Paris 10, Gare du Nord
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Kilis
loic
Sahkti
milo
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Paris 10, Gare du Nord
Paris 10, Gare du Nord
C’est comme une ville perdue dans une mélodie triste,
dans des notes en désordre.
Et puis c’est l’enfance qui meurt un peu entre les corps qui se tamponnent
Il ne reste pas vraiment de marques
Un souvenir tout au plus
Des odeurs
et le son persistant d’une peau qui claque.
Ici, les ruelles comme les hommes
aussi sombres soient-ils
gardent toujours quelque part, souvent juste derrière les cils, l’impasse et la flaque ; l’eau et l’image d’un monde.
Parfois on y voit la lune.
Les flaques ont ça de tragique : elles partagent le ciel avec des hommes à l’échine courbe.
Et le ciel crie
Et c’est dur de comprendre que les étoiles sont de simples foutaises.
Ça me ronge. Et les petites fatigues s’accumulent. Des fois je n’entends plus rien de l’écho d’avant,
Un silence
Et ma vie qui se noie encore et encore dans le bruit d’une main.
Une rature, voilà ce qu’il faut. Des mots noircis, l’unique reflet d’un monde privé de couleurs.
Ici, c’est tout un quartier qui est taillé dans la même pierre sale
Et c’est par milliers que les teintes jumelles s’offrent à des yeux qui voudraient se fermer.
Alors on oublie ce qui faisait de nous des hommes
Et on s’enterre
On s’enterre avec des silences plein la bouche.
Moi je veux mourir étouffé !
comme l’amour de toutes les villes
Etouffé !
cet amour dans ma bouche mes lèvres contre ses mains
Parce qu’aujourd’hui, dans chacun de mes souffles
c’est un peu la Gare du Nord qui respire.
C’est comme une ville perdue dans une mélodie triste,
dans des notes en désordre.
Et puis c’est l’enfance qui meurt un peu entre les corps qui se tamponnent
Il ne reste pas vraiment de marques
Un souvenir tout au plus
Des odeurs
et le son persistant d’une peau qui claque.
Ici, les ruelles comme les hommes
aussi sombres soient-ils
gardent toujours quelque part, souvent juste derrière les cils, l’impasse et la flaque ; l’eau et l’image d’un monde.
Parfois on y voit la lune.
Les flaques ont ça de tragique : elles partagent le ciel avec des hommes à l’échine courbe.
Et le ciel crie
Et c’est dur de comprendre que les étoiles sont de simples foutaises.
Ça me ronge. Et les petites fatigues s’accumulent. Des fois je n’entends plus rien de l’écho d’avant,
Un silence
Et ma vie qui se noie encore et encore dans le bruit d’une main.
Une rature, voilà ce qu’il faut. Des mots noircis, l’unique reflet d’un monde privé de couleurs.
Ici, c’est tout un quartier qui est taillé dans la même pierre sale
Et c’est par milliers que les teintes jumelles s’offrent à des yeux qui voudraient se fermer.
Alors on oublie ce qui faisait de nous des hommes
Et on s’enterre
On s’enterre avec des silences plein la bouche.
Moi je veux mourir étouffé !
comme l’amour de toutes les villes
Etouffé !
cet amour dans ma bouche mes lèvres contre ses mains
Parce qu’aujourd’hui, dans chacun de mes souffles
c’est un peu la Gare du Nord qui respire.
Re: Paris 10, Gare du Nord
Ceci :
"Les flaques ont ça de tragique : elles partagent le ciel avec des hommes à l’échine courbe.
Et le ciel crie
Et c’est dur de comprendre que les étoiles sont de simples foutaises."
pour moi est superbe !
Le reste beau, mais pas aussi fort.
"Les flaques ont ça de tragique : elles partagent le ciel avec des hommes à l’échine courbe.
Et le ciel crie
Et c’est dur de comprendre que les étoiles sont de simples foutaises."
pour moi est superbe !
Le reste beau, mais pas aussi fort.
Invité- Invité
Re: Paris 10, Gare du Nord
tu rends bien l'ambiance de gare d'une grande ville, la solitude qu'on peut y trouver. J'aime tout, bien entendu, mais c'est la seconde strophe qui vient taquiner ma sensibilité, ceci notamment :
Un texte qui me rappelle dès les premières lignes "Un garçon d'italie" de Ph. Besson.
Milo, tes écorchures sont superbes, je ne me lasse pas de te lire.
Ici, les ruelles comme les hommes
aussi sombres soient-ils
gardent toujours quelque part, souvent juste derrière les cils, l’impasse et la flaque ; l’eau et l’image d’un monde.
Parfois on y voit la lune.
Les flaques ont ça de tragique : elles partagent le ciel avec des hommes à l’échine courbe.
Un texte qui me rappelle dès les premières lignes "Un garçon d'italie" de Ph. Besson.
Milo, tes écorchures sont superbes, je ne me lasse pas de te lire.
Invité- Invité
Re: Paris 10, Gare du Nord
Dommage pour la succession de comme/dans/dans, sur les deux premiers vers, c'est un peu lourd. Une lourdeur et un déséquilibre dans le rythme que je retrouve à d'autres endroits du texte, donnant à l'ensemble une impression presque confuse. Peut-être cela est-il dû au découpage, à voir, ou à l'utilisation répétée de certains mots, à voir aussi.
Dès lors, au final, je reste sur une impression partagée, le sentiment d'avoi lu des sentiments forts et intéressants mais disposés de manière peu heureuse dans un écrin peu adapté.
Dès lors, au final, je reste sur une impression partagée, le sentiment d'avoi lu des sentiments forts et intéressants mais disposés de manière peu heureuse dans un écrin peu adapté.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Paris 10, Gare du Nord
j'ai bien aimé cette ambiance que tu peins de l'intérieur, je connais cet état d'esprit lorsque l'on écrit des choses comme ça
merci
merci
Re: Paris 10, Gare du Nord
Oui, les images sont belles, très. Et elles sont si nombreuses, qu'on étouffe comme le quidam noyé dans la grisaille.
Cependant, moi, lecteur, j'aimerais de temps en temps souffler.
Cependant, moi, lecteur, j'aimerais de temps en temps souffler.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Paris 10, Gare du Nord
Et c’est dur de comprendre que les étoiles sont de simples foutaises.
milomaiakovski :-)
J'aime le texte, je suis cependant gêné par mes propres souvenirs, qui polluent mon imaginaire au plus haut point. C'est pour cela que je n'ai pas commenté.
Invité- Invité
Re: Paris 10, Gare du Nord
la première strophe m'a laissé sur ma faim
et puis tout s'emballe, l'émotion pure qui tord le cou aux effets de style pour offrir la beauté nue et tragique de la ville
heureux d'avoir lu et relu ce texte
et puis tout s'emballe, l'émotion pure qui tord le cou aux effets de style pour offrir la beauté nue et tragique de la ville
heureux d'avoir lu et relu ce texte
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Paris 10, Gare du Nord
Il y a une belle ambiance mélancolique mais ça manque de poésie.
Les images fortes se répandent ça et là sans trouver vraiment leur place dans le texte.
A retravailler pour faire quelque chose de très bien.
Les images fortes se répandent ça et là sans trouver vraiment leur place dans le texte.
A retravailler pour faire quelque chose de très bien.
Manu(manisa06)- Nombre de messages : 1928
Age : 53
Localisation : Côte d'usure
Date d'inscription : 11/04/2008
Re: Paris 10, Gare du Nord
Superbes images... Mais avec des rhimes ce serait top.
alexi788- Nombre de messages : 30
Age : 30
Date d'inscription : 16/04/2009
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