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Au bout du monde

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Message  Gév Ven 14 Aoû 2009 - 13:47

Quitte à publier sur VE, autant que ce soit du frais... Donc je vous épargne les textes que j'ai commis à vingt ans, et je poste le premier chapitre du roman sur lequel je travaille en ce moment (depuis trois ans en fait : j'ai du mal à trouver le temps de m'y remettre sérieusement). Pas d'inquiétude : je ne le posterai pas entièrement, peut-être 4 ou 5 extraits mais pas plus.


Au bout du monde - §1

Un matin je suis parti.
Je n’avais plus rien à faire au travail, plus rien à faire dans la société humaine. Oh, je ne me plains pas, j’y ai bien vécu. Tellement bien que j’ai réussi à m’acheter cette vieille bicoque en pierre sur la côte bretonne, au bout du monde ! Quand j’ai décidé de partir, c’est naturellement là que je suis allé.
Je n’ai prévenu personne, mais il faut dire que je n’avais pas grand monde à prévenir. À mon travail, peut-être, j’aurais pu dire quelque chose… Tout ça me semble si loin, si dérisoire !
Je n’y ai même pas pensé. Il s’est trouvé un soir, puis surtout un matin, je n’avais plus envie d’y retourner. Je ne parle pas seulement du blues matinal habituel. Je n’avais plus envie, je n’en voyais plus l’utilité, j’aurais eu l’impression de gâcher ma vie. C’est cela, au fond, une question d’utilité… Est-ce que je n’ai pas mieux à faire que d’aller gagner ma vie, assis devant un ordinateur ? N’est-ce pas une formidable perte de temps par rapport à la richesse de la vie, à l’immensité de ce qu’il reste à découvrir ? Devant tous ces mystères du coeur et de la raison... Pendant longtemps, j’ai ignoré ce sentiment, je me suis convaincu que je n’avais pas le choix, qu’il fallait travailler pour vivre, comme tout le monde. Mais ça a grandi dans un coin de mon cerveau, je dirais à mon insu si je n’étais pas convaincu d’avoir, inconsciemment, entretenu le ferment de cette révolte neuronale. À force de nous battre contre nos sentiments, à force de les ignorer, de leur tourner le dos tout en leur jetant souvent des coups d’œil en biais, on finit par les renforcer. Après avoir ruminé de mauvaises pensées, tous les matins travaillés, pendant une dizaine d’années, les plus révolutionnaires de mes neurones se sont mis en grève, puis ont défilé avec force pancartes et slogans, pour finalement prendre la tête de mon cerveau, si j’ose dire. J’ai subi un putsch matinal, mais je ne m’en plains pas : mes neurones révolutionnaires ont toujours été mes préférés.
Ça m’est réellement venu alors que je finissais de tartiner de beurre salé ma deuxième tranche de pain grillé. Je m’en souviens bien, comme d’une nouvelle naissance, comme du réel commencement de ma vie. À ce propos, je repense à une très ancienne discussion avec un collègue d’à peu près mon âge : Considérant que je n’avais ni femme, ni enfant, ni maison, ni chien – car tout cela forme un tout indissociable pour bon nombre de gens – il m’avait regardé avec un peu de pitié et m’avait dit : « Ta vie n’a pas encore commencé… » Je ne me souviens que de cette phrase, détachée du reste de la conversation, comme une sanction de la société entière envers mon mode de vie. Le matin de mon départ, j’ai effectivement eu l’impression qu’une nouvelle vie commençait, non parce que je me coulais enfin dans le moule standard du consommateur banlieusard, mais parce que je m’en extirpais définitivement.
Oui, ma vie a commencé ce matin-là…

Au lieu de me rendre au bureau, je suis descendu dans la rue pour acheter des croissants, puis j’ai commencé à réfléchir à ce que je devais faire avant de partir – même révolutionnaires, mes neurones restent ordonnés. Il y a tout un tas de choses à prévoir quand on veut disparaître proprement : résilier le bail et les contrats, vendre la voiture, vendre tout le reste aussi, pour une bouchée de pain parce qu’on n’a pas le temps. Puis prendre un billet de train et une chambre d’hôtel pour la dernière nuit. Entre temps, on peut flâner dans la ville, manger au restaurant, faire une foule de petits adieux ridicules, à tous les lieux fréquentés depuis de longues années, à tous les dieux minimalistes que nous avons honorés quotidiennement sans même nous en rendre compte. Aux petits tracas, démons, de la vie quotidienne aussi, qui sont inhérents à cet endroit que l’on quitte pour toujours.
Je me suis retrouvé dans la chambre d’hôtel, le ventre plein, le billet de train négligemment jeté sur le plateau qui sert de table, à côté de la petite télévision éteinte. Quelques jours auparavant, je vivais dans cette ville, j’y travaillais. Je vivais dans la société humaine, j’y travaillais. Le travail est le centre de la vie sociale. J’avais une place dans la machine, j’étais un petit engrenage, bien payé mais tout de même insignifiant, remplaçable à l’envi. D’un coup, je me suis retrouvé de l’autre côté du miroir, observateur extérieur de ce théâtre généralisé, de cette fantasmagorie délirante. Je n’avais pas de regret, pas de crainte envers mon avenir, il me semblait, de toute manière, ne plus avoir le choix. J’étais seulement un peu abasourdi par ce changement soudain de perspective. Je me suis couché tôt, pour éviter de réfléchir, pour passer le plus rapidement possible au lendemain.
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Message  bertrand-môgendre Ven 14 Aoû 2009 - 14:11

Mais que va-t-il donc lui arriver d'exceptionnel ?...plus rien à faire dans la société humaine..,
Un début somme toute banal, mais qui a l'avantage d'être un début.
La barre est placée haute puisqu’elle se situe à l'ouest...j’ai réussi à m’acheter cette vieille bicoque en pierre sur la côte bretonne, au bout du monde ! Quand j’ai décidé de partir, c’est naturellement là que je suis allé. Alors ? Alors ?
Rien à signaler sur l'écriture.
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Message  Invité Ven 14 Aoû 2009 - 18:26

Un début qui me plaît, en tant que lectrice je m'identifie parfaitement au personnage. Il (le début) a aussi l'avantage d'ouvrir maintes portes, "tout est possible, tout est permis", disait le poète.
Bonne mise en appétence.
Dans cette phrase : "Le matin de mon départ, j’ai effectivement eu l’impression qu’une nouvelle vie commençait, non parce que je me coulais enfin dans le moule standard du consommateur banlieusard, mais parce que je m’en extirpais définitivement."
J'enlèverais le passage "non parce que....banlieusard, mais", on a bien compris l'idée dans ce qui précède, ce passage renforce trop l'idée à mon goût au point de faire un peu lourd.

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Message  Invité Ven 14 Aoû 2009 - 18:34

Un début qui me fait saliver. J'ai vécu un trip du même genre : un jour au début d'une réunion de rentrée, j'ai déclaré que je démissionnais. Cinq secondes plus tôt, je ne le savais pas !
A voir si ta suite ressemble à la mienne ...

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Message  Invité Ven 14 Aoû 2009 - 19:22

Easter(Island) a écrit:Bonne mise en appétence.

Désolée Gév, mon français se remet à me jouer des tours. Je doute : "appétit", peut-être ? Bref, tu auras compris l'idée :-)

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Message  mentor Ven 14 Aoû 2009 - 20:59

Gév a écrit:je ne le posterai pas entièrement, peut-être 4 ou 5 extraits mais pas plus.
LIGNE EDITORIALE : "Nous ne publions pas les textes inachevés"

mouhahaha !

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Message  mentor Ven 14 Aoû 2009 - 21:03

pas mal de mots en trop
quelques adverbes inutiles
pas grave
l'essentiel est que tu aiguises la curiosité
dommage de savoir qu'on ne pourra pas lire l'ensemble et seulement une suite interrompue
sauf à attendre... combien de temps ?
il faudrait que tu laisses vraiment tout tomber pour reprendre l'écriture !
:-)))

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Au bout du monde Empty Au bout du monde - Prologue

Message  Gév Ven 21 Aoû 2009 - 10:39

Puisque la modération m'en a donné l'autorisation, je vais continuer de poster "Au bout du monde" à raison d'un chapitre par semaine. Et, pour commencer, il faut faire un petit retour sur le prologue...
J'ai utilisé un prologue plutôt qu'un premier chapitre pour que cette partie soit plus isolée : elle se passe avant l'histoire, dans un autre temps, alors que le narrateur vivait dans un autre monde. C'est un texte que j'avais écrit il y a une vingtaine d'années et que j'ai recyclé, ça renforce d'autant la différence avec la suite...



Au bout du monde - Prologue


J'entre dans le centre de calcul, il y a des machines qui ronronnent un peu partout, sans ordre apparent. Devant les machines, des hommes vivent leurs vies d'hommes. Ils regardent, se penchent, écarquillent les yeux, s'exclament puis se lèvent brutalement. D’autres restent là, le regard fixe, perdu dans l'écran. Leur manège, leur bruit, leur silence même, se mêlent au doux vrombissement des unités centrales. Cela fait comme un tout, compact. Un ballet improvisé avec des hommes énervés et des machines imperturbables.
Quelqu’un m'a vu entrer, il se lève et vient vers moi, tout doucement... J’ai l’impression qu'il marche au ralenti. Il ouvre la bouche, mais je n'entends pas. Les mots sont trop longs, sa bouche est trop lente. Je ne comprends strictement rien à ce qu'il me dit, et je n'en ai pas envie. Je veux qu'il parte, qu'il me laisse. J'ai à faire, mon travail m'attend. Il n'est plus devant moi, j'ai dû le dépasser, sans un mot, sans un regard. J'aimerais me retourner pour voir la tête qu'il fait mais je n'en ai pas le temps. Je le laisse avec sa tête, dans mon dos, loin derrière. Je l'oublie déjà.
Ici je suis un fou. Ils ont peut-être raison… Certains ont même essayé de me faire muter, ceux qui n'aiment pas les fous. Ils prétendent qu'on ne peut confier des recherches importantes à un homme tel que moi. Je ne sais pas ce qu'ils appellent "recherches importantes"… Les idiots ! Mais je les ai eus, je suis toujours là, et je ne fais rien pour changer leur opinion.
Je marche droit sur mon but. D'autres personnes m'ont vu, mais je ne fais plus attention à eux, je veux être seul. Arrière, arrière, laissez-moi passer ! Je tourne à droite, à gauche entre les machines. C'est très encombré… Je me suis toujours demandé pourquoi il y a tant de machines… La salle est grande, mais elle ne suffit presque plus. Des bureaux la cisaillent en un vrai labyrinthe, parfaitement irrégulier. Ils sont arrangés en grappe autour des cerveaux électroniques. Au début, quand le centre a été construit, il y avait certainement un plan d'occupation, ce devait être organisé… Mais, avec les années, des hommes et des machines sont arrivés, il a bien fallu leur faire une place. Des bureaux ont été ajoutés là où il restait un espace. Seule une grande allée centrale est encore dégagée, le reste est indescriptible. Par chance, ou par conséquent, pour gommer l'impression de chaos, la salle a été maintenue très claire. Les murs, le sol et le plafond sont blancs, le sol est de dalles amovibles, certaines manquent.
Je suis bientôt arrivé. Je vois mon but, là-bas, contre le mur. Devant une machine un peu plus grosse que les autres un jeune homme se débat, il frappe les touches à une vitesse hallucinante. Il ne m'a pas encore entendu arriver, il a d'autres soucis, comme moi ; il s'enferme dans le monde de son travail et n'aime pas en être tiré à l'improviste. J'arrive près du bureau, je m'arrête derrière lui, sans bruit. Sur la gauche, là, prête à tomber, une liasse de feuilles oscille en équilibre sur une pile de livres. C'est un bloc assez épais, couvert de chiffres. Ces chiffres sont les miens, je suis ici pour les récupérer. J'ai reconnu la liasse au moment où je l'ai vue, j'ai reconnu les données que j'avais apportées, hier, pour un traitement qui a dû traîner toute la nuit. Après une douzaine d'heures, mes maigres informations ont donné naissance à ces feuilles noircies de chiffres.
Sans demander la permission à qui que ce soit, je prends mes résultats. L'homme-devant-la-machine a vu mon geste, il sourit, il sait que j'ai hâte de les lire. Rapidement je tourne les pages, je fouille les signes. Parmi les chiffres, des graphismes s'étalent sur des pages entières, ce sont des représentations condensées. Ça y est, je l'ai vu, j'ai vu ce tracé diaphane. Je reviens quelques pages en arrière et relis avec plus d'attention. L'univers tourne sur ces pages, une partie de son histoire et une partie de son avenir. Et là, entre trois axes, il y a ce que je cherche, il y a un trou, une petite excavation…
Je regarde encore quelque temps ces chiffres abscons, puis, comme une bulle d'air lâchée dans l'eau, la nervosité remonte en moi. Je la sens jaillir de partout, se concentrer au niveau des poumons, gonfler, gonfler. Puis ça monte dans ma gorge, entrouvre ma bouche et sort, explose dans l'air, libre. C'est un cri, un cri incontrôlable, infini… Un cri de soulagement. Je laisse faire quelques instants, puis je ferme la bouche avec effort. Le cri s'étouffe, meurt dans ma gorge. Il n'est plus assez fort pour reprendre. Je ris maintenant, je salue l'homme-devant-la-machine et je sors.

Nous sommes tout petits là au milieu... Et on regarde, on ne peut faire que ça… On regarde partout sans rien voir. Des théories fragiles s'empilent et se détruisent aussitôt. Elles ne seront jamais exactes, elles ne le peuvent pas car quelque chose reste caché. Quelque chose était tapi dans l'ombre jusqu'à maintenant. Appelez ça le hasard, ou Dieu, appelez-le comme vous voulez. Bâtissez des théories, en réalité je vous le dis, la description du monde tient en une phrase.
Dans ce laboratoire, tout le monde cherche, tout le monde réfléchi, mais personne ne trouve. Dehors il fait froid, il y a une foule et du bruit, alors on cherche, il faut bien s'occuper. Les hommes s'agitent, ils inventent, ils racontent des histoires. Ils se battent aussi. Ils croient progresser… Mais qui pourrait juger de cela ? On peut seulement dire qu'ils changent ou qu'ils évoluent. Ils courent après un idéal qu'ils ne connaissent même pas. Un idéal qu'ils nomment "absolu" mais qui ne peut en aucun cas l'être puisqu'ils le définissent eux-mêmes.
Nous sommes tout petits là au milieu… Et nous vivons… Nous avons inventé des valeurs qui ne sont vraies qu'ici, chez nous, sur la Terre. Ce sont les lois, l'argent, les codes, les religions, mais aussi les mathématiques, le calcul, la rationalité… Certains prétendent que les nombres sont absolus, transcendants. On dit qu'ils représentent le monde et que l'ordre selon lequel on les manipule représente l'ordre du monde. Qui sait après tout ? Je ne peux pas juger… Mais ça me semble improbable. J'ai beaucoup de mal à imaginer qu'avec tout ce que nous ignorons nous ayons pu trouver quelque chose d'absolu. Je crois que rien n'est absolu… Mais je ne sais pas le démontrer. Je n'ai pas de certitude absolue.
Ils cherchent, ils cherchent, ils discutent et ils construisent un monde à leur image. On ne peut pas dire que c'est le monde, c'est seulement la façon dont ils le perçoivent. Ils savent ce que je pense aussi, et ils m'en veulent. Je n'apprécie pas leur travail à la valeur qu'ils lui donnent. Ils me disent « Et alors que faites-vous ici, à travailler avec nous ?! » Je regarde, je m'occupe, comme eux. Je regarde le monde comme je le vois, à travers les instruments construits par les hommes et avec l'éducation qu'ils m'ont donnée. Je ne fais pas de calcul, je n'aime pas les calculs. Je regarde, je compare, et je fais faire les calculs par les machines, elles en sont bien plus capables que moi… Et j'ai vu quelque chose d'étonnant, j'ai vu la matière se créer du néant. Je ne sais ni pourquoi ni comment. Peut-être par la seule force de ma pensée. Peut-être par mimétisme. Ou parce que c’était simplement dans l’ordre des choses.
Que fais-je faire maintenant ?

La science avance, mais elle avance à pas de mouche alors que le chemin à parcourir est infiniment long. Et, en plus, elle rebrousse chemin de temps en temps. Aussi loin que nous irons, il y aura toujours quelque chose d'inconnu juste devant nous. Nous ferons un pas de plus, nous résoudrons l'inconnu et dès que nous relèverons la tête il y aura devant nous une nouvelle énigme. Plus nous compliquons la vision que nous en avons, plus le monde se complique. Ils me disent : « L'homme a une destinée, il doit chercher et trouver. » Et après, que fera-t-il votre homme ? Il s'assiéra et pleurera sur la triste condition d'omniscient ? Nous ne pouvons que visiter l'univers dont nous faisons partie. Nous ne le dirigeons pas, personne ne le dirige. Il existe et nous existons par lui, nous sommes lui, comme il est nous. Nous pouvons défricher, agrandir l'espace de notre connaissance. Nous y serons mieux, comme si nous avions dégagé les mauvaises herbes autour de notre campement.
Ils font silence, me regardent comme un hérésiarque, puis ils se regardent entre eux. Un procès invisible est expédié et, malgré leur discrétion, je sais qu'ils m'ont condamné. Si cela se faisait encore, ils me brûleraient. Ils feraient un bûché dans la salle des machines et me sacrifieraient à leur dieu de logique. Simplement parce que j'ai voulu leur dire « Vivez, vivez, tout cela n'est pas si important ! ». Et pourtant la plus grande vérité que l'on puisse énoncer est bien « Je vis ! ».
Mais la trahison est dans nos murs. Ne suis-je pas en train de chercher plus que la vie ? N'ai-je pas la prétention de regarder par-dessus la vie ? Je veux chercher, trouver et apprendre. Non, je veux seulement comprendre, je veux pouvoir montrer que ça ne sert à rien, je veux me servir de leurs armes pour les abattre. Je me lève pour marcher un peu… Pas beaucoup de monde… Pourtant, pourtant... J'apprends, mais je sais que je ne saurais jamais tout. Je ne cherche pas une vérité, je cherche les multiples expressions de toutes les vérités. Je regarde ce qui m'entoure, ébahi. Il n'y a rien d'autre à faire.
La science est un art comme les autres. Un raisonnement scientifique est une œuvre. Son support est le langage mathématique au lieu d'être la peinture ou les sons. Mais, à l'origine, est la sensibilité scientifique de l'auteur. Un scientifique passionné voit la solution, il a l'intuition, il décide de fouiller dans une direction et il trouve. On peut même dire qu'il choisit parmi les mathématiques une interprétation de sa pensée intuitive. Et voilà donc que nous les scientifiques, nous sommes des artistes.
Et n'y a-t-il pas eu, depuis toujours, une même passion pour le monde chez les scientifiques et les artistes ? Une même volonté insatiable d'interpréter ce qui se passe autour de nous, et de le dire, essayer d'expliquer. Aux autres. Pour qu'ils sachent, pour qu'ils jugent. Simplement pour livrer au monde cette interprétation. Pour que la pensée individuelle devienne la pensée de la multitude.
Et n'y a-t-il pas eu la même candeur ? La même naïveté, la même tendresse. Ou la même nervosité, le même empressement...

Un jour, un autre jour dans le long chemin. Un cycle, une illumination, la puissance du matin qui déferle. Les yeux qui éclatent, le sang qui se concentre. Et puis quoi ? Un autre jour à vivre. Un de plus sur le calendrier interne. Une ride, une nervure… Là, presque imperceptible. À peine apparue, prête à partir. Elle porte le message. Elle décrit le jour à venir, peines et joies. Tout est là, dans ces rides. Toutes, elles sont la preuve, ou elles sont la raison. Elles sont les questions qui me regardent, qui me hantent. Elles me forcent, elles m'expulsent, elles me poussent vers une autre vie, vers ailleurs. Pour voir…
Voir autre chose parce qu'il n'y a plus beaucoup à apprendre ici-bas. Chercher, chercher, travailler, vivre. Et rentrer se coucher, chaque soir. Sans rien changer, sans apporter ni créer. Car telle est la machine humaine, qui veut toujours plus. Car tels nous sommes tous, même ceux qui ne me croiront pas. Même mes collègues du laboratoire. Mais ils ne s'en rendent pas compte, ils ne s'occupent pas de ça. Je ne sais pas pourquoi… Je ne sais pas non plus comment ils font !
Vous ne vous en êtes pas rendu compte, mais pendant tout ce temps je me suis éloigné… Dans ce grand trou de néant, pour fuir, oublier… Je me suis éloigné lentement, parti dans les arcanes de mon imagination. Dans mon monde, celui que personne ne partage, celui qui s'est forgé à chaque connexion de neurone. Celui qui est noir, ou blanc, car on ne sait jamais très bien faire la différence. Celui enfin où votre Bien et votre Mal se mélangent.
J'y ai acquis des certitudes, des expériences qui n'ont jamais été vécues, nées du hasard. Des histoires qui se déroulent devant les yeux internes. Courez maintenant, je suis loin. Trop loin presque pour pouvoir vous parler. Trop loin certainement pour pouvoir vous aimer, ou vous donner le loisir de m'aimer. Courez si vous en avez l'envie et le courage. Il vous en faudra, certes, du courage… En ce qui me concerne je continue mon chemin, je m'éloigne toujours plus, et bientôt, dans quelques secondes, je disparaîtrai. Je serai trop loin et j'irai trop vite… Parmi les objets célestes et fuyants je passerai l'horizon, je crèverai le mur de la lumière…
Oui, courez, il est encore temps. Retenez-moi, je vous le demande humblement, je n'attends que ça… Car je sais où je vais, je vais me perdre, mais je ne peux plus revenir. Derrière moi il y a ce trou, creusé sur mon passage et que je ne peux franchir à nouveau. Il faudra que vous jetiez un pont, que vous survoliez le précipice. Attention ! Des chimères s'agitent dans les profondeurs, je les ai créées durant tout ce temps. Je ne les maîtrise pas, elles vivent en liberté, elles protègent le monde doré, au fond de ma tête. Elles le gardent jalousement. Elles se nomment… Elles n'ont plus de noms, elles ont perdu même ça. Je ne me souviens plus de leur genèse. Si je pouvais encore les appeler je les ferais approcher et je les sacrifierais sans regret… Pour pouvoir revenir vers vous… Si vous saviez comme j'en ai envie !
Mais allez… Je me résigne, il ne faudrait peut-être pas… Je suis si las. Le grand gouffre, le grand vide, il est là, il est fort, il m'étouffe. Je veux partir par le seul chemin qui me reste ouvert. Devant, encore plus loin. Et tout perdre à jamais. Le regretterai-je ? Peut-être pas, car les solutions ne sont pas si nombreuses… Et ma décision n'est pas désespérée. Je sais ce que je fais, j'y ai réfléchi. Certes, il y a l'influence, le souffle des profondeurs qui m'exhorte à suivre la route vers ailleurs, mais ce n'est pas tout. Il y a les raisons aussi, celles qui ont creusé le gouffre, ou plutôt celles par qui il s'est creusé de lui-même…
Et il y a les choses que j’ai découvertes… Mais ça, je n’y pense déjà presque plus. C’est trop important, il y a trop d’implications…
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Message  Invité Ven 21 Aoû 2009 - 15:42

Quel ton mystérieux !!
Beaucoup de questions graves. Disons que ce genre de littérature n'est a priori pas ma tasse de thé mais ça ne m'a pas gênée de lire le prologue ayant déjà lu un autre passage, je sais que le reste du récit n'est pas que "ca". Fort bien écrit ce prologue.

(je ne sais pas si tu corriges au fur et à mesure : "tout le monde réfléchit")

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Message  boc21fr Mar 25 Aoû 2009 - 12:29

Un prologue aussi long que dense, au regard des informations qui nous sont données sur l'état intérieur du personnage, sur ses recherches...
La lecture est interressante, le style est adroit...j'ai bien aimé.
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Message  boc21fr Mar 25 Aoû 2009 - 12:54

Intéressant, intéressant...
En ce qui me concerne, j'ai vécu ce "trip" il y a bien longtemps, et je me sens d'autant plus proche de ton personnage que je bossais principalement avec des machines.
Mon boulot c'était "analyste/programmeur" : analyser les besoins d'une entreprise pour lui faire ensuite sur mesure un programme adéquat...
A force de bosser avec des machines constamment et d'entrer dans leur mode de fonctionnement, j'en suis venu à projeter cette mécanique sur le monde...
Un monde de machines peuplé de rouages sans âme (j’avais déjà tendance à trop m’interroger)…
J'ai vite réagi (deux ans quand-même...) : je ne suis pas parti à l'ouest mais en philo !
J'ai vite senti, sans le comprendre à l'époque, qu'il fallait prendre ce que l'on fait de sa vie très au sérieux, car nous devenons dans un sens ce que nous faisons !
Ton personnage semble aux prises avec une démarche encore plus radicale, puisqu'il se prépare à partir à l'ouest, abandonnant travail et société sans bien savoir que faire de sa vie ensuite.
C’est intéressant, car ton personnage est ancré dans le rejet et le refus total.
Je suis pressé de lire la suite de ton histoire, avec ton personnage ancré à l’ouest…
Pour son salut, il est vital que quelque chose lui « tombe » dessus dans sa maison en pierres de Bretagne.
Pour reprendre l’adage « lorsque l’on fuit son destin, il se présente sur votre route ».
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Message  Invité Sam 29 Aoû 2009 - 9:09

J'avoue avoir décroché à la tarte à la crème : "N’est-ce pas une formidable perte de temps par rapport à la richesse de la vie, à l’immensité de ce qu’il reste à découvrir ? Devant tous ces mystères du coeur et de la raison..." Pour moi, ce genre de réflexion, faite et lue mille fois, fleure un peu trop le cliché ; elle peut être rappelée au lecteur par un ton, une anecdote, etc., faire partie en quelque sotre de l'histoire, mais assenée ainsi d'emblée sans me laisser l'occasion de la retrouver moi-même, elle ne m'intéresse pas.

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Message  Gév Sam 29 Aoû 2009 - 12:10

§3

Le train partait vers dix heures du matin, j’ai eu le temps de me lever tranquillement, je n’ai pas pris de petit déjeuner, pour casser mes habitudes. Je suis juste allé me promener dans les rues voisines de la gare Montparnasse. Je n’avais avec moi qu’un petit sac de sport avec quelques vêtements d’été, j’étais donc assez libre de mes mouvements. Je me suis longuement arrêté devant les vitrines de la rue de la Gaîté, par pur ennui. J’ai détaillé les articles, mais je ne suis pas entré dans le magasin, je n’avais envie de rien. Je me suis dit que je pourrais toujours, en cas d’urgence, si la solitude venait à me peser, trouver des magasins du même genre à Brest, ou simplement sur internet. Accessoirement, je me suis souvenu que je n’avais pas d’ordinateur, je n’avais pas le temps de marcher jusqu’à la FNAC de la rue de Rennes, qui d’ailleurs ne serait pas ouverte, j’ai donc remis ce problème à plus tard, bien qu’il me semblât de la plus haute importance. Après avoir acheté une pomme, et l’ayant grignotée puis jetée aux pigeons, comme une dernière offrande, je suis allé sur le quai. Le train était là, j’y suis monté.
Durant toute cette déambulation, je ne me souviens pas d’avoir croisé quelqu’un. Il devait pourtant y avoir du monde, même à cette heure. Je crois que je me sentais déjà comme un étranger. Les parisiens pressés de se rendre au travail passaient autour de moi mais je ne les voyais pas, comme s’ils avaient fait partie d’un décor qui aurait défilé autour de moi, abstrait, irréel, comme si je vivais déjà dans un monde à part, partageant le lieu physique avec eux, mais sans possibilité de contact. J’étais passé dans un autre monde, et je crois que ces personnes anonymes ne me voyaient pas non plus. Eux et moi naviguions dans des espaces parallèles, mais dissociés. En quittant la norme je m’étais abîmé dans un espace alternatif, un lieu où les hommes vivaient libres, comme ils vivaient des milliers d’années auparavant. En y repensant, il y eu tout de même quelqu’un, un punk d’à peu près mon âge, assis sur le trottoir, occupé à épouiller son chien. Quand je suis passé à sa hauteur, il m’a salué, m’a souri, et ne m’a pas demandé l’aumône. Je crois qu’il avait senti que j’étais, comme lui, en dehors de la société. Il m’a salué comme un frère. J’étais pourtant encore très correctement habillé, peut-être avec une petite décontraction qui aurait pu faire penser à un touriste, mais, globalement, la position sociale que je venais de quitter restait gravée dans mon apparence. Je ne me suis pas arrêté pour discuter, je ne savais pas à quoi m’en tenir, je ne devais pas être encore assez libre pour me laisser aller aux rencontres aléatoires.
À cette heure, le train était pratiquement vide, et, bien que je n'aie pu obtenir qu'une place sur le couloir, je m'affalai sur le siège adjacent, accoudé à la fenêtre. Comme j'étais en avance, je dus attendre une petite demi-heure avant que le train ne s'ébranle, j'eus le temps d'assister à maintes embrassades, à des adieux poignants ou gênés, à toutes ces petites scènes de la vie quotidienne auxquelles on assiste habituellement sur un quai de gare. Comme dans les rues de Paris, je ne me sentais plus partie prenante de ces petites histoires humaines, je regardais les scènes se succéder derrière la vitre comme un spectateur, presque comme un voyeur, et, bien que j'y fusse plus accoutumé derrière la vitre d'un train que dans la rue, il s'agissait bien du même sentiment, de la même abstraction. Il m'est souvent arrivé d'être seul, de voyager seul dans la vie, les symptômes du mal me sont donc familiers, et pourtant je venais de passer une autre limite. Le sentiment qui me hantait depuis la veille était d'être totalement étranger à la société humaine dans son ensemble, comme si ma vie avait pris d'elle-même une direction divergente, sans m'en avertir, sans me laisser de choix conscient. Je n'ai pas décidé de partir, la nécessité s'est imposée à moi, ne pas réagir me semblait stupide, illusoire. On a toujours le choix, le libre-arbitre, mais parfois on entrevoit une orientation inédite tellement lumineuse que les autres s'effacent naturellement.
Il y a déjà longtemps, il m'est arrivé de prendre ce même train de Paris à Brest. Il y avait alors une voiture fumeur qui portait le numéro quinze, elle était mythique. La rame était le plus souvent à moitié vide, à cette époque les zones fumeurs commençaient à être désertée, et, je ne sais pourquoi, toutes les places vendues étaient regroupées d'un seul côté. À l'autre bout de la rame, on ne trouvait que des contrevenants. En approchant, les contrôleurs sortaient préventivement leur carnet de contraventions. Et il n'était pas rare qu'une épaisse fumée hilarante plane sur les derniers sièges. Maintenant la voiture quinze est devenue non-fumeur comme les autres, et il n'y a plus de place libre. Ce jour-là, je le regrettai presque.
Quand le train est parti, j'ai commencé à regarder le paysage défiler derrière la fenêtre. Au début, il y eu des accélérations, des mouvements saccadés, puis, après la longue sortie de la ville, le mouvement se stabilisa, on finit par filer sans heurts dans la campagne verdoyante, en mouvement de translation rapide… dans un cocon translucide… et pourtant immobile… doucement emporté par ce siège presque confortable. Mon esprit s'évadait, bondissant de colline en colline, suivant un cours d'eau qui sinuait à toute allure parmi quelques arbres, saluant des vaches et des chevaux qui levaient un museau humide au passage du train. Ces instants de déplacement suspendu m'ont toujours fait penser à la relativité d'Einstein, probablement parce que le premier professeur de physique ayant tenté de me l'expliquer a utilisé l'image du train en mouvement de translation uniforme. Ainsi, j’avais conscience de vieillir moins vite que ces vaches paisibles, certes infiniment peu, mais tout de même… Et si j’avais lancé un photon devant moi – c'est une vue de l'esprit, forcément – je l’aurais vu partir à la vitesse de la lumière. Mais les vaches, dépassées depuis longtemps, l’aurait aussi vu voyager à la vitesse de la lumière, bien que je l'eusse lancé à partir d'un train lui-même en mouvement… Si, par contre, j’avais lancé une balle de tennis, les vaches l’aurait vu filer beaucoup plus vite que je n’aurais jamais pu la lancer… Un photon n’est pas une balle de tennis… Il paraît que c'est une question de perspective, de dilatation du temps et de contraction des longueurs…
Le voyage entier s'est déroulé dans ces rêvasseries. Le train s'est arrêté dans quelques gares, des gens sont descendus, d'autres sont montés, personne n'est venu s'asseoir sur le siège à côté du mien. Chaque départ m'a replongé dans mes pensées. Le monde ne me touchait plus, j’ai toujours eu ce sentiment quand je suis en voyage. Chaque escale est comme une immersion furtive dans la société humaine, un retour à la réalité qui ne se concrétise jamais. À chaque nouveau démarrage, j'étais heureux d'être à nouveau en mouvement, de voir à nouveau la campagne filer devant mes yeux ahuris.
Nous sommes arrivés un peu avant trois heures de l'après-midi, et il m'a bien fallu descendre : Brest est un terminus, les rails s'arrêtent net, au milieu de la petite gare. Ça donne le ton, une impression de bout du monde. Pourtant, il me fallait encore prendre un bus et me rendre sur la côte, à une vingtaine de kilomètres plus à l'ouest. Je savais, pour avoir déjà fait le voyage, qu'il n'y aurait pas de bus avant la soirée. D'ordinaire j'aurais loué une voiture plutôt que d'attendre, mais, cette fois-ci, je ne venais pas en vacances, je n'aurais pas à me déplacer le long de la côte, je ne le souhaitais pas, je voulais juste arriver jusqu'à ma tanière et ne plus en sortir. Je pris les horaires de bus et descendis la rue de Siam pour aller boire un verre en attendant.
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Message  Gév Sam 29 Aoû 2009 - 12:47

Gév a écrit:§3
Non, désolé, je me suis trompé, c'est le §2...
Oups...
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Message  Sahkti Mar 15 Sep 2009 - 14:59

Les chapitres 1 et 2 m'ont paru plus fluides et accessibles que le prologue, même si celui-ci est de très bonne qualité, comme l'ensemble du texte d'ailleurs.

C'est un univers intéressant que tu dépeins là, je me suis laissée facilement embarquer, notamment en raison des détails et du cheminemant pas à pas de ce quotidien qui peut être suivi par le lecteur.

J'ai trouvé ton écriture soignée, agréable à lire et il y a sous ta plume une proximité qui me plaît bien, quelque chose de familier sans pour autant pouvoir identifier avec précision pourquoi; c'est un tout, c'est bien mené, bien fichu.

Merci Gev !
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Message  bertrand-môgendre Mar 20 Oct 2009 - 21:02

Prologue.
Ce que je n'aime pas. Une succession d'actions courtes qui manquent de consistance. Elles me donnent l'impression que tu construis ton récit sans trop savoir où ton personnage t'embarque.
Chapitre deux.
L'homme invisible poursuit son voyage dans la plus grande discrétion possible et imaginable. À tel point qu'il en devient amorphe.
J'espère retrouver dans les scènes suivantes le punch décelé sur d'autres écrits.

Ce que j'apprécie. L'écriture est ronde. Tu as réussi à créer un personnage que je n'aime pas, et c'est bien.
Je vais lire comment tu réussis à le faire vivre.
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