Je n'ai pas bougé
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Je n'ai pas bougé
La rue était si belle
Quand vous la dévaliez
Effleurant les pavés
D’un escarpin léger
Je me souviens de vous
En ces matins d’été
Où un soleil si doux
Vous nimbait de clarté
On aimait à vous voir
Les cheveux dans le vent
Vous mirer dans les flaques
En riant aux éclats
L’insouciance jeunesse
Des amours passagères
Et ces frissons volés
Sous les portes cochères
Et puis vinrent des temps
Habillés de gris vert
Des armées en campagne
Ecrasant les pavés
Radio Londres chuintait
Aux soirs de couvre feu
L’occupant de votre âme
Vous récitait Schiller
La rue était si triste
En ce matin de larmes
Traînée sur les pavés
Par cette foule infâme
De vous je me souviens
Un regard dévasté
Par la haine des hommes
Frêle corps supplicié et un crâne rasé
Nos yeux se sont croisés dans le vide des mots
Mais vous voguiez déjà vers des terres lointaines
Les poings serrés, dans mes poches trouées
je n’ai pas bougé
Quand vous la dévaliez
Effleurant les pavés
D’un escarpin léger
Je me souviens de vous
En ces matins d’été
Où un soleil si doux
Vous nimbait de clarté
On aimait à vous voir
Les cheveux dans le vent
Vous mirer dans les flaques
En riant aux éclats
L’insouciance jeunesse
Des amours passagères
Et ces frissons volés
Sous les portes cochères
Et puis vinrent des temps
Habillés de gris vert
Des armées en campagne
Ecrasant les pavés
Radio Londres chuintait
Aux soirs de couvre feu
L’occupant de votre âme
Vous récitait Schiller
La rue était si triste
En ce matin de larmes
Traînée sur les pavés
Par cette foule infâme
De vous je me souviens
Un regard dévasté
Par la haine des hommes
Frêle corps supplicié et un crâne rasé
Nos yeux se sont croisés dans le vide des mots
Mais vous voguiez déjà vers des terres lointaines
Les poings serrés, dans mes poches trouées
je n’ai pas bougé
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Je n'ai pas bougé
A partir de "De vous je me souviens" j'aime beaucoup, c'est ample, et le resserrement du dernier vers très bienvenu.
Avant, rien à faire, le rythme d'hexasyllabes c'est pas pour moi ; trop sec à mon goût.
Avant, rien à faire, le rythme d'hexasyllabes c'est pas pour moi ; trop sec à mon goût.
Invité- Invité
Re: Je n'ai pas bougé
Bonsoir mitsouko,
À part ces petites remarques, j'ai beaucoup apprécié votre poème, je crois que le sizain donne beaucoup de rythme, ça fait claquer les mots...
la sonorité m'a fait penser à "et décibel", j'ai trouvé cela pas mal pour la rue qui est souvent bruyante...La rue était si belle
je n'ai pas aimé le "Où un" ça fait gamin qui pleure : "Ouin" et le si doux après le si belle est un peu trop visible je trouveOù un soleil si doux
j'ai trouvé trois fois "si" excessif dans un poème court comme celui-ci !La rue était si triste
supplicié et plus crâne rasé ne me semble pas joli, en plus du hiatus, vous nous privez de la découverte de la rime en nous la dévoilant au premier hémistiche...Frêle corps supplicié et un crâne rasé
À part ces petites remarques, j'ai beaucoup apprécié votre poème, je crois que le sizain donne beaucoup de rythme, ça fait claquer les mots...
Peter Pan- Nombre de messages : 3709
Age : 48
Localisation : Pays des rêves et de l'imaginaire
Date d'inscription : 16/04/2009
Je n'ai pas bougé
Ce dernier vers tombe comme une accusation que le narrateur se fait à lui-même. Un lourd reproche. Tu nous racontes une histoire connue, hélas, mais que tu n'as pas pu connaître personnellement. Je peux te dire que personne ne bougeait. Qu' hommage te soit rendu pour exhumer avec de si beaux vers ces poignantes infâmies.
"Frêle corps supplicié SOUS un crâne rasé" peut-être ?
"Frêle corps supplicié SOUS un crâne rasé" peut-être ?
Invité- Invité
Re: Je n'ai pas bougé
J'aime bien cette forme qui imprime un rythme vif au poème, fait défiler les images à toute allure, jusqu'à la dernière strophe plus solennelle et ce vers final qui claque comme une gifle que le narrateur se serait donnée.
D'accord avec la suggestion de embellie ici : Frêle corps supplicié et un crâne rasé
D'accord avec la suggestion de embellie ici : Frêle corps supplicié et un crâne rasé
Invité- Invité
Re: Je n'ai pas bougé
J'aime beaucoup, cela se lit très bien et on est tout naturellement transporté. Le poème dans ses sonorités, sa cadence me fait beaucoup penser à 1909 d'Apollinaire.
Cochinchine- Nombre de messages : 78
Age : 29
Localisation : 84
Date d'inscription : 01/04/2009
Re: Je n'ai pas bougé
merci de ses remarques judicieuses
j'ai peu lu Apollinaire, or plusieurs fois qu'on le cite à mon égard
une exploration plus poussée que le pont Mirabeau s'impose
j'ai peu lu Apollinaire, or plusieurs fois qu'on le cite à mon égard
une exploration plus poussée que le pont Mirabeau s'impose
mitsouko- Nombre de messages : 560
Age : 63
Localisation : Paris
Date d'inscription : 08/11/2008
Re: Je n'ai pas bougé
La rime, à laquelle je suis souvent allergique, ne m'a pas du tout dérangée ici; j'ai même trouvé qu'au contraire, elle apportait beaucoup au texte, lui insufflant une dynamique bienvenue, légère et musicale.
De quoi équilibrer la gravité du propos, ce drame humain qui se joue, celui de l'humiliation, que tu restitues sans en faire trop, avec justesse et efficacité, en particulier dans ce terrible dernier vers.
De quoi équilibrer la gravité du propos, ce drame humain qui se joue, celui de l'humiliation, que tu restitues sans en faire trop, avec justesse et efficacité, en particulier dans ce terrible dernier vers.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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