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L'histoire d'une vie

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Message  Phoenamandre Mar 4 Aoû 2009 - 22:06

Voici la réécriture de ma première nouvelle faite il y a six ans...
Le thème est vraiment banal, comme l'histoire d'ailleurs


« Regardes, je te parie que j’atteindrais les bouées avant toi ! » disait-elle pour m’embêter.
D’ordinaire, je n’étais pas du genre à relever les défis, mais celui lancé par ma meilleure amie me semblait bien impossible à éviter. Aussi je commençai à nager la brasse n’avançant guère plus rapidement qu’en marchant sur le sable.
« On verra bien qui sera la plus rapide » répliquai-je !
Et je plongeai. Je préférais de loin nager sous l’eau, peut-être par vieille habitude. J’aimais beaucoup le fond marin, mais sans lunette il m’était impossible d’ouvrir les yeux. Finalement, je sortis la tête hors de l’eau par manque de respiration. Il ne me manquait plus que quelques mètres avant la bouée, j’étais sûre d’arriver la première. Je nageai, le plus rapidement possible, repoussant l’eau avec le peu de muscles que mon corps possédait. Lorsque ma main atteignit enfin le plastique, je pu alors me réjouir.
C’est alors que survint le drame. Je me retournai pour voir l’effet que ma victoire avait sur Adeline, mais elle n’était pas derrière moi. J’avais beau regarder plus loin, aucune trace d’elle n’était visible. Inquiète je me décrochai de ma bouée et nageai doucement tout en regardant autour de moi. Soudain j’entendis des hurlements, des cris d’horreurs et d’effrois. Ils provenaient de quelques mètres devant moi, d’une planchiste qui avait posé pied à terre. C’est alors que je vis son corps. Il remontait doucement, flottant au rythme des vagues, ses yeux étaient clos, éteints. Elle n’était plus.

Je me réveillai en sursaut, des larmes pleins les yeux et transpirante. Encore ce maudit rêve, cet horrible cauchemar qui continue de hanter mes nuits depuis déjà presque huit ans. Ouvrir les yeux n’aurait pas suffit pour effacer l’expression de son visage qui même avec le temps ne s’efface pas de ma mémoire, les fermer serait lui manquer de respect.
Tremblante, j’allumai ma lampe de chevet en tentant de ne plus y penser. Soudain, quelque chose de gluant et mouillé me toucha la joue. J’eus un bref mouvement de recul avant de me rendre compte qu’il ne s’agissait que de mon chien Adès, un gros labrador blanc cassé, une vraie pâte. Peut être m’avait-il entendu m’agiter, mais quel qu’en soit la raison il était toujours le bienvenu. Encore étourdie, je me redressai pour l’accueillir sur mes genoux et le gratter tendrement. C’était un peu pour le rassurer, il est tellement difficile de se comprendre entre animal et homme, seuls les gestes et les cries peuvent servir de langage. Les miens se voulaient rassurant, peut être plus pour moi que pour lui au fond.
Pourquoi me rassurer ? C’était bien simple, depuis ces huit dernières années, c’était toujours la même rengaine. A moitié dépressive, j’errais dans les couloirs du lycée tel un zombi à qui personne n’osait même plus adresser la parole. Lorsque je passais devant mes camarades, que je côtoyais pourtant depuis presque un an, les regards se détournaient et m’évitaient.
Et ce jour là, rien encore n’avait changé. Seule, je gagnais d’un pas lourd ma salle de classe afin d’y suivre les habituels et monotones cours d’Histoire-Géographie. Peut être était-ce à moi de faire des efforts ? Peut être était-ce de moi que devaient venir les actes, non des autres. Oui j’avais décidé d’agir, en ce 28 Mars, je devais faire mes preuves. Nous accueillions dans notre classe un nouvel élève nommé Mathéo. Cette fois, je me sentirais moins seule à être sans cesse montrée du doigt. Et encore, je ne le connaissais pas. L’avenir nous réserve parfois bien des surprises. D’autant plus que physiquement, je ne me laissais pas non plus aller. Aussi, lorsqu’il dû choisir une place où s’asseoir, le pauvre fut condamner à choisir la seule place libre, voisine de la mienne.
Pas de temps à perdre, Mr Gansi commença immédiatement son cours sans prendre la peine de savoir quels avaient été ceux suivis par le nouvel élève. Je le regardais discrètement pour guetter sa réaction. Je détournais rapidement la tête lorsque nos regards se croisèrent, et rouge de honte, je regardai le sol. Trop tard. J’avais largement eu le temps de le détailler, et de remarquer combien il serait un garçon « inaccessible ». Il n'était pas immensément beau, non, mais son visage semblait d’un calme profond, serein. Ses longs cheveux noirs jets descendaient le long de son visage en le rendant plus fin, presque mystérieux. J’en frissonnais. Je n’y arriverais jamais, j’avais mal choisis mon jour. Tant pis, me dis-je en rangeant un peu trop rapidement mes affaires à la fin du cours
« Eh, m’interpela discrètement une voix inconnue alors que je passais la porte, je crois que tu as oublié un stylo »
Je me retournais, lui pris des mains l’objet en question, et reparti, honteuse de ne même pas l’avoir remercié. « Quelle idiote » me dis-je. Sa façon de m’observer m’avait perturbée. Il ne me regardait pas dans les yeux, non, soit trop haut soit trop bas. Peut être étais-je si invisible qu’on ne trouvait pas tout mon visage.
Voilà une belle journée de gâchée me dis-je le soir même en jetant mon sac-à-dos sur mon lit. Je m’assis sur mes couvertures et pris un calepin sur lequel je notai quelques vers qui m’étaient venus dans la journée. Plus tard je les reprendrais comme sujet pour écrire des poèmes entiers. Ainsi l'un porterait sur une violoniste alcoolique, un second sur l’essence d’une vie, et peut être un dernier sur un quatuor maudit, un quatuor à corde bien évidement. Mais là j’étais bien trop fatiguée et énervée contre moi-même. Je n’avais strictement aucune inspiration.
Ainsi débutaient chaque semaines, pleines d’espoirs et de rêves, qui arrivés le vendredi soir se résumaient par des échecs.
Quelque chose m’avait surpris lorsque je fis le bilan de cette semaine. Mathéo ne semblait pas s’être fondu dans la masse. Bon, après tout on m’avait prévenu, le travail de sa mère l’obligeant souvent à déménager, peut être essayait-il tout simplement de ne pas s’attacher aux autres. Une chose était sûre, il ne m’adresserait jamais plus la parole.





Pourtant, l’impossible se produisit deux jours plus tard. Je reprenais simplement le chemin de ma maison après une longue matinée de cours, lorsque je le vis, à quelque pas de moi. Il n’y a peut être rien de bien exceptionnel quelqu’un prendre la même route que sois, surtout dans une ville aussi petite, mais je pense que je m’en serais aperçu s’il habitait près de chez moi.
« Tu vis par ici ? » lui demandais-je.
Étonné, il se retourna et rougis légèrement.
« Oui, répondit-il, toi aussi je suppose ? 
- Oui. »
Il n’était pas bien grand en fait, peut être même plus petit que moi. Étrange, je ne l’avais pas remarqué. Encore une chose que je n’avais pas vue. Il savait se faire discret je trouve… Peut être était-ce une qualité, à vrai dire je n’en sais rien.
« Bon eh bien, tentais-je pour continuer la « conversation », ça te plait les cours ? »
Il paru réfléchir avant de répondre, la question était aussi inintéressante que je ne le suis moi-même.
« Je ne sais pas trop, hésita-t-il, j’ai un petit peu de mal à débarquer comme ça…
Oh je comprends, acquiesçai-je, ce n’est pas très simple, je suis sûre que tu t’en sortiras
Peut être, dit-il »
La piteuse conversation continua jusqu'à ce que nous nous séparâmes. Ainsi j’appris que son père avait quitté sa famille il y a quatre ans et n’était plus jamais revenu, il me raconta que depuis sa mère tentait de trouver une situation stable en promettant à chaque déménagement qu’ils resteraient. En retour je lui parlai rapidement de ma vie, lui expliquant mon asociabilité et quelques autres problèmes. Bref strictement sans intérêt. Pourtant vers la fin, j’eus la nette impression que le courant était passé, mais bon, pour quoi se faire des films ?
A peine j’avais ouvert la porte que mon beau Adès se précipita dans mes jambes en aboyant. Je pris ses babines entre mes mains et lui déposai un baiser sur le bout de la truffe. Qu’il était bon de rentrer chez soi ! L’air frais de la maison pénétra dans mes cheveux tandis que je les dénouais pour me détendre.
Fatiguée, je rejoins le salon et m’affalais lourdement sur le gros fauteuil en toile. J’attrapai la télécommande et commençai à zapper en oubliant presque de préparer le repas.
Ô joie, encore devoir se lever, et Adès toujours dans mes pieds !
C’est en retournant une seconde fois dans le couloir que je remarquais que la porte du sous-sol était ouverte, la lumière allumée. Adès se dirigea immédiatement dans l’ouverture sans que je n’eusse le temps d’esquisser un geste, ce qui évidemment m’obligea à le suivre.
Arrivée en bas, j’entrepris de balayer la salle du regard. Ma mère était par terre, allongée sur le sol.
« Mon dieu ! réalisai-je en sursautant. »
Je me précipitai directement sur elle, son cœur battait encore. Elle avait dû perdre connaissance. Alors sans réfléchir, je gravis les marches quatre-à-quatre et attrapai le téléphone.
Un quart d’heure passa, sans qu’aucune voiture ne se fasse entendre. Quand les ambulanciers sonnèrent à la porte, je leur sautai littéralement dessus et les tirai vers le sous-sol où gisait ma pauvre mère. Accablée par l’inquiétude, ils acceptèrent que je les accompagne dans le véhicule.
Les secondes paraissaient être des heures tandis que je lui tenais la main, guettant la moindre réaction de sa part.
Jusqu’à l’hôpital il ne se passa rien. Ce ne fut que quelques minutes après qu’un médecin m’ait demandé d’attendre qu’un homme vint, sourire au visage, m’annoncer que ma mère était réveillé. Je bondis immédiatement sur mes pieds et accourrai à son chevet. Elle était là, souriante elle aussi, l’air fatigué mais parfaitement éveillée.
« Maman » lui dis-je en la serrant dans mes bras « Que c’est-il passé ? »
Elle ne cessait de sourire et paraissait prête à exploser de rire, comme s’il ne s’agissait que d’une sombre plaisanterie.
« J’ai quelque chose à t’annoncer. » commença-t-elle.
Toute mon attention était braquée sur elle, mon pouls s’accélérait, j’attendais qu’elle continue.
« Voudrais-tu… une petite sœur ou un petit frère ? » Demanda-t-elle en riant. 
Ce fut plus fort que moi, sorti de ma gorge un petit cri et je la serrais à nouveau, bien plus fort cette fois-ci, manquant de l’étouffer.
« C’est merveilleux ! Tu le sais depuis quand ? » la questionnai-je hâtivement.
Elle m’expliqua alors que depuis quelques jours elle avait deviné son état, mais que fasse au quotidien elle n’avait pu faire de test. Alors ce matin, tandis qu’elle vidait le lave linge, elle avait été prise de vertige et avait chuté. Je l’avais trouvé à ce moment précis. Soupçonnant sa grossesse, à peine éveillée elle en avait parlé au docteur Montem qui après avoir fait un simple test lui confirma ce qu’elle espérait.
J’avais les larmes aux yeux, c’était si inattendu ! Comment avait-elle pu me cacher tout cela à moi ?
Elle se décida enfin à appeler mon père qui travaillant n’avait eu vent de la nouvelle. Je regardai ma montre et m’apercevais avec effroi qu’il était déjà quinze heures. Tant pis pour les cours de cet après-midi.
Il se passa à peine un quart d’heure avant que mon père n’arrive dans la chambre, un bouquet de fleures à la main. Je me levai pour l’embrasser, puis il s’assit au coin du lit de sa femme. Quelque peu étourdit par la nouvelle, il manqua de renverser un verre d’eau posé sur une table près de lui. Alors il prit ma mère dans ses bras et lui chuchota mille et un mots d’amours.
Car s’il y avait bien quelque chose que mes parents n’avaient pas perdu en vieillissant, c’était bien l’amour. Je trouvais ça attendrissant

Dix jours s’étaient passés depuis ce moment. Ma relation avec Mathéo s’était améliorée et nous faisions plus que discuter de la météo ou de notre journée passée. Nous commencions à nous découvrir certaines affinités, notamment à propos de notre caractère quelque peu marginal.
Je commençais à retrouver le sourire, aussi il faut dire que deux évènements si importants n’arrivaient pas tous les jours. Enfin « évènement », je ne saurais dire si ma rencontre avec Mathéo en est un mais elle semble bien être primordiale dans le retour de ma joie. Espérons juste que cela dure.
Je trottinais et flânais tranquillement sur la route du lycée. Le monde me semblait rose et je m’envolais au fil du vent qui me portait délicatement.
Une silhouette familière m’attendait quelques mètres devant moi.
« Mathéo ! Hurlai-je en me jetant dans ses bras. »
Etonné par mon inhabituelle excentricité, il m’enlaça tout de même, puis nous partîmes tous les deux sur le chemin de la scolarité.
Je me sentais si bien à ses côtés. Je m’en rendis compte en m’asseyant sur mon lit, ce soir. Un brin nostalgique, peut être mélancolique, je me laissai aller à de longues rêveries.
« Tu vois Adeline, murmurai-je, au fond, je vais peut être remonter la pente ! »
J’entendis Adès gratter à ma porte close, alors je lui ouvris, et tout deux nous nous endormîmes, l’un contre l’autre.

Phoenamandre

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Message  Phoenamandre Mar 4 Aoû 2009 - 22:07

Ce matin, j’avais pris une résolution. Oui, il fallait que je fasse quelque chose, ma relation avec Mathéo ne pouvait s’arrêter à des allers et retours pour aller au lycée, non, c’était totalement idiot.
J’en parlai à ma mère, elle était d’accord. Ce midi je mangerai en ville.

« Yop, dis-je en guise de bonjour en lui faisant la bise, ça va bien ?
Un petit peu mal à la tête, répondit-il, et toi ?
Oui, bon écoute je vais faire bref, me lançai-je, ça te dirait de manger en ville ce midi, on prendra un sandwiches et on ira s’assoir ? »
Il semblait ravit et acquiesça immédiatement. Cependant, quelque chose me préoccupait. Ses yeux étaient renfoncés dans leurs orbites et sur son visage étaient gravés de profondes cernes, s’était-il passé quelque chose ?
Ainsi le midi nous marchâmes jusqu’au centre ville pour nous acheter de quoi manger.
« Pourquoi es-tu si fatigué, lui demandai-je ? »
Il me sourit tendrement et répondit :
« Rien, j’ai mal dormi à cause de mes maux de tête. »
Nous nous installâmes sur un banc et je commençai à déballer lentement mon sandwiche de son sac en plastique. Je remarquai alors que lui ne faisait rien, et qu’il me regardait, sans doute réfléchissait-il.
« Tout va bien, le questionnai-je ? 
Oui, je crois. »
Il commença lui aussi a manger, puis s’interrompis soudainement et me demanda :
« Toi tu es sur que ça va ? Il parut hésiter puis continua, tu n’as plus le même entrain qu’hier, je trouve. »
Oui c’est sûr, hier était un autre jour, comme toute la semaine passée d’ailleurs. Je levai les yeux au ciel et une larme se perla légèrement au coin de mon œil, il faisait si beau pourtant…
Mathéo s’approcha de moi et essuya d’un revers de manche la goutte d’eau indésirable.
« Racontes moi tout, m’encouragea-t-il. »
Alors sans ne plus tenir, je lui parlai de ma meilleure amie que j’avais perdue étant petite. Cette personne unique et formidable qui m’avait été arrangé dans mon plus jeune âge, celle que j’aimais tant, qui était pour moi la confidente, la grande sœur et l’amie.
Il m’écoutait patiemment, tandis que je déblatérai mon flot de paroles inutiles, il m’écoutait et hochait la tête de temps en temps, ponctuant mon discours sans ne jamais m’interrompre.
Quand j’eus fini, lorsque j’eus tout dis, je remarquai ses yeux, humides eux aussi. Sans se retenir, il me prit dans ses bras et m’enlaça.
Mon cœur s’arrêta de battre et un frisson parcourue tout mon corps. Le temps n’était, plus rien n’existait, rien. Nous deux, nous étions là, au beau milieu de nulle part, dans une époque indatable, seuls sur le chemin des sentiments. Je vagabondais et dansais, les yeux fermés, et je savais qu’en les rouvrant il serait toujours là.
Alors sans que je ne puisse rien contrôler, mes lèvres asséchées contre les siennes vinrent se nicher. Doucement, je les sentais m’envelopper et sa tendresse me réchauffer. Lentement nos lèvres se rencontrèrent et entrèrent dans un mouvement sans turbulences. Mon âme entière se retrouvait plongée dans une évanescence de beauté, dans le seul lieu où l’inquiétude se retrouve bannis à jamais.
Prodigieux. Je pouvais mourir en paix désormais.
Toujours avec délicatesse, nos lèvres se quittèrent et mes yeux se plongèrent dans les siens.
« C’est toi que je veux, murmurai-je. »
Si mes larmes continuaient de couler à ce moment là, ce n’était plus les mêmes.
Le soir il m’appela, la conversation fut brève, mais elle eu le mérite d’être un bonne nouvelle puisqu’il m’invitait au cinéma ce samedi pour voir The Island, la sortie de la semaine. Bien sûr la nature du film ne m’importait peu, à lui aussi je pense, enfin j’espère !
La sortie comme le reste de la semaine se déroula comme je l’avais tant souhaité. Rien, mis à part son mal de tête ne vint perturber notre bien être, non, c’était parfait !
Je pense qu’il devrait consulter un médecin tout de même, c’est étrange qu’il persiste ainsi. D’après mes recherches, le manque de fer pourrait en être la raison. Je lui avais bien sûr fait part de mon hypothèse et je l’obligeais à manger des lentilles. C’est très bon pour la santé.
Dès la semaine d’après il en ressentait les effets. Il n’avait presque plus mal et était parfaitement reposé. Ma mère, elle, recommençait à avoir des vertiges et était très fatigué. Mon père avait donc posé des jours de congés pour l’assister à son enfantement.
« Il ne faut surtout pas qu’elle ait la moindre source de stresse, avait dit le médecin. Il semblerait qu’une grossesse difficile s’annonce. »
A peine un mois et demi s’était écoulés depuis que la graine avait commencé à germer, et déjà on savait que l’accouchement ne serait pas de tout repos.
Je faisais moi aussi ce que je pouvais pour l’aider, je pense aussi que c’était pour ma mère le meilleur moment pour être enceinte, étant donné que j’apportais enfin des notes convenables à la maison. Effet Mathéo ? Je n’en doutais pas. Lui était bosseur, d’ordinaire moi pas trop. Lorsque je rentrais du lycée je m’effondrais immédiatement dans le canapé le plus proche, et le soir je pleurais, seule au beau milieu de mon lit. Quelle vie si vite résumée !
J’étais bien heureuse que les choses changent enfin, un peu de mouvement ne faisait pas de mal après tout.
Adès semblait lui aussi participer à l’humeur de la maison, amenant sa bouille d’amour dans chaque pièce, aboyant gentiment et nous léchant. Que demander de plus ? Un petit ami génial, une famille souriante, un domaine où l’on se sent si bien, des bras dans lesquels se blottir et se sentir en sécurité, oui j’étais heureuse, parfaitement heureuse.
Si je souhaitais définir la perfection, j’aurais dit tout d’abord que c’était le bonheur. Si je devais définir le bonheur, j’aurais dit qu’en plus de manger à sa faim, il viendrait des autres. Oui le bonheur viendrait des autres, car c’est bien souvent par les autres qu’on se sent bien ou pas. Se sentir intégrer c’est ne pas être délaissé. Ne pas être délaissé c’est avoir des gens sur qui compter. Et pouvoir compter sur les autres, c’est avoir une chance de se relever après avoir chuté.
Mathéo m’avait invité à passer une soirée chez lui. L’idée était excellente et là, je me préparais pour lui rendre visite. Il ne fallait pas paraitre trop bien habillé, non, il fallait que je sois naturelle, mais belle.
Je tentais alors de défier l’impossible en coiffant ma tignasse blonde, mettre un peu de mascara et délicatement déposer sur mes joues des noisettes de fond de teint, que j’étalais ensuite de telle sorte que mon visage ne paraisse pas « artificiel ». Je n’ai jamais aimé les poupées barbies. Les playmobiles, passent encore, mais les blondes en plastique n’avait jamais été mon genre. J’aurais encore préféré venir en jogging plutôt que trop exagérer le maquillage.
Voilà, le juste milieu avait été trouvé. Il restait encore la tenue. Chez une fille, il faut savoir que le choix de la tenue peut durer des heures. Cependant je voyais précisément quel habit mettre, ce fut une robe plutôt décontracté, aux couleurs vertes pommes, ça y est, j’étais prête.
J’inspirai alors un grand coup et j’envoyai un message à Mathéo pour lui signaler que je l’attendais, puisqu’il avait insisté pour venir me chercher. La réponse arriva aussitôt pour m’annoncer qu’il m’attendait déjà devant la porte.
« Gogol, dis-je en sortant après avoir déposé un baiser sur ses lèvres. T’as attendu longtemps ? »
« Non, mentit-il en prenant par la taille, je venais juste d’arriver. »
 Préviens-moi quand tu reviens, m’hurla ma mère à travers la porte. »
Je murmurai un bref oui suffisamment audible pour qu’elle l’entende, et nous nous en allâmes pour la demeure de Sir Mathéo. Non Sir Mathéo ne serait pas très approprié tout compte fait. Peut être plutôt Mathéo le valeureux. Oui je pense que cela conviendrait.
« J’ai décidé de t’appeler Mathéo le valeureux, lui annonçai-je.
Le valeureux ? s’étonna-t-il, et pourquoi ? »
Je souris, honteuse de ma bêtise.
« Parce qu’il faut beaucoup de courage pour aimer une fille dans mon genre, affirmai-je. »
Il me fixa avec des yeux globuleux et attendit quelques secondes avant de répondre « Mais t’en as que des comme ça ? ».
« J’oserai toujours affirmer que je t’aime, déclara-t-il, et il m’embrassa. »
Comme la première fois je m’envolais, comme la seconde fois on s’en allait. Parfois, cela me faisait un peu peur, un peu d’anxiété et un léger picotement au ventre, d’autant plus que ce soir là j’avais mes règles.
Je lui fis part de ce détail, et lui me souris et me répondit que de toute façon ça mère serait présente. Je me sentis idiote, mais vraiment idiote ! Qu’allait-il pensé de moi ?
Sa mère, Catherine, je ne l’avais jamais vue. Ni de loin, ni de près. Mais ne sachant comment l’imaginer, je ne fus pas réellement étonné en la voyant, bien qu’elle faisait parti des femmes bien conservées, voir même très bien. On peut dire qu’elle avait de la chance, on n’en saurait lui donner d’âge.
Elle me lança un grand bonjour auquel je répondis timidement. Remarquant combien j’étais coincé elle déclara qu’elle allait nous laisser, qu’elle avait des milliers de choses à faire. Ca m’arrangeait à vrai dire, je ne supportais pas tout ce qui concernait les présentations.
« Tu veux quelque chose à boire ? me demanda Mathéo avant de m’entrainer dans son salon.
Bah écoute, puisque tu me propose ! répondis-je. »
Et je lui demandais simplement un Coca Cola. Je n’avais pas vraiment soif, et je n’aimais pas l’alcool. Boire était simplement un moyen d’entrer dans une discussion.
Quand il revint les verres à la main, je remarquai son visage crispé.
« Quelque chose ne va pas ? m’inquiétai-je »
Ses yeux regardèrent le vague un court instant, puis il me répondit :
« Non, ça va, j’ai juste à nouveau une migraine. »
Il posa les verres sur la table de salon et m’enlaça tendrement.
« Dis, t’es sûr que tout va bien ? recommençai-je 
Le mal de tête me rend câlin, réplica-t-il en tentant de cacher sa douleur derrière un sourire. »
Alors nous prîmes nos verres et commençâmes à discuter.
« Le bébé de ta mère est prévu pour quand ? s’informa-t-il. 
Normalement, pour dans sept mois. Mais franchement je trouve que c’est plutôt étrange, ma mère est vraiment crevée, expliquai-je, je t’avoue que ça m’inquiète. »
Je me mordillai les lèvres en pensant à ce que j’allais dire, puis je continuai :
« En fait je crois qu’elle fait du surmenage, enfin qu’elle en a fait, me corrigeai-je, surtout l’année passé, tu pense que ça aurait un rapport ? 
Je crois surtout que tu te fais un sang d’encre pour quelque chose qui est tout à fait normal. Ma mère est restée couchée toute la période où elle m’a enfanté. Je ne suis pas mort né, donc pour ta sœur ou ton frère, se sera pareil, déduit-il. Enfin je ne lui souhaite pas ajouta-t-il en souriant bêtement. »
Oui il était bête mais très réconfortant. Surtout ce sourire, oui ce sourire m’avait rassuré. Quand je rentrai chez moi ce soir là je n’eus que ça en tête ; et je compris que tout irait bien pour ma mère.
Quelle étrange sensation de vivre en pleine utopie ?

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Message  Phoenamandre Mar 4 Aoû 2009 - 22:09

Seulement à une semaine de la fin de l’année, une idée horrible me traversa l’esprit. Idée qui fut chassée lorsque Mathéo me proposa de partir en vacances à ses côtés.
« Fantastique ! »
Voilà quelle fut ma réaction. Il n’y avait pas d’autre mot. Imaginons qu’il fût parti sans moi et qu’il eût rencontré quelqu’un ? Ca m’aurait été insupportable.
Quelques semaines après, mes bagages étaient prêts. Pour tout dire, j’étais prête. Excitée comme une puce, c’est à peine si je tenais en place, et lorsqu’il vint me chercher je lui sautai au cou. Je fis un bisou à mon père, dont le sourire grandissait au fur et à mesure que le ventre de ma mère s’arrondissait, j’embrassai tendrement ma mère, et je sautai dans la voiture, attachai ma ceinture, comme une vraie gamine. C’était étrange parfois ce que je pouvais me sentir idiote.
Et la voiture démarra. J’étais quelque peu mal à l’aise, j’avoue, être aux cotés de Mathéo, savoir qu’on partait pour le Sud-ouest de la France, ça faisait si peu de temps que je le connaissais, nos ressemblances étaient telles…
Le soir même de notre arrivée, nous décidâmes d’aller marcher le long de la plage du lac sur lequel donné le village. Sa mère était partie rejoindre des amis et nous avait laissé toute notre soirée.
Nous nous assîmes sur le sable frais et contemplant la lune je déclarais en murmurant :
« J’aurais jamais cru voir un jour ce moment arriver. »
Il prit tendrement mon visage, et nous nous embrassâmes accompagnés du houlement chantant des vaguelettes éclairées par l’astre lunaire.
Une brise caressait délicatement mon visage en faisant voleter mes mèches de cheveux, la nature et nous ne faisions qu’un, L’atmosphère entier nous accompagné. Tout en l'embrassant, je sortis mon appareil photo afin d'immortaliser cet instant.
Soudain le silence fut rompu et Mathéo écarta violemment ses lèvres juste après que la lumière du flash ne nous ait éblouis.
« Qu’est-ce qu’il se passe ? m’inquiétai-je, étonnée de sa réaction. »
Ses yeux brillaient et son visage suait.
« J’ai mal, avoua-t-il, à nouveau… »
Il peinait à respirer et se tenait le crâne, alors je l’aidai à se lever.
« On va rentrer, lui dis-je, quand ta mère reviendra on demandera pour aller voir un médecin. »
Il murmura un bref « ça ira. » mais étrangement au fond de moi, je pressentais le pire. Je le portais à moitié et la douleur semblait s’intensifier à chacun de ses pas. D’un coup, il s'effondra.
Catastrophée, je tentais de le secouer.
« Mon dieu, mon dieu, mon dieu ! paniquai-je »
Mais qu’est-ce que je devais faire ? Mon cœur battait la chamade et je me sentais vaciller à mon tour. Alors je pris son téléphone portable et j’appelai Catherine. Elle me demanda de l’attendre et de ne pas bouger, je lui indiquai approximativement ma position et je sentais ma voix se briser en chaque fin de phrase.
« Ne t’inquiète pas, me dit-elle, j’arrive tout de suite. »
A peine arrivée elle sauta de la voiture la clef encore sur le contact, et tenta à son tour en vain de le réveiller. Face à son échec, elle se résigna à appeler les urgences.
J’étais blême, je me sentais vraiment mal. Elle aussi était inquiète comme jamais je ne l’avais vue, que ce passait-il bon sang ?
Quand le camion des urgences arriva, je vis la mère de Mathéo se précipiter sur les ambulanciers. Ils constatèrent l’état de Mathéo et l’embarquèrent à bord du véhicule tandis que Catherine et moi montions dans la voiture afin de les suivre jusqu’à l’hôpital le plus proche.
Tout le long du trajet, je restais cramponner à ma portière, le ventre noué, sans ne pouvoir parler. Catherine me bombardait de question auxquelles il me suffisait de répondre en hochant la tête. Ainsi eu-je droit aux soupçons de drogues, d’alcool et j’en passe. Peut être aurait-elle préféré que je lui dise « oui, Mathéo fume un pétard par jour et on s’est siroté quatre bouteilles de Vodka ce soir. », il est vrai que cela aurait été rassurant pour elle, mais ce n’était pas le cas.
J’évoquai alors ses maux de têtes, précisant qu’il avait eut une très violente migraine avant de chuter. Sa mère acquiesça.
En arrivant sur le parking de l’hôpital, elle donna quelques coups d’accélérateur afin de se garer rapidement sans perdre de vue les ambulanciers.
Mathéo était sous respirateur artificiel, Catherine qui avait couru plus vite moi mit soudainement sa main sur le cœur, je fis de même en voyant qu’il avait les yeux ouverts.
« Que s’est-il passé ? agressai-je un des hommes du camion qui n’accompagnait pas Mathéo »
L’homme haussa les épaules.
« On en sait pas plus que toi pour le moment, avoua-t-il. M’enfin bon, il a l’air de s’en tirer ! »
J’eus envie de le gifler. « Il a l’air de s’en tirer ! », il s’agissait tout de même de Mathéo ! Bien sûr qu’il s’en tirait, mais là n’était pas la question !
Ce bon gros bonhomme dans sa blouse blanche si fier de lui m’écœurait. Alors sans lui dire ni au revoir ni merci, je gagnai l’hôpital et me mis en quête de la chambre de Mathéo.
« Tu devras attendre, je m’excuse, m’annonça la secrétaire à l’accueil, il se fait examiner par un médecin puis devra se reposer. »
Je m'écroulai sur la chaise la plus proche en soupirant avec force. Attendre, toujours attendre. Bon il était éveillé, voilà qui me rassurait. Pourtant, j’étais profondément pessimiste et angoissée, bien qu’une voix intérieure me soufflait des paroles rassurantes, comme si Mathéo tentait de me réconforter. Oui, c’était bien sa voix. Je souris entre mes larmes, en pensant à ma bêtise.
Mais pourtant j'étais bien seule. Seule, et l'attente fut interminable, à guetter du coin de l'oeil le retour de Catherine. Une bonne demie-heure plus tard, elle revint, l'air affolée.
« Qu'est-ce qu'il a ? demandai-je aussitôt en me levant »
Elle s'assit lourdement sur la chaise que je venais de quitter. Elle ne parlais pas et semblait pétrifié. Alors je renouvelai ma question profondément inquiète.
« Je ne sais pas, répondit-elle d'une voix tremblante, ils le gardent et.. Ils lui font des tests mais je les ai vue... »
Sa voix se brisa. Je m'agenouillai et l'encourager à m'en dire plus.
« Ses tests, continua-t-elle, ce sont ceux que l'on réserve normalement... A la détection de tumeur. »
Le silence se fit dans mon esprit. Plus rien. Aucun son alentour ne parvenait à mes oreilles, je ne bougeai plus, je ne pensais plus, tout était blanc. Le calme avant la tempête, car à peine eus-je retrouvé mes esprits qu'une foule de questions firent leur apparition.
Une tumeur... Voilà qui était impossible à mes yeux, non, elle devait sans doute se tromper. S'il s'agissait d'une telle maladie, jamais elle ne se serait manifesté de cette façon, non ? Enfin, il aurait eu d'autres symptômes, d'autres problèmes ?
Mes oreilles bourdonnaient et mon cœur tambourinait, les larmes aux yeux, la peur au ventre et le souffle coupé, je ne pouvais qu'attendre.
Voyant mon état, son médecin m'autorisa à les suivre lorsqu'il déplaça à l'aide d'une autre personne le lit de Mathéo, vers la chambre qui lui était assignée. Dès que je fus seule à ses côtés, je le pris et le serrai dans mes bras.
« Qu'est-ce que tu nous fait hein ? Lui demandai-je.
Rien, ne t'en fais pas, tout va s'arranger, répondit-il de ses yeux rieurs. »
J'acquiesçai tout en restant songeuse. Oui, tout irait bien. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Je me sentais comme préservée dans ses bras, comme si aucune douleur n'aurait pu nous atteindre, toujours ce grand sentiment de sécurité dans son étreinte. Son souffle chaud me fit frissonner, une étrange idée me traversa l'esprit.



Le lendemain on amena Mathéo passer d'autres examens. Sa mère et moi avions dormis inconfortablement installés dans des chaises de la salle où nous avions attendu la veille, et attendions désormais le verdict de son médecin.
Le médecin apparut, un calepin dans les mains. Des cernes striaient ses yeux marrons, et lorsque ceux-ci se plantèrent dans les miens, une impression de désespoir s'empara de moi et je sentis mon estomac se tordre douloureusement. J'avais peur, terriblement peur.
Le médecin s'approcha de nous, Catherine était déjà debout et je ne tarda pas à en faire de même.
« Madame, pourrais-je vous parler... En privé ? S'enquit-il en me jetant un bref coup d'oeil. »
Catherine accepta, naturellement. Et bien sûr, il ne fallait pas être télépathe pour comprendre que quelque chose allait mal.
Le médecin l'entraina en dehors de la petite salle et ils continuèrent le long du couloir donnant sur une salle d'opération et de réveil. Les larmes aux yeux, je les regardais doucement s'éloigner, jusqu'à ce qu'ils disparaissent. Quelques minutes s'écoulèrent avant que je ne m'écroule en pleures et en cries. Pour moi, tout était fini, c'était la fin. La secrétaire sorti de derrière son bureau, me prit dans ses bras tandis que je fondais en excuses. Je ne tenais pas, non, je devais savoir. J'entendis un hurlement qui cette fois n'était pas le mien, mais qui provenait de là où étaient parti Catherine et le médecin. Alors, sans rien n'expliquer à qui que ce soit, je couru vers là où j'avais entendu le cri, et je vis Catherine, cette brave Catherine, les genoux au sol, se tenant le ventre, et l'homme en blouse blanche tentant en vain de la soulager. Mon corps tout entier tremblait, il tremblait et je me retrouvait à nouveau incapable de penser. Alors je courus à nouveau, mais cette fois-ci, vers la sortie. Je courus en traversant le parking, sans regarder où je posais les pieds. Je courus, la tête basse, le visage dégoulinant. Je courus, et j'aperçus, non loin devant moi, un pont. Un simple pont. J'y posai mes mains, et mes yeux se perdirent dans le tumulte de l'eau de la rivière que je survolais. Brusquement, je lâchai tout. Mes genoux s'écorchèrent sur le goudron mouillé, et je serrais mes bras contre moi, en pleurant.
J'avais pourtant cru, que pour une fois, ça finirait bien...
Mes craintes furent confirmées le lendemain. On m'apprit que Mathéo avait bien une tumeur, trop mal placée pour être opérée. Lorsque l'on m'annonça la nouvelle, mon visage resta de marbre, mes jambes ne flanchèrent pas. Je le savais. J'en étais sûr. Mathéo serait rapatrié à Châlons-en-Champagne, la chimio étant inutile à ce point de l'infection, il n'y avait rien à faire, rien. Rien du tout, non, rien, sauf donner à Mathéo tout ce que je possède pour le peu de temps qu'il lui restait à vivre.

Tout cela était si bizarre... Si irréel vous savez ? Comme quelque chose que l'on sait, mais à laquelle on ne peut réellement croire tant cela dépasse toute conception du vrai que je m'étais fait ces derniers temps...

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Message  Phoenamandre Mar 4 Aoû 2009 - 22:10

En ce six Août, voyant que Mathéo allait mieux, j'avais pris une décision.
Je me dirigeais d'un pas ferme vers chez lui, résolument, je savais pour quoi je venais. J'en avais parlé même parlé à sa mère, timidement. Elle avait compris et accepté, sans regret. Je crois qu'elle savait pourquoi je voulais cela, et en quoi c'était si important. Important et pourtant, malgré les apparences, j'avais peur, très peur. Je pris une respiration et appuyai sur le bouton de la sonnette. Sa mère ouvrit aussitôt la porte, elle m'attendait. Déjà habillée, son sac en main, elle m'embrassa brièvement et rejoint sa voiture. Je la surpris tout de même en train de jeter un bref coup d'œil par dessus son épaule. Anxieuse, je franchis le pas de la porte. Mathéo était debout, souriant mais... Son sourire me paraissait différent. Son visage anormalement blanc, ses yeux fatigués, cela était si inhabituelle, je peinais vraiment à m'y faire.
Il m'accueillit les bras ouvert, et je le serrais fortement contre ma poitrine. Oui, pas de doute, ce jour était le bon. La respiration saccadée, je lui demandai s'il souhaitait que l'on aille dans sa chambre. Alors nous montâmes, en premier lieu afin de discuter.
Il faisait bien froid pour une journée d'août. Je m'assis sur son lit et l'invitai à en faire de même, à mes cotés. Alors je me blottis contre lui. Ses mains étaient glacées, comme le reste de son corps. Ses derniers temps, il avait abominablement maigri, manifestation de la maladie qui le dévorait petit à petit. Je tournais ma tête vers lui, et je l'embrassai. Ses lèvres avaient conservé la même saveur, et sa salive, mélangée à la mienne, possédait la même vitalité. Tout en continuant de nous embrasser, nous nous allongeâmes. Ma main caressa son torse, et après avoir cessé notre baiser, je me déshabillai. Mathéo, étonné, n'osa esquisser un mouvement.
« Allez, c'est avec toi que je le veux, l'encourageai-je
Non, dit-il en secouant la tête, non, tu vas te trouver un autre petit ami, un homme qui sera mieux avec toi que je ne...
Tais-toi, le coupai-je. »
Voyant qu'il hésitait toujours, je lui ôtai moi même son tee-shirt, et il continua pour le reste. Je sentais monter en moi l'angoisse de la première fois. Nous nous embrassâmes à nouveau, plus violemment cette fois. Je sentais son corps se réchauffer, ses mains me caresser. Un frisson parcouru mon corps tout entier. Je devenais plus que sensible à toute caresse, à son souffle et a toutes tendresses. Nos mouvements s'accéléraient, sauvages et pourtant si agréable que mon corps entier se trouvait en profonde extase. Mon poul s'accélérait et mes veines vibraient sous l'impulsion de mon sang, il le fallait. Le plaisir montait plus le temps passait, sans même que nous n'eûmes réellement commencé. Son pénis se redressait et sur un mouvement d'impulsion, mon corps se tendit. J'esquissais un léger cri de douleur tandis que son sexe se frayait pour la première fois un chemin dans mon vagin. Le mal, largement supportable, se fit vite oublier. Et lorsque tout cessa, je me sentais m'envoler. Lui, fatigué, ne disait rien et ne faisait rien. Au bout de quelques minutes, il décolla son préservatif gluant, et le lança dans sa poubelle.
« Merci, dit-il simplement. »
Merci... Je ne savais que répondre tant cet instant fut merveilleux.
Mathéo mourra une semaine plus tard. Une semaine exactement après notre aventure. Une semaine pendant laquelle son corps l'avait terriblement fait souffrir.
Ma mère partie à l'hôpital pour une urgence, me voilà seule, seule dans ma chambre, seule, et vide. Mes yeux inspectent les alentours, et voilà qu'ils se posent sur la photo de Mathéo, prise juste avant sa première hospitalisation. Mais je n'ai plus la force, non, plus la force de pleurer, plus celle de crier, oui car il n'y a rien, je suis rien. Rien du tout, me voici privée de moi même, quelle triste idée n'est-ce pas ? Inévitablement, je repense aussi à Adeline, cette amie, qui m'avait tendue la main il y a longtemps. Et qui est morte. Mathéo est mort. Je suis morte. Je crois qu'en fait, je ne fais même plus partie du monde. Les gens, les objets, le temps, ils ne sont plus là. Peut être sont-ils morts eux aussi, oui tous m'ont quitté, ce doit être ça.
Il me faut de l'air. Alors je pense ma tête, juste comme ça, par la fenêtre. C'est si haut, je me demande si j'aurais mal en tombant. Je ne pense pas. On a pas mal quand on est rien. D'ailleurs, je ne vois rien. Quand je tourne la tête, les images restent fixent. Mes yeux ne voient qu'une seule et unique chose, Mathéo, parti rejoindre les anges.
Au fond, qu'ai-je encore besoin d'apprendre ? J'ai connu l'amour et la peine. J'ai connu la peur, l'angoisse et le soulagement. J'ai vécu des moments forts, une vie très morne aussi par moment. Oui, j'ai tout vue, j'ai plus besoin de rien désormais.
Et voilà le ciel qui soupire et fait voleter mes cheveux. La douceur de l'air me rappel la main de mon défunt amour, et tel un appel, il m'arrache la photo que je tenais encore. Je la regarde s'envoler, toujours plus haut, non, une chose est sûr, elle n'est pas prête de toucher terre.
N'est-ce pas injuste tout cela ? Ne suis-je pas victime du sort, moi qui n'ai fait ni le mal ni le bien ? Toute ma vie, je l'ai vécue tant pour moi que pour les autres. Toujours à parts égales, bien proportionnées.
Mathéo m'appelle, je le sens. Mon estomac se ressère, non, je n'ai pas peur, simplement c'est si... Bouleversant.
Il me prend alors l'envie de grimper à ma fenêtre. Je souhaite juste m'approcher un peu plus des cieux, une dernière fois. La tête levée, je regarde le ciel.
« Tu sais Mathéo, tu avais raison sur tout, je crie au soleil. La vie, séparés l'un de l'autre, est impossible. »
Et voici que je lâche tout. Ma mélancolie, mes peurs, tout, toute ma vie se retrouve d'un coup projetée en l'air tandis que je m'élève dans les airs, toujours plus haut.
Ca y est, j'arrive.
Jamais elle ne heurta le sol, jamais elle n'en vint à s'écraser. Pourtant, sur la route froide et mouillée, son corps gisait, inanimé.
Les aboiements angoissés d'un chien alerta le voisinage et tous étaient persuadés qu'elle était morte, qu'elle s'était éteinte. Mais dans l'étreinte éternelle de celui qu'elle aime, son visage souriait.
Alors le temps changea, le soleil brilla de plus bel et une brise légère se leva. N'était-ce pas les cries d'un enfant que nous apportait le vent ? Un enfant né prématurément, certes, mais pourtant bien vivant.

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Message  Peter Pan Mar 4 Aoû 2009 - 22:34

Regardes

Bonsoir Phoenamandre,

je suis sûr que ton texte ne doit pas être si mal mais je n'ai pas le courage de le lire ce soir ; juste pour te dire qu'un écrit commençant par une faute, c'est pas terrible quand même... ;-)))
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Message  Crashtest kid Mer 5 Aoû 2009 - 2:13

yey!

y'avait des longueurs et pas mal de fautes d'aurtheaugraffe et de ponctuation, mais sinon c'est une écriture qui se laisse lire...

a+
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Message  Sahkti Mer 5 Aoû 2009 - 7:21

Phoenamandre a écrit:Le thème est vraiment banal, comme l'histoire d'ailleurs
voilà de quoi retirer l'envie du lecteur, en début de texte :-))
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Message  Sahkti Mer 5 Aoû 2009 - 7:24

Vrai que c'est banal mais après tout, ce n'est pas interdit et pas bien grave si tu arrives à donner un traitement plus original à l'histoire.
Ce qui coince fondamentalement à mes yeux ici, c'est ta façon de tout décrire par le menu, action après action, pensée après pensée et tout ça sur un ton identique. Non seulement, ça finit par lasser mais ça donne naissance à un texte maladroit et artificiel, dont les émotions et les points essentiels sont noyés sous une masse d'infos inutiles.
Je crois que tu devrais alléger un peu tout cela, donner plus de vie à ton personage en arrêtant de décrire sa vie de manière mécanique. Il n'y a rien de vraiment palpitant dans ce qui lui arrive mais ça arrive à tout le monde ça, de vivre des trucs très ordinaires. Seulement, essaie de donner du relief à ces éléments, de secouer un peu tout ça.
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