Poème de gargouilles

[Derek Adams]

J'ai écrit se texte en pensan à mon grand père qui avait perdu sa femme et qui soufrait d'un cancer. Le coeur plein de regret voici ce que j'ai ressenti en sa compagnie.

Poème de gargouilles

Devant le miroir de marbre, s’expectorent les rejets insensés de mon âme damnée dans la suffisance lasse de l’hiver. Happé par un temps qui n’est plu le mien. Ancré dans son cadre je vois mourir dans l’entrailles de mon époque fébrile les supports de ma condition, la force de mes amitiés, la fouge de mes amours. La mort guette de son regard enfantin et puéril, cette enfant malade nous caresse du fond de sa cage, les yeux ivres de peine elle cherche à nourrir l’absence des miens, noyée dans les brumes obscures de nos larmes insolubles.
La mort psychologique, celle qui ancre chaque pensée dans le pêché passif de l’insensibilité, l’accoutumance à l’ennui, puis à la douleur. Cette mort là qui me donne chaque aurore l’impression de me lever dans un lit d’argile gelée, au fond du marécage las de mon enfance. Cette mort là je la porte à jamais, enceinte du mal qui ronge, tel un noir et blanc dans le décor viscéral de mes cicatrices là ou mes phobies les plus malsaines se métissent, en tourbe et font jaillir du sein unique de la vie, se mélange putride de lait et de sang chaud qui porte le nom de solitude humaine. Fluide répulsif dans lequel certains prêchent l’art et où d’autres y prêchent l’absolu. J’attends dans le puit de mes eaux troubles le souffle d’air qui me permettra de l’assécher. Ce puits sans fond qui s’emplit jour après jour de l’urine torturé de mes utopies et mes désillusions, là ou j’inhale l’avortement de mes rêves sans cesse, et ou la pisse et les larmes m’étouffent peut à peut. De ce jus torturé, s’expirent le millésimes des cœurs secs et dépravés, qui hantés par cette conception s’enterrent vif dans les frissons de la terre, rabajeant sans cesse les même maux et les même rêveries. Agris et fissuré ils deviennent ainsi les gargouilles grises de leurs propres vies.

Je ne sais pas si ce genre de texte ont leur place ici dite le moi au cas ou.^^ (je veux dire par la que je ne sais pa si se texte relève de la prose.)
désolé pour les fautes d'ortographe.

[Invité]

Déjà tu as conscience de faire des fautes. T'est-il possible de les faire corriger ? Parce que cela gêne à la lecture. Surtout que le texte est quand même assez confus, même en se convaincant que ça pourrait être de la poésie...

[Penthesilia]

Si tu as conscience de tes fautes, pourquoi ne pas les corriger?^^ Ca évitera quelques grimaces à la lecture de ton texte!

Difficile de se faire un avis sur ce texte, c'est vrai que ça reste très confus et certaines images sont drôlement choisies, comme celle de l'urine, qui à mon sens n'est vraiment pas la plus "logique" pour déclamer ton dégoût.

La simplicité a parfois beaucoup plus de profondeur, peut-être as-tu caché ta sensabilité derrière des formules alambiquées?

[Sahkti]

Tout ceci m'a l'air bien tarabiscoté, au point d'en devenir complètement artificiel, avec des formules creuses et des tournures à rallonge (sans parler des fautes). Passée à côté, désolée !

[Invité]

La mort psychologique, celle qui ancre chaque pensée dans le pêché passif de l’insensibilité, l’accoutumance à l’ennui, puis à la douleur. Cette mort là qui me donne chaque aurore l’impression de me lever dans un lit d’argile gelée, au fond du marécage las de mon enfance.

Aigris et fissuré ils deviennent ainsi les gargouilles grises de leur propre vie.

J'ai retenu ces deux belles idées.
Le lit d'argile gelée est une image magnifique.
Pour le reste : élague! La richesse d'un texte vient plus de ce qu'il suggère que du nombre de mots "recherchés" qu'il contient.
Malgré l'emphase, il passe quelque chose de vrai à travers ton texte.

[silene82]

Pour l'instant, c'est un assez triste pathos, où tu essaies de mettre ensemble des images, d'une manière assez maladroite à mon sens.
L'orthographe déplorable te dessert évidemment beaucoup: avec une orthographe impeccable, on scruterait le texte autrement, en analysant la pertinence des termes et des évocations.
Là, c'est une impression de n'importe quoi, bâclé et pas respectueux des lecteurs.
Les choses sont très simples: ou ce que tu as à dire est important pour toi, et tu t'efforces de le transcrire au mieux, et avec le respect qui sied au sujet que tu prends, et que personne ne t'a imposé; auquel cas tu arriveras à coup sûr à faire passer ton émotion, ou c'est anodin, et alors pourquoi écris-tu?

[silene82]

J'ai écrit ce texte en pensant à mon grand père qui avait perdu sa femme et qui souffrait d'un cancer. Le cœur plein de regret voici ce que j'ai ressenti en sa compagnie.

Poème de gargouilles

Devant le miroir de marbre, s’expectorent les rejets insensés de mon âme damnée dans la suffisance lasse de l’hiver. Happé par un temps qui n’est plus le mien. Ancré dans son cadre je vois mourir dans l’entraille de mon époque fébrile les supports de ma condition, la force de mes amitiés, la fougue de mes amours. La mort guette de son regard enfantin et puéril, cette enfant malade nous caresse du fond de sa cage, les yeux ivres de peine elle cherche à nourrir l’absence des miens, noyée dans les brumes obscures de nos larmes insolubles.
La mort psychologique, celle qui ancre chaque pensée dans le péché passif de l’insensibilité, l’accoutumance à l’ennui, puis à la douleur. Cette mort là qui me donne chaque aurore l’impression de me lever dans un lit d’argile gelée, au fond du marécage las de mon enfance. Cette mort là je la porte à jamais, enceinte du mal qui ronge, tel un noir et blanc dans le décor viscéral de mes cicatrices là où mes phobies les plus malsaines se métissent, en tourbe, et font jaillir du sein unique de la vie, ce mélange putride de lait et de sang chaud qui porte le nom de solitude humaine. Fluide répulsif dans lequel certains prêchent l’art et où d’autres y prêchent l’absolu. J’attends dans le puits de mes eaux troubles le souffle d’air qui me permettra de l’assécher. Ce puits sans fond qui s’emplit jour après jour de l’urine torturé de mes utopies et mes désillusions, là ou j’inhale l’avortement de mes rêves sans cesse, et où la pisse et les larmes m’étouffent peu à peu. De ce jus torturé, s’expirent les millésimes des cœurs secs et dépravés, qui hantés par cette conception s’enterrent vifs dans les frissons de la terre, rabâchant sans cesse les même maux et les même rêveries. Aigris et fissurés ils deviennent ainsi les gargouilles grises de leurs propres vies.

Je ne sais pas si ce genre de texte ont leur place ici dite le moi au cas ou. (je veux dire par là que je ne sais pas si ce texte relève de la prose.)
désolé pour les fautes d'orthographe.

Encore plus désolé que toi, on doit être à 30 à peu près. J'espère ne pas en avoir oublié.

[Peter Pan]

Bonjour Derek Adams, j'ai trouvé votre texte très intéressant dans le sens où il m'a fait penser à ce qui suit ; n'y voyez aucune moquerie de ma part, c'est peut-être moi qui suis bizarre mais quoi qu'il en soit, je me répète, votre texte m'a fait penser à ceci :


Série "Réquisitoire", 2007



10 octobre 2007 - 6 janvier 2008

Dans un souci de vérité documentaire, Martin d'Orgeval a photographié le plancher de Jean comme il a été percé, gravé, incisé : dans sa position horizontale d'origine. Il a placé son appareil à la distance à laquelle Jean a exécuté et observé son œuvre - tout près des mots, accroupi, à genoux, ou avec plus de recul, debout, s'offrant une vue plus large mais jamais complète du texte. Adoptant un point de vue en perspective soit frontale soit axiale, il a saisi le plancher non pas comme un tableau, mais comme un élément de la vie quotidienne, le sol sur lequel on marche, on vit, et cela à la lumière naturelle.

Le texte de Jean gravé dans le bois prend d'emblée la forme d'un réquisitoire féroce contre la religion […]. Décrypté par les photographies de Martin d'Orgeval, son champ sémantique exprime des sentiments de culpabilité, de persécution, évoque la guerre, la mort, transpire la paranoïa et la misanthropie. Les connotations de sérénité (SANTE, FAMILLE, PAIX, SOMMEIL, INNOCENT) se heurtent à celles d'agressivité et de haine (HITLER, CRAPULERIE, TUER, CRIMES, PROCES, DIABLE, GUERRES, MALADIES), alors que des mots forts trahissent une conscience menacée (CERVEAU, OEIL, ABUSE, POUVOIR, TRUQUAGE, COMMANDER). La démarche de Martin d'Orgeval met aussi au jour la brutalité des coups de couteau sur le bois, tous les accidents et dérapages de la lame qui laissent deviner les blessures corporelles. […]

Œuvre unique, manifestation d'Art Brut ou art des fous, le plancher de Jean ne peut laisser aucun de nous indifférent. La dimension esthétique de ces quatre grandes pièces de bois sculpté faisant office de testament nous émeut, comme la profonde souffrance ainsi révélée, celle d'un homme muré en lui-même, dans l'enfermement imposé par la maladie. Le plancher de Jean ne pouvait aboutir que dans un musée ou… à l'hôpital psychiatrique. Selon la volonté de tous, il a trouvé sa place définitive à l'hôpital Sainte-Anne, principalement dévolu à la psychiatrie […].

Le plancher de Jean est un message extrêmement fort. Il incite chacun à prendre conscience de ce que peut être la maladie psychique. La lecture du texte gravé sur le bois du plancher de sa chambre ne laisse aucun doute : Jean souffrait de schizophrénie. L'attestent les troubles du langage, en particulier de la syntaxe, avec des phrases à la construction perturbée imposant au lecteur d'y mettre un peu d'ordre pour en saisir la signification ; un sentiment d'intrusion dans sa vie la plus intime, avec notamment des sensations d'influence et de devinement de la pensée ; des croyances délirantes mal systématisées bien que l'on y reconnaisse des préoccupations mystiques et certaines idées de persécution. […]

L'exposition Réquisitoire est une action militante qui vise à sensibiliser le plus grand nombre à cet aspect de la condition humaine : le risque pour certains de sombrer dans ce que l'on appelait hier la " folie ". Martin d'Orgeval nous fait ressentir les perceptions qui pouvaient être celles de Jean lui-même, tantôt penché sur son œuvre lorsqu'il la créait, tantôt debout lorsqu'il la contemplait. Le regard de l'artiste nous conduit à la rencontre de l'émotion et de l'esthétique : il est un complément au regard médical.

Jean-Pierre Olié
Professeur à la faculté de médecine
Chef de service à l'hôpital Sainte-Anne
(in Martin d'Orgeval, Réquisitoire, Paris, éditions du Regard, 2007)

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