Exutoire

[Loréal]

« Ludivine, le visage inexpressif comme à son accoutumance, dissimula sa déception.
-Allons donc ! Ce n'est rien ! Déclara Juan.
Ludivine ne souffla mot. Elle le trouvait bien effronté, ce grossier personnage !
Autrefois, la particularité de cet homme l'avait amusée. Il exhalait une légèreté, une insouciance qui, à l'époque actuelle, manquaient aux trentenaires ! D'aucuns ne concevaient guère qu'on puit apprécier un homme infidèle, malhonnête, et volage. C'était hors principe de loyauté, contraire aux moeurs actuelles !

Mais elle était justement séduite par ce côté décalé, qu'elle jugeait étourdi et infantile.
A son tour, Ludivine entreprit de l'enjôler, et c'est à la suite de deux semaines de discussions, de rires, d'échanges et de rendez-vous galants, qu'il lui offrit son premier baiser. S’en suivirent une multitude de discours, promesses et engagements : Fiançailles, puis mariage !

Cette alliance n'était pas des plus communes ; Ludivine était âprement trompée, matin, midi et soir ! Juan ne s'en préoccupait guère, sa femme était soumise et heureuse. Elle s'était engagée dans cette relation en connaissance de cause, à elle d'assumer ! Elle endossait le rôle d'une minette docile, rôle qui répugnait les femmes de sa communauté qui ne cessèrent de médire à son sujet. On crachait durement sur ses agissements, sur sa passivité.

Ludivine se sentit de plus en plus isolée. Elle se mettait en retrait, effrayée par la froideur avec laquelle on la rejetait. Chaque jour était attente. Le matin, elle se levait fréquemment seule, Juan étant parti pendant la nuit trouver quelque proie capable d’apaiser son désir. Ludivine ne lui suffisait plus. De temps à autre, Juan se vidait en elle, mais jour après jour, il la trouvait de plus en plus frigide. Elle portait atteinte à son essence masculine, cela lui déplaisait, il l’observait et, mécontent, lui demandait : « Alors ? »
-C’était sympathique.
-Sympathique, sympathique... ! Qu’est-ce que cela signifie ? As-tu aimé ?
-Bien sûr.

Mais elle ne semblait guère y croire. Las, il sortait, en quête d’une fillette consciente de la chance qui lui était donnée, de cet honneur, qui mousserait son ego incompris par sa femme.
Un jour, excédé, il lui fit part de sa décision : « Nous allons divorcer. »

Aujourd’hui, Juan irritait Ludivine. Elle était la septième femme avec laquelle il rompait, elle se sentait trahie, elle lui avait fait confiance bon Dieu ! Il était perçu comme un goujat. Elle avait été attendrie par son manque de responsabilité, par son insouciance, et voilà qu’à son tour, il la quittait. Quel ingrat ! »

George éteignit son ordinateur. Quelle jouissance était-ce de pouvoir entrer à même dans le corps d’une femme, d’en être une, de mener une double vie... ! Second Life était un exutoire à sa vie si morne. Ce jeu lui donnait goût à la vie quand elle lui semblait si terne ! Et il lui permettait de se réjouir de son existence paisible, d’y trouver l’intérêt qui lui manquait parfois !

Satisfait, il reprit une activité routinière.

[Loréal]

Je suppose que vous ne connaissez pas tous "Second Life", même si vous vous en faites une idée. Voici donc une explication : http://fr.wikipedia.org/wiki/Second_Life

[Invité]

Votre texte me paraît nettement moins bien écrit que celui de dusha, que j'ai éreinté un peu plus tôt. Je préfère m'abstenir de commenter dans le détail.

[Halicante]

Sur la forme :
Certains mots me semblent mal employés, du point de vue du sens ou du point du vue grammatical :

« Ludivine, le visage inexpressif comme à son accoutumance, dissimula sa déception. »
Accoutumance :
1. fait de s'accoutumer.
2. adaptation de l'organisme à une substance toxique.

« Il exhalait une légèreté, une insouciance »
Exhaler :
1. laisser aller hors de soi, répandre au-dehors en parlant de quelque chose de volatile (des odeurs, des gaz, des vapeurs).
2. éliminer l'air chargé de vapeur lors de l'expiration.
3. laisser s'échapper par un orifice (le flacon laissait exhaler une odeur forte).
4. donner libre cours à, exprimer (laisser exhaler sa fureur).
5. laisser échapper de sa bouche, de sa gorge un bruit, un son, un souffle, un soupir.

« D'aucuns ne concevaient guère qu'on puit apprécier un homme infidèle, malhonnête, et volage. » qu’on puisse

« Elle endossait le rôle d'une minette docile, rôle qui répugnait les femmes de sa communauté qui ne cessèrent de médire à son sujet. » : rôle qui répugnait aux femmes…

« Las, il sortait, en quête d’une fillette consciente de la chance qui lui était donnée, de cet honneur, qui mousserait son ego incompris par sa femme. » : qui ferait mousser son ego

« Quelle jouissance était-ce de pouvoir entrer à même dans le corps d’une femme, d’en être une, de mener une double vie... ! » Quelle jouissance c’était…

Sur le fond :

J’ai trouvé l’idée de ton texte intéressante, mais je pense que tu aurais pu mieux exploiter cette « double vie » que George mène, l’introduire plus tôt dans le récit, de façon à ce que Ludivine et lui se confondent réellement… Puisqu’il arrive seulement à la fin du texte, tu t’es privée de ce « double je » (ou plutôt, ce « double elle/il ») sur lequel tu aurais pu jouer.

Et bienvenue sur VE !

[Loréal]

Merci beaucoup, Halicante.

C'est la première fois que j'essaie d'écrire en dehors du cadre scolaire. Visiblement, c'est vraiment mauvais, mais votre commentaire m'encourage à poursuivre et à retravailler ce texte, autant sur la forme que sur le fond.

Je vais noter tout ce que vous me dites, corriger les mots mal employés, et mieux exploiter l'idée initiale.

Je vous remercie à nouveau !

[Halicante]

C'est la première fois que j'essaie d'écrire en dehors du cadre scolaire. Visiblement, c'est vraiment mauvais, mais votre commentaire m'encourage à poursuivre et à retravailler ce texte, autant sur la forme que sur le fond.

Non, ce n'est pas mauvais ! Ton texte est clair, lisible malgré quelques erreurs, et tu as une bonne idée de départ. De plus, tu sembles motivée pour continuer, alors fonce !

[Invité]

Ce qui ne passe à mon avis pas du tout, c'est l'emploi du temps passé, je trouve que ça pèse et n'apporte rien. Et puis la narration linéaire est ennuyeuse à force, malgré l'irruption de quelques dialogues.
Enfin, la conclusion mettant en scène Georges est bien abrupte, une pirouette pour finir, alors qu'on contraire il me semble qu'il y aurait matière à exploiter l'idée...

[Invité]

Précision : je parle de l'emploi de l'imparfait.

[Loréal]

D'accord, mais dans ce cas, quel temps employer lorsqu'il s'agit d'une action passée (hormis l'imparfait) ? Dans la majeure partie du texte, il y a une analepse...

Le reste est à écrire au présent ?

Merci d'avoir commenté !

[Invité]

Tu veux de l'analepse ? Va voir sur le fil conversations l'exo sur les figures de style proposé par Grieg.

Bon, je m'explique, oui l'emploi de l'imparfait est apprropié mais c'est l'usage excessif que tu en fais qui appesantit le récit.
Pourquoi ne pas varier les structures, par exemple ici :

Elle le trouvait bien effronté, ce grossier personnage !

pourrait aussi bie nse décliner dans le genre de : "Qu'il était effronté, ce grossier personnage."
Apporter un peu de vie au texte au lieu de tout dévider de la même façon.

Maintenant, il est fort possible que je me trompe :-) il s'agit juste d'une piste de réflexion, Hali t'en a donné d'autres.

[Zalhoud]

Très beau texte à lire à l'étar second!
Merci pour votre contribution
Amitiés
Zalhoud

[Sahkti]

J'ai beaucoup de mal avec ce texte, en raison de la présence de Second Life, que je connais et qui ne colle pas du tout avec le ton du texte. Certes, avec ce jeu, on peut se faire passer pour qui on veut et jouer à n'importe quoi, mais sans doute pas du tout tel que raconté dans ce texte, très théâtral, par moments ampoulé, bref quelque peu à l'opposé de ce qui se fait dans Second Life. A moins de s'inscrire dans une école de théâtre virtuelle, ce qui est toujours possible, mais alors les dernières phrases ne collent pas car on ne pense pas du tout au fait de pouvoir se faire passer pour quelqu'un d'autre, on pense plutôt à progresser dans son apprentissage.
Bref, pas convaincue du tout par le fond, désolée.

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