Un Noël des années cinquante

[Plotine]

Nous étions le 23 décembre 1950 et l'énervement gagnait la famille Martin. C'était surtout Madame Martin qui avait peine à masquer son agacement. "Alors, disait-elle à son époux qui venait de rentrer déjeuner, tu l'as eue ?" "Pas encore répondait son mari, j'espère ce soir".
Madame Martin maugréa quelque chose d'où il ressortait qu'il ne savait pas se faire respecter par son patron. Elle fit la tête pendant tout le repas, lequel était frugal puisque, comme souvent, la famille se retrouvait fauchée en fin de mois.
C'était d'ailleurs un mystère. Le chef de famille jouissait pourtant de ce qu'on appelait, à l'époque, une belle situation mais son épouse, manifestement, n'avait aucune notion d'économie domestique.
Donc, cette année-là, comme les précédentes, l'avant-veille de Noël, les cadeaux de leur progéniture, constituée d'un garçon et de quatre filles, n'étaient pas achetés, le garde-manger complètement vide et le couple attendait la gratification de fin d'année du père de famille dans l'angoisse.
Les enfants, eux se préoccupaient de bien autre chose. Ils répétaient à l'étage une crèche vivante censée être une surprise pour leurs parents. Le frère aîné dirigeait les opérations et s'était octroyé, bien evidemment, le rôle de Jospeh confiant celui de la vierge Marie à sa sœur cadette de deux ans. Les problèmes venaient des autres filles. Il n'y avait pas moyen de faire comprendre à la plus jeune qu'elle devait rester aussi sage que le petit Jésus, même assise dans un panier d'osier inconfortable et les deux autres boudaient à l'idée d'être transformées en âne et en bœuf ! Pleurs, hurlements : la troupe était au bord de la crise de nerfs. On évita de justesse les gifles et la démission générale. Quand enfin chacune eut accepté son rôle, ils passèrent à la répétition du seul chant qui s'imposait : "Il est né le divin enfant, jouez hautbois bois, résonnez musette" auquel les plus jeunes ne comprenaient strictement rien ce qui ne facilitait pas la tâche.
Puis ce fut le soir et Monsieur Benoist rentra l'air soucieux. "Quoi, lui dit sa femme, ne me dis pas que tu ne l'as pas encore touchée !". "Mais si je l'ai !", s'exclama alors le mari joyeusement en lançant en l'air une pluie de billets. Il faut dire que la gratification, assez conséquente, était versée en espèces. La mère de famille se mit à rire, ils entamèrent ensemble quelques pas de danse - ils étaient restés un peu adolescents - les enfants applaudirent, la joie se répandit dans toute la maison et il était clair que cette manne allait être dépensée dans son intégralité et qu'on le regretterait dès le 10 janvier.
Donc, le lendemain, le couple s'éclipsa tout l'après-midi pour s'astreindre à ce qu'il faut bien appeler un marathon puisqu'il s'agissait d'acheter les jouets pour les enfants, les victuailles et le sapin de Noël, assez peu courant à l'époque, mais auquel on tenait absolument en hommage à la grand-mère allemande, qu'il fallait, en plus, aller récupérer à la gare, dans la soirée, en provenance de Paris.
Pendant ce temps, la descendance, livrée à elle-même, s'efforçait de faire un peu de ménage. Enfin surtout les aînés, dont le travail consistait également à surveiller les plus jeunes afin d'éviter les bêtises, comme la fois où l'une d'elles avait eu l'idée de se laver avec l'eau des radiateurs.
Enfin le soir arriva avec grand-mère qui, avant le repas, raconta une fois encore le même souvenir de Noël, avec un accent dont elle n'avait jamais pu se défaire complètement mais qui ajoutait beaucoup de charme à ses talents de conteuse.
"C'était la guerre et votre grand-père était au front, dit-elle, j'étais donc seule avec votre père qui avait six ans et nous étions très pauvres. Chaque soir, j'allais le chercher à l'école et, en revenant, nous passions devant la vitrine d'un magasin de jouets. Là, au beau milieu, trônait une toute petite et élégante voiture à cheval dont il avait très envie, mais il savait que je ne pouvais pas la lui acheter et ne demandait rien. Parfois, nous rentrions dans le magasin et le propriétaire le laissait caresser le cheval et faire avancer ce bel attelage sur quelques centimètres. Et puis un soir, quelques jours avant Noël, lorsque nous sommes passés, la vitrine était presque vide et la petite voiture à cheval avait disparu. Votre père avait le cœur gros et il pleura mais sans rien dire". A ce moment-là du récit, les larmes coulaient abondamment sur les joues des plus jeunes tandis que les aînés se mouchaient discrètement. "Puis, ce fut le matin de Noël, et alors qu'il s'approchait de son soulier en soupirant, espérant quand même y trouver une orange, quelle ne fut pas sa joie de découvrir la petite voiture à cheval ! Il était fou de bonheur et se mit à faire des bonds dans tous les sens ! "
A ce moment du récit, les enfants riaient et pleuraient à la fois et les plus petites faisaient des bonds elles-aussi.
Bien sûr grand-mère omettait de préciser que sa belle-famille l'avait mise à la porte parce qu'elle était Allemande. Quelle idée aussi, d'épouser un Français en 1909.
Puis, il était l'heure de se mettre à table et, dans la porcelaine et l'argenterie, on se régalait alors d'huîtres, de boudins blancs, de volaille rôtie à point accompagnée de purée de chou rouge et de châtaignes. Enfin venait la bûche et, surtout, ce que les enfants attendaient avec impatience, la salade de fruits, que leur père faisait flamber et les laissait ébahis.
Cependant ce soir-là, pas plus que les autres années, aucun pauvre ne vint sonner à la porte où, pourtant, selon la coutume, un couvert l'attendait à la table familiale.
Puis il était l'heure d'aller au lit, ce qui n'allait pas toujours sans quelque difficulté tellement tout le monde était énervé.
C'était à ce moment-là que le plus dur labeur commençait pour les parents. Il s'agissait d'installer le sapin, de le décorer de la plus mirifique façon possible et d'y installer patiemment de vraies bougies, en faisant bien attention, qu'une fois allumées, elles ne mettent pas le feu. Dans cette famille on respectait strictement la tradition qui voulait qu'on ne découvrît le sapin dans toute sa splendeur que le matin de Noël et qu'on le détruisît douze jours plus tard.
Au cours de toutes ces années il n'y eut qu'un incident à déplorer. Sans que personne ne sache comment, une bougie tomba dans un berceau de poupée disposé sous l'arbre étincelant et y mit le feu.
Le père de famille fit preuve d'un sang-froid remarquable en piétinant l'objet enflammé pendant que son épouse allait en hâte chercher un seau d'eau, tout ceci sous les hurlements de la benjamine à qui le berceau était destiné et qui ne se remit jamais vraiment d'avoir vu son père s'acharner à détruire son jouet avec une telle énergie.
Enfin, quand le décor leur semblait parfaitement réussi, les parents fermaient soigneusement la porte et regagnaient leur chambre épuisés mais heureux à l'idée de l'émerveillement qu'ils liraient sur le visage de leurs enfants le lendemain matin. Et ils n'étaient pas déçus, sauf une année, alors que la mère de famille avait innové en créant un chemin allant de la porte aux jouets disposés sous le sapin, bordé de crottes en chocolat, dont l'effet était absolument ravissant, et qu'ils ne se rendirent pas compte, en quittant la pièce, qu'ils y avaient enfermé le chien de la maison.
Ce chien s'appelait Bouboule et ce, pour une raison bien simple : il était obèse. Il ressemblait à un petit tonneau et avait un appétit monstrueux. Il n'était pas sans charme cependant avec ses poils ras, tout blancs, à l'exception d'un oeil bordé de noir. Ce matin-là, quand la porte du salon fut enfin ouverte pour que les enfants puissent admirer le décor somptueux, le chemin en crottes de chocolat avait disparu, remplacé par des crottes de chien et quelques vomis.
Les parents étaient furieux, la plus jeune brailla comme d'habitude et Bouboule, s'il n'avait pas été si mal en point, gisant à moitié crevé dans un coin, aurait passé un sale quart d'heure.
Mais, en cette année 1950, tout se passa merveilleusement, à moins que ce ne fut celle de l'épisode du berceau ou celui du chien, à moins que finalement ce fut en 1953 que tout se passa parfaitement, à moins que ma mémoire ait tout emmêlé, ce qui est bien possible aussi.
Une seule chose est sûre, elles m'ont toutes laissé de merveilleux souvenirs.
.

[Plotine]

Je me suis trompée d'endroit !!!!

[Charles]

Je me suis trompée d'endroit !!!!

c'est rectifié ;-)

[Invité]

C'est bien mignon tout ça, bien édifiant... Je ne vois pas trop l'intérêt en dehors d'un récit réservé au cercle de famille. Une bonne histoire de coin du feu, à raconter aux petits-enfants qui font semblant d'écouter (s'ils sont polis) en pensant à leur Wii.

[Invité]

J'aime bien les souvenirs d'autrui, au coin du feu ou sur un banc ombragé ; comme les enfants du récit j'ai aimé entendre conter ce que je n'ai pas vécu de la même façon ...
Vrai qu'on se demande où le texte veut en venir, ce qu'il va apporter... et puis finalement on se laisse porter par ces réminiscences même pas teintées de nostalgie, mais plutôt drôles au bout du compte, j'ai ri, ici surtout :
Enfin surtout les aînés, dont le travail consistait également à surveiller les plus jeunes afin d'éviter les bêtises, comme la fois où l'une d'elles avait eu l'idée de se laver avec l'eau des radiateurs.

ça ne s'invente pas !

Beaucoup aimé la dérision de la fin aussi sur les années qui se mélangent.

Ha, et puis j'ai aime lire aussi ceci, cette tradition bien anglo-saxonne :
Dans cette famille on respectait strictement la tradition qui voulait qu'on ne découvrît le sapin dans toute sa splendeur que le matin de Noël et qu'on le détruisît douze jours plus tard.

[Plotine]

J'en profite parce que je suis en haut - comme on dit -.
Tu es bien indulgente Easter. Je crois bien que Socque a raison et que ça n'a pas grand intérêt. Mais enfin, c'est Noël et la semaine de bonté, j'eusse aimé que Socque s'en souvienne !
On se croirait dans un atelier d'écriture d'une maison de retraite : "allez, les mamies, aujourd'hui vous allez raconter vos souvenirs de Noël !"
Je vais envoyer ça à mes soeurs pour les fêtes, je suis sûre que je vais les faire chialer !
Autrement, j'aurais aimé avoir le talent de Silène et reproduire les paroles de grand-mère avec l'accent allemand mais je ne sais pas faire.

[Invité]

Plotine, si c'est votre semaine de bonté, ce serait sympa de votre part de ne pas faire suivre une phrase où vous évoquez mon pseudonyme d'un de ces absurdes smilies, négation iconique du langage articulé. Il en souffre, le malheureux.

Je ne respecte pas les semaines de bonté, ni les jours sans tabac, ni ceux où on sauve la pauv' planète. C'est comme ça.

[Invité]

Je vous rappelle, Plotine, que vous pouvez à tout moment me demander d'éviter de vous commenter, si vous ne voulez pas prendre le risque de m'entendre dire ce que je pense. Sinon, bonnes fêtes, hein !

[Invité]

Plotine, j'ai oublié ceci :
Quand enfin chacune eut accepté son rôle, ils passèrent à la répétition du seul chant qui s'imposait : "Il est né le divin enfant, jouez hautbois bois, résonnez musette" auquel les plus jeunes ne comprenaient strictement rien [virgule] ce qui ne facilitait pas la tâche.

[Invité]

Les souvenirs que j'aime entendre raconter sont ceux des mamies autant que de personnes moins âgées. D'ailleurs, soit dit en passant, je ne me permettrais pas de t'affubler du qualificatif de "mamie", même par amitié.

[Ba]

Ah, douceurs empoisonnées des sensibilités...
J'ai lu avec grand intérêt les souvenirs emmêlés d'une narratrice brouillée avec les dates, cela n'ôte en rien le charme des photos dentellées à demi croquevillées dans la boite à biscuits.
Il n'est pas de " production " utile ou non, juste des lecteurs intéressés ou pas.
Même Proust s'est vu refuser son manuscrit par Gide,c'est dire que le point de vue des uns et des autres reste soumis l'élastique de sa culotte.
Et le chien il est mort ce matin-là ?

[Invité]

(...)
Il n'est pas de " production " utile ou non, juste des lecteurs intéressés ou pas.
(...)

Certes ! C'est bien pour ça que j'avais dit que je ne la voyais pas, l'utilité, pour moi. (Il se trouve que cela m'importe, qu'un texte m'apporte quelque chose, ne serait-ce qu'un pur plaisir esthétique.) Mais vous avez raison, je reformule : le texte ne m'a pas intéressée, probablement parce que je n'y ai pas vraiment discerné de structure narrative, une direction, une destination.

Sinon, Ba, le principe ici est qu'on ne commente pas les commentaires des autres, je vous propose donc d'arrêter là.

[Plotine]

Ah, douceurs empoisonnées des sensibilités...
J'ai lu avec grand intérêt les souvenirs emmêlés d'une narratrice brouillée avec les dates, cela n'ôte en rien le charme des photos dentellées à demi croquevillées dans la boite à biscuits.
Il n'est pas de " production " utile ou non, juste des lecteurs intéressés ou pas.
Même Proust s'est vu refuser son manuscrit par Gide,c'est dire que le point de vue des uns et des autres reste soumis l'élastique de sa culotte.
Et le chien il est mort ce matin-là ?

Non il n'est pas mort, rassure-toi mais nous l'avons perdu dans des conditions tragiques que je ne raconterai pas ce soir.
Quant à Socque : je plaisantais !

[mentor]

un texte très agréable à lire, plaisant, bien écrit, avec une fin un peu tremblotante, comme la mémoire de la narratrice ;-)
je verrais bien un recueil d'un tas de petits textes comme ça, écrits pour la famille, pour les enfants, les petits-enfants, histoire de se rappeler que dans l'temps, y avait une grand-mère qui écrivait et pas si mal !
merci Plotine

[Arielle]

Le plus drôle de l'histoire est encore l'épilogue :
"Je me suis trompée d'endroit" se désole Plotine après nous avoir avoué qu'elle s'était sans doute égarée dans les dates !
En 1950 je découvrais sous notre sapin celle que je nommais aussitôt "Poupée Bleue" témoignant d'une folle originalité, moi aussi, ça devait être l'époque ...
Merci Plotine pour cette bouffée d'air frair remontée du fond des âges.

[Plotine]

un texte très agréable à lire, plaisant, bien écrit, avec une fin un peu tremblotante, comme la mémoire de la narratrice ;-)
je verrais bien un recueil d'un tas de petits textes comme ça, écrits pour la famille, pour les enfants, les petits-enfants, histoire de se rappeler que dans l'temps, y a avait une grand-mère qui écrivait et pas si mal !
merci Plotine

C'était l"idée de mon exo-Noël ! Lâchez-vous, racontez vos Noëls comme vous les avez vécus... ou pas !

[Plotine]

Le plus drôle de l'histoire est encore l'épilogue :
"Je me suis trompée d'endroit" se désole Plotine après nous avoir avoué qu'elle s'était sans doute égarée dans les dates !
En 1950 je découvrais sous notre sapin celle que je nommais aussitôt "Poupée Bleue" témoignant d'une folle originalité, moi aussi, ça devait être l'époque ...
Merci Plotine pour cette bouffée d'air frair remontée du fond des âges.

[mentor]

un texte très agréable à lire, plaisant, bien écrit, avec une fin un peu tremblotante, comme la mémoire de la narratrice ;-)
je verrais bien un recueil d'un tas de petits textes comme ça, écrits pour la famille, pour les enfants, les petits-enfants, histoire de se rappeler que dans l'temps, y avait une grand-mère qui écrivait et pas si mal !
merci Plotine

C'était l"idée de mon exo-Noël ! Lâchez-vous, racontez vos Noëls comme vous les avez vécus... ou pas !

vous pouvez me tutoyer, Plotine

[Rebecca]

Ah j'aime beaucoup la façon dont tu racontes les histoires...Ton humour pince sans rire, ta façon de narrer des anecdotes hilarantes tout en poursuivant ton récit l'air de rien , me réjouit. Tu as un ton, je trouve.
C'est à la fois un peu suranné et trés vivant..

[Rebecca]

Les gosses en répétition énervée de "crèche vivante", rien que ce moment est pour moi irrésistible de drôlerie!

[CROISIC]

Je n'ai pas eu les mêmes Noëls que vous, car fille de vieux je n'ai pas eu de fratrie. Mais, ma chère Plotine votre histoire m'a donné un goût de "revenez-y"...hélas impossible. J'aime bien l'idée de Mentor : un recueil d'histoires de grand-mères du siècle dernier.....pas si loin ?

[silene82]

Martin ou Benoist? Je n'ai compris le saut patronymique.
C'est joliment écrit, mais lisse à un point tel que j'ai passé tout le récit à me demander où cela voulait m'emmener. Cela me fait un effet de construction de l'esprit, de passé fantasmé : comment, les personnages ne pensent pas, in petto, un discours autre que leur face civile? C'est donc joli comme une crèche, et appréciable en ce sens. Mais j'aurais préféré un peu moins de bons sentiments.

[Plotine]

Je te remercie pour ta discrétion ! Tu es lourd parfois !

[Arielle]

J'aime bien l'idée de Mentor : un recueil d'histoires de grand-mères du siècle dernier.....pas si loin ?

J'adore cette idée de grand'mère du siècle dernier ! J'ai l'impression de jouer un rôle, d'endosser un costume ... et pourtant c'est bien moi, derrière les lunettes !
Pardon Plotine pour ce commentaire de commentaire qui polue ton fil

[Plotine]

Oui mais enfin le siècle dernier il n'a que neuf ans quand même ! Il faudrait qu'ils arrêtent de nous les briser les jeunots.

[Lucy]

Beaucoup aimé ce petit coup de je m'emmêle les pinceaux dans les dates, à la fin.

Bien vu, aussi, les fins de mois difficiles qui étaient le lot dans la famille de môman... vers le 5 du mois.

C'est mignon et rafraîchissant. Voilà !

[Sahkti]

J'ai des souvenirs de cette coutume de la place laissée libre à table, au cas où et de ce sapin qui ne se dévoilait que le jour J (même si je ne suis pas des années 50)...

Contrairement à d'autres textes de toi, j'ai trouvé que cette fois, l'écriture était plus saccadée, plus brouillonne aussi. Avec l'impression que tu aurais bien voulu mettre l'une ou l'autre vacherie par ci par là mais que ça ne s'y prêtait pas vraiment; c'est sans doute ce qui explique ce sentiment d'écriture contenue.

Mais bon, avec deux mois de retard, joyeux Noël :-)

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