Au delà de l'Oural

[Invité]

Au delà de l'Oural, un roman de cul qui peut choquer par son contenu sexuel et la grossièreté de langage. N'est pas une lecture pour enfant, même si je trouve que si.

Au-delà de l'Oural

Passés les derniers monts de l’Oural le monde bascule dans d’autres prairies.On y croise des gens aux yeux de plus en plus plissés ; ils avaient vécu les grands froids.

Les peaux sont couleur olivâtre comme un camouflage en pré où le soleil mûrit les brins sans beaucoup d’effort. Les fleuves soudainement versent tous vers le sud-ouest, inondant des milliards de mètres carrés de landes, de plateaux et de rivières. Au Népal les peaux se teintent brutalement et nous sommes déjà aux Indes brulées des relents de chique, fardées de l’inquiétude du tigre. Ne nous y engageons pas. Sur la route de la soie plutôt, qui se termine en éventail à la manière d’un immense delta, il est fort probable que l’on vous propose de prendre femme : quel abruti veux voir finir les braises rougeoyer seul comme un buffle, sinon qu’il souhaite être moine ou mort ? Dans les territoires après l’Oural, ce qui représente quand-même pour vous donner un ordre d’idée, deux-cent mille fois la surface de la France et 3 milliards d’humains, la vie s’axe surtout autour de la célébration du marriage, sauf chez les peuples où la femme a perdu la patience de négocier avec les hommes, qui ne serviront, de toute manière, à jamais rien d’autre que sacs à sperme pour assurer la survie de l’espèce et fendre le bois pour l’hiver. Et encore, fendre le bois, c’est contraignant.

En configuration classique, et donc pas chez les ethnies matriarcales qui de toute façon ne vous regardent pas, il n’est pas deux pas sans que l’on vous propose épouse à votre pied. On vous le répète aussi souvent que nécessaire : vos « nann euhhh, tu vois euhhhh, lan vie c’est la , leue la libertéeeeuh, lan vieheuuu c’est faiteheuu pour être seuleuuuu, le droit qu’on a gagnéeeuuuh, Emile Zolaaaaaaaeuhhh, tu voins euuuu. » n’y changent pas grand-chose, les gens ne vous connaissent pas mais connaissaient l’homme bien avant vous ; vous voulez tirer de la pouliche cheveux-de-jais à qui mieux-mieux et le raconter sur Myscape ou à votre mère. (En insistant sur la qualité du fin ciselage de l’argent massif qui orne les têtes surplombées des magnifiques paysages que votre regard perdu au loin a cessé d’observer pour simplement les aimer). Erm. Elle, man-man, sera fière de savoir que son fils a une vie sexuelle bien remplie. Hihi, mon fiston se débrouille pas mal didonc. Sauf que ça n’a rien avoir avec la vraie vie : qui va prendre soin de vous quand vous serez vieux , connard ? Qui viens de dire ça ?
lui :
Un vieux vous écoute placide et souriant « Oui euhhhh, je suis pas prèsheuuuu, l’homme a besoinnnheu d’une périodeheuuuuuu ouheuuuuu, tu voisheuuuuuu, l’indépendanceeeueuuu », il s’approche très très près de votre visage et vous confie que vous êtes un entubé qui ne pense qu’a troncher le plus de génisses différentes , si possibles avec des sécrétions vaginales diverses et variées pour vous faire des cartes postales olfactives à consulter quand vous êtes sur un chiotte tout porcelaine et que vos pieds reposent sur un tapis moumoutte, car vous n’aimez ni déféquer ni vous branler au contact froid du carrelage, ça vous coupe les désirs. Avec le sourire. Nda : ça fait deux fois la même observation dans le même chapître mais vous faites souvent les aveugles à ce que vous ne voulez pas entendre. Lui aussi, le vieux, donc, à des chiottes en porcelaine, mais en plastique ; ce n'est pas une notion de concept mais une question de financement. Fierté Du Yack Au Petit Matin -dans sa force de l'âge- vous regarde de traviole de plus en plus : ses yeux pétillent, parce qu’avoir un long-nez dans la famille, ça claquerait quand même la gueule d’un bon nombre de monde sur le plateau.

à suivre.

[Invité]

Bon, ça commence fort et j'attends la suite. Je ne vois pas l'utilité de l'adresse au lecteur (la NdA).

Quelques erreurs de langue :
"nous sommes déjà aux Indes brûlées"
"quel abruti veut voir finir"
"ce qui représente quand même (et non "quand-même") pour vous donner un ordre d’idée, (pourquoi une seule virgule ? Je pense qu'il vaut mieux décider d'une incise complète pour le "pour vous donner un ordre d'idée", ou de pas d'incise du tout, mais pas d'une demie) deux cent (et non "deux-cent" ; enfin, je crois bien) mille fois la surface de la France"
"la célébration du mariage (et non "marriage")"
"Qui vient de dire ça ?"
"je suis pas prêtheuuuu"
"un entubé qui ne pense qu’à troncher"
"le même chapitre"
"Lui aussi, le vieux, donc, a des chiottes "

[outretemps]

Les chiottes en moins, le froid qui bride les yeux, ça sent son Marco Polo plein nez. C'a tout l'air parti pour l'exploration en gorges profondes! Tiens ferme! On y va venir!

[Plotine]

Ils ont compris qu'il fallait "changer le sang" comme on dit à la campagne.
C'est assez scotchant d'ailleurs que les hommes aient compris ça depuis toujours alors qu'ils n'avaient aucune notion des lois de l'hérédité.
Je te trouve bien excité quand même "pandaworks", que ce soit question sexe ou question écriture. C'est un peu violent pour moi tout ça, je ne sais pas si je vais supporter la suite !

[Invité]

Ils ont compris qu'il fallait "changer le sang" comme on dit à la campagne.

Si t'as noté cela , il n'y a pas de raison que tu détestes.

[Invité]

Un Panda-j'irai-cracher-sur-vos-certitudes, même si perso je suis pleine de questionnement sur la suite. Pour le moment, ça me va, après aussi j'espère.

[Invité]

correc

Au-delà de l'Oural

Passés les derniers monts de l’Oural le monde bascule dans d’autres prairies. On y croise des gens aux yeux de plus en plus plissés ; ils avaient vécu les grands froids.

Les peaux sont couleur olivâtre comme un camouflage en pré où le soleil mûrit les brins sans beaucoup d’effort. Les fleuves soudainement versent tous vers le sud-ouest, inondant des milliards de mètres carrés de landes, de plateaux et de rivières. Au Népal les peaux se teintent brutalement et nous sommes déjà aux Indes brûlées des relents de chique, fardées de l’inquiétude du tigre. Ne nous y engageons pas. Sur la route de la soie plutôt, qui se termine en éventail à la manière d’un immense delta, il est fort probable que l’on vous propose de prendre femme : quel abruti veut voir finir les braises rougeoyer seul comme un buffle, sinon qu’il souhaite être moine ou mort ? Dans les territoires après l’Oural, ce qui représente quand même, pour vous donner un ordre d’idée, deux cent mille fois la surface de la France et 3 milliards d’humains, la vie s’axe surtout autour de la célébration du mariage, sauf chez les peuples où la femme a perdu la patience de négocier avec les hommes, qui ne serviront, de toute manière, à jamais rien d’autre que sacs à sperme pour assurer la survie de l’espèce et fendre le bois pour l’hiver. Et encore, fendre le bois, c’est contraignant.

En configuration classique, et donc pas chez les ethnies matriarcales qui de toute façon ne vous regardent pas, il n’est pas deux pas sans que l’on vous propose épouse à votre pied. On vous le répète aussi souvent que nécessaire : vos « nann euhhh, tu vois euhhhh, lan vie c’est la , leue la libertéeeeuh, lan vieheuuu c’est faiteheuu pour être seuleuuuu, le droit qu’on a gagnéeeuuuh, Emile Zolaaaaaaaeuhhh, tu voins euuuu. » n’y changent pas grand-chose, les gens ne vous connaissent pas mais connaissaient l’homme bien avant vous ; vous voulez tirer de la pouliche cheveux-de-jais à qui mieux-mieux et le raconter sur Myscape ou à votre mère. (En insistant sur la qualité de la fine ciselure de l’argent massif qui orne les têtes surplombées des magnifiques paysages que votre regard perdu au loin a cessé d’observer pour simplement les aimer). Erm. Elle, man-man, sera fière de savoir que son fils a une vie sexuelle bien remplie. Hihi, mon fiston se débrouille pas mal didonc. Sauf que ça n’a rien avoir avec la vraie vie : qui va prendre soin de vous quand vous serez vieux , connard ? Qui vient de dire ça ?
lui :
Un vieux vous écoute placide et souriant « Oui euhhhh, je suis pas prêheuuuu, l’homme a besoinnnheu d’une périodeheuuuuuu ouheuuuuu, tu voisheuuuuuu, l’indépendanceeeueuuu », il s’approche très très près de votre visage et vous confie que vous êtes un entubé qui ne pense qu’à troncher le plus de génisses différentes , si possibles avec des sécrétions vaginales diverses et variées pour vous faire des cartes postales olfactives à consulter quand vous êtes sur un chiottes tout porcelaine et que vos pieds reposent sur un tapis moumoute, car vous n’aimez ni déféquer ni vous branler au contact froid du carrelage, ça vous coupe les désirs. Avec le sourire. Lui aussi, le vieux, donc, a des chiottes en porcelaine, mais en plastique ; ce n'est pas une notion de concept mais une question de financement. Fierté Du Yack Au Petit Matin -dans sa force de l'âge- vous regarde de traviole de plus en plus : ses yeux pétillent, parce qu’avoir un long-nez dans la famille, ça claquerait quand même la gueule d’un bon nombre de monde sur le plateau.

à suivre.

[Invité]

.
..

Le chef c'est assis entouré de ses sages : sa femme, son fils et son cousin. Normalement, pour ce genre de conseil de village, on invite les aînés à prendre place autour du foyer de la maison commune pour discuter des issues les plus graves : qui doit descendre les poubelles le lendemain, comment punir Bec De Lièvre qui à volé, le temps d'une course, la mobylette d'un fermier voisin pour aller au bordel : il en avait rudement besoin.

Manque de bol, les ancêtres ne sont pas disponibles aujourd'hui et le pire c'est que Fierté Du Yack Au Petit Matin ne se souvient plus pourquoi, tellement sa femme lui prend le chou depuis l'aube pour une histoire de clin d'œil absolument à déterrer un yéti sous une avalanche. Il pense vraiment que le Tibet sera enfin libre au décès de sa compagne Joli Vent D'hiver : avec le baroufle médiatique autour du coin , personne n'avait noté ce détail d' importance. D'un coté de la hutte, se tient donc le conseil d'administration des affaires du village rajeuni, de l'autre : une double-douzaine de donzelles en position du lotus-sous-le-vent-de-printemps : à genoux, quoi.

En observant bien, on pourrait admirer les détail de la charpente tout-bambou-cèdre, un trésor architectural venu du fond des âges, un résultat d'un savoir de tradition orale qui a permit de perpétuer l'habile croisement des bois, l'enfoncement des chevilles massives de pin doré et le croisement des ligaments en paille de riz enduite d'huile de sésame, indestructibles et luisantes, au final les pierres de sol d'ici, aux allures de rocaille mais à la résistance du granit. Des nattes sur le sol ! une par personne, débordent largement sur les cotés de leur hôte pour en faire découvrir les mille-et-une fantaisies du métier à tisser dirigé d'une main de maître. En observant bien, on pourrait relever la circulation de l'air qui se fait parfaite, même à ce point de l'été, quand la sieste prévaut sur les échecs et que les femmes se sont débarrassées de leur 4ème et 5 ème couches de jupons. Ont pourrait deviner, en faisant un peu attention, les fragrances du pois qui mijote dans un creuset de bronze léché par les flamme discrètes du charbon de bois, noirci là-haut par les bûcherons mêmes : en fin de journée après la coupe. Les yeux avisés se régaleraient des instruments à cordes pincées , des xylophones à lamelles de silex dont les noms oubliés sont probablement encore inscrits sur du parchemin enroulé quelque-part dans le coin d'un monastère. Une oreille attentive capterais : le chant discret d'un loriot, le cri d'un aigle au dessus du pic malgré la douce mélodie qui s'élève des bouches des jeunes femmes en rangs serrés. On pourrait, oui, l'imaginer si la réunion du conseil municipal ne se déroulait pas dans la salle des fêtes : un bâtiment plutôt simple qui se fond bien dans l'architecture moderne de la ville
de Chamdo : placoplâtre haut de gamme, papier peint Mao-Tsé Dong, chaises vinyle, oranges pour les filles , bleues pour les garçons, toit pur zinc ondulé, numéro de téléphone du plombier tagué au pochoir dans une encre de haute qualité sur les murs d'un gris parfait. C'est à peine si le soleil arrête de taper quand le Chef s'adresse à ses administrées :

« — Bande de salopes, croyez-vous que je n'ai pas noté vos chinoiseries des cils et vos tortillages de cul depuis l'arrivée hier au couchant de notre touriste ? Vous me dégouttez plus les unes que les autres, j'aurais préféré être berger d'un seul et unique lama que de m'occuper d'une bande de drilles pareilles : je peux sentir votre foutre couler à travers dix de vos oripeaux. Bordel de Merde ! »

Chez les filles de la montagnes, on en menait pas large il est vrai : une odeur inhabituelle flottait dans l'air :elle étaient grillées. Pourtant, chacune d' entre-elles et avec concertation préalable avait revêtu culotte coton, jean serré, recouvert le tout de sa plus belle robe Mickey, puis une ceinture large comme le plat de la main et un teeshirt tombant choisi 3 tailles au-dessus comme pour aller dormir, enfin une grosse touche de parfum contrefaçon N°9 : ça n'avait pas suffit, le vieux avait l'oeil du faucon et la truffe du chien de combat. Le vrai problème, c'est qu'il l'a toujours.

Les filles sont un peu con-con dans les parages : c'est ce que les hommes en disent quand ils sont entre-eux, et ce qu'il en pensent quand ils observent celles des autres. En se faisant cette réflexion, Le Chef amorce un grand geste qui ne sert à rien puis reprend la parole :

« — Et Bordel de Merde ! J'ai une idée. »

Ensemble, en un seul mouvement à la grâce certaine, les demoiselles baissent les yeux au sol de honte et voient quelques mégots : ça occupe quand on a les paupières en berne.

.
..
à suivre

[Sahkti]

Première partie

En te lisant (je parle ici du début) me viennent des échos d'Ella Maillart, dans cette manière un peu directe et sans chichis de raconter les choses, dès qu'on va vers l'Oural et au-delà. Avec tout de même davantage de poésie sous ta plume, il faut le dire.

J'aime bien les petites incursions du genre: Sauf que ça n’a rien avoir avec la vraie vie : qui va prendre soin de vous quand vous serez vieux , connard ? Qui viens de dire ça ?
lui :
Ça pimente le récit de jolie manière et ça me fait sourire (surtout :-)

Un début qui donne bien envie !

[Sahkti]

Deuxième partie

Attention à ne pas tomber dans une description trop détaillée, qui ferait perdre du souffle au texte. Celui-ci est drôle mais perd en vivacité dans le second extrait, parce que très narratif sur un ton assez linéaire. Je comprends bien que ces descriptions sont importantes pour siter contexte, lieu et divers éléments mais il y a peut-être moyen de rendre tout cela un peu plus dynamique.

Quelques petites erreurs (et j'en ai peut-être oublié):
- Le chef s'est assis
- qui a volé
- admirer les détails de la charpente
- orale qui a permis
- l'habile croisement des bois (...) et le croisement des ligaments (répétition)
- indestructibles et luisantes (pas au pluriel, si paille de riz)
- Des nattes sur le sol ! une par personne (pourquoi un !)
- leurs 4ème et 5 ème couches
- par les flammes discrètes
- Une oreille attentive capterait
- Vous me dégoutez
- les filles de la montagne
- on n'en menait pas large
- elles étaient grillées
- chacune d'entre elles
- ça n'avait pas suffi
- ils sont entre eux

[Plotine]

Mais où sommes-nous ? De quel lama parles-tu ? Je me suis perdue en Cordillère des Andes d'un seul coup avec les cinq jupons et le lama alors que je pensais être dans l'Oural ou quelque part au Tibet ! Au secours !

[Invité]

C'est le chablis : merci plotine : je voulais dire yack. kilékon celui-là.

[Plotine]

C'est le chablis : merci plotine : je voulais dire yack. kilékon celui-là.

Mais non... mais non !
Je lirai le reste demain, je dois fermer. A plus.

[Invité]

J'aime moins quand tu te disciplines Panda, quand tu t'efforces à la jouer organisé, maîtrisé. Par exemple, la description des intérieurs est trop carrée, trop raisonnable, je m'y ennuie un peu. Je te préfère spontané et poète.

[Invité]

PS : "drille" est probablement masculin dans cette acception...

[Invité]

(...) Par exemple, la description des intérieurs est trop carrée, trop raisonnable, je m'y ennuie un peu. (...)

Je suis d'accord avec Easter(Island) sur la "description des intérieurs", elle m'a un peu gonflée. Sinon, bien, la scène entre le chef et les petites salopes du bled me plaît (bravo pour son nom et celui de sa chieuse, au fait).
J'adore "je peux sentir votre foutre couler à travers dix de vos oripeaux" !

Remarques de langue :
"Le chef s'est assis"
"comment punir Bec De Lièvre qui a volé"
"on pourrait admirer les détails de la charpente"
"qui a permis de perpétuer"
"débordent largement sur les côtés de leur hôte (l'hôte de qui, au fait ? A qui fait référence "leur" ? S'il s'agit d'objets, je ne suis pas sûre qu'on puisse aisément parler d'hôte pour des objets)"
"On (et non "Ont") pourrait deviner"
"un creuset de bronze léché par les flammes"
"du parchemin enroulé quelque part (et non "quelque-part")"
"Une oreille attentive capterait"
"chaises vinyle, orange (l'adjectif de couleur "orange" est invariable) pour les filles"
"Vous me dégoûtez plus"
"elles étaient grillées. Pourtant, chacune d'entre elles (et non "entre-elles")"
"ça n'avait pas suffi (et non "suffit"), le vieux avait l'œil"
"ils sont entre eux (et non "entre-eux")"

[Plotine]

Moi j'aime assez cette description minutieuse et très imagée de la tradition "maison commune" et le contraste avec la réalité "salle des fêtes". C'est assez bien fait je trouve.
Je ne sais pas si je suis claire, c'est à propos de ce passage : En observant bien, on pourrait admirer les détail de la charpente tout-bambou-cèdre, un trésor architectural venu du fond des âges, un résultat d'un savoir de tradition orale qui a permit de perpétuer l'habile croisement des bois, l'enfoncement des chevilles massives de pin doré et le croisement des ligaments en paille de riz enduite d'huile de sésame, indestructibles et luisantes, au final les pierres de sol d'ici, aux allures de rocaille mais à la résistance du granit. Des nattes sur le sol ! une par personne, débordent largement sur les cotés de leur hôte pour en faire découvrir les mille-et-une fantaisies du métier à tisser dirigé d'une main de maître. En observant bien, on pourrait relever la circulation de l'air qui se fait parfaite, même à ce point de l'été, quand la sieste prévaut sur les échecs et que les femmes se sont débarrassées de leur 4ème et 5 ème couches de jupons. Ont pourrait deviner, en faisant un peu attention, les fragrances du pois qui mijote dans un creuset de bronze léché par les flamme discrètes du charbon de bois, noirci là-haut par les bûcherons mêmes : en fin de journée après la coupe. Les yeux avisés se régaleraient des instruments à cordes pincées , des xylophones à lamelles de silex dont les noms oubliés sont probablement encore inscrits sur du parchemin enroulé quelque-part dans le coin d'un monastère. Une oreille attentive capterais : le chant discret d'un loriot, le cri d'un aigle au dessus du pic malgré la douce mélodie qui s'élève des bouches des jeunes femmes en rangs serrés. On pourrait, oui, l'imaginer si la réunion du conseil municipal ne se déroulait pas dans la salle des fêtes : un bâtiment plutôt simple qui se fond bien dans l'architecture moderne de la ville
de Chamdo : placoplâtre haut de gamme, papier peint Mao-Tsé Dong, chaises vinyle, oranges pour les filles , bleues pour les garçons, toit pur zinc ondulé, numéro de téléphone du plombier tagué au pochoir dans une encre de haute qualité sur les murs d'un gris parfait

D'autant plus que c'est quand même très bien observé et que je connaissais pas le croisement des ligaments en paille de riz enduite d'huile de sésame (en revanche : ligament ne doit pas être le bon mot).

[Invité]

c'est ligature, merci plotine.
je vais continuer cette farce après les exos en cours.
j'essayerai de faire équilibré : n'être ennuyeux pour personne (ce qui est difficile).

[Invité]

Je dirais presque : impossible !

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