Le temps d'une cigarette
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Le temps d'une cigarette
Il valait mieux ne pas lui permettre d'y aller. Là bas, il allait rencontrer la mort, une fois de plus.
Au train où allaient les choses, on aurait pu parler d'elle comme de sa compagne, sa concubine de quelques instants, celle qui vient le voir le temps du contrat, elle ne l'implore pas d'être aux rendez-vous, elle sait qu'il va venir, elle l'a déjà accroché, sans même forcer, elle le tétanise à chaque rencontre, il n'en décroche plus, elle sait y faire cette salope...
Il n'a que quatorze ans, il en paraît vingt, autour de lui ses connaissances "s'évaporent" comme il dit, de toute façon, dans cette branche, les gadjos ne vont jamais fêter leur vingt septième années, jamais... Et il ne le sait que trop bien, on pourrait presque les appeler les copains sans lendemain.
Dehors il fait déjà nuit, il a dormit une bonne partie de l'après-midi, le téléphone l'a réveillé, un portable à l'écran cassé volé sur un cadavre, qu'est-ce qu'il en a à foutre, lui, le gamin sans lendemain. C'est un homme, le même, il lui propose un contrat, un de plus, une fille trente trois ans qui demande le divorce, elle veut se casser avec ses gosses, le mari à proposer quatre cent dollars pour la supprimer, il accepte et demande comment cela doit se passer.
Un scénario presque habituel pour lui, à la sortie de son travail, il doit lui arracher son sac à main, elle résistera et il lui collera trois balles, deux en plein cœur et une dans la nuque. La fille fini dans une heure trente, elle sort par l'arrière du bâtiment des postes, elle rejoint le parking en face de la bijouterie San Marco. Il a reçu sa photo sur le téléphone, la fêlure sur l'écran partage son visage en deux, lui pense à un double contrat, des jumelles et huit cent dollars, peut-être mille... Elle a les cheveux roux...
Il cligne des yeux.. Il les rouvre, il est en bas du parking des postes, il l'aperçoit descendre les escaliers du bâtiment...
Encore cinq minutes, juste le temps d'une cigarette.
Au train où allaient les choses, on aurait pu parler d'elle comme de sa compagne, sa concubine de quelques instants, celle qui vient le voir le temps du contrat, elle ne l'implore pas d'être aux rendez-vous, elle sait qu'il va venir, elle l'a déjà accroché, sans même forcer, elle le tétanise à chaque rencontre, il n'en décroche plus, elle sait y faire cette salope...
Il n'a que quatorze ans, il en paraît vingt, autour de lui ses connaissances "s'évaporent" comme il dit, de toute façon, dans cette branche, les gadjos ne vont jamais fêter leur vingt septième années, jamais... Et il ne le sait que trop bien, on pourrait presque les appeler les copains sans lendemain.
Dehors il fait déjà nuit, il a dormit une bonne partie de l'après-midi, le téléphone l'a réveillé, un portable à l'écran cassé volé sur un cadavre, qu'est-ce qu'il en a à foutre, lui, le gamin sans lendemain. C'est un homme, le même, il lui propose un contrat, un de plus, une fille trente trois ans qui demande le divorce, elle veut se casser avec ses gosses, le mari à proposer quatre cent dollars pour la supprimer, il accepte et demande comment cela doit se passer.
Un scénario presque habituel pour lui, à la sortie de son travail, il doit lui arracher son sac à main, elle résistera et il lui collera trois balles, deux en plein cœur et une dans la nuque. La fille fini dans une heure trente, elle sort par l'arrière du bâtiment des postes, elle rejoint le parking en face de la bijouterie San Marco. Il a reçu sa photo sur le téléphone, la fêlure sur l'écran partage son visage en deux, lui pense à un double contrat, des jumelles et huit cent dollars, peut-être mille... Elle a les cheveux roux...
Il cligne des yeux.. Il les rouvre, il est en bas du parking des postes, il l'aperçoit descendre les escaliers du bâtiment...
Encore cinq minutes, juste le temps d'une cigarette.
frivole- Nombre de messages : 16
Age : 49
Date d'inscription : 09/10/2009
Re: Le temps d'une cigarette
J'aime bien ce petit texte, mais il me semble avoir un je ne sais quoi qui cloche dans le rythme...
La seconde phrase, par exemple, mériterait peut-être d'être scindée en deux, ou du moins séparéde par un point virgule...
la fin est bien trouvée, mais je ne suis pas sure de "sentir", un gamin de quatorze ans, même très mature, derrière ces pensées...
La seconde phrase, par exemple, mériterait peut-être d'être scindée en deux, ou du moins séparéde par un point virgule...
la fin est bien trouvée, mais je ne suis pas sure de "sentir", un gamin de quatorze ans, même très mature, derrière ces pensées...
Re: Le temps d'une cigarette
les gadjos ne vont jamais fêter leur vingt-septième année, jamais...
il a dormi une bonne partie de l'après-midi,
une fille trente-trois ans qui demande le divorce,
le mari a proposé quatre cent dollars pour la supprimer
La fille finit dans une heure trente,
C'est pas mal, je ne sais pas si ça tiendrait la route, si le personnage est crédible sur la longueur ; j'ai bien aimé certains passages où affleure une détresse :
Il n'a que quatorze ans, il en paraît vingt, autour de lui ses connaissances "s'évaporent" comme il dit, de toute façon, dans cette branche, les gadjos ne vont jamais fêter leur vingt septième années, jamais... Et il ne le sait que trop bien, on pourrait presque les appeler les copains sans lendemain.
Pourquoi des dollars ?
Surtout que le bâtiment des postes fait assez franchouillard, je trouve... au mépris de San Marco...
il a dormi une bonne partie de l'après-midi,
une fille trente-trois ans qui demande le divorce,
le mari a proposé quatre cent dollars pour la supprimer
La fille finit dans une heure trente,
C'est pas mal, je ne sais pas si ça tiendrait la route, si le personnage est crédible sur la longueur ; j'ai bien aimé certains passages où affleure une détresse :
Il n'a que quatorze ans, il en paraît vingt, autour de lui ses connaissances "s'évaporent" comme il dit, de toute façon, dans cette branche, les gadjos ne vont jamais fêter leur vingt septième années, jamais... Et il ne le sait que trop bien, on pourrait presque les appeler les copains sans lendemain.
Pourquoi des dollars ?
Surtout que le bâtiment des postes fait assez franchouillard, je trouve... au mépris de San Marco...
Invité- Invité
Re: Le temps d'une cigarette
Un début intéressant je trouve, un flash qui, pour moi, appellerait autre chose sur la longueur.
Bienvenue sur Vos Ecrits; à vous lire bientôt !
Deux petites choses non relevées par Easter(Island) :
« il a dormi (et non « dormit ») »
« huit cents dollars »
Bienvenue sur Vos Ecrits; à vous lire bientôt !
Deux petites choses non relevées par Easter(Island) :
« il a dormi (et non « dormit ») »
« huit cents dollars »
Invité- Invité
Re: Le temps d'une cigarette
C'est étonnant cette façon de rythmer les pensées avec des virgules plutôt que des points.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Re: Le temps d'une cigarette
J'aime, c'est assez rapide, je crois que c'est l'intérêt des virgules notées par Bertrand : ça donne le sentiment que ces faits sont survolés, pour ne pas laisser à la conscience le temps de se manifester, rester dans un certain sentiment d'irréalité....
Invité- Invité
Re: Le temps d'une cigarette
J'aime -beaucoup- l'atmosphère ainsi créée, cet univers étrange qui se dessine sous nos yeux. De quoi me faire regretter que le texte ne soit pas plus long, avec une consistance identique... ça serait un vrai plaisir je pense !
Il y a une allure irréelle dans tout ceci et en même temps très terre-à-terre, ça me plaît.
Il y a une allure irréelle dans tout ceci et en même temps très terre-à-terre, ça me plaît.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Le temps d'une cigarette
Tuer pour tuer le temps... Reste que ce n’est pas une activité comme une autre et qu’un développement s’imposerait à mes yeux pour que le criminel prenne corps. A défaut, j’ai le sentiment d’un flash un tantinet rabâché.
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