Dernière visite sur l'île aux plaisirs

[High_Voltage]

Dans l'antre des damnés, sur l'île sacrilège
Le plus grand des banquets m'enivrait à la mort
Festoyant dans l'éther, je caressais les corps
De sublimes vestales aux accents sortilèges

Les eaux du lagon bleu, au centre de l'atoll
Reflétaient l'allégresse exaltée des vainqueurs
Rejetant la raison, la mesure et la peur
Enlacés et lascifs pour une farandole

Mais alors que le soir tombait sur mes plaisirs
La vanité du choix perçait en un soupir
Qui m'emplit de dégoût, seul au centre des vignes

Ô, toi, qui as choisi cette oisive luxure
Retourne d'où tu viens pour vivre l'aventure
La vie te la propose, à toi d'en être digne

[Madeline]

De beaux vers - sauf le quatrième qui aurait besoin de perdre une syllabe pour devenir un alexandrin. L'atmosphère antique pour le fond, le ton de la poésie classique pour la forme, sont bien rendus.
Cordialement.

[Invité]

Détecterais-je une légère entorse à la disposition des rimes dans le dernier tercet ?
Pour une fois que je repère quelque chose !
Trêve de musardises, j'ai beaucoup aimé la facture classique de ce poème, même si j'ai trouvé "le centre des vignes" un peu incongru.

[Ba]

Je passe à cause de l'éther...

[silene82]

J'eusse pensé qu'avec de tels moyens, l'ivresse pouvait être atteinte autrement qu'e par le truchement du très prosaïque éther; pourquoi pas du trichlo? quand aux vestales, on en a manifestement changé les fonctions. Cela dit, cette évocation passe très bien, et se laisse regarder.

[Peter Pan]

Bonjour High_Voltage (fan d'AC/DC ? ils étaient au stade de France la semaine dernière ;-))

Vous avez choisi d'écrire un sonnet en ABBA ABBA CCD EED et je n'ai rien à dire là-dessus ; par contre il me semble que vous ayez opté pour une forme classique et c'est là que le bât blesse...

Les féminines-masculines et les singuliers-pluriels ne sont pas respectés.
Le quatrième vers comporte treize pieds comme le souligne fort justement Madeline.
Il y a un Hiatus à l'hémistiche dans le cinquième vers : "bleu, au"
Dans le sixième, le "E" de exaltée donne au vers un treizième pied également.
La répétition de "vivre" et "vie" dans les deux derniers vers me semble un peu gênante ainsi que celle de "Ô toi" et "à toi".

Mais au bout du compte vous n'avez peut-être pas voulu écrire "en classique", si c'est le cas, oubliez ce que je viens de dire.

Sinon j'ai bien aimé, j'aurais voulu écrire ainsi à 17 ans (et même maintenant), cela me semble assez prometteur pour l'avenir.

[Arielle]

Un ton ample et classique pour ce sonnet honorable que gâchent un peu quelques approximations. Mais je veux bien imaginer que l'éther n'est rien d'autre que le noble synonyme de ciel et que ces vestales qui font boîter l'alexandrin choisiront bien vite de retourner à la vie chaste qui leur est dévolue.

[hafsa]

le soir tombait sur mes plaisirs

j'aime ce ver et le reste bien sur

sauf les trois derniers vers ,c'est un peu lourd

ça serait plus meilleur si on ameliorait

merci bcp pour ce joli texte

[Invité]

Sacrilèges , sortilèges, pas fan de ces trucs, las.
Bon courage dans l'écriture cependant. Tous mes goûts ne sont pas dans votre nature et vous avez raison de ne pas les connaitre. Continuez a exprimer vos envies : la littérature est faite sur mesure pour cela.
:-)

[Sahkti]

Je n'aborderai pas la technique, il y a des pros de cela sur le site et je préfère leur laisser la parole.

Je me cantonnerai donc au fond, vis-à-vis duquel je suis partagée. J'aime la grandiloquence des idées, ce ton classique et sentencieux, mais je déplore que ces effets chatoyants soient de ci de là gâchés par quelques formules faciles comme les vestales, le lagon bleu, la dignité et la luxure.
Cela ne m'empêche toutefois pas d'apprécier l'allure générale du texte.

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