Et spiritus sancti

[Sergei]

La paperasse jonchait le sol et le bureau massif d'un individu chamarré. Le rouge de ses apparats s'accordait parfaitement avec celui qui lui traversait désormais les yeux. La gorge de ce grand homme, le gosier de ce mastodonte politique, la trachée de ce géant militaire se serraient inexorablement, pendant que ses cils battaient l'air frénétiquement, projetant une goutte de sueur, une lourde larme, ou des ondes rageuses.
Chaque mot qu'il lisait arrachait encore un peu plus le peu d'humanité qui lui restait. Alors que ses ongles ensanglantés lacéraient le bois rouge, il jeta un regard équivoque au pauvre messager, qui comprit aussitôt qu'il devait laisser le monarque en paix.
Ce dernier tenta vainement de se calmer. Enfin il se laissa tomber dans un fauteuil, se tenant la tête d'une main, l'autre serrant l'invisible dans les airs. Cependant quelqu'un entra. Le Sultan daigna lever les yeux, et foudroya l'intrus, qui ne semblait pourtant pas affecté. Il s'adressa même au malheureux, contre toute attente, suscitant la surprise de ce dernier:

- Votre majesté, permettez-moi de vous adresser ces quelques mots: tuez-le.

Suleymann resta bouche-bée. Puis son visage se déforma et ces mots déchirèrent le silence du palais:

- Comment oses-tu, chien? Quel impudence te permet de m'adresser la parole? Quelle folie a piqué les gardes pour qu'ils te laissent entrer?
- Laissez là vos gardes en paix.
- Je-je vais te faire tuer! Gardes!
- Ils ne vous entendent pas. Ecoutez vous-même.

Et en effet, derrière les portes majestueuses rien ne bougeait, le silence régnait.

- Qui? commença le monarque affolé.
- Cela n'a aucune sorte d'importance. Car je pourrais très bien être autre.

Le Magnifique vit alors devant lui se mouvoir sa propre image, qui quelques instants auparavant en était une autre. La sueur coulait désormais le long de son cou. Il semblait sur le point de pleurer, lorsque l'étrange démon reprit sa forme précédente, arborant des vêtements absolument inconnus au monarque:
Un couvre-chef rigide, noir, orné d'une visière, ridiculement grand. Une tunique serrée, noire aussi, tenue par quelques boutons, et surmontée d'une pièce de tissu qui entourait le cou de l'étranger en prenant la forme d'un papillon. Mais le roi n'avait pas fini de contempler le personnage que celui-ci reprit:

- Ainsi, vous le tuerez, car tel est votre but, et vous m'oublierez ensuite.

Les yeux de l'individu brillaient d'une terrible lueur rouge, tandis que Suleymann se voyait mourir, écartelé par une horde de démons violents.

Il hurla enfin:

- Arrêtez! Cessez cette sorcellerie! Je le tuerai! Je le tuerai!

Alors effondré sur le sol, recroquevillé comme un nouveau-né, il continuait de crier frénétiquement. Et comme sa voix traversait le palais tout entier, enfin des gardes entrèrent précipitamment. Il tirèrent Suleymann de sa torpeur.

Ce dernier, atteint dans sa dignité, se releva précipitamment, et semblait chercher en vain dans le vide quelque chose pour s'accrocher. Il somma les janissaires de sortir, et tomba à genoux.
Il n'était plus là. L'étrange individu avait disparu. D'ailleurs qui était-ce? Mais non! Suleymann tentait de se rappeler, mais il ne savait plus! De quoi avait-il rêvé? Mais enfin...

Reprenant ses papiers en main, Suleymann le Législateur, empereur Ottoman et père d'un fils bien-aimé du nom de Mustafa, reprit connaissance de l'annonce du messager:

Mustafa traite actuellement avec les Safavides, et compte prendre le pouvoir par la force à Istanbul.

Alors, froissant le message dans son poing, l'empereur chuchota:

- Mon fils. Il doit mourir.

[Invité]

Je n'ai pas tout suivi, manque de culture historique (entre autres !)

Sur le plan du texte à proprement parler, j'ai touvé la rédaction assez confuse, l'histoire du rêve en particulier.

[Invité]

J'ai aimé... j'ai pris ce texte comme l'expression d'une fatalité.

[Invité]

Marrant au début j'étais persuadé d'être en affaire avec W. Churchill, et cela jusqu'à

projetant une goutte de sueur, une lourde larme, ou des ondes rageuses.

de la sueur , du sang et des larmes.

[Invité]

3 commentaires ?

[Sergei]

En même temps ça mérite pas vraiment mieux. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai posté ce truc.

[mentor]

En même temps ça mérite pas vraiment mieux. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai posté ce truc.

sympa pour les quelques uns qui ont pris la peine de lire et commenter, et même remonté le texte, juste remonté

[Sergei]

Je voulais pas être offensant pour vous^^ Désolé si j'ai pu te vexer, Mentor. C'est avec du recul que je dis ça. En le postant je le trouvais bien, mais comme d'habitude c'est en le voyant comme ça qu'on remarque le peu d'intérêt que ça a.
Je n'insinuais pas que je postais ça "comme ça" pour poster.

[Sergei]

Je profite que ce soit en haut, j'ai oublié le plus important. Je vous remercie tous pour vos commentaires, et j'insiste sur le fait que c'est toujours constructif pour moi, et que je ne considère personne ici comme des machines à lire ^^

[Invité]

bah tu peux t'inspirer de Buko alors.
Si tu n'es pas sur, tu attends 18 jours et tu relis.
Tu seras alors le mieux placé pour apprécier ton propre travail.
Même un petit.

[Sahkti]

Je suis passée à côté, désolée. Ce n'est pas mal écrit, mais c'est un brin confus et trop dénué de contexte à mon goût; je n'arrive pas à entrer dans ce texte ni à me raccrocher à quelque chose.
Une autre fois, peut-être.

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