Sont-ils encore des hommes ?

[loic]

Sont-ils encore des hommes ?


Où vont-ils ?
Au ventre des Boeings
En déchirant le ciel de blanches banderilles
Sont-ils encore des hommes ?
Sont-ils encore des hommes.


Au ventre des machines, démis de leurs destins
Sur des routes sans joies, sur des chemins sans peine
Leurs sourires sont morts mangés par les écrans
Sont-ils encore des hommes ?
Sont-ils encore des hommes.


Engoncés sous l’étoffe écrouie de la banque
Ils ont fait de l’argent le pouvoir des mondes
Qui exige : Encore ! Au fond de son bunker
Tandis que la ville brûle sous des pluies de Dollars
Sont-ils encore des hommes ?
Sont-ils encore des hommes.


Que vont-ils devenir tout ceux qui sont restés
Sur les tarmacs usines, qui se changent en déserts
Sous le rire des machines, le cœur plein de rancune
Leurs sourires vont mourir, mangés par les écrans
Ceux là même qu’ils offraient à leurs petits enfants
Sont-ils encore des hommes ?
Sont-ils encore des hommes.

Et je t’aime pourtant par le trou des étoiles
Qui picore la nuit du sourire des enfants

Et je t’aime pourtant en traversant les aubes
Qui courent sur tes hanches à l’amble des persiennes

Une maison ordinaire accrochée sous le vent

Nous sommes encore des hommes !
Aux rimes extraordinaires
En diérèses bancales

Nous sommes encore des hommes !
Aux versets scintillants
Comme gerbes d’étincelles.

[Invité]

Rien que ça :
"Nous sommes encore des hommes !
Aux rimes extraordinaires
En diérèses bancales"
suffirait à me faire fuir, je déteste les poèmes à la glorification des poètes.

Sinon, le texte m'a agacée, je l'ai trouvé grandiloquent. Pas pour moi cette fois, désolée.

[Arielle]

Un peu brouillon à mon sens.
Il manque une certaine progression :
Leurs sourires sont morts mangés par les écrans
puis plus loin :
Leurs sourires vont mourir, mangés par les écrans

Si j'aime bien
le trou des étoiles qui picore la nuit
jJe ne comprends pas bien certaines images comme
l'amble des persiennes

Et puis je ne vois pas ce qui empêche d'être des hommes au ventre des machines. N'est-il pas possible d'exprimer un amour par l'intermédiaire d'un écran ? Il me semble que nous le faisons, ici, couramment.

[loic]

ne m'en veuillez pas si les textes proposés sont inégaux, ce site est mon meilleur banc d'essai, et croyez moi, je tiens compte de vos observations

pour l'amble des persiennes; je pensais à la course du soleil sur le mur de la chambre, comme l'amble d'un galop.... d'une lenteur flamboyante

bon WE a vous (pour le pluriel et pour la singularité de socque) ;-))

[Madeline]

"Sur les routes sans joies, sur les chemins sans peine" : un peu redondant; par ailleurs pourquoi joies au pluriel et peine au singulier ?
..."l'étoffe écrouie de la banque" : même si cela a un sens, il vaut mieux l'éviter - de même que "tarmac": bien des mots nous demeurent inconnus et nous ne nous en portons pas plus mal.
Les images :
"le trou des étoiles qui picorent la nuit" et
"les aubes qui courent sur des hanches à l'amble des persiennes" sont tarabiscotées - au point qu'elles ne donnent rien à voir, ce qui est le comble pour...des images !
Mais il y a le ton de l'ensemble du poème. Et là, à mon sentiment, vous vous défendez plutôt bien. On entend une voix.
Cordialement.

[Ba]

Ah, belle image que " l'amble " sur le mur. Je la garde dans un "trou" de mémoire.

[Invité]

En tout cas le message est bien passé pour moi, je pardonnerai donc les imperfections dont tu t'excuses, si j'ai bien survolé en diagonale les commentaires. Dans le bain tout de suite, ce texte à beaucoup d'impact, droit au but et c'est une qualité.

[loic]

version 2, socque à raison

je ne sais pas ce qui m'a pris, le procédé est nul :-)))))

[loic]

j'avais oublié!

Sont-ils encore des hommes ?
Au ventre des Boeings
En déchirant le ciel de blanches banderilles
Sont-ils encore des hommes ?
Sont-ils encore des hommes.

Au ventre des machines, démis de leurs destins
Sur des routes sans joies, sur des chemins sans peine
Leurs sourires sont morts mangés par les écrans

Engoncés sous l’étoffe écrouie de la banque
Ils ont fait de l’argent le pouvoir des mondes
Qui exige : Encore ! Au fond de son bunker
Tandis que la ville brûle sous des pluies de Dollars

Que vont-ils devenir ceux là qui sont restés
Sur les tarmacs usines transformés en déserts
Sous le rire des machines, le cœur plein de rancune

Et je t’aime pourtant par le trou des étoiles
Qui picore la nuit du sourire des enfants
Et je t’aime pourtant en traversant les aubes
Qui courent sur tes hanches à l’amble des persiennes

Une maison ordinaire accrochée sous le vent

[Loreena Ruin]

Et je t’aime pourtant par le trou des étoiles
Qui picore la nuit du sourire des enfants

Et je t’aime pourtant en traversant les aubes
Qui courent sur tes hanches à l’amble des persiennes

Une maison ordinaire accrochée sous le vent

Nous sommes encore des hommes !
Aux rimes extraordinaires
En diérèses bancales

Nous sommes encore des hommes !
Aux versets scintillants
Comme gerbes d’étincelles.

et bien même si c'est grandiloquent, j'adore, moi. Surtout le vers en gras, magnifique, tout simplement. Ça change aussi un peu de te lire dans un registre "engagé". J'apprécie.

[Invité]

La deuxième version me plaît mieux, elle a plus de force et bizarrement, cette forme raccourcie amoindrit le ton un petit peu geignard du début. La fin est bien vue, qui zoome sur le particulier. Une mise en exergue du reste.

[Sahkti]

La seconde version me paraît plus aboutie, moins chaotique, même si dans l'une ou l'autre proposition, cette répétition systématique d'un vers finit par me lasser (un peu).

J'ai entamé ma lecture en pensant, à la première strophe, qu'il s'agissait de ces hommes en quête de survie se cachant dans les soutes et les trains d'atterrissage des avions; j'ai donc été assez vite désarçonnée :-)

Pas le texte que je préfère de toi en raison d'un rythme qui me paraît inégal mais j'aime l'histoire que tu racontes.

[lol47]

Mériterait une mise en voix. J'ai aimé.

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