Calligramme de saison

[Arielle]

*
Les
beaux sapins
déploient leurs ailes
sous des
déluges d’étincelles.
Alignés comme des volailles
parées
prêtes pour les ripailles.
Avenue, fleuve incandescent
tes fiers
sapins tout frémissants
sont cousus de mélancolie
sous leurs plumages en folie.
Cognent
leurs cœurs d’oiseaux sauvages
au souvenir d’anciens rivages. La nuit
avait
d’autres couleurs
curieusement plus de chaleur aux forêts bleues
de leur enfance bruissant de gel et de silence.
Les grands
sapins des boulevards
auront demain cet œil hagard
des dindons morts au champ d’honneur des traditions
Pour leur malheur ces grands oiseaux ces albatros
volent moins bien sont moins véloces que les haches qui les abattent

pour des décors
de carton-pâte

[Invité]

Pas trop mon truc, les calligrammes... Si j'essaie de faire abstraction de ce jeu sur les formes, eh bien les expressions me paraissent assez convenues : "dindons morts au champ d’honneur des traditions", par exemple.

Peu convaincue cette fois donc, désolée.

[alexi788]

C'est vraiment de saison...
Super le caligramme

[Invité]

Suis rarement objective là où ta poésie est concernée, Arielle. Je trouve ça super bien fait parce que l'expression ne sonne pas trop forcée pour entrer dans les paramètres du calligramme. Ceci dit, et même si c'est de saison, ça me chiffonne que tu compares les beaux sapins aux dindons de la farce !

[Chako Noir]

Si, y aurait un truc super intéressant avec cette idée de sapins dindons de la farce..
En tout cas, c'est super chouette Arielle qui s'essaie au calligramme !

[Arielle]

Puisque c'est en haut ...
Je me permets de préciser, à l'intention d'Easter, en particulier, que l'idée du calligramme ne m'est venue que très postérieurement à celle du poème. Ce n'est, à l'origine, qu'une suite de banals octosyllabes aux rimes plates que j'ai un peu chiffonnés pour la circonstance et pardon pour les dindons de la farce ;-)

[Sahkti]

Bravo pour la mise en page sur ce site qui ne s'y prête généralement pas du tout !!

Sinon, la période de Noël et moi étant peu amies, je plaide une parfaite subjectivité au sujet qui ne m'attire guère. Les sapins, je les aime hurlant de froid dans les montagnes et pas croulant sous les cadeaux. Un aspect qui ressort de tes lignes, dénonçant cette mise en scène au détriment d'une richesse disparue au fin fond d'une forêt endormie. Je suis contente que tu le voies ainsi.

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