôt !

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Message  silene82 Jeu 25 Juin 2009 - 14:31

J'ai eu beau mettre un scaphandre excellent que je tenais d'un mien oncle pêcheur d'éponges à Corfou pour tenter de discerner quelque chose dans ce magma fugilineux, j'ai renoncé très vite: l'oxygène me manquait.
Il n'est pas exclu qu'il y ait quelque chose de lisible quelque part dans le texte, mais pour ma part j'ai renoncé. Mais lirais néanmoins volontiers quelque chose d'autre.
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Message  Invité Jeu 25 Juin 2009 - 16:29

Je n'ai pas tout lu. En fait, j'ai commencé à peiner ici : "Il ne l'avait pas vu, perdu dans des pensées qu'il aurait été bien incapable de deviner.", j'ai commencé à ne plus comprendre de qui on parlait (Anna ? Dans ce cas où est la marque du féminin ?). C'est peut-être dommage pour la suite mais il est indispensable qu'un texte soit clair pour accrocher, et assez vite encore, sous peine de - peut-être - ne pas se voir apprécié à sa juste valeur.

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Message  Mure Ven 26 Juin 2009 - 20:20

J'ai, moi aussi, décroché au même endroit qu'Easter... après cette phrase, j'ai glissé ma souris pour voir si c'était encore long et je me suis découragée.
J'aimerai vraiment vous expliquer pourquoi j'ai décroché, pourquoi après cette phrase particulière mais, hélas, je n'ai pas de connaissances littéraires suffisantes pour cela.
Néanmoins, je commente toujours un texte que j'ai lu (ou presque lu).

A votre prochain texte. ;-)
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Message  Lonely Ven 26 Juin 2009 - 20:33

Pareil que mes prédécesseur, malheureusement.


Ça me donne l'impression d'une recherche du bon mot, de la grandiloquence, mais quand ça ne mène nulle part (pour le lecteur), alors ça devient vain, en quelques sortes.
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Message  boc21fr Mar 30 Juin 2009 - 13:23

J'ai rien compris...
Pourtant en général je comprends vite...
Essayez de vous représenter le fait que vous racontez votre histoire à haute voix devant un auditoire...
Si vous vous dites "là y vont rien capter", ben c'est pas bon signe
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Message  Invité Lun 6 Juil 2009 - 18:01

J'ai abandonné aussi, en raison de l'omniprésence du tabac, qui n'apporte rien au texte.

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Message  mentor Lun 6 Juil 2009 - 19:00

pandaworks a écrit:J'ai abandonné aussi, en raison de l'omniprésence du tabac, qui n'apporte rien au texte.
c'est tellement si fumeux ??
:-))

attends, je vais lire aussi...

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Message  mentor Lun 6 Juil 2009 - 19:10

bon, un peu longuet, mais bien écrit, ma foi, et on sent, je sens, la profondeur du "désarroi" de Nathan, son hésitation à partir, ses regrets présents et à venir, je ne sais pas mais j'aime bien ce texte, il y a une grande sensibilité dans ces phrases souvent courtes, j'ai bien visualisé
bref, je t'encourage à nous proposer d'autres textes par la suite
peut-être un peu plus gais, légers ? :-))

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Message  Sahkti Sam 1 Aoû 2009 - 16:52

Le désespoir du narrateur est très présent, sans doute trop et il bouffe complètement le texte. D'autant plus que tu l'étires à outrance alors que ce n'est guère nécessaire, le lecteur a bien compris ce qui se tramait. Il y a de ci de là quelques belles images et tournures agréables, mais elles sont engluées dans un magma de réflexions dans lequel il conviendrait de sabrer. Aller à l'essentiel, cela s'impose ici, à mon avis.
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