Grandes migrations d'un jour autour du Boulet de Montreuil

[Invité]

Grandes migrations d'un jour autour du Boulet de Montreuil.


— Finalement, c'est pas si mal, Paris en Aout avec 7 heures de moins dans la gueule, je lui dis.
— Ouais , c'est les doubles vacances : vacances et Ramadan, les beurs sont tranquilles.
Partout sur le boulevard les noiches et les juifs se sont échangés leurs adresses, Li Fang c'est au 112 et Medi Couture c'est au 117. Personnellement je m'en tape, je ne suis pas client des grossistes, mais j'aime bien regarder les écriteaux << fermé du tant au tant >> ça me donne l'impression d'être fermé aussi.
— Et alors ça se passe bien ? je lui demande en passant les troquets qui ouvrent le dimanche, c'est nouveau.
— Ouais, ça va plutôt bien, il me répond, j'suis un peu en danger mais cet automne je vais remonter la pente.
Dix ans qu'il me répète ça, je pense juste que dix ans c'est passé vachement vite et que rien ne change ici : c'est un pays en voie de pas développement.
Plus tôt, il m'a montré son taff : faut bien avouer que c'est du travail d'artiste : nickel/chrome.
— Et c'est quand l'embellie, je lui demande ?
Il me dit pour l'automne, quand il aura fini de foutre un coup de boule à sa muse et qu'il sera payé pour la dernière maquette. Il me dit aussi qu'il a le cœur tout noir et que ça blanchit pas trop vite.
— Ce soir j'ai envie de rock, viens, on va au petit casino, c'est pas loin et y'a les Poor Boy qui jouent : j'aime bien deux Télécasters ensemble.

Il me demande si c'est vraiment ce que je veux, je lui dis que oui, vraiment c'est ce que je veux, que je suis vachement directif avec mes grolles mais que les autres sont libres. On se rend à Oberkampf et moi ça me fait drôle de me balader pas avec un truc qu'a un petit nez.
— Tu sais pour ton projet, je peux te présenter des mecs bien, il me fait, je lui dis que j'aimerais bien qu'il se présente à lui même, vachement nu, pour remédier à son bordel avant de se faire du souci pour le mien. J'suis un grand garçon.
Les Poor Boy commencent leur Set et au P'tit Casino y'a un peu de monde du spectacle : p'tits prodos d'août, zicos, attachés de Bresse. Pas assez de nanas mais bon, y'en a.
— Les Françaises n'aiment plus se faire bouffer la foune pendant des heures, je lui fais.
— Pourquoi tu me dis ça ?
— Nan, c'est parce que tous les mecs se lèvent pas rasés, alors je me demandais si les filles avaient la vulve particulièrement coriace maintenant, sinon techniquement, ça les irrite.
Il me regarde en souriant et c'est bien, quoi. Autour les mecs se dandinent et parlent boulot, c'est agréable et je m'emmerde quand l'attitude est plus importante que la séduction, mais je ne dis rien, j'écoute les Télécasters : pas mal.

— Un plaisir de se retrouver, il me fait, bien que nous nous étions jamais trouvés avant, ta femme était vraiment une conne avant. Je lui dis que avant c'était avant et que le problème c'est pas les femmes, c'est la connerie, c'est pour ça que je ne comprends pas l'expression
<< en avant >>.
Après Poor Boy y'a deux groupes mais ils ne m'intéressent pas et j'ai posé mon menton sur l'épaule d'une nana pour la photo, elle a ri, c'est bien. Il me dit que ça ne se fait pas trop que le monde est régi par des codes, ce dont à quoi je ne réponds rien. La nana a ri, non ?

On se rentre par le XI déserté.
— C'est bizarre comme tu marches bien droit alors que moi je suis vouté, il me dit.
— Je sais pas, je ne me regarde pas quand je marche, j'aime bien les trucs entre 1 et 9 mètres devant, les paysages me gavent, mes yeux n'ont pas le temps.

Malgré la Pelforth je vois Selby en rayon, mais j'ai plus la force, avec le décalage horaire, il est déjà 24 heures du matin. Un homme c'est un élastique qui peut s'étirer comme il le veut mais un à un moment, il en perd sa plastique.
— J'me fais un café pour dormir, il me lance de l'autre pièce du deux-pièces, j'ai du boulot à finir de nuit.
— Reste pas trop tard étiré, t'as plus que 40 piges, je lui fais et je m'endors avec Selby à la page 4 posé sur les couilles. C'est juste un hasard de géographie. Y'a pas de leçons à tirer de la situation
:

[Invité]

si un modo qui passe il peut éventuellement corriger pour moi les ¨dis et dit et dits ¨ c'est pas une heure pour dire sans fautes.

[Peter Pan]

si un modo qui passe il peut éventuellement corriger pour moi les ¨dis et dit et dits ¨ c'est pas une heure pour dire sans fautes.

Mais t'es taré toi ! ;-)))

[Mure]

Bon, il faudrait peut-être que je relise tout ça un matin ou alors même le midi, en mangeant des pâtes...
Histoire que ça me percute un peu.
Là, en l'état, j'ai vu quelques jolies phrases, mais, point.

Je repasse donc !
<== Regarde, là. ;-)

+++ pandaworks.

[Peter Pan]

J'ai pas compris pourquoi tu me donnes l'appellation de taré, Peter.
ceci-dit, ce n'est pas bien grave :-)

Désolé pandaworks, j'aurais dû préciser. J'aurais également dû commencer par te dire que j'ai lu ton texte et que je l'ai apprécié. J'ai l'impression de voir des photos qui accompagnent ton texte, comme pleins de petits instantanés.
La dernière fois que je suis allé à Paris, j'ai vu l'homme d'entretien d'un petit hôtel pouilleux qui passait l'aspirateur dans la rue, juste devant ledit hôtel ! (véridique, je me suis dit que ça t'aurais peut-être plu cette image).

Donc pour le taré, c'était juste parce qu'avec tous tes "dit dis dits" j'ai immédiatement pensé à la chanson, d'où le lien YT. J'essaye de faire une cure de désintoxication You Tube alors je voulais dire par là que t'es taré de tenter ainsi un pauvre diable (en fait ça revient à dire : je suis taré, encore désolé d'avoir mis ce lien inutile sur ton texte, peut-être qu'une gentille personne pourrait le supprimer !)

Fait!

[abstract]

Hello Panda,
J’aime beaucoup ton texte, car il représente tout ce que je suis incapable d’écrire. Il y a de la vie dans ton écriture de l’instantanéité et ça me plait. Tu embarques ton lecteur sans explication, sans lui demander son avis, en le laissant se débrouiller dans ton monde, exactement comme au hasard des rencontres de fin de soirées on finit par suivre un vieux copain perdu de vue dans ses pérégrinations nocturnes. J’ai trouvé qu’il y avait de l’Américain en toi (cannibalisme ?) du David Gates, un peu de Chuck Palahniuk le tout saupoudré d’Easton Ellis. Que du très bon en sorte.

[Yali]

C'est bon ça !

[Kilis]

C'est bon ça !

Je dirais même +:

Excellent !

[Chako Noir]

C'est bon ça !

Je dirais même +:

Excellent !

Que puis-je rajouter qui ne fasse pas trop lèche-cul ?
Et ben j'aime, et puis c'est tout.

[Peter Pan]

Merci à la gentille personne (désolé pour ce message pandaworks mais c'est important la politesse quand même). J'espère que tout va bien pour toi à Crozon et que la bière d'hier était fraîche et savoureuse...

[Philomate_(Ole Touroque)]

La sensation d'un vieux loubard (plus l'attitude qu'autre chose), qui voit ses années passer en se rendant compte que finalement le temps passe et qu'il s'est laissé traîner jusque là.

Le texte ne m'a déplu même si les écritures "parlées", c'est à dire avec des mots d'argot ou des tournures strictement orales, ne sont pas mes préférées.

[Charles]

Et ben comme souvent, j'aime beaucoup ... j'aime ta façon de raconter, je ne lis pas un texte, je ressens un morceau de vie ...

et crois le ou pas mais un de mes plus grands regrets pour Crozon, c'est de ne pas pouvoir t'y rencontrer ...

[kazar]

Pandouille, quand tu passe par Paname avant de finir à Hong-chépa-koi, passe un coup de bigot.

Faut qu'on parle électrique.

[Sahkti]

Ouaip... l'autre en face, je le vois, je le ressens, je le connais presque même si... et ça me va comme ça, c'est bon et bien fichu, c'est vrai. Surtout ça, vrai. Donc beau, quoi qu'il se passe dans les coeurs à la dérive.

[Sahkti]

(et t'es vraiment beau quand tu parles de tes tripes)

[Invité]

Le regard pas du tout blasé du visiteur ; ça fait du bien.

Et cette perle :

avec le décalage horaire, il est déjà 24 heures du matin.

[Invité]

Et celle-ci :

moi ça me fait drôle de me balader pas avec un truc qu'a un petit nez.

[milo]

J'ai trouvé ton écriture un peu moins puissante qu'a l'accoutumé ( Franchement, là je chipote ), mais toujours aussi efficace.
'fin bon... le plus important à mes yeux reste quand même le fait que les histoires que tu racontes m'interressent, me touchent ( rien de sexuel, hein ?! ), me donne envie de vivre d'autres choses et d'écrire un peu plus.
Et ça, c'est de l'or.

alors merci.

[milo]

me donne envie de vivre d'autres choses

non, je vivrais toujours des choses différentes.
Tes histoires me donnent envie de Vivre, tout court.

[Invité]

J'ai envie de ce texte, là , maintenant. C'est pas une question de cupidité.
J'ai envie de le voir, là, qui existe. Il est pas mort.

[mentor]

comme Easter, ma préférée c'est moi ça me fait drôle de me balader pas avec un truc qu'a un petit nez
parce qu'on te connait, nous ! ;-)
une chouette tranche de soirée entre 2 vieux potes, des réflexions désabusées et décousues, très réaliste en tout cas
du Panda
tu as bien fait de faire "up !"toi-même, je ne l'avais pas lu

[Kilis]

Toujours aussi succulent à la relecture, ce texte, Panda.

[silene82]

Querelle des Anciens et des Modernes ; j'aime bien la retranscription de certaines scènes, cette espèce de magma un peu confus empreint de réflexions sur la marche du monde, mais je ne me pâme pas en roulant les yeux comme les commentateurs au-dessus, qui ont au moins le mérite d'être affirmés dans leur groupi(e)sme. Je n'aurai pas le persiflage de laisser entendre que cela m'évoque irrésistiblement le cercle que forment les gnous quand feulent les lionnes, car quelles lionnes ? Ou quelles hyènes ?
J'aime beaucoup certaines de tes scènes, notamment chinoisantes, peut-être pour l'exotisme, sûrement par l'originalité de ton regard, là, je suis plus circonspect.

[Yali]

C'est pas une question de querelle, sans parler que les Anciens et les Modernes il en a à chaque époque, ce qui fait qu'il est difficile de se rangée d'un côté ou de l'autre. Je suis pour pas mal d'Anciens d'avant hier, j'aime quelques Anciens d'hier, et pareil pour les Modernes. Au bout du compte anciens et modernes se mélangent et perdent leurs majuscules.
Non, je relis et je me dis, ça t'as une sacrée bonne gueule, puis : faudrait vraiment rebosser le tout, extraire chaque idée et chaque lieu, accoupler et développer en faisant en sorte que le résultat ne soit pas vraiment plus long.

Je disais ça en passant.

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