Vos écrits
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot 6 Boosters Mascarade ...
Voir le deal

Révérence au voleur

3 participants

Aller en bas

Révérence au voleur Empty Révérence au voleur

Message  Nanaki Mar 4 Aoû 2009 - 6:15

Révérence au voleur

Je suis dans cette pièce où il m’est interdit d’être. Immobile, je sens mon cœur battre la chamade jusque dans mes tympans. Les secondes où mon regard se trempe dans le vide de la noirceur me semblent interminables. Faiblement, mes pupilles s’élargissent enfin et mon regard plonge dans l’obscurité. Mon cœur semble se contenir alors que je parcours de mes petits yeux une peau cérusée. J’en imagine la chaleur douce et enveloppante, mais elle me paraît si fragile, si délicate que si j’y touche, elle se déchirerait sous mes doigts. Et mon regard glisse, considérant chaque détail labile, chaque cicatrice laissée par le temps. Je redécouvre alors le corps de ma mère. Je m’accoste sur son visage. Il me paraît tendu, mais si candide. Elle est si belle, et moi j’ai si mal, mais je ne le sais pas encore, je le saurai quelques jours plus tard, lorsqu’elle mourra.
Soudain, son souffle chaud se fracasse sur mon visage, je perçois un faible murmure au travers :
« T’es qu’une salope »

Nani se réveilla brusquement. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et son corps était trempé de sueur. De par le lit en acier inoxydable, la lumière artificielle au plafond et de la forte odeur de désinfectant, elle sut qu’elle se trouvait dans un hôpital. Son esprit s’envola à toute allure, et quand les derniers évènements lui revinrent à l’esprit, elle fut saisie par une forte nausée et un long et glacial frisson lui sillonna le dos. Elle ne pensait qu’à une chose : rentrer chez elle, au plus vite et prendre la douche la plus chaude possible. Le malaise persista, intense, jusqu’à l’arrivée d’une infirmière. Celle-ci lui posa une multitude de questions d’une voix enrouée. Puis elle ajouta que son patron était assis dans la salle d’attente. Voulait-elle le voir après le médecin? Nani insista pour le voir tout de suite. Il fallait qu’elle le voie tout de suite, qu’il lui dise ce qu’elle voulait entendre, à tout prix. L’infirmière la scruta d’un regard gris, impassible, avant de quitter la pièce. La porte se referma alors avec une lenteur chargée de fatalité. Le malaise revint à la charge, plus aiguë. Le sol rigide et dur lui renvoya en écho le rire strident de deux infirmières au bout du couloir. Son regard mortifié traîna sur le sol en céramique et sur les murs de béton. Il s’égara quelques instants sur une affiche publicitaire annonçant une jolie et jeune infirmière tenant un produit contre le rhume à un centimètre d’un décolleté bombant. Au bas de l’affiche, des caractères gras s’imposaient sur des cuisses à découvert : « Paying Attention ». Puis la porte s’ouvrit sec avant de se refermer lentement sur le reste du monde. Son patron avait des yeux rougis et vitreux, ses cheveux bruns s’allongeaient en une mince barbe le long de sa mâchoire. Il était disproportionnellement grand et squelettique. De profonds cernes bleutés luttaient contre son nez retroussé. Nerveusement, il s’avança au centre de la pièce, les yeux fixés sur Nani. Celle-ci laissa le silence se faire tout en soutenant son regard à l'affût. Il avait grand mal à contenir une nervosité qui s’accroissait. Il finit par sortir un paquet de cigarettes et un briquet de ses poches. Il ouvrit la fenêtre et en entama une. Avec impatience, il prit sa première bouffée, accotant sa tête sur un écriteau interdisant de fumer. Il expira avec profondeur les volutes de fumé qui effectuèrent une lente ascension dans l’air.
- Je voulais simplement m’assurer que tu n’allais pas dire un mot de ce qui s’est passé.
Son regard était soudainement devenu féroce. Mais son ton de voix était calme. Le sien, elle l’aurait voulu moins craintif.
- Je peux savoir pourquoi?
- Simplement pour la confidentialité de la maison.
Son souffle chargé de fumée fit un second tourbillon. Nani sentit le sang lui monter furieusement aux joues.
- Et ma protection, Jean-Simon? Elle ne vaut rien?
Elle examina prudemment son visage, celui-ci était impassible.
- Bien sûr que non, pourquoi ne vaudrait-elle plus rien?
Nani considéra avec célérité ce qu’elle pouvait dire et ce qu’elle ne pouvait pas.
- Je ne sais pas, c’est à toi de me le dire, étant donné que tu es là pour t’assurer que je ne parle pas à ce docteur.
- Mais pourquoi voudrais-tu lui en parler? Qu'est-ce que tu pourrais dire qui te rapporterait tant?
C’était le moment.
- Que j’ai été agressée.
Il s’esclaffa d’un rire railleur. La mâchoire et les mains de Nani se crispèrent. Il finit par dire :
- Oh je t’en prie, je sais ce qui s’est passé, il t’a pas agressé. C’est juste un accident comme les autres.
Nani garda le silence
- Et puis regarde, t’as aucun bleu, aucune marque.
- Je suis à l’hôpital.
- Parce que tu t’es évanouie! Ça l’arrive à plein de gens tous les jours, et puis, personne ne reste si longtemps dans les pommes sauf pour une commotion cérébrale, et t’en as pas à ce que je sache. T’as un problème de santé, c’est tout.
- Attends, t’es en train de me dire que c’est normal ce qui s’est passé?
- Ça arrive tout le temps. Tu demanderas à Julie, les clients ont parfois des demandes bizarres, ça juste mal tourné, ça l’arrive.
- Justement, il ne me l’a pas demandé, c’est ça le problème.
- Bah, il a seulement pensé que tu connaissais ton métier... Et puis, de toute façon, s’il l’avait fait t’aurais vraiment dit non?
Nani examina attentivement son patron. Celui-ci affichait un de ces sourires qui ne montre que les dents, jumelé à un regard vainqueur. Elle aurait voulu lui arracher le visage.
- Allez, repose-toi donc un jour ou deux, on en reparlera lundi.

Et il partit en coup de vent, laissant Nani contenir sa haine dans cette petite chambre d’hôpital. Le médecin arriva une demi-heure plus tard. Il lui dit qu’il n’avait rien trouvé d’anormal et qu’il s’agissait sans doute d’un peu de fatigue. Nani ne lui dit rien.

*
* *
La porte du numéro 147 n’était pas barrée, Nani entra.

-Papa, t’as encore oublié de barrer la porte.

Le 4 ½ sentait le chat, l’aspirateur était à passer. Nani se défit de ses souliers et de son manteau. Son père était assis dans le salon à quelques mètres. Ses vêtements étaient les même que la veille et sa barbe avait pris du terrain sur son visage. Nani s’avança vers lui.

-Papa, tu m’as entendue?
Nani remarqua alors les objets sur la table basse. Il y avait une demi-bouteille de plastique coupée sur la largeur. Il y avait un sac de plastique également, il contenait ce qui sembla être de petits cailloux de la couleur des abricots secs. Elle vit alors le cendrier un peu plus loin dans la direction de son père, il contenait une mince résine brunâtre en son centre. Son père retourna rêveusement vers elle son regard vitreux.
-Ah, salut Nani.

Le blanc de ces yeux était marbré de vaisseaux sanguins.
- Excuse-moi pour la porte, j’oublie.
Et il détourna la tête vers la télévision. Nani resta plusieurs secondes à le contempler fixer l’écran, son regard perdu dans le vide. Puis elle s’enferma dans la salle de bain.

*
* *

C’est à travers la fente de ma porte que j’ai laissé durant des heures le monde tourner. Sans bouger, mon corps s’imprégnait de toute l’esthésie qui déferlait jusqu’à moi, je m’imbibais ainsi de la vague du monde qui allait et venait, définissant toute la réalité sans que rien ni personne n’eût à le faire. Me laisser aller, laisser mon cœur battre, ma poitrine respirer et ma tête s’emporter là où elle le voudrait bien.
Nanaki
Nanaki

Nombre de messages : 9
Age : 33
Date d'inscription : 03/08/2009

Revenir en haut Aller en bas

Révérence au voleur Empty Re: Révérence au voleur

Message  Nanaki Mar 4 Aoû 2009 - 6:17

Mais cruellement, quelque chose me força à revenir à la surface de mon inintelligible existence.
Je n’avais pas tort.
L’eau coulait abondamment sur moi, répandant toute sa chaleur sur mon corps inerte, et dans ma demi-conscience je m’entendis souffler, malgré moi :
Je n’ai pas tort.
Et c’était vrai, il y avait quelque chose d’inacceptable dans ce qu’on m’avait fait le matin même. Quelque chose d’inacceptable dans ce que disait Jean-Simon. Quelque chose d’inacceptable dans l’approbation des autres. La sexualité était un produit, comme les autres, prêt à être servi sur un plateau d’argent. Et dans le désir de ceux qui cherchaient à la vendre, l’identité de la femme était manipulée, trafiquée. On s’en servait comme s’il s’agissait d’un objet.
Voilà comment je m’étais sentie le matin même, comme un objet.
Bonjour, je m’appelle Mélanie Latreille et je suis un objet.
Je tâchai de me rappeler cette journée où les maisons de prostitution ont été légalisées. Ma mère avait soufflé d’un air rassuré vers mon père : enfin, on va être en sécurité. Une petite dame d’origine asiatique avait dit que c’était un pas contre le trafic humain, contre les gangs de rues et que les femmes comme les hommes étaient libres de choisir cette profession comme n’importe quel autre. Il y a eu une parade. J’ai vu beaucoup de gens sourirent ce jour-là.
Quelques fois, le téléjournal hurle que la proportion d’abus sexuels a quasiment doublé par année, en 5 ans. Ils parlent aussi de femmes kidnappées pour des motifs d’esclavagisme.
Est-ce que tout ça a un lien ? Quoi qu’il en soit…
Je ne pense pas que c’est cela qu’ils auraient voulu.
Il y a seulement quelqu’un quelque part qui a tiré profit de cette liberté, et personne n’a rien dit. D’autres ont suivi et ça nous a menés à ça.
Il aurait fallu porter plus attention.
J’aurais dû porter plus attention, parce que moi aussi je suis coupable. Parce que, je suis une prostituée moi aussi, comme ma mère.
Bonjour, je m’appelle Mélanie Latreille et je suis une prostituée.
Mais je ne voulais plus l’être. J’avais perdu quelque chose le matin même et il fallait à tout prix que je le retrouve, je sentais que c’était nécessaire. J’avais cette envie de partir, loin. De tout foutre en l’air parce que ma vie était vouée au désastre, à une chute où le sol se déroberait sans arrêt sous mon corps, accumulant ainsi à l’infini les impacts toujours plus violents les uns que les autres. Il me fallait donc partir, avec les vingt mille dollars économisés pendant ces trois ans, sans mon père et sans prendre le temps de m’expliquer à quiconque. Mon père… Je l’aimais bien sûr, mais il avait passé toute sa vie à dépendre de quelques substances ou de gens qui l’aimaient. Avant c’était ma mère, et maintenant c’était moi. Il n’avait jamais vraiment travaillé, la vie pour lui n’était qu’une récréation sans fin où l’on vivait au jour le jour. Il me donnait l’impression de n’avoir plus aucun ressort, quelque chose de grave pouvait bien lui arriver, mais lui n’arriverait pas à réagir, à changer. Je l’ai vu lorsque ma mère est morte. Non, il me fallait partir avec quelqu’un d’autre, celui qui a toujours été là pour moi, celui qui ne me fera jamais du mal, le seul que j’ai vraiment aimé : Christian.
Soudain, un bruit sourd me tira de mon songe. La porte avait claqué, mon père avait dû partir. En sortant de la chambre de bain, je l’appelai, mais je n’eus aucune réponse. Je suis allée dans le salon, il n’y était plus et la table basse était à présent vide. En me retournant, je vis la porte de ma chambre entrouverte, j’allai l’ouvrir complètement. Mon lit était retourné et le contenu de mes tiroirs était répandu sur le sol. Je me suis lancée au travers du désordre, cherchant le coffret contenant mon argent. Je le trouvais, le cadenas était cassé, ma carte de guichet envolée.
*
* *
Il a fallu appeler, apprendre de la bouche d’une représentante que mon compte était vide, courir à travers la ville pour chercher, chercher mon père sans jamais le trouver, le chercher en me demandant pourquoi, pourquoi et encore pourquoi…
Pouvait-il savoir? Non, c’était impossible, simplement impossible qu’il eut la moindre idée de ce que j’avais projeté de faire. Mais qu’est-ce qui avait bien pu arriver ? Et comment pouvait-il savoir pour l’argent?
Tant de questions qui martèlent mon cœur. Tant de silences qui me plongèrent encore dans une sourde torpeur.
La nuit, sadique, m’acheva. J’allai m’échouer devant la porte de Christian et l’attendit des heures durant. Puis une fatigue accumulée m’assomma. Je ne sais combien d’heures je dormis, mon sommeil était de plomb et tous les rêves que je fis me semblèrent flous, incompréhensibles et irréels. À mon réveil, je me retrouvais étendue sur un divan éventré sur toute sa longueur. En levant les yeux, je reconnus le salon exigu de Christian, sa voix chaude chantait un air de jazz dans la cuisine. En regardant à l’extérieur, je vis que le soleil ne faisait qu’entamer sa course. Il arriva quelques minutes plus tard, m’apportant un café et un sandwich aux œufs.
- Tiens t’es réveillée toi.
En souriant son regard couleur chocolat me prit. Je lui répondis d’un sourire maladroit, puis ma voix enrouée réussit par sortir faiblement de ma gorge :
- Désolée de m’être abandonnée devant ta porte comme ça.
- Ben non, le soit pas, c’est moi qui est stupide, je t’ai jamais donné de double au cas où tu en aurais besoin.
L’odeur des œufs me rappela que je n’avais pas mangé depuis presque une journée, mais j’avais encore beaucoup trop l’estomac noué pour tenter d’y faire entrer quoi que ce soit.
- Hier j’ai eu une journée si horrible Chris, t’as aucune idée… Mon père a volé mon argent.
D’un coup je me sentis si épuisée, mon corps était lourd de courbatures.
- Et t’as réussi à le trouver ?
- Non, et j’ai cherché partout ! J’en peux plus… En plus j’en avais besoin.
Son ton de voix était doux, mais j’y perçu au travers une fine colère.
- Comment ça?
- J’ai tellement à te dire, si tu savais. Il s’est passé autre chose au travail. Je veux partir d’ici, j’en ai marre, Christian.
Le mot « travail » dans ce que je venais de dire avait tout son sens, mais il me parut si ridicule. Je rajoutai :
- Je veux partir avec toi Christian.
Il demeura silencieux, mais son regard me considéra avec une telle intensité que je devinai ses mots avant même qu’il parle.
- Mais pour aller où ?
- Je sais pas… On trouvera bien.
- T’abandonnerais ton père comme ça?
Je ne répondis rien, mon cœur s’angoissa follement.
- Et moi? T’as pensé à moi? Qu’est-ce que tu veux que je fasse ailleurs?
Je sentis le rythme de mon souffle s’amplifier.
- Écoute, je ne peux pas te forcer, mais je ne peux plus rester ici, laisse-moi t’expliquer au moins pour que tu comprennes.
- Non t’as pas besoin, je sais déjà.
Il avait dit cela en regardant ailleurs, à la dérobée. Moi, j’avais tout simplement cessé de respirer.
- Quoi ? Mais comment…
- Jean-Simon m’a appelé hier.
Je luttai de toutes mes forces pour ne pas fondre en larmes. Ça y est, s’en était trop, je me levai, le visage dans la main, mon souffle était revenu, mais brûlant. Je fis un pas vers la porte.
- Et quoi, tu va me dire que t’es d’accord avec lui, c’est ça? Que c’est absolument normal?
- Non. Mais j’ai cru que tu savais ce que tu risquais en travaillant dans un bordel.
- Oui, ça c’est sûr, mais pas ma vie! Tu sais pas toi ce que ça m’a fait, j’étais sûre de mourir.
Un torrent gronda en moi et une pluie s’abattit sur mon visage. Je poursuivis :
- Je veux partir, j’en peux plus, est-ce que tu comprends ça?
Il ne répondit rien, moi j’aurais défoncé un mur entier avec mes poings. Il finit par dire, les yeux brillants d’une lueur sourde :
- Mais moi, je ne veux pas que tu partes.
- Alors viens avec moi !
- Mais qu’est-ce que tu veux que je fasse ailleurs? T’as pas pensé à moi? Et ton père lui, tu vas l’abandonné comme ça? Pis, on va vivre de quoi?
Je ne répondis rien, incapable de le regarder, je me dirigeai vers la porte.
- Où vas-tu, Mélanie?
- Fiche-moi la paix.
J’avais dis cela d’une voix basse, déchirée, et comme j’ouvrais la porte, il me dit :
- Mélanie c’est moi qui ai ton argent.
Je me retournai, le visage détruit.
- Quoi?
Il se leva et me regarda, les yeux toujours brillants de cette même lueur.
- Ne pars pas, j’ai ton argent.
Le torrent se déversait maintenant sur moi avec toute sa fureur.
- Quoi ? Mais pourquoi est-ce que t’as fait ça?
Il s’approcha de moi, le visage accablé, en ne disant rien.
- Approche-toi pas de moi !
Cette fois-ci ma voix rugit hors de moi-même. Il m’entoura de ces bras et alors que je le ruais de coups, je lui répétai à tue-tête.
- Ne me touche pas !
Je m’effondrai sur le sol, incapable de me débattre, incapable de parler, il n’y avait que le torrent de larmes qui se déversait tel un déluge sur moi-même. Il me chuchota doucement à l’oreille ;
- Je suis tellement désolé, va-t-en pas, je t’en prie, je t’aime tellement.

*
* *
« Mélanie, qu’est-ce que tu fais là? »
Ma mère s’était réveillée, Je voyais ses yeux m’observer dans le noir.
- Maman je m’ennuie de toi, est-ce que t’es malade?
- Ah, je suis désolée ma belle, maman est juste un peu fatiguée mon trésor. Aller viens à côté de moi.
En m’allongeant dans les bras de ma mère, je ressenti la douce chaleur de sa peau envahir la mienne, elle sentait la vanille. Sa main me caressait faiblement la tête lorsque je lui murmurai :
- J’ai peur de papa, il est bizarre quand le monsieur à la moustache lui apporte ses médicaments .
Ma mère ne dit rien, ses mains passaient toujours sur ma tête.
- Tu me manques maman. Quand est-ce que tu vas aller mieux?
- Mélanie j’ai quelque chose à te demander, mais tu ne dois pas le dire à papa.
- Quoi?
- Est-ce que tu partirais avec moi?
Son souffle était chaud sur ma joue.
- Oui, jusqu’où?
- Je sais pas ma belle, où tu voudras.
- Ah maman, tu ferais ça pour moi?
- Bien sûr mon amour, y’a rien que je ferais pas pour toi.
Et ma mère répéta en caressant doucement mon visage :
- Y’a rien que je ferais pas pour toi.
Nanaki
Nanaki

Nombre de messages : 9
Age : 33
Date d'inscription : 03/08/2009

Revenir en haut Aller en bas

Révérence au voleur Empty Re: Révérence au voleur

Message  silene82 Mar 4 Aoû 2009 - 8:28

Il me semble reconnaître des québecquoiseries, me trompé-je?
Nul n'est parfait, la preuve, chuis un maudit français

Sinon, j'ai lu un peu vite, intéressé par l'histoire, à laquelle je ne trouve pas, à première lecture, très grand relief, mais que je vais relire
j'ai le cerveau lent

Je reposterai plus tard
passionnant tes coms silène; t'en refais quand tu veux
silene82
silene82

Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009

Revenir en haut Aller en bas

Révérence au voleur Empty Re: Révérence au voleur

Message  Sahkti Jeu 13 Aoû 2009 - 7:19

Beaucoup de choses, d'idées différentes dans ce texte avec des styles qui se croisent et parfois se téléscopent. Tu alternes récit romanesque avec narration plus journalistique et je n'ai pas trouvé cela tout le temps abouti ou réussi. D'abord à cause de certaines transitions très poétiques, trop par rapport au reste du texte. Ensuite parce que tu insuffles du mystère et de la tension en début de texte pour en arriver peu à peu à une dénonciation de certains faits de société, certes graves mais évoqués de manière assez lisse à mes yeux. Sans compter que pour une femme blessée dans son corps et son orgueil qui se trouve à l'hôpital, elle a une vision très générale du monde, peut-être un peu trop par rapport à des sentiments plus terre-à-terre qui devraient l'animer, mais cette remarque ne reflète que mon attente personnelle bien sûr, par rapport à ce texte qui me laisse quelque peu sur ma faim.

Au début, je n'ai pas eu de mal à entrer dans la tête du personnage, à visualiser et appréhender tout cela mais au fil des descriptions et digressions, je me suis mise en recul, la narratrice m'a semblée mécanique.

Puis ces explications sur sa jeunesse, son entrée dans la prostitution... tout cela peut éclairer le personnage mais est amené de manière peu harmonieuse me semble-t-il, comme un gros bloc au milieu de quelque chose. Son attitude face à Christian est également étrange, elle ne lui accorde aucune explication pour l'argent, se rembarre; ça ne colle pas trop.

Quant à la fin, je l'ai trouvée très plate, guimauve à souhait, en décalage avec le reste.

Au final, du bon et du moins bon, avec l'impression générale que ce texte est un assemblage de morceaux écrits par deux personnes différentes, tant il y a des différences dans la manière de raconter.

Je pense, mais ce n'est qu'une suggestion perso, que ça serait pas mal de s'en tenir davantage à un fil conducteur, une structure, qui permettrait d'éviter cette impression de fragments collés ensemble.
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Révérence au voleur Empty Re: Révérence au voleur

Message  Sahkti Jeu 13 Aoû 2009 - 7:20

silene82 a écrit:passionnant tes coms silène; t'en refais quand tu veux
ça fait tout de même une réaction au texte :-)
Sahkti
Sahkti

Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005

Revenir en haut Aller en bas

Révérence au voleur Empty Re: Révérence au voleur

Message  Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum