Blow, blow, thou winter wind...
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Blow, blow, thou winter wind...
Il n'y a que de la neige, à perte de vue. Pas le moindre signe de vie, pas d'habitations, pas d'arbres, rien, rien qu'une étendue lisse et blanche qui s'étend sur des kilomètres. Blottis l'un contre l'autre, un homme et une femme, immobiles. L'homme embrasse le front de la femme, elle frémit.
LA FEMME: Vous êtes tendre... avez-vous jamais été si tendre ?
L'HOMME: C'est le froid qui confère de la tendresse à mes baisers: il embellit chacun de mes actes.
LA FEMME ( rêveuse ): Que c'est joli... ainsi, vous pouvez m'embrasser sans sentiments, je n'en souffrirai pas, je jouirai d'une douceur imaginée. La température ravivera mes moindres sens!
L'HOMME: Imaginez alors si je mettais de l'émotion dans mes baisers !
LA FEMME: Ce serait merveilleux! ( elle bat des mains, et on ne sait pas trop si c'est parce qu'elle est contente ou bien parce qu'elle veut se réchauffer. Puis, elle embrasse la nuque de l'homme, entre l'oreille et le début des cheveux, avec tendresse ).
L'HOMME: Vous semblez amoureuse: c'est vraiment incroyable! Je sais pourtant que vous ne l'êtes pas!
LA FEMME: Et c'est heureux! Imaginez, un baiser donné avec tendresse laisse croire à de l'amour. Que donnerait un baiser amoureux ?
L'HOMME: Ne pourrais-je essayer?
LA FEMME: Ah ! Je crois bien que j'en mourrais! On meurt d'être trop aimé! On ne s'habitue jamais, jamais !
L'HOMME: Moi je n'en mourrais pas, j'en suis certain.
LA FEMME: Jamais nous ne tomberons amoureux! Nous avons le droit de nous désirer, mais pas de nous aimer ! Ce serait nous mener à notre perte !
L'HOMME: La chaleur humaine nous réchaufferait pourtant...
LA FEMME: Vous connaissez le phénomène: certes nous serions réchauffés pendant quelque moment. Mais nous aurions encore plus froid après...
L'HOMME ( avec résignation ) : Sans doute... désirons nous, désirons nous seulement...
LA FEMME ( ailleurs ): Si j'étais nue à cet instant, vous ne pourriez plus tenir, vous ne pourriez plus résister! Le froid rehausse les sensations, mais aussi la beauté des corps féminins. Les jeunes filles ne sont jamais si jolies qu'étendues dans la neige.
L'HOMME: Je ne résiste déjà qu'à peine !
LA FEMME ( ailleurs ): C'est un paradoxe extraordinaire: le froid brûle les graisses. Il les brûle, vous entendez, il les brûle ! ( elle rit, elle ne sait plus vraiment pourquoi, elle s'interrompt... ) Il les brûle... ( elle semble se reprendre, et, frustrée, elle trépigne ) Ah, j'ai vraiment trop froid !
L'HOMME: Vous parliez des jeunes filles...
LA FEMME: Elles sont si jolies! La neige déteint sur elles, et elles sont tellement pâles qu'elles semblent transparentes! Leurs seins vibrent d'énergie, jamais ils ne sont si peu lourds ! Nue dans la neige, je mourrai de froid, mais ce ne sera pas important, parce que je serai belle...
L'HOMME: Si vous devez mourir, je vous déshabillerai. Je mourrai peu après vous, parce que votre corps est la seule chose qui me réchauffe encore, mais moi, je resterai vêtu. Le corps des hommes n'est pas si beau dans la neige que l'est celui des femmes. Ne me lâchez jamais !
LA FEMME: Peut être finirai-je par être recouverte d'une fine couche de gel! Vous ne m'embrasserez plus alors, parce que cela vous gèlerait les lèvres. Mes yeux seuls seront mobiles: et ils vous dévoreront pour l'éternité. Je ne regarderai que vous. Vous êtes la seule chose qui sorte de l'ordinaire par ici...
L'HOMME: Laissez moi le temps de vous couvrir de baisers! Il faut que je profite...
LA FEMME: Vous pouvez m'embrasser, mais pas avec amour, je vous en prie! Promettez moi que vous ne tomberez pas amoureux !
L'HOMME: Je crains l'être déjà, depuis un certain temps...
LA FEMME: Un meurtre! C'est un meurtre que vous voulez commettre !
L'HOMME: Je sais que vous n'en mourrez pas. On ne meurt pas de ces choses là...
LA FEMME: J'en mourrai ! J'en mourrai !
Il lui embrasse les lèvres. Elle se raidit aussitôt, et s'affaisse presque immédiatement: il ôte la couche de vêtements qu'elle portait, puis l'étend sur la neige, les cheveux épars. Le gel les recouvre petit à petit: il ne la quitte pas du regard. Rideau.
LA FEMME: Vous êtes tendre... avez-vous jamais été si tendre ?
L'HOMME: C'est le froid qui confère de la tendresse à mes baisers: il embellit chacun de mes actes.
LA FEMME ( rêveuse ): Que c'est joli... ainsi, vous pouvez m'embrasser sans sentiments, je n'en souffrirai pas, je jouirai d'une douceur imaginée. La température ravivera mes moindres sens!
L'HOMME: Imaginez alors si je mettais de l'émotion dans mes baisers !
LA FEMME: Ce serait merveilleux! ( elle bat des mains, et on ne sait pas trop si c'est parce qu'elle est contente ou bien parce qu'elle veut se réchauffer. Puis, elle embrasse la nuque de l'homme, entre l'oreille et le début des cheveux, avec tendresse ).
L'HOMME: Vous semblez amoureuse: c'est vraiment incroyable! Je sais pourtant que vous ne l'êtes pas!
LA FEMME: Et c'est heureux! Imaginez, un baiser donné avec tendresse laisse croire à de l'amour. Que donnerait un baiser amoureux ?
L'HOMME: Ne pourrais-je essayer?
LA FEMME: Ah ! Je crois bien que j'en mourrais! On meurt d'être trop aimé! On ne s'habitue jamais, jamais !
L'HOMME: Moi je n'en mourrais pas, j'en suis certain.
LA FEMME: Jamais nous ne tomberons amoureux! Nous avons le droit de nous désirer, mais pas de nous aimer ! Ce serait nous mener à notre perte !
L'HOMME: La chaleur humaine nous réchaufferait pourtant...
LA FEMME: Vous connaissez le phénomène: certes nous serions réchauffés pendant quelque moment. Mais nous aurions encore plus froid après...
L'HOMME ( avec résignation ) : Sans doute... désirons nous, désirons nous seulement...
LA FEMME ( ailleurs ): Si j'étais nue à cet instant, vous ne pourriez plus tenir, vous ne pourriez plus résister! Le froid rehausse les sensations, mais aussi la beauté des corps féminins. Les jeunes filles ne sont jamais si jolies qu'étendues dans la neige.
L'HOMME: Je ne résiste déjà qu'à peine !
LA FEMME ( ailleurs ): C'est un paradoxe extraordinaire: le froid brûle les graisses. Il les brûle, vous entendez, il les brûle ! ( elle rit, elle ne sait plus vraiment pourquoi, elle s'interrompt... ) Il les brûle... ( elle semble se reprendre, et, frustrée, elle trépigne ) Ah, j'ai vraiment trop froid !
L'HOMME: Vous parliez des jeunes filles...
LA FEMME: Elles sont si jolies! La neige déteint sur elles, et elles sont tellement pâles qu'elles semblent transparentes! Leurs seins vibrent d'énergie, jamais ils ne sont si peu lourds ! Nue dans la neige, je mourrai de froid, mais ce ne sera pas important, parce que je serai belle...
L'HOMME: Si vous devez mourir, je vous déshabillerai. Je mourrai peu après vous, parce que votre corps est la seule chose qui me réchauffe encore, mais moi, je resterai vêtu. Le corps des hommes n'est pas si beau dans la neige que l'est celui des femmes. Ne me lâchez jamais !
LA FEMME: Peut être finirai-je par être recouverte d'une fine couche de gel! Vous ne m'embrasserez plus alors, parce que cela vous gèlerait les lèvres. Mes yeux seuls seront mobiles: et ils vous dévoreront pour l'éternité. Je ne regarderai que vous. Vous êtes la seule chose qui sorte de l'ordinaire par ici...
L'HOMME: Laissez moi le temps de vous couvrir de baisers! Il faut que je profite...
LA FEMME: Vous pouvez m'embrasser, mais pas avec amour, je vous en prie! Promettez moi que vous ne tomberez pas amoureux !
L'HOMME: Je crains l'être déjà, depuis un certain temps...
LA FEMME: Un meurtre! C'est un meurtre que vous voulez commettre !
L'HOMME: Je sais que vous n'en mourrez pas. On ne meurt pas de ces choses là...
LA FEMME: J'en mourrai ! J'en mourrai !
Il lui embrasse les lèvres. Elle se raidit aussitôt, et s'affaisse presque immédiatement: il ôte la couche de vêtements qu'elle portait, puis l'étend sur la neige, les cheveux épars. Le gel les recouvre petit à petit: il ne la quitte pas du regard. Rideau.
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Un texte bien écrit, mais le sujet ne m'intéresse pas et je trouve l'ensemble très artificiel... cela dit, il faudrait voir ce que cela donne sur une scène, avec les éclairages : peut-être une magie pourrait-elle s'opérer en entendant cette intrigue mystérieuse.
Invité- Invité
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Je ne saisis pas le plot de votre texte, toujours fort joliment écrit, ce qui ne nous surprend plus du tout, depuis bien longtemps. Je comprends que vous vous amusiez de ce caractère énigmatique, comme certains hermétismes de Roehmer; j'avoue être un peu sur ma faim: fort bel emballage, mais quoi dedans?
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Une vision bien personnelle de l'amour, mais pourquoi pas ? Tu ne donnes sans doute pas toutes les clés au lecteur, qu'importe, ai-je envie de dire, cette saynète est agréable à lire, évocatrice de ce "winter wind" qui ne saurait glacer les coeurs.
Invité- Invité
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Un joli bonbon roulé dans du sucre cristallisé. Ca crisse un peu sous la dent.
Invité- Invité
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Et zut : j'ai mis les C cédille dans ma localisation, mais ils n'apparaissent pas dans poster une réponse, donc je ne suis guère plus avancée qu'avant !
Invité- Invité
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Tu peux, avant de répondre, faire un "copier" (Ctrl + c) des caractères sur ton profil et les recoller (Ctrl + v) au début de ta réponse. Tu les as ainsi à disposition. Oui, c'est une manip. à faire, je pense qu'écrire des messages corrects le mérite...
Invité- Invité
Re: Blow, blow, thou winter wind...
ALT + 128, ça marche toujours pas ?coline Dé a écrit:Et zut : j'ai mis les C cédille dans ma localisation, mais ils n'apparaissent pas dans poster une réponse, donc je ne suis guère plus avancée qu'avant !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Blow, blow, thou winter wind...
Ceci est très visuel, bavard aussi, mais c'est du bavardage visuel (ça ne veut rien dire ce que j'écris là, hum...).
Assez rapidement, j'ai eu le sentiment d'entendre le silence de la neige qui tombe et le souffle des respirations murmurées... bref, je m'y suis vue.
Ça a suffi à mon plaisir :-)
Assez rapidement, j'ai eu le sentiment d'entendre le silence de la neige qui tombe et le souffle des respirations murmurées... bref, je m'y suis vue.
Ça a suffi à mon plaisir :-)
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
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