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Morty

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demi-lune
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Plotine
Celeron02
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Message  Celeron02 Sam 19 Déc 2009 - 17:48

« Morty »

« Morty, morty… mais qu’est-ce que ça veut dire, Morty ? ». En me réveillant, ce matin, j’avais entendu des bruits bizarres ; comme des cris et des coups, sur les murs, en alternance. Un type, probablement, aura pété les plombs. Ma chambre était dans la pénombre ; je cherchai l’interrupteur sensitif, enfin trouvai la petite déclivité dans la paroi, à ma gauche. La lumière, passant par différentes teintes et intensités, contribua à me réveiller davantage, sans pour autant me rassurer… J’avais comme un désagréable pressentiment ; une sensation étrange de déjà vu. J’enfilai vite fait un peignoir, et me dirigeai vers la cuisine, histoire de prendre un verre d’eau. Celle-ci s’écoula en un très mince et très pâle filet dans mon verre de bio-plexiglas. Des hurlements retentirent. J’en lâchai le gobelet qui, par ricochets successifs, rebondit du sol jusqu’au plafond, des gouttelettes d’eau giclant un peu partout, tout autour. Fichtre ! Me dis-je, voilà un locataire pas content, mais pas du tout ! La Compagnie aurait-elle négligé la Charte ? Que font les Commissaires sociaux ?
Pour autant, je n’avais pas envie de les appeler ; tout ça pour laisser voir ma tronche de déterré au vidéo-phone ; non, pas question. Zut ! Je pouvais bien enquêter seul, pour une fois… Je serrai donc mon peignoir, enfilai mes bottes magnétiques, non sans précautions, en déposant mes chaussons ordinaires dans un placard latéral coulissant. J’ouvris le sas tout en activant l’alarme. Dehors, pas un chien. L’unité semblait dormir paisiblement. Mais que font tous les autres ?, pensai-je. Les murs recouverts de moquette rouge donnaient au couloir un lustre suranné, digne de l’antiquité terrestre. Bon, marcher deux cents à trois cents mètres, en direction du fracas. Ça s’amplifiait, évidemment. Et toujours pas de voisins, pas de gardes. Il est possible qu’ils fussent tous sous calmant ou bêta régulateur. Bref, en mode automatique. J’avoue, j’en prends le moins possible ; je sais que c’est mal, « antisocial », comme ils disent, mais je préfère encore m’empoisonner par abstention, plutôt que de me soigner scrupuleusement, comme tous les autres. Au fond, tout ce qui m’arrivait, ce soir-là, n’était-il pas une conséquence de mes actes inconsidérés ? Étais-je seulement en train de rêver ? Le cauchemar n’allait-il pas s’arrêter ? Quand me dresserai-je à nouveau, de mon séant, dedans mon lit ?
Sans savoir réellement pourquoi, je cherchais l’appart n° 10. Il fallait que les cris et les coups proviennent de cet appartement-là ; j’en avais la certitude. Comment se faisait-il que j’en étais si convaincu : pas moyen de le comprendre ; je le savais, c’était tout. Le N° 10. Un escalier à descendre. Bizarre : pourquoi mettent-ils des escaliers en colimaçon maintenant ? N’y a-t-il pas des escalators tunnels très performants ? Et cette moquette rouge sembla, tout d’un coup, plus vieille, et l’air, lui-même, plus lourd, empoussiéré. Chercher la bonne sonnette. Je ne la trouvais pas. Je marchai, longtemps j’ai marché, je marchais sans m’arrêter. J’avais l’impression d’être descendu à des kilomètres sous terre, et pourtant ma curiosité l’emportait sur la peur.
Ah, un nouveau palier. Je ne connaissais pas du tout ce sous-sol. Ça se passait comme s’il avait été masqué, oublié, et laissé à l’abandon ; une mince couche de poussière grise recouvrait tout, si bien que je laissais mes traces de pas, bien visibles, tout du long. Un type semblait m’attendre, au bout du nouveau couloir sur lequel je débouchai. C’était une sorte de vieux, tout rabougri, juché sur une canne d’aluminium, engoncé dans une combinaison orange étriquée, et archi-démodée. Il m’interpella : « Ah, vous voilà ! ». Je ne sus pas quoi répondre, sans doute plus étonné que pétri d’effroi, quoique j’eusse si peur que je n’avais même pas remarqué la disparition des bruits et des cris qui m’avaient, à l’origine, fait quitter mon lit, et mon logis.
Il avait une sorte de lanterne à LED, et sembla vouloir me guider vers un autre lieu encore. Je le suivis, tremblant ; mais, de toute façon, j’étais bien décidé à écouter ou voir la survenue, ou l’irruption, d’une quelconque terrible mais indicible vérité.
Après une nouvelle marche qui me sembla interminable, on arriva à une sorte de galerie. Tout était de métal poli, brillant, sauf toute une rangée de vastes… fenêtres : des blocs de roches et un vide, un espace, infiniment grands, se déployaient sous nos pieds et au-dessus de nos têtes, aussi loin qu’on pouvait imaginer ; un soleil immense, rouge foncé, irradiait de sa chaleur nos visages et nos vêtements. Je m’inquiétai, au cours d’une surprenante irruption de lucidité, auprès de mon mystérieux guide, des rayonnements ; mais d’une moue, le vieillard dénia tout risque. Une puissante tape me frappa l’épaule de sa part. Des débris de toutes sortes semblaient jaillir de sous le bâtiment. Quelque part, un fracas gigantesque retentit. Je n’avais qu’une crainte, que les vitres géantes ne se brisent et que nous soyons aspirés dans le néant. Il n’en fut rien. Mais l’ancien scrutait avidement le spectacle, s’agitait frénétiquement à mon bras, en s’y pendant tout en tiquant avec sa canne contre la paroi translucide.
Il apparut une forme dans l’espace, qui tournoyait. C’était un bus scolaire, un de ces antiques véhicules, traditionnellement de couleur jaune. Et il y avait des gens dedans ! Il s’écrasa, se disloqua au-dessus de nous, contre un angle de la station. Des morceaux furent projetés de tous côtés. Des corps et du sang s’éparpillèrent au hasard des forces de la collision. Je crus les entendre hurler à l’infini. « Le bus ! », criai-je, au comble de la folie, en le montrant du doigt ; et lui, m’arrachant littéralement le bras, hystérique, il psalmodiait : « Le tombeau, le tombeau ! ».
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Message  Plotine Sam 19 Déc 2009 - 18:02

C'est impeccable, je dirais même assez exaltant, suffisament pour que j'aie lu jusqu'au bout ce qui est assez rare, chez moi, concernant les récits de science-fiction mais alors là, la fin, je n'ai pas compris, ce qui fout tout en lair.
ou je suis une buse - et merci de m'expliquer en quoi si ce n'est pas trop demander -,
ou c'est un début d'une suite de plus en plus alléchante,
ou alors, je ne sais pas.
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Message  Invité Sam 19 Déc 2009 - 18:12

J'espère que ce n'est pas terminé ! J'ai beaucoup aimé.

Bienvenue sur Vos Écrits, et je compte vous lire bientôt...

Mes remarques :
« Il est (était ? Un présent avec un imparfait du subjonctif, je trouve que ça ne va vraiment pas) possible qu’ils fussent tous sous calmant »
« Quand me dresserais-je (évocation d’un futur dans un récit au passé : le conditionnel s’impose et non le futur) à nouveau »
« Une puissante tape me frappa l’épaule de sa part » : pourquoi de sa part ?
« en s’y pendant tout en tiquant (toquant ?) avec sa canne contre la paroi translucide »

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Message  Rebecca Sam 19 Déc 2009 - 18:32

« Morty, morty… mais qu’est-ce que ça veut dire, Morty ? »

Oui ça m'a donné envie d'avoir une réponse à cette palpitante question!
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Message  demi-lune Sam 19 Déc 2009 - 18:53

Bien aimé, assez déroutant (j'avais redouté un moment un trop évident changement d'époque au gré des couloirs..)
Quelques remarques de forme :
C’était une sorte de vieux, tout rabougri, juché sur une canne d’aluminium
un peu équilibriste, pas facile pour un vieil homme !

voir la survenue
: je ne sais pas, ça me semble bizarre..
on arriva à une sorte de galerie
le 'on' me gêne un peu
le vieillard dénia tout risque.
est-ce qu'on ne dénie pas plutôt quelquechose (un droit..) à quelqu'un ? dans le sens de refuser une chose comme vraie, c'est assez rarement utilisé et je préfèrerais "nier".
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Message  Celeron02 Sam 19 Déc 2009 - 19:02

Bonsoir à toutes et tous !

Merci de tous ces conseils, & remarques ! En réalité, la fin est tout ce qu'il y a de plus incongru, et en même temps d'AUTHENTIQUE. Oui, c'est la transcription lacunaire d'un rêve que j'avais fait. Alors, oui, peut-être il manquerait un lien logique, une suite - peut-être un ou une psychanalyste l'interpréterait ?

A-t-on le droit (ou même le devoir ?) de corriger son texte, sur les fautes de français, après la publication ???

Cordialement,
Cel
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Message  mentor Sam 19 Déc 2009 - 19:36

ce qu'on peut faire, c'est d'abord répondre aux commentaires ici :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t5329-680.htm
ensuite, oui, tu peux corriger mais pas modifier le texte de base posté en haut. Tu peux refaire un post à la suite avec le texte qui tient compte des remarques des commentateurs
et c'est bien, VOS ECRITS est fait pour ça
Le site est aussi fait pour "échanger", dans les 2 sens
donc on est commenté et on commente aussi, quand on peut
C'est sympa également de venir faire une petite présentation ici :
https://vosecrits.1fr1.net/conversations-atelier-f4/presentez-vous-ici-t4887-520.htm

Bienvenue sur VE

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http://www.vosecrits.com

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Message  Invité Sam 19 Déc 2009 - 22:57

Pas ma tasse de thé mais je reconnais que c'est parfaitement maîtrisé. Bienvenue.

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Message  Rebecca Dim 20 Déc 2009 - 7:53

C'est bateau mais pour certaines personnes un bus scolaire n'est pas un moyen de transport amoureux... il vous emmène sur le lieu de l'ensaignement collectif...N'avez vous jamais eu d'accident sur votre parcours scolaire ? Envie d'échapper à votre train train quotidien? Envie de péter une durite...et de déraper ...envie de prendre une navette spatiale et de décoller ?
J'arrête de ramer...Mon héros récurrent, Mortimer Mornington , psychanalyste dissident peut-être décédé, me fait des yeux comme des soucoupes!
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Message  boc21fr Lun 21 Déc 2009 - 2:31

Oui un texte franchement pas commun, qui possède pour son auteur la force de conviction d'un rêve vécu. Sa force littéraire est à mon avis d'arriver à transmettre quelque chose de cette force pour que le lecteur se sente plus intrigué et captivé par l'énigme que frustré de ne pas détenir les clefs objectives d'une compréhension littérale.
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Message  grieg Lun 21 Déc 2009 - 7:18

si orwell, huxley et surtout k. dick, hantent ton récit, je dois dire que j'aime ton style

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Message  Lucy Mar 22 Déc 2009 - 3:55

Fiou ! C'est plutôt pas mal bon.
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Message  Celeron02 Ven 25 Déc 2009 - 20:10

Bonsoir à toutes et tous (et joyeuses fêtes en passant),

voilà le texte corrigé selon vos conseils -- en vous remerciant bien fort !

_____________________________________________________________

« Morty »
Par Philippe A. Henry.

« Morty, morty… mais qu’est-ce que ça veut dire, Morty ? ». En me réveillant, ce matin, j’avais entendu des bruits bizarres ; comme des cris et des coups, sur les murs, en alternance. Un type, probablement, aura pété les plombs. Ma chambre était dans la pénombre ; je cherchai l’interrupteur sensitif, enfin trouvai la petite déclivité dans la paroi, à ma gauche. La lumière, passant par différentes teintes et intensités, contribua à me réveiller davantage, sans pour autant me rassurer… J’avais comme un désagréable pressentiment ; une sensation étrange de déjà vu. J’enfilai vite fait un peignoir, et me dirigeai vers la cuisine, histoire de prendre un verre d’eau. Celle-ci s’écoula en un très mince et très pâle filet dans mon verre de bio-plexiglas. Des hurlements retentirent. J’en lâchai le gobelet qui, par ricochets successifs, rebondit du sol jusqu’au plafond, des gouttelettes d’eau giclant un peu partout, tout autour. Fichtre ! Me dis-je, voilà un locataire pas content, mais pas du tout ! La Compagnie aurait-elle négligé la Charte ? Que font les Commissaires sociaux ?

Pour autant, je n’avais pas envie de les appeler ; tout ça pour laisser voir ma tronche de déterré au vidéo-phone ; non, pas question. Zut ! Je pouvais bien enquêter seul, pour une fois… Je serrai donc mon peignoir, enfilai mes bottes magnétiques, non sans précautions, en déposant mes chaussons ordinaires dans un placard latéral coulissant. J’ouvris le sas tout en activant l’alarme. Dehors, pas un chien. L’unité semblait dormir paisiblement. Mais que font tous les autres ?, pensai-je. Les murs recouverts de moquette rouge donnaient au couloir un lustre suranné, digne de l’antiquité terrestre. Bon, marcher deux cents à trois cents mètres, en direction du fracas. Ça s’amplifiait, évidemment. Et toujours pas de voisins, pas de gardes. Il était possible qu’ils fussent tous sous calmants ou bêta régulateurs. Bref, en mode automatique. J’avoue, j’en prends le moins possible ; je sais que c’est mal, « antisocial », comme ils disent, mais je préfère encore m’empoisonner par abstention, plutôt que de me soigner scrupuleusement, comme tous les autres. Au fond, tout ce qui m’arrivait, ce soir-là, n’était-il pas une conséquence de mes actes inconsidérés ? Étais-je seulement en train de rêver ? Le cauchemar n’allait-il pas s’arrêter ? Quand me dresserais-je à nouveau, de mon séant, dedans mon lit ?

Sans savoir réellement pourquoi, je cherchais l’appart n° 10. Il fallait que les cris et les coups proviennent de cet appartement-là ; j’en avais la certitude. Comment se faisait-il que j’en étais si convaincu : pas moyen de le comprendre ; je le savais, c’était tout. Le N° 10. Un escalier à descendre. Bizarre : pourquoi mettent-ils des escaliers en colimaçon maintenant ? N’y a-t-il pas des escalators tunnels très performants ? Et cette moquette rouge sembla, tout d’un coup, plus vieille, et l’air, lui-même, plus lourd, empoussiéré. Chercher la bonne sonnette. Je ne la trouvais pas. Je marchai, longtemps j’ai marché, je marchais sans m’arrêter. J’avais l’impression d’être descendu à des kilomètres sous terre, et pourtant ma curiosité l’emportait sur la peur.
Ah, un nouveau palier. Je ne connaissais pas du tout ce sous-sol. Ça se passait comme s’il avait été masqué, oublié, et laissé à l’abandon ; une mince couche de poussière grise recouvrait tout, si bien que je laissais mes traces de pas, bien visibles, tout du long. Un type semblait m’attendre, au bout du nouveau couloir sur lequel je débouchai. C’était une sorte de vieux, tout rabougri, recroquevillé au-dessus d’une canne d’aluminium, engoncé dans une combinaison orange étriquée, et archi-démodée. Il m’interpella : « Ah, vous voilà ! ». Je ne sus pas quoi répondre, sans doute plus étonné que pétri d’effroi, quoique j’eusse si peur que je n’avais même pas remarqué la disparition des bruits et des cris qui m’avaient, à l’origine, fait quitter mon lit, et mon logis.
Il avait une sorte de lanterne à LED, et sembla vouloir me guider vers un autre lieu encore. Je le suivis, tremblant ; de toute façon, j’étais bien décidé à assister à la présentation, ou à l’irruption même, d’une quelconque terrible mais indicible vérité.

Après une nouvelle marche qui me sembla interminable, nous arrivâmes à une sorte de galerie. Tout était de métal poli, brillant, sauf toute une rangée de vastes… fenêtres : des blocs de roches et un vide, un espace, infiniment grands, se déployaient sous nos pieds et au-dessus de nos têtes, aussi loin qu’on pouvait imaginer ; un soleil immense, rouge foncé, irradiait de sa chaleur nos visages et nos vêtements. Je m’inquiétai, au cours d’une surprenante irruption de lucidité, auprès de mon mystérieux guide, des rayonnements ; mais d’une moue, le vieillard éluda tout risque, puis se figea. Sa physionomie changea du tout au tout. Un puissant coup me frappa l’épaule. Des débris de toutes sortes semblaient jaillir de sous le bâtiment. Quelque part, un fracas gigantesque retentit. Je n’avais qu’une crainte, que les vitres géantes ne se brisent et que nous soyons aspirés dans le néant. Il n’en fut rien. Mais l’ancien scrutait avidement le spectacle, s’agitait frénétiquement à mon bras en s’y pendant, tout en heurtant en cadence avec sa canne la paroi translucide.

Il apparut une forme dans l’espace, qui tournoyait. C’était un bus scolaire, un de ces antiques véhicules, traditionnellement de couleur jaune. Et il y avait des gens dedans ! Il s’écrasa, se disloqua au-dessus de nous, contre un angle de la station. Des morceaux furent projetés de tous côtés. Des corps et du sang s’éparpillèrent au hasard des forces de la collision. Je crus les entendre hurler à l’infini. « Le bus ! », criai-je, au comble de la folie, en le montrant du doigt ; et lui, m’arrachant littéralement le bras, hystérique, il psalmodiait : « Le tombeau, le tombeau ! ».
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Message  Sahkti Mar 6 Juil 2010 - 7:26

Un peu trop de détails à mon goût qui empêchent le récit de se dérouler dans une certaine fluidité. Toutes ces précisions n'ont pas forcément leur utilité, d'autant plus que je ne trouve pas qu'elles parviennent réellement à créer une atmosphère intéressante.

De plus, tout ceci me paraît très mécanique. Tu racontes, tu exposes, mais tout s'oriente autour d'un seul et même fil, sans qu'il y ait réellement de relief. C'est dommage, d'autant plus qu'il y a tout de même quelques idées à exploiter.

Mais il y a tout de même un fameux travail d'écriture derrière tout ceci, donc rien que pour ça, bravo.
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