Etiages

[loic]

Etiages

Arpenter ces passés aux démesures de l’âme,
Pour aller tête basse au déchant du matin.
S’acquitter de la dîme des frêles amitiés,
Sous l’œil goguenard d’infants mal éduqués.

Et ces ombres chinoises
Silhouettes infinies
Au seuil de cette église.

Y sommeille un clavecin,
Sur un ciel d’étiages.

Oxymores célestes,
Transhumantes vieillesses.

Chapelles d’incroyances
Ecrasées de soleils.

Je ne le savais pas.
Je suis comme les saumons,
Qui reviennent au ru,
Sous la faux des courants
Moissonnant les galets.

Ils roulent vers la mer
En bornes millénaires,
Pour peindre de teintes blondes
Les bordures d’Océans

[Invité]

À part
"Y sommeille un clavecin,
Sur un ciel d’étiages.", très beau pour moi, insolite et évocateur, j'avoue que l'ensemble du poème m'a laissée froide, je trouve même le rythme de la première strophe boiteux. Pas pour moi cette fois, désolée.

[Sahkti]

J'ai particulièrement apprécié le début que je trouve superbe mais je regrette qu'il y ait intrusion du Je dans l'histoire, qu'à un moment donné, le poème s'incarne en narration personnelle.
D'autant plus que Je ne le savais pas sonne assez plat à côté du reste.

En fait, c'est comme si à partir de cette phrase débutait un autre poème, de bonne qualité aussi, mais en rupture avec ce qui le précède.
J'aime l'ensemble, sa formulation; un peu moins cet aspect "collage".

[poulix]

J'ai vraiment beaucoup aimé les images qui se dégagnet de ton poème. Un seul mot m'a un peu "cassé" la poésie.
"Saumon".
C'est peut être bête mais il m'a brisé dans l'élan que j'avais pris.
Et en plus j'ai appris un mot : étiage !

Merci !

[Charles]

je n'ai pas tout saisi mais c'est aussi le charme de la poésie que de laisser une place à l'interprétation du lecteur. pas franchement emporté mais par instant, quelques images m'ont touché : les 3 strophes débutant par

et ces ombres chinoises ...

y sommeille un clavecin ...

chapelles d'incroyance ...

[vers d'ether]

Ah, le début, une "chanson bien douce" que j'ai aimée et dégustée! Et puis j'ai trouvé ce vers ci "Y sommeille un clavecin ..." un peu long et brisant le rythme de la deuxième strophe.
Et la chute, pas terrible!
Mais l'ensemble m'a paru évocateur et suggestif.

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