S'il
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Kali Lorca
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S'il
C’est comme un désert, comme une banquise. Une étendue. Beaucoup trop de vide et une absence de chemin. C’est un miroir brisé, c’est des vies en attente.
Une nuit. Plaisirs charnels et tout commence.
Et le lendemain, avaler le comprimé blanc. Si petit, si vite. Refus d’une nouvelle vie. Demi soulagement, douleurs, sang. L’impression de perdre ce qui pourrait Être. Les jours se refusent à passer aussi vite qu’un retournement de pages. Ils traînent, buttent et s’achèvent dans une nuit imperturbable. Nuits de rêves envolées au réveil. Vague souvenir d’avoir aimé. Une main posée sur un lieu où elle n’a pas sa place. L’enlever promptement.
Encore attendre et la peur qui grandit sournoisement, tapisse le fond du cœur, l’étouffe. Rêver la vie qui pourrait être donnée. La renier. Penser à cette éventualité : enceinte. Et le choix qui en découlerait. Aimer déjà, savoir que c’est impossible. Accepter de briser ses anciens rêves, d’en créer d’autres. Et cet Être qui n’est sans doute pas là qui crie. Et cette vie qu’on voudrait tant porter. Et ce monde qui n’y comprendrait rien. Trop de voix qui se rentrent. Trop de peurs. Et ceux qui s’aimaient cette nuit là, déchirent leur cœur à comprendre l’autre. Le sang s’espère, tarde et dans son absence, tache la vie. Meurtre de l’âme. Plus d’émotions. Attendre et choisir. Et s’il le fallait, renoncer.
Enfant, naufragé de la passion.
Se battre pour la vie, contre la vie. L’aimer déjà. Le désirer mais, espérer qu’il ne sera pas. Être perdue. Toujours ce monde et aujourd’hui, cette vie qu’on voudrait voir grandir. Se refuser le rêve et oublier qu’il serait Amour. Faire de tout ce nuage de questions un rien. Attendre, encore attendre…
Une nuit. Plaisirs charnels et tout commence.
Et le lendemain, avaler le comprimé blanc. Si petit, si vite. Refus d’une nouvelle vie. Demi soulagement, douleurs, sang. L’impression de perdre ce qui pourrait Être. Les jours se refusent à passer aussi vite qu’un retournement de pages. Ils traînent, buttent et s’achèvent dans une nuit imperturbable. Nuits de rêves envolées au réveil. Vague souvenir d’avoir aimé. Une main posée sur un lieu où elle n’a pas sa place. L’enlever promptement.
Encore attendre et la peur qui grandit sournoisement, tapisse le fond du cœur, l’étouffe. Rêver la vie qui pourrait être donnée. La renier. Penser à cette éventualité : enceinte. Et le choix qui en découlerait. Aimer déjà, savoir que c’est impossible. Accepter de briser ses anciens rêves, d’en créer d’autres. Et cet Être qui n’est sans doute pas là qui crie. Et cette vie qu’on voudrait tant porter. Et ce monde qui n’y comprendrait rien. Trop de voix qui se rentrent. Trop de peurs. Et ceux qui s’aimaient cette nuit là, déchirent leur cœur à comprendre l’autre. Le sang s’espère, tarde et dans son absence, tache la vie. Meurtre de l’âme. Plus d’émotions. Attendre et choisir. Et s’il le fallait, renoncer.
Enfant, naufragé de la passion.
Se battre pour la vie, contre la vie. L’aimer déjà. Le désirer mais, espérer qu’il ne sera pas. Être perdue. Toujours ce monde et aujourd’hui, cette vie qu’on voudrait voir grandir. Se refuser le rêve et oublier qu’il serait Amour. Faire de tout ce nuage de questions un rien. Attendre, encore attendre…
Kali Lorca- Nombre de messages : 188
Age : 33
Date d'inscription : 29/11/2008
Re: S'il
Le sujet m'est étrangé (pas d'utérus), mais il me touche malgré tout et le style n'en est pas absent.
Quelques remarques :
C’est un miroir brisé, c’est des vies en attente.
L'emploi du singulier est ici contestable à mon sens
Les jours se refusent à passer aussi vite qu’un retournement de pages.
Les pages se tournent, mais se retournent-elles ? Maladroit selon moi.
Et cet Être qui n’est sans doute pas là qui crie.
Le "et" ou la virgule entre là et qui crie me manquent.
Facile à lire malgré tout et agréable à penser.
Merci.
Quelques remarques :
C’est un miroir brisé, c’est des vies en attente.
L'emploi du singulier est ici contestable à mon sens
Les jours se refusent à passer aussi vite qu’un retournement de pages.
Les pages se tournent, mais se retournent-elles ? Maladroit selon moi.
Et cet Être qui n’est sans doute pas là qui crie.
Le "et" ou la virgule entre là et qui crie me manquent.
Facile à lire malgré tout et agréable à penser.
Merci.
Re: S'il
ça sonne terriblement "vécu", cri du cœur et désir ambivalent.
Juste pour la phrase :
"C’est un miroir brisé, c’est des vies en attente. "
j'aurais carrément supprimé le "c'est un" et "c'est des", le 2ème est, comme dit plus haut, de toute façon incorrect. A mon sens cette modification donnerait plus des images choc.
Une jolie écriture.
Juste pour la phrase :
"C’est un miroir brisé, c’est des vies en attente. "
j'aurais carrément supprimé le "c'est un" et "c'est des", le 2ème est, comme dit plus haut, de toute façon incorrect. A mon sens cette modification donnerait plus des images choc.
Une jolie écriture.
demi-lune- Nombre de messages : 795
Age : 63
Localisation : Tarn
Date d'inscription : 07/11/2009
Re: S'il
Un beau style, oui, que j'apprécie en dépit du sujet qui ne m'intéresse guère. Je crois que vous avez bien fait de limiter votre texte en longueur, vous dites ce que vous avez à dire (je crois), sans que cela patine.
Une remarque :
« Ils traînent, butent (et non « buttent ») »
Une remarque :
« Ils traînent, butent (et non « buttent ») »
Invité- Invité
Re: S'il
Je dois admettre être assez hermétique à ce sujet moi aussi...
Je ne suis donc pas trop entré dans les indécisions déchirantes auxquelles fait face la narratrice.
Je ne suis donc pas trop entré dans les indécisions déchirantes auxquelles fait face la narratrice.
boc21fr- Nombre de messages : 4770
Age : 53
Localisation : Grugeons, ville de culture...de vin rouge et de moutarde
Date d'inscription : 03/01/2008
Re: S'il
Un sujet casse-gueule, tu t'en sors bien, pas de pathos, de la sobriété ; je trouve que le point fort du texte réside dans la façon dont tu as su rendre la confusion des sentiments tellement typique de ce genre de situation. C'est bien.
Invité- Invité
Re: S'il
Personnel et en même temps universel. Tu arrives à t'immerger complètement dans l'histoire, à la vivre de l'intérieur tout en laissant quelques portes ouvertes pour que le lecteur puisse pénétrer dans ce cercle.
Tu ne franchis pas la ligne de l'émotion à tout prix et te gardes de sombrer dans un excès de pathos. Attention toutefois à ne pas trop étirer l'idée.
Tu ne franchis pas la ligne de l'émotion à tout prix et te gardes de sombrer dans un excès de pathos. Attention toutefois à ne pas trop étirer l'idée.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: S'il
Je retrouve dans cette densité tous les questionnements, les attentes, les espoirs et les doutes du « enceinte ? » pour les avoir vécus.
Quelques tournures qui m’ont parues moins bien formulées que le reste : « c’est des vies en attente », un peu trop langage parlé (« Ce sont » sonnerait peut-être mieux) « Enfant, naufragé de la passion. » qui fait un peu trop cliché, je trouve.
Le titre est parfait, et j’aime cette façon d’écrire, torturée.
Quelques tournures qui m’ont parues moins bien formulées que le reste : « c’est des vies en attente », un peu trop langage parlé (« Ce sont » sonnerait peut-être mieux) « Enfant, naufragé de la passion. » qui fait un peu trop cliché, je trouve.
Le titre est parfait, et j’aime cette façon d’écrire, torturée.
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