Promenade d'automne

[petit-doute]

Sur le chemin solitaire promeneuse, je l’ai croisée. Petite chose fragile, elle déployait son bleu lumineux, aux yeux curieux. Dans cette fin d’après midi automnal, les couleurs chatoyantes prédominaient : verts finissants d’étaler leur splendeur estivale, oranges larmoyants essoufflés de vouloir durer, jaunes passés d’un soleil oublié, rouges honteux de bientôt se dénuder, marrons ocrés, bordeaux tristes ; palette complète de peintre mélancolique, déjà effrayé de ne plus avoir que le dépouillement hivernal à déposer sous ses pinceaux.
Elle était frêle, fière, solitaire, dressée vers le ciel, invisible aux pressés besogneux qui n’ont pas de temps à perdre.
Elle a arrêté mon pas décidé, et délicatement je l’ai cueillie, fleur bleue unique, privant définitivement de sa magique beauté, les badauds de demain. Dans ma main enroulée, elle a fini la promenade, semblant cligner de l’œil vers cette citadine enfantine qui lui racontait au fil du chemin, la joie, l’émerveillement naïf, le plaisir de leur rencontre. Et, qui d’une voix à peine chuchotée, la remerciait d’être là, pour elle, dans cette tranche de vie désorganisée.

[Invité]

Joli flash, un peu chargé à mon goût (trop d'adjectifs, je trouve). Le terme d'"yeux" étonne un peu pour une fleur, peut-être serait-il intéressant de le remplacer par un mot plus précis, plus botanique (bien que cela ait l'inconvénient de vendre un peu plus tôt la mèche...) ?

[Invité]

La construction de la phrase suscite un doute, mais je pense que ce sont les yeux des curieux et non pas ceux de la fleur !
Un confetti frais , coloré, avec une petite surcharge pondérale du côté des adjectifs comme Socque le souligne, ou dans les additifs aux couleurs évoquées( le participe présent alourdit beaucoup, je trouve)

[Invité]

Ah oui, j'ai compris ! Dans ce cas, la virgule avant "aux yeux curieux" nuit au sens. On a l'impression d'une apposition à "bleu lumineux" (je pensais qu'il s'agissait d'un bleu taché d'ocelles) et non d'un complément direct du verbe. Il est toujours délicat d'interposer une virgule entre un verbe et son complément d'objet direct ; celui-ci étant attendu de préférence juste après le verbe, le fait d'introduire un autre complément avant fait que le lecteur (enfin, moi) a tendance à interpréter autrement.

[Invité]

En ce qui me concerne, c'est le tout début qui me chiffonne : "Sur le chemin solitaire promeneuse", je verrais plutôt "Sur le chemin, solitaire promeneuse" (si j'ai bien compris) parce que ça n'a l'air de rien mais écrit comme tu l'as fait la signification de ce bout de phrase ne saute pas à l'entendement...
Autrement, eh bien en toute honnêteté, j'ai trouvé le texte assez mièvre (mot dont je n'aime pas la connotation négative, mais je ne vois pas par quoi le remplacer), sans grande consistance. Mais il est vrai que le sujet est plutôt casse-margoulette et j'ai le sentiment que tu as cherché d'abord à te faire plaisir.

[Sahkti]

Ne devrait-il pas y avoir une virgule entre chemin et solitaire ou solitaire et promeneuse ? Ici, on pourrait penser que le chemin est solitaire et promeneuse, ce qui ne colle pas, grammaticalement parlant.

Texte fait de tendresse et de poésie, pour évoquer une vie -volée tout de même- qui va ravir les yeux d'une éphémère cueilleuse.

Mon bémol se porte sur l'utilisation massive d'adjectifs, qui alourdissent par moments le texte. Même si je comprends l'intention de décrire et de faire ressentir l'atmosphère automnale, il m'est avis que ça pourrait être allégé un brin.

[Sahkti]

Ne devrait-il pas y avoir une virgule entre chemin et solitaire ou solitaire et promeneuse ? Ici, on pourrait penser que le chemin est solitaire et promeneuse, ce qui ne colle pas, grammaticalement parlant

Ha, je vois que ceci a déjà été soulevé, désolée de la répétition.

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