La croûte
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La croûte
Il y avait déjà plusieurs jours qu'elle s'était installée sur ma jambe, ne manquant pas d'afficher un air narquois sitôt que je lui lançais un regard. Les circonstances de son arrivée étaient confuses: ce pouvait être le dû d'une chute - dont j'aurais perdu le souvenir - sur un terrain d'asphalte, ou bien, et c'était somme toute possible, peut être avais-je trop accablé de mes crissements d'ongles une simple piqûre de moustique: ces infections douloureuses étaient mon lot. Elles surgissaient sitôt que je tentais de calmer telle ou telle démangeaison. C'était une torture insoutenable, mais que je me révélais incapable d'éviter. Je maudissais les idiots qui m'imploraient de cesser mes grattements frénétiques. « Cela te grattera plus encore si tu t'acharnes ». Ce n'était que foutaises. Mon épiderme était ma plus grande faiblesse: je ne manquais pas d'en garder le secret le plus total.
La croûte était particulièrement résistante. Il me semblait parfois qu'elle était sur le point de disparaître d'elle même, mais mes espoirs avaient tôt faits d'être détrompés. Une douche bien chaude la ramollissait tant et tant qu'il arrivait que, d'un coup de serviette un peu trop brusque, j'en décolle une partie, si peu ragoûtante qu'elle en était jaunâtre, laissant apparaître sur mon membre un trou sanguinolent contourné d'un résidu solide et marron qui me débectait au delà du possible. Je préservais mes escarres des regards pervers d'un entourage subjuguant de dépravation.
J'hésitais entre ignorer cette blessure ou entretenir avec elle les relations polies dont il se fallait disposer avec tout un chacun. Des deux choix, il n'y en avait qu'un pour être, dans le but de conforter ma décision, inévitable d'accomplir. Je tentai donc d'entamer une conversation sous des dehors affables. Ce n'était pas facile: elle était située de façon telle que, même en me tortillant dans tous les sens, il m'était impossible de la voir toute entière. Je résolus donc de m'adresser à une infime partie d'elle-même, priant de toutes mes forces pour que ce soit elle qui soit apte à me répondre. Bonjour ma croûte. Ne t'offusque pas de cette appellation: c'est une bien laide dénomination qui te fut attribuée, j'en conviens. Comment t'appeler alors ? J'attendais des échos qui ne venaient jamais. Le doute me rongeait: sûr et certain, la partie de la croûte capable de riposte était celle à laquelle je n'avais aucunement accès. Je décidai de ne plus m'en soucier: le temps passant, elle finirait bien par disparaître.
Elle ne disparut pas. Et quelques mois plus tard, obsédée par ce parasite qui enlaidissait ma guibole, je décidai de mettre un terme à cette partie de cache-cache qu'elle semblait prendre plaisir à jouer avec moi. Pour que je puisse la voir, les solutions étaient bien rares: j'en trouvais néanmoins une, qui bien que d'une violence exceptionnelle, serait seule à me conforter dans mon désir de parler à mon égratignure.
L'amputation fut accomplie par le chirurgien avec un brio que je ne cesserai jamais de vanter: les progrès de la médecine m'étonnaient chaque jour un peu plus. Bien que ce ne fut pas dans les habitudes du service, je fus autorisée à revoir la jambe dont je m'étais désormais départie. Les infirmières semblaient timides: la croûte n'était pas bien jolie sur la fine gambette qu'elles m'avaient enlevée. Elles avaient estimé plus esthétique de l'effacer. Oh oui. Les progrès de la médecine m'étonnaient chaque jour un peu plus.
Pour la Modération: je sais que j'ai posté un texte hier mais... à la relecture il ne me satisfait vraiment pas. Je voulais donc en poster un autre écrit aujourd'hui, mais... je bafoue les règles semblerait il ^^"! Enfin bref, je vous laisse libre de bloquer le sujet s'il le faut, mais s'il était carrément possible de supprimer "Strangler", ce serait encore mieux ! Merci
La croûte était particulièrement résistante. Il me semblait parfois qu'elle était sur le point de disparaître d'elle même, mais mes espoirs avaient tôt faits d'être détrompés. Une douche bien chaude la ramollissait tant et tant qu'il arrivait que, d'un coup de serviette un peu trop brusque, j'en décolle une partie, si peu ragoûtante qu'elle en était jaunâtre, laissant apparaître sur mon membre un trou sanguinolent contourné d'un résidu solide et marron qui me débectait au delà du possible. Je préservais mes escarres des regards pervers d'un entourage subjuguant de dépravation.
J'hésitais entre ignorer cette blessure ou entretenir avec elle les relations polies dont il se fallait disposer avec tout un chacun. Des deux choix, il n'y en avait qu'un pour être, dans le but de conforter ma décision, inévitable d'accomplir. Je tentai donc d'entamer une conversation sous des dehors affables. Ce n'était pas facile: elle était située de façon telle que, même en me tortillant dans tous les sens, il m'était impossible de la voir toute entière. Je résolus donc de m'adresser à une infime partie d'elle-même, priant de toutes mes forces pour que ce soit elle qui soit apte à me répondre. Bonjour ma croûte. Ne t'offusque pas de cette appellation: c'est une bien laide dénomination qui te fut attribuée, j'en conviens. Comment t'appeler alors ? J'attendais des échos qui ne venaient jamais. Le doute me rongeait: sûr et certain, la partie de la croûte capable de riposte était celle à laquelle je n'avais aucunement accès. Je décidai de ne plus m'en soucier: le temps passant, elle finirait bien par disparaître.
Elle ne disparut pas. Et quelques mois plus tard, obsédée par ce parasite qui enlaidissait ma guibole, je décidai de mettre un terme à cette partie de cache-cache qu'elle semblait prendre plaisir à jouer avec moi. Pour que je puisse la voir, les solutions étaient bien rares: j'en trouvais néanmoins une, qui bien que d'une violence exceptionnelle, serait seule à me conforter dans mon désir de parler à mon égratignure.
L'amputation fut accomplie par le chirurgien avec un brio que je ne cesserai jamais de vanter: les progrès de la médecine m'étonnaient chaque jour un peu plus. Bien que ce ne fut pas dans les habitudes du service, je fus autorisée à revoir la jambe dont je m'étais désormais départie. Les infirmières semblaient timides: la croûte n'était pas bien jolie sur la fine gambette qu'elles m'avaient enlevée. Elles avaient estimé plus esthétique de l'effacer. Oh oui. Les progrès de la médecine m'étonnaient chaque jour un peu plus.
Pour la Modération: je sais que j'ai posté un texte hier mais... à la relecture il ne me satisfait vraiment pas. Je voulais donc en poster un autre écrit aujourd'hui, mais... je bafoue les règles semblerait il ^^"! Enfin bref, je vous laisse libre de bloquer le sujet s'il le faut, mais s'il était carrément possible de supprimer "Strangler", ce serait encore mieux ! Merci
Re: La croûte
Je n'ai pas aimé ce texte, parce que l'argument m'en paraît vraiment trop mince... J'ai envie de dire : "Tout ça pour ça ?"
Invité- Invité
Re: La croûte
un entourage subjuguant de dépravation...
peste, mais c'est la cour de Tibère et de Caligula réunies!
Je ne sais pas, j'ai toujours l'impression d'un calibrage lexical aléatoire, peut-être voulu, mais qui me laisse une drôle d'impression, de texte qui flotte, non parce qu'il serait aérien, mais parce qu'il est ampoulé par endroits.
Ce qui est dommage.
peste, mais c'est la cour de Tibère et de Caligula réunies!
Je ne sais pas, j'ai toujours l'impression d'un calibrage lexical aléatoire, peut-être voulu, mais qui me laisse une drôle d'impression, de texte qui flotte, non parce qu'il serait aérien, mais parce qu'il est ampoulé par endroits.
Ce qui est dommage.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: La croûte
Je n'ai pas compris cette phrase : "Des deux choix, il n'y en avait qu'un pour être, dans le but de conforter ma décision, inévitable d'accomplir. "
Autrement, je résumerais en disant que je ne susi pas convaincue ; c'est assez long, assez nombriliste, et quand même beaucoup tiré par les cheveux, même si au bout du compte c'est la fin que j'ai préféré.
J'ai trouvé le texte plutôt bien écrit dans l'ensemble, d'une prose qui tend à plus de simplicité que précédemment.
Autrement, je résumerais en disant que je ne susi pas convaincue ; c'est assez long, assez nombriliste, et quand même beaucoup tiré par les cheveux, même si au bout du compte c'est la fin que j'ai préféré.
J'ai trouvé le texte plutôt bien écrit dans l'ensemble, d'une prose qui tend à plus de simplicité que précédemment.
Invité- Invité
Re: La croûte
J'ai décroché plusieurs fois, me suis forcée à reprendre ma lecture sans toutefois y trouver du plaisir.
Pour être certaine de ce que j'avance, je préfère le relire plus tard... sait-on jamais.
Une belle phrase dans le début :
A plus donc. ;-)
Pour être certaine de ce que j'avance, je préfère le relire plus tard... sait-on jamais.
Une belle phrase dans le début :
Ce n'était que foutaises. Mon épiderme était ma plus grande faiblesse: je ne manquais pas d'en garder le secret le plus total.
A plus donc. ;-)
Mure- Nombre de messages : 1478
Age : 47
Localisation : Dans vos pensées burlesques.
Date d'inscription : 12/06/2009
Re: La croûte
Il me manque dans ce texte la dimension toute personnelle de la croûte qu'on n'arrive pas à laisser tranquille, qu'on extirpe de son habitat afin de mieux l'y voir revenir le lendemain, bref que l'on arrache sans arrêt parce que même si ça saigne, c'est jouissif (je parle pour moi, bien sûr :-))
A la fin, je ne sais pas si j'ai bien tout compris: elle se fait amputer d'une jambe, c'est ça? Parce que gangréneuse ou un truc du genre je suppose, sinon ça me paraît bien léger.
Beaucoup d'efforts déployés et de soin apporté à l'écriture mais ce texte n'est pas assez développé à mon goût, il pourrait explorer davantage cette relation entre un corps et un parasite tout en évitant de placer la narratrice au centre telle une héroïne.
A la fin, je ne sais pas si j'ai bien tout compris: elle se fait amputer d'une jambe, c'est ça? Parce que gangréneuse ou un truc du genre je suppose, sinon ça me paraît bien léger.
Beaucoup d'efforts déployés et de soin apporté à l'écriture mais ce texte n'est pas assez développé à mon goût, il pourrait explorer davantage cette relation entre un corps et un parasite tout en évitant de placer la narratrice au centre telle une héroïne.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La croûte
Sahkti a écrit:A la fin, je ne sais pas si j'ai bien tout compris: elle se fait amputer d'une jambe, c'est ça? Parce que gangréneuse ou un truc du genre je suppose, sinon ça me paraît bien léger.
Sakhti, elle se fait amputer dans l'espoir d'avoir une relation plus privilégiée et proche avec sa croûte, et ces crétines d'infirmières, ne comprenant rien, la lui suppriment. Ça justifierait un procès en dommages-intérêts, plus pretium doloris.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: La croûte
oui mais... (je sais, je chipote)silene82 a écrit:Sakhti, elle se fait amputer dans l'espoir d'avoir une relation plus privilégiée et proche avec sa croûte, et ces crétines d'infirmières, ne comprenant rien, la lui suppriment. Ça justifierait un procès en dommages-intérêts, plus pretium doloris.
Les infirmières ont effacé la croûte parce que pas jolie. Ce qui veut donc dire que c'était faisable mais pas tant que la jambe tenait au corps, c'est ça? Et pourquoi donc ?
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: La croûte
Je rejoins un des commentaires précédents "tout ça pour ça". Je suis déçu par le texte, pour le fond. La forme a été bien menée...
Elnanar- Nombre de messages : 8
Age : 40
Date d'inscription : 15/08/2009
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