L'accordéoniste

[redstar]

à ceux qui aiment la vie, et Paris

C'est sur un trottoir de la capitale face à un café que se tient l'accordéoniste, posé là, donnant l'impression d'être enraciné, attaché à ces pavés, uni à la ville. Quelquefois les passants lâchent une pièce dans son vieux chapeau posé à côté de ses pieds immobiles, sous les yeux las ou inattentifs des clients attablés non loin de lui, sirotant un café, ou le soir des bandes d'amis riants autour d'une bière. Toute la journée, toute la semaine et même toute l'année, l'accordéoniste voit ces visages tourner, changer, disparaître. Le sien ne bouge pas, son vague sourire reste le même par tous les temps et à chaque heure, ses yeux autrefois rêveurs assistent aujourd'hui quotidiennement au même spectacle. Lorsqu'il pleut et que les gouttes frappent l'asphalte, qu'elles tambourines sur les tables vides de la terrasse, l'accordéoniste joue toujours. Lorsque la neige recouvre les pavés et envahit ses cheveux, l'accordéoniste continue de jouer.

Et pourtant, même s'il est seul dans ce grand monde grouillant d'activité humaine, même s'il n'a pour seul compagnon que sa musique, l'accordéoniste est heureux d'être au même endroit chaque jour. Sa musique spontanée et rythmée lui rappelle à quel point la vie est belle, à quel point il aime ces vieilles façades grises devant lui, à quel point il aime voir un couple d'amoureux flâner le long du fleuve et s'arrêter pour laisser une pièce à ses pieds.

Et pourtant, il sent un vide dans son cœur, il sent qu'il lui manque quelque chose qu'il ne saurait s'expliquer.

Alors le premier matin de l'été, lorsque les enfants en vacances traînent dans les rues et courent au soleil en riant, vient un seul petit gamin, petit et timide, qui s'assoit en face de l'accordéoniste, le fixant avec passion durant des heures. Après un certain temps, le musicien, ayant remarqué le regard curieux et fasciné du gosse, le regarde et s'arrête de jouer. Il frotte sa grosse moustache d'un air pensif et dit à l'enfant de s'approcher. Ce dernier lui demande comme il sait faire de la musique avec un instrument aussi bizarre, et l'accordéoniste se lance dans des explications vagues, mettant ses doigts par dessus ceux de l'enfant sur les touches de l'appareil, lui détaillant son fonctionnement.

Alors l'enfant joue seul de l'accordéon, d'un air nouveau et chaleureux qui envahit le cœur de vieux musicien. Pour la première fois, celui-ci entre dans le café qu'il voit tous les jours depuis tant d'années, boit un verre au milieu d'autres gens, écoute la musique de ce gosse heureux et enchanté, lui tend une tape sur la joue accompagnée d'un sourire et va flâner le long des quais du fleuve.

Il fait chaud, il fait beau. Des bateaux paisibles sillonnent la Seine, l'air est doux et respire la joie, les gens rient, pleurent, courent, s'embrassent, bavardent, vivent. L'accordéoniste, lui aussi, vit, aux sons de cet accordéon résonnant dans Paris.

[Invité]

Beaucoup trop les-fleurs-les-petits-oiseaux pour moi, désolée. Je n'aime guère la guimauve.

[redstar]

à ta guise. J'aime rêver.

[Invité]

Vous ne pouviez pas vous en rendre compte en lisant mon commentaire, redstar : je vouvoie les intervenants du site, sauf si je les connais. Merci de faire de même et de me vouvoyer.

[redstar]

Excusez-moi d'ailleurs j'y ai pensé en écrivant mais je me suis dit qu'après tout, ce n'était pas si grave, je ne suis pas impoli pour autant. Comme vous le souhaitez mais j'aimerais ne pas remplir le topic de messages sur le vouvoiement et plutôt savoir si mon texte est vraiment déplaisant, je suis assez déçu pour le moment...
Bonne soirée

[Zou]

Je t'ai senti touché par ton personnage, redstar. Mais ton récit fait un peu "carte postale en noir et blanc d'un accordéoniste sur les quais de Seine". Tu restes trop dans les généralités, les clichés. Tu devrais donner une touche plus personnelle à ton accordéoniste, ça le rendrait plus humain, plus vivant et on aurait envie de s'y intéresser vraiment. Sinon si tu as effectivement 15 ans, y a du potentiel ;-)

[redstar]

Merci. Pour l'histoire de mes 15 ans ce n'est pas une excuse et ça ne fait pas que le texte est plus bon ou plus mauvais.
Je baisse en ce moment... Je vais me remettre en question et essayer de refaire quelque chose d'interessant.

[silene82]

On ne comprend pas où vous voulez en venir; si je décode bien, nous avons un petit miracle qui a lieu devant nos yeux éblouis: Jésus, déguisé en accordéoniste, touche un enfant, et, au lieu de faire se rallonger la jambe droite qu'il avait atrophiée, ou s'ouvrir ses yeux d'aveugle-né, il lui insuffle la faculté de jouer de l'accordéon, comme ça, tout de go.
Je trouve que le prodige n'est pas assez mis en exergue.
En plus, un accordéon, ça plombe; il fait du culturisme, le gamin?

[Invité]

Un texte plein de bonnes intentions mais vraiment trop sucré pour moi.
Et puis je crois que l'utilisation du présent nuit au récit.
Pas mal de maladresses dans l'expression et de fautes de langue aussi.
Je reviendrai peut-être plus tard te les indiquer.

[Invité]

ou le soir des bandes d'amis riant autour d'une bière.
ses yeux autrefois rêveurs assistent aujourd'hui quotidiennement au même spectacle. (beaucoup d'expressions de temps dans cette courte phrase !)

Lorsqu'il pleut et que les gouttes frappent l'asphalte, qu'elles tambourinent sur les tables vides de la terrasse, l'accordéoniste joue toujours. Lorsque la neige recouvre les pavés et envahit ses cheveux, l'accordéoniste continue de jouer. (un peu fort, le verbe "envahir" ici ! )

Ce dernier lui demande comment il sait faire de la musique avec un instrument aussi bizarre, (et pas "comme")
mettant ses doigts par-dessus ceux de l'enfant sur les touches de l'appareil, lui détaillant son fonctionnement.

lui tend une tape sur la joue accompagnée d'un sourire (lui "donne" une tape ; puis je mettrais une virgule après "joue")

l'air est doux et respire la joie, (je ne sais pas si l'air peut "respirer", quelqu'un respire la joie )

je n'ai pas relevé les répétitions, il y en a quelques-unes, notamment avec l'emploi de "pourtant" et de "seul".

[Invité]

J'ai plutôt bien aimé en transposant le tout dans les années-guinguettes.

[redstar]

Vous vous posez trop de questions sur le pourquoi du comment, vous êtes libre d'interpréter le texte comme vous le souhaitez, si pour vous le fait que le gamin joue soit un prodige ou quelque chose du genre, libre à vous. Ce n'est pas un écrit philosophique, ne cherchez pas à lire entre les lignes.

Je sais bien que c'est assez curieux mais je n'y peux rien, ça m'a fait plaisir, je le partage avec vous et vous me donnez vos impressions et je vous remercie.

[droit-aux-larmes]

je vous trouve tellement dur dans vos appréciations...

[redstar]

Moi?

[droit-aux-larmes]

non, ceux qui ont commentés ton texte

[redstar]

Ah, pardon. Le "dur" au singulier m'a un peu confus.
Ils disent ce qu'ils pensent après tout, il le faut bien.

[droit-aux-larmes]

sans nuls doutes.

Je pense néanmoins qu'on peut dire ce qu'on pense sans n'y voir que du négatif.

[redstar]

C'est vrai aussi mais peut-être n'y voyaient-ils pas de positifs (pas tous heureusement)

Et vous ?

[droit-aux-larmes]

Tu me vouvoies, mais je ne suis pas pour. J'ai eu la chance de vivre dans d'autres pays, et le vouvoiement, à quoi sert-il? En France on dit que c'est du respect, mais foutaise. Bref c'est un autre débat.

Pour ton texte, et bien il n'est pas transcendant à mes yeux, mais tu as une belle écriture, il faut continuer sans se décourager.

[silene82]

C'est vrai aussi mais peut-être n'y voyaient-ils pas de positifs (pas tous heureusement)

Et vous ?

Je ne voudrais pas paraître importun, mais une règle de l'atelier est que l'on n'utilise pas ce fil pour répondre, car cela fait indéfiniment remonter le texte, ce qui est fort appréciable pour son auteur -sauf s'il est à chier, ce qui n'est pas le cas, je vous rassure-, mais tout à fait injuste pour les autres, qui se trouvent également avoir droit à l'existence, voire la visibilité.
L'endroit approprié pour débattre est donc Conversations...prose en rappelant le texte débattu
poil au cul
(C'est l'âge; je m'entraîne pour la régression infantile)

[Rebecca]

red star
moi j'aime bien l'image de cet accordéoniste qui joue par tous les temps...
ça m'a rappelé Montmartre où j'ai vécu quelques années. Je l'ai imaginé Place du Tertre, ton mucicien, un jour d'hiver quand le quartier n'est pas inondé de touristes.
Il y avait là un joueur d'orgue de barbarie qui fascinait mes filles quand elles étaient petites et c'était une jolie image ces gamines qui m'avaient demandé de leur acheter une casquette un peu gavroche, la même que celle du musicien, et qu'elles mettaient quand nous allions l'écouter...
Ton récit pourrait avoir de quoi nous faire rêver en évoquant des images un peu comme celles de Doisneau quand il photographiait le vieux Paris, ses passants, ses cafés et ses personnages pittoresques, gamins des rues, amoureux ou autres.
Mais l'intrusion dans ton récit du gamin qui par miracle sait jouer en cinq minutes de l'accordéon décrédibilise ton récit et du coup nous fait ressortir du petit ciné intérieur qu'on pouvait se faire en te lisant.
Tu devrais revoir cette partie là déjà.

[bertrand-môgendre]

lmprobable.
Un artiste de rue quelqu'il soit, n'est pas bête au point d'abimer son gagne-pain, ici son instrument de musique, sous la neige ou la pluie. Au moins, il s'abrite ; une précision importante à ajouter dans le texte.

[conselia]

J’aurais aimé que le petit, à la découverte de son talent soudain pour l’instrument, déclare tout de go : « et maintenant, en route vers l’Elysée ! ». Mais je dis ça, je dis rien.
Vous écrivez bien et vous pensez déjà « baisser », et le tout à quinze ans ! J’envie votre adolescence, car il m’a fallu attendre l’âge mûr pour oser publier et j’attends encore quelques années pour admettre que mon « talent » s’effrite…
Quoiqu’il en soit, droit-aux-larmes a raison : ne pas se décourager à la lecture de quelques critiques bien innocentes, puisque le potentiel est là.

[Invité]

Et puis on a bien le droit de se faire plaisir !
Je comprends qu'on puisse avoir des ravissements de carte postale, c'est joli, les cartes postales !
Bon...pas très crédible, pas transcendant, mais pas honteux non plus !

[demi-lune]

juste un petit conseil : éviter les phrases trop longues et les participes présents bien trop lourds (ex : "ayant remarqué") qui peuvent facilement être remplacés par des présents (ex dans ce cas précis "Il remarque...")
C'est très encourageant.

[Sahkti]

Mouais, cette vision de Paris me laisse quelque peu de marbre, me ferait même sourire par ses côtés image d'Epinal.

A cela s'ajoute la rapidité avec laquelle l'enfant maîtrise l'instrument, permet au musicien d'aller boire un coup, de flâner sur les quais. Il me semble que cet apprentissage aurait pu y gagner en consistance (et crédibilité), histoire de rééquilibrer la balance entre les images romantiques un peu plan-plan du début et une partie qui pourrait être plus intéressante, celle de la rencontre.

Pas vraiment convaincue, désolée.

[Contenu sponsorisé]