Ad vitam aeternam

[french_spikeybob]

Bonjour à tous.

Je voudrais simplement faire lire ce texte et recevoir des critiques quand à la pertinence / lisibilité / compréhension de la structure du texte.

Toutes les critiques sur le style, le vocabulaire ou autres sont les bienvenues.

Bonne lecture et merci de votre temps.

* *

Ad Vitam Aeternam

* *

Le feu couvait encore sous la braise et la chaleur qu’il diffusait ne suffisait plus à réchauffer le corps transi de l’homme allongé là. Niché au sein d’une couronne de pierres, le foyer faisait fondre la neige aux alentours et l’homme trempait dans ce bain d’eau glacé. Mais de glacial, il n’y avait pas seulement l’eau qui paralysait le corps du soldat ; le blizzard qui fouettait son visage à la manière de milliers de petits poignards contribuait également à anéantir ses sens.

* * * * *

Le garçon entra en trombe dans la villa, manquant de renverser la domestique qui transportait une amphore dans l’atrium.

- Ca y est ! Ils sont là ! Je vais enfin y aller !

Une femme en toge de soie bleu pâle fit apparition à son tour dans la pièce. Sa prestance impressionnait.

- Titus, pourquoi cries-tu ? Qu’est ce que toute cette agitation ?

* * * * *

Sous son manteau, la tunique de laine blanche était souillée de boue et maculée des tâches bordeaux qu’avait formé le sang coagulé. Ces couleurs s’accordaient presque harmonieusement au milieu de ce paysage hivernal de mort et d’effroi. Tout autour de lui était silencieux. On entendait seulement la brise siffler une triste mélodie entre les arbres.

« Le calme après la bataille »

* * * * *

- Mère, je vais enfin pouvoir partir ! Je vais enfin accomplir mon devoir ! Je pars faire honneur à notre famille !

Le garçon débordait d’enthousiasme contrairement à sa mère dont les yeux s’embuaient. Mais elle su rester digne et ne sourcilla pas.

* * * * *

Dans ses oreilles résonnaient encore les échos des troupes qui se heurtent, des lames qui s’entrechoquent et des hommes qui hurlent. Il entendait encore les bruits assourdissants de l’affrontement. Il revivait cette mêlée où avaient régnés haine et chaos et au-dessus de laquelle avait flotté ce parfum indescriptible de chairs déchirées qu’il ne pouvait plus oublier. Il revoyait le carnage, lugubre fresque aux teintes sanguinolentes.

* * * * *

- Mais mère, le précepteur de l’académie nous a appris que les échecs sont comme des couteaux : ils te servent ou te blessent, selon que tu les prends par le manche ou par la lame. Je reviendrais !

- Ce n’est plus de rhétorique dont il est question ! Je te parle de vrais glaives. Nul n’est invincible mon fils ! Pas même toi !

* * * * *

Il ne calculait plus les secondes qui s’écoulaient. Tout ce qu’il savait c’est que la douleur avait disparu. Le froid avait endormi ses blessures béantes. Il savait que s’il bougeait, le calvaire recommencerait mais il n’avait plus le courage de l’affronter. Tenter de se mouvoir n’était plus une option. Il devait trouver autre chose pour rester conscient.

« Surtout ne pas s’endormir »

« Je ne veux pas mourir… Je lui ai promis… »

* * * * *

Elle le regarda avec amour et ses lèvres se mirent à prononcer des mots à peine audibles.

- Titus, tu dois me promettre de revenir. Souviens toi de cette promesse.

* * * * *

Les yeux du jeune homme se fermèrent enfin. La neige avait eu raison de la dernière braise. Une fine couche blanche s’était déjà déposée sur le lourd manteau en laine rouge si caractéristique des légionnaires romains. Les flocons cinglaient la masse qui quelques heures auparavant était un homme, les corbeaux commençaient à tournoyer dans le ciel.

« Nul n’est invincible »

* *

Aymeric Peurois

[boc21fr]

Le feu couvait encore sous la braise et la chaleur qu’il diffusait ne suffisait plus à réchauffer le corps transi de l’homme allongé là :

Gros problème...déjà avec cette phrase ont sait que l'homme va mourir de froid à la fin !
en plus, elle est descruptive, froide cette phrase, comme tout le reste de l'histoire...
Un truc genre
Le corps de l'homme transi grelottait sous une étreinte glacée : les faibles braises d'un feu moribond...
D'emblée, même si on reste dans le descriptif, on est -un peu- plus dans la peau du type...

Mis à part ce problème, l'accumulation de "ce" était un peu génante...

Pour le reste, et au final, après un travail -léger finalement- de réecriture, cette toute petite histoire pourrait avoir le vif intéret d'un flash back glacé et glaçant...

[Invité]

La fin est effectivement très prévisible, cela dit j'ai bien aimé ce style solennel, un peu raide, qui convient fort bien à l'histoire.

Quelques remarques de langue :
"maculée des taches (et non "tâches" ; une tache est une souillure, une tâche un travail à faire) bordeaux qu’avait formées (le sang a formé quoi ? des taches, complément d'objet direct placé avant le verbe. Le participe passé s'accorde avec ce complément d'objet direct) le sang coagulé" .
"Mais elle sut rester digne"
"cette mêlée où avaient régné (et non "régnés" ; le participe passé de "régner", verbe intransitif, ne s'accorde avec aucun complément d'objet direct absent) haine et chaos"
"Je reviendrai (et non "reviendrais", il s'agit d'un futur et non d'un conditionnel) !

- Ce n’est plus de rhétorique dont (il faut écrire "ce n'est plus de rhétorique qu'il est question", "de" et "dont" font double emploi dans la phrase) il est question !"
"Tout ce qu’il savait c’est (je pense que "c'était" est préférable ici )que la douleur avait disparu"
"Souviens-toi"

[Invité]

Ce n'est pas mal, une agréable lecture ; ça manque peut-bien de force mais c'est très lisible ; prévisible aussi (je ne parle pas seulement de la fin mais de l'alternance passé/présent).

[Sahkti]

Je suis en partie passé à côté du texte, même si je reconnais des qualités à l'écriture. Le fil conducteur m'a paru trop visible, tout comme le processus narratif et cette fin, téléphonée. Trop à mon goût, sans parler de la maxime finale. Désolée, sans doute dans un autre texte.
Ceci dit, j'apprécie le fait que tu aies pu contenir cette volonté d'aller trop vers le pathos; il n'y a qu'un pas mais tu te gardes de le franchir, c'est bien vu.

[Contenu sponsorisé]