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PEEA: Comment se faire insulter par des gens célèbres

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Message  Mutants Anachroniques Lun 2 Oct 2006 - 16:23

Comme nous l'avions annoncé ce texte est vraiment trop long, et c'est encore peu de le dire... Les plus pressés se contenteront du superbe prospectus auquel donne accès le lien ci-après:

http://www.stase.org/page_litt.php?id=41&page=1

Quant au texte lui-même, il n'existait jusqu'à présent qu'à l'état d'ébauche inachevée, de projet: projet que nous nous sommes enfin décidé à mettre en forme car il nous apparaissait comme une réponse pertinente à la "question" posée par l'exercice (en respectant bien sûr les contraintes, ce qui a plutôt été une aide).
C'est signé par Fred nominalement mais c'est un texte mutant et non un des trucs que nous considérons comme perso. Notre invitée nous a laissé tomber mais elle nous jure que ce n'est que partie remise.
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Message  Mutants Anachroniques Lun 2 Oct 2006 - 16:38

Comment se faire insulter par des gens célèbres

(name dropping à l’élastique)



Je dédis ce petit traité à ma chère E.M.D, l’idée de l’écrire m’étant venue en voyant l’émotion délicate, le léger frisson presque sensuel que lui avait causé la lecture d’une lettre de refus au ton fort désagréablement personnalisé que je venais de recevoir de Grasset, lettre qui n’émanait pas, semblait-il, de quelque petite main mais – je ne sais plus en quel honneur – du chanteur et écrivain YVES SIMON soi-même. Je demeure avant tout un homme d’action. Aussi me suis-je efforcé de faire tenir en une phrase au plus chacun des préceptes indispensables que je me propose de vous communiquer, de même que les exemples leur servant d’illustration.


De l’utilité d’appartenir à l’élite de la nation

L’art de se faire insulter par des gens célèbres présuppose l’appartenance à un milieu donné ou, du moins, passe par la fréquentation de certains cercles choisis : là où l’on est assuré de rencontrer assez souvent des gens connus, parce que notre appartenance sociale, justement, fait qu'on les reconnaît et que donc on peut dire qu'ils sont connus.
C’est que la relativité même de la notion de célébrité ne saurait suffire, de ce point de vue, à gommer les injustices : pas plus que, jadis, le soi-disant brassage opéré par le service militaire, dont j’ai pour ma part effectué les trois quarts bien peinard au Ministère des Anciens Combattants, or si l’armée constitue d’habitude le lieu idéal pour se faire insulter par de parfaits anonymes (à moins d’hériter en guise d’adjudant d’un futur Bonaparte), côté « people » une affectation de planquée offre de bien plus vastes perspectives : sanglé dans mon bel uniforme, il m’a ainsi fallu me mettre au garde à vous au passage d’ÉDOUARD BALLADUR, le Premier ministre de l’époque, alors que celui-ci allait déposer sa gerbe au monument de la Déportation fût-ce pour la bonne cause, d’avoir à saluer un si antipathique personnage est propre à causer même aux natures les plus endurcies une impression extrêmement désagréables et, par là même, mémorable.


De la soi disant salope à la presque starlette

Même à nous autres, membres de l'élite de la nation, il n'est pas toujours aisé d'entrer en contact avec une célébrité confirmée, d'où l'intérêt de compter dans ses fréquentations une starlette ou, pour les plus jeunes de nos lecteurs masculins qui souhaiteraient commencer leur entraînement dès l'école, d'être repoussé par une fille qualifiée par les esprits grossiers de "salope" mais en qui l'intéressé, mû par un sens de la compassion proprement dostoïevskien, préférera voir une déesse de l'Amour livrée aux appétits égoïstes des brutes du fait d'une générosité désordonnée, sublime, tout en pensant par devers lui : « Résultat des courses, tout le monde lui est passé dessus sauf le train et moi. »
J'ai pour ma part trouvé ma starlette, sinon ma Vénus, en la personne de STÉPHANIE COTTA, la fille de Michèle, ou plutôt mon ami Samuel l'a trouvée, découverte disons, à une terrasse de café et j'ai partagé avec lui l'honneur de faire office, de temps à autre, de chevalier servant à cette jeune fille (tout à fait ravissante, les yeux légèrement bridés, minuscule, et qui faisait plus jeune que son âge pourtant point trop avancé) en un temps où elle abordait d'un pas peu sûr une carrière d'actrice pleine de promesses déjà à demi éventées, suite à un petit rôle dans un film de Tavernier sur Henry Miller auquel la critique avait réservé un accueil des plus tièdes, un bémol dont elle avait suffisamment conscience pour ne rien changer encore à son mode de vie qui consistait à rester au lit à longueur de journées, dans sa chambre que saturait l’odeur entêtante des joints qu’elle ne cessait de fumer entourée d'une cour composée d'individus que, toujours aussi « middle class », je ne pouvais m'empêcher de trouver assez pouilleux et vaguement inquiétants.
Stéphanie n'était ni célèbre (contrairement à sa mère) ni même à proprement parler une starlette (sinon au sens où je l'entend et qui n'est compréhensible que dans un pays comme le nôtre, où il n'est pas nécessaire d'avoir de gros seins pour tenter sa chance au cinéma), cependant sa fréquentation m'a ouvert des horizons nouveaux dans le domaine de l'humiliation volontaire, ainsi quand je me suis endormi entre son lit et celui de sa colocataire (ou à côté de leur lit, je ne me rappelle pas si elles ne dormaient pas dans le même) et qu'elles m'ont laissé coucher par terre toute la nuit, par un froid glacial, et aussi lorsqu'elle s'est dissimulée derrière moi afin de n'être pas vue de THOMAS LANGMANN, à l’époque aspirant acteur, jeune et ténébreux, qui montait en même temps que nous les escaliers d'honneur du palais des Festivals à CANNES, cette partie de cache-cache faisant suite à une histoire sordide qu'il ne m'appartient pas de révéler et qui déjà alors ne me regardait en rien à mon grand désespoir – mais que voulez-vous : « Ce que femme veut, Dieu le veut. »
Rapport à cette fameuse nuit du joint de trop, vous allez me demander si je n'avais pas fait exprès de m'endormir, voire si je dormais pour de vrai, mais je vous préviens : vous n’êtes pas encore assez célèbres pour m'insulter.
Célébrons nous d'abord les uns les autres, puis nous nous insulterons entre gens célèbres.


Le choix du moment

L’art de se faire insulter par des gens célèbres, s'il n'est pas incompatible avec une certaine vanité, exige de ne posséder aucun orgueil véritable, aucun respect de soi-même, le fait d'en être absolument dépourvu m'ayant permis, au cours de ma vingt-deuxième année – l’année de ma maîtrise, que je n’achevai pas : étudiant hargneux, geignard, jamais je n’ai été aussi près de me réduire à une parfaite nullité –, d'accéder en un temps record du statut d'apprenti à celui de maître.
A cette époque, le réalisateur de Pump up the Volume (avec Christian Slater), une comédie adolescente (genre mineur, certes, mais dont je raffolais et auquel s'attaquaient de plus en plus de cinéastes ayant par ailleurs des prétentions sur les plans intellectuel ou esthétique), avait réussi à formuler le sentiment qui était commun à presque tous mes amis, y compris, mais dans une moindre mesure, ceux qui n'étaient pas étudiants, par le biais d'un simple slogan publicitaire, "Y a-t-il une vie après le lycée ?" (ce dont je doutais fort), or il est advenu que l'on m'a fait un jour l'honneur de me présenter à ce grand ami de la jeunesse, dénommé ALAN MOYLE, crâne chauve, luisant, roulant des yeux derrière ses lunettes à monture rouge, et nous voilà partis pour une tournée des boîtes chic parisiennes (le Globo, les Bains, alors que d'ordinaire on ne me laissait même pas entrer au Palace), en compagnie d'une flopé d'attachés de presse français excessivement maniérés, le maître ne cessant dès lors de tripoter l'inévitable Stéphanie Cotta tout en me susurrant au creux de l’oreille que je deviendrais, moi, le prochain Andy Warhol, ce qui (en plus de sentir à plein nez le marché de dupes : sa séduction n’était pas suffisante pour libérer tout à fait mon penchant homosexuel latent et je sentais que Stéphanie préparait de son côté une évasion) revenait à m'insulter sans le savoir car ce personnage était dans mon esprit indissociable de l'un des ses fameux aphorismes, en l'occurrence "Le sexe est plus satisfaisant entre les pages des magazines qu'entre les draps", auquel, vivant ma vie par procuration, je m'identifiais non sans y voir là était tout le problème - une atroce, une injuste malédiction pesant sur ma personne.


Le choix de ses fréquentations

En dehors des gens faisant comme la petite Stéphanie le lien entre les gens célèbres et les gens ordinaires, il existe des gens tout à fait quelconques dont la seule fréquentation attire sur vous les foudres des dieux, non pas en raison de leur personnalité propre mais parce que leur « sphère d’activité » les rend potentiellement aptes à vous donner accès aux différentes réserves où se trouvent parquées les célébrité, véritables champs de mines qu'ils parcourent en conquérants sans oser s'avouer qu'ils n'en possèdent pas le plan : étudiants en cinéma et organisateurs d'évènements culturels (voir plus loin), ouvreurs dans un cinéma doté d’un écran géant avec son THX, élèves des écoles d'art dramatiques, mannequins débutants, musiciens de studio et ingénieurs du son, gardiens de vestiaire, videurs, membres d'un fan-club, journalistes de seconde zone, etc.
Une solution radicalement différente (et originale) consiste à fréquenter des idéalistes, ce qui n'avait jamais encore été mon cas avant mon adhésion, certes temporaire, au Comité pour le Respect des Droits de l'Homme en Kalmoukie, car les idéalistes croient à la notion sartrienne d'engagement et, non contents de vous faire subir une harangue ANDRÉ GLUCKSMANN (sur la place de la Sorbonne) vous expliquant qu'il est du devoir de tout citoyen responsable d'aller se faire tuer au Kosovo (je me souviens m'être dit que le meilleur moyen d'être insulté par lui, quoique d'une manière indirecte, était encore d’être pris en photo en train de l'écouter, si bien que, l'ayant évité, je vois bien que j'ai perdu la vocation), nos militants au cœur pur placent des espoirs parfois excessifs dans des phénomènes telle que la génération spontanée de collectifs de cinéastes toujours prêts à crier « Mort aux vaches » pour la défense des sans-papiers, espoirs un rien excessifs, disais-je, si on en juge par la fois où, alors que nous étions une dizaine à crier des slogans pour la libération des prisonniers politiques devant l'ambassade de Kalmoukie dans le 16e arrondissement, le régisseur de BENOIT JACQUOT est venu nous demander de faire moins de bruit parce que nous perturbions le tournage de son film qui se déroulait dans une rue voisine.
Ainsi que vous pouvez le constater, on en revient toujours au cinéma, le SEPTIÈME ART, peut-être parce qu'il entre dans les attributions traditionnelles de l'artiste, éternel rebelle, d'insulter tout et tout le monde comme ces punks crachant sur le public et frappant les premiers rangs à coups de pied de micro (comme je l’ai vu faire au chanteur de THE JESUS AND MARY CHAIN) ou BAUDELAIRE, lequel n’aimait rien tant qu’insulter les gens ordinaires, par exemple une jeune mère avec son enfant dans un jardin public aussi lorsque vous voyez venir à vous dans le métro un homme visiblement perturbé qui se met à vous couvrir d'injures, il peut certes s'agir d'un SDF ou d'un français moyen plus ou moins schizophrène mais aussi, d'où l'intérêt de lui demander son nom, d'un écrivain que vous n’aurez pas reconnu.

A SUIVRE...
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Message  Mutants Anachroniques Lun 2 Oct 2006 - 16:38

2e PARTIE

Le choix du lieu

On l’aura compris, il existe des lieux où l’on est assuré de rencontrer d’innombrables personnalités connues sans avoir à fournir pour cela le moindre effort, ceci du moment qu’on n’en recherche aucune en particulier, mais, d’un autre côté, n’oublions pas que le désir de rencontrer une star donnée augmente les chances que l’on a, si cette rencontre se concrétise, de parvenir à se faire insulter dans les règles de l’art.
Du temps de mes études, mon meilleur copain (qui m’agressait et me traitait de tous les noms quand il avait bu), son amie et la mienne, Valérie (laquelle n’avait pas besoin de boire pour me traiter de tous les noms), avaient fondé une association organisant, d'abord au Reflet Médicis puis au Reflet République, un festival de courts-métrages au terme duquel, invariablement, nous allions souper à l’ancienne dans ce restaurant, chez Ali (ce n'était pas le vrai nom), où j'ai pu mesurer le peu de cas que faisaient les futurs espoirs (si, ça existe) du cinéma français des espoirs (« J'aime beaucoup ce que vous faites... ») que pouvait placer en eux un homme insignifiant tel que moi, misérable morceau de public arraché à son contexte se lançant dans des élucubrations dont STÉPHANE BRIZÉ, à qui j'ai reproché, dans une crise d'humanisme incompréhensible, d'avoir choisi de conclure son court Bleu dommage par le meurtre jubilatoire de cette contractuelle bornée au fond si touchante, pourrait entre autres témoigner (d’ailleurs dans son long métrage, sorti plusieurs années plus tard, la contractuelle était devenue l’héroïne du récit, comme quoi les demi célébrités sont pires que les vraies, en ce qu’après vous avoir insulté elles sont en outre d’autant plus susceptibles de vous piquer vos idées).
Ce restaurant, je l'ai vu déménager deux fois, et c'est à la deuxième des trois adresses que je lui ai connues, près de la gare de l'Est, que j'ai vu HIGELIN avec ces deux filles dont le look fin du monde cadrait assez bien avec l'endroit car il s'agissait d'une vaste salle très haute de plafond dotée d'un étage en mezzanine et de rampes ouvragées et de candélabres, d'un lieu hors du temps bondé toujours d'acteurs de théâtre qui venaient après les représentation et qui, au milieu de la nuit, avaient l'air d'attendre l'apocalypse en s'empiffrant de salade au fois gras le fait que les gens donnaient tous l’impression de se reconnaître entre eux suffisait à te faire te sentir de trop, nul, irrécupérable (même si le patron, en vous ouvrant la porte, car il fallait sonner, avait fait mine de vous reconnaître, et d’ailleurs comment savoir s’il vous aurait identifié en l’absence des personnes qui vous accompagnait ou si, en vous laissant entrer, surtout après que l’établissement a eu déménagé du petit nid douillet tapissé de rouge qu’il occupait, sauf erreur, rue des Lombards, cet élégant personnage ne faisait pas simplement preuve d’un laxisme de bon aloi, comme lorsqu’on met en vente 700 places pour un showcase destiné sinon aux professionnels), et ce sentiment vous amenait à vous sentir en permanence douloureusement insulté par des gens célèbres qui, dans leur grande majorité, ne l’étaient en fait nullement dans sa dernière version en date, ce fameux restaurant avait acquis une ressemblance certaine avec ces hôtels que l’on voit représentés dans les westerns, avec à l’étage le genre de balustrade blanche à travers laquelle le type qui prend un coup de poing est projeté, et cette image m’amène à évoquer maintenant le rêve secret de tout adepte de l’art dont il est ici question : être frappé par une personne célèbre.
En France, le FESTIVAL DE CANNES (voir précédemment) fait de cette ville, une fois l’an, l’endroit idéal, évident, pour recueillir de la part de vedettes venues du monde entier réflexions désagréables et gestes brutaux, tel le mouvement exaspéré de la main dont LARS VON TRIERS, grommelant quelques mots inintelligibles, m’a chassé comme un insecte importun la fois où j’ai eu l’audace de lui demander s’il n’avait pas, par hasard, une invitation en trop pour la soirée de clôture (avec mes comparses étudiants en cinéma nous avions, les huit jours précédents, pu accéder à la plupart des projections qui nous intéressaient en quémandant de la sorte) : ce genre de gestes qu’il nous arrive à tous d’avoir vis à vis de nos amis les pauvres est de nature à susciter, chez un jeune homme issu des classes moyennes qui n’en est plus l’auteur mais l’objet, une excitation seulement comparable à celle que l’on éprouve à être giflé en public par une jolie femme.


Les gens célèbres ont besoin de nous

N’allez surtout pas penser qu’un personnage public a autre chose à faire que de vous insulter, particulièrement quand sa notoriété n’excède pas les limites d’un cercle de quelques milliers d’initiés et qu’il continue d’avoir besoin, comme au premier jour, d’affirmer sa personnalité au lieu de jouir tranquillement du statut d’homme ou de femme célèbre.
Par le biais de mon ami Samuel Artfun et de sa société de distribution de films, je me suis trouvé plusieurs fois en présence de tels hommes, par exemple PHILIP RIDLEY, réalisateur de L'Enfant miroir et auteur de pièces de théâtre plutôt réussies, que j’écoutais en silence expliquer sa vie et son œuvre à une tablée de jeunes comédiens dans un café après une représentation lorsque, ayant constaté que j’étais placé entre lui et un petit acteur sur lequel il avait des vues, il a suscité l’hilarité générale en m’interpellant en ces termes : « Je vais changer de place avec toi parce que, ce soir, je crois que je suis beaucoup plus intéressant que toi » (ce qui était vrai, mais dit de façon à me livrer pieds et poings liés à la vindicte populaire).
A l’inverse il est très difficile de se faire insulter par des gens dont la célébrité a un caractère presque universel, ainsi que j’ai pu le constater lorsque j’ai approché MADONNA lors d’une soirée à Cannes, car ils passent leurs temps à sourire et que leur indifférence ne s’applique pas à vous spécifiquement mais à la totalité des êtres humains évoluant hors de leur sphère.


Le type de la midinette : savoir rester jeune

L’exercice consistant à essuyer de véritables affronts de la part de gens raisonnablement célèbres exige une certaine capacité à se sentir insulté, capacité qui tend à diminuer à mesure que la sensibilité s’émousse ou, plus précisément, lorsque vous commencez à réaliser qu’il n’y a rien à attendre d’êtres auxquels vous n’êtes lié par rien en dehors d’un certain nombre de fantasmes s’incarnant, dans le meilleur des cas, dans les productions sans destinataire précis d’un cerveau qui pourrait tout aussi bien être celui d’un mort, tel ce Shakespeare dont on prétend parfois qu’il n’aurait même pas existé.
Il importe par conséquent de savoir rester jeune et, de surcroît, en excellente condition physique de manière à être capable de faire le pied de grue devant des palaces où l’on n’aura jamais les moyens de séjourner, ainsi que le fit à Santiago ma chère E.M.D afin de serrer la main de DAVID BOWIE, notre idole de toujours, avant de perdre tout à fait l’usage de la parole et de voir la conversation finalement monopolisée par un pseudo journaliste, un individu à ce point ignare qu’il lui avait demandé à l’aéroport à quoi Bowie était censé ressembler et l’avait crue quand elle avait répondu qu’il était NOIR, très grand, et affublé de dreadlocks bleu turquoise.
Nous reviendrons tout à l’heure sur le rôle capital de la tierce personne dans ce jeu subtil d’humiliation volontaire, mais d’abord il importe d’insister sur l’élément capital que constitue ici le transfert sur la star d’un trop plein de sentimentalité qui s’en trouve immédiatement dévoyée, favorisant du même coup les dérives masochistes et auto complaisantes les plus malsaines.
Le suicide de mon amie Delphine (j’avais 23 ans, elle un peu plus), aussi triste et choquant que cela puisse paraître, m’a fourni l’occasion d’élever l’art de se faire insulter par des gens célèbres jusqu’à des sommets difficiles à égaler : vu que LOU REED venait tout juste de sortir un genre de concept-album traitant du récent décès de plusieurs de ses proches, j’avais en effet couru à la séance de signature organisée par la FNAC (ou le Virgin, cela m’échappe) avec l’intention de lui faire apposer sa signature auprès du texte d’une chanson disant quelque chose comme I didn’t have the time to say goodbye (je ne l’avais pas choisie sans raison car le dernier week-end, Delphine m’avait invité chez elle et je n’avais pas pu venir) sauf que, puisque ce jour là le maître était censé dédicacer non pas son disque, mais son livre (Between Thought and Expression), couronnement de sa carrière de grand poète contemporain déguisé en chanteur héroïnomane, j’aurais pu prévoir, si j’y avais mieux réfléchi, que, vexé dans son orgueil d’écrivain, il prendrait un air dépité pour signer ma pochette avant de me la retourner en la jetant négligemment à travers l’immense table derrière laquelle il s’était retranché, non sans me gratifier d’un regard de poisson mort auquel on aurait demandé, tout à trac, comment calculer le carré de l’hypoténuse, tandis que le livret, avec une lenteur surnaturelle, achevait de glisser jusqu’à moi.


De l’utilité des courtisans

Une personne célèbre étant, par nature, très occupée, il lui sera néanmoins souvent difficile de trouver le temps de vous insulter directement et le recours à un tiers qui servira, pour ainsi dire, de relais, s’impose donc dans la plupart des cas, étant entendu qu’il ne saurait s’agir d’une secrétaire, d’un attaché de presse ou de quelque autre rabroueur professionnel s’interposant d’une façon trop radicale entre le profane et la divinité, mais plutôt d’un courtisan ordinaire mû comme vous-même par le désir, sommes toutes naturel, d’être distingué, et auquel vous apparaîtrez sous la forme d’un faire-valoir dont l’abaissement lui permettra, selon le principe des vases communicants, de s’élever vers les hauteurs.
Conformément au schéma décrit dans la partie précédente, j’ai, dans mes jeunes années, attendu un soir à la porte de l’hôtel Hilton l’arrivée de ROBERT SMITH, du groupe THE CURE, alors au sommet de sa popularité, en discutant des heures dans le froid avec d’autres imbéciles parmi lesquels une grande fille aux lèvres et aux ongles peints en noir prénommée Rachel dont la beauté me rappelait ma misérable condition de crapaud minuscule à la surface de cette planète et qui m’a raconté comment le même Robert Smith, ayant, suite à des circonstances similaires, couché avec une fille qu’elle connaissait, s’était débarrassé de celle-ci - il était marié - en l’envoyant chercher des croissants avant de lui faire interdire l’accès de l’hôtel par un quelconque cerbère, peut-être, ai-je pensé, pour se venger de ressembler malgré tout à un crapaud minuscule (si du moins l’histoire était vraie), puis, ce récit à peine achevé le chanteur est apparu en personne, sortant d’une limousine avec un volume de Rimbaud en français sous le bras, et nous nous sommes précipités sur lui comme un seul homme, en évitant néanmoins de le bousculer, pour finalement voir notre espoir commun de lui faire comprendre à quel point sa musique avait, cela va de soi, changé notre vie (autrement dit allégé notre solitude, quelle qu’en fut la cause) anéanti par la diatribe interminable d’un individu expliquant à son héros que lui, au moins, suivait le groupe depuis le tout début tandis que nous, qu’il ne connaissait pas, nous ne intéressions pas à la musique mais au look, une précision qui, sans l’oreille complaisante que Smith prêtait à ces propos, aurait eu de quoi nous faire rire car, en dehors de Rachel, ce garçon était le seul d’entre nous tous à porter du rouge à lèvres et les cheveux crêpés.


De la possibilité d'inverser la proposition, ou:les gens célèbres n'ont pas toujours la vie facile

Il existe une catégorie de gens célèbres dont la principale préoccupation devient, avec le temps, d’approcher des gens encore plus célèbres qu’eux et qui finissent par s’imaginer ne tenir leur propre notoriété que de la fréquentation de ces surhommes, un syndrome très nettement présent chez Truman Capote, ou encore ANDY WARHOL qui tentait d’exorciser cette tendance en s’entourant, quand Liz Taylor n’était pas là, de superstars pour le coup parfaitement inconnues et néanmoins parfois encore vivantes, ainsi cette pauvre ULTRA VIOLET à laquelle je dois d’avoir été ridiculisé devant un parterre d’étudiants en cinéma, tout ça parce qu’elle paraissait ne pas vouloir comprendre ma proposition, fort banale pourtant, visant à retenir la signature comme critère définissant l’œuvre d’art.
Les gens célèbres sont au fond très ordinaires, nous pouvons leur appliquer sans crainte nos préjugés d'ordre général, ainsi au fond du sac à main de SOLWEIG DOMMARTIN (la belle trapéziste des Ailes du désir), qui se tenait auprès de WIM WENDERS dans le hall du Max-Linder Panorama, j'ai trouvé une nouvelle confirmation d'un fait dont je n'avais cessé depuis des années de proclamer la validité universelle : les femmes, semblable en cela à leur mère corrompue, ont toujours une pomme dans leur sac.
Tout personnage public, en outre, est par nature vulnérable, surtout en début ou en fin de parcours : vulnérable comme nous tous aux échecs d’ordre sentimental ou sexuel qui leur démontrent qu’on n’est jamais tout à fait assez célèbre (j’ai ainsi vu ERIC ZONCA se prendre un vent magistral avec une copine de Valérie – aurait-elle mieux toléré qu’il lui fasse du pied au bout de cinq minutes s’il avait alors déjà réalisé La Vie rêvée des anges ?), et également aux perfides insinuations que dissimulent souvent les flatteries de leurs courtisans (la formule magique « Je vous suis depuis le début », si elle constitue un excellent moyen de se faire valoir pour certains tristes sires n’ayant pas le cœur de se faire insulter comme ils le mériteraient, signifie tout aussi bien : « Vous êtes fini »).


Où il est démontré que l’on finit toujours par trouver son maître

Une dernière petite chose : porter soi-même un nom point tout à fait inconnu vous ouvre de nouvelles possibilités, franchement inédites, de vous en prendre plein la gueule pour pas un rond (l’objet même de ce court traité), ainsi que le montre l’exemple de mon ami de lycée Alain-Guillaume Poirier qui, certes, était connu pour sa mythomanie – il prétendait entre autres avoir battu à ski le record du monde du kilomètre lancé à l’aide d’une ceinture de plomb – mais n’en a pas moins, en son temps, apporté une contribution MAJEURE à l'art de se faire insulter par des gens célèbres, cela en se faisant insulter non plus directement, mais à travers SA FAMILLE, un exploit qu'il n'a pu réaliser que parce que ses parents, ANNE et PATRICK POIRIER sont eux-mêmes des artistes réputés dont l'une des sculptures orne la cour de CANAL+, où il se trouvait être en stage (il y a déjà longtemps de cela, ce qui fait d’Alain, médiatiquement parlant, le premier stagiaire martyr), lorsque la dite sculpture a été filmée en plan fixe en guise d’illustration des propos fielleux tenus sur cette même chaîne par MICHEL HOUELLEBECQ au sujet de la laideur du monde moderne.
Devant un tel talent, je ne peux que m'incliner.

(Alain, même si j’ai dit l’avoir composé à l’intention de quelqu’un d’autre E.M.D n’est-elle pas en un sens plutôt mon alter ego ? ce texte est pour toi. Tu me manques.)
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Message  Loupbleu Lun 2 Oct 2006 - 20:58

Amis mutants, ça aurait été bien dommage de ne pas nous livrer ce texte-là !

Je pense faire définitivement partie de la sub-middle-class : l'impression de vraiment pas être dans le monde dont vous parlez. J'ai lu le début avec plaisir, j'ai goûté l'ironie subtile de vos longues phrases à la construction complexe -mais précise -. J'ai pensé à un moment qu'il s'agissait de l'ironie de gens pour leur propre classe*, ce qui est d'ailleurs fait de façon très amusante, mais qui aurait pu tourner à quelque chose d'agaçant.

Et puis, au fur et à mesure, vous faîtes monter ce malaise, subtilement, puis avec force, profondeur (la laideur du monde moderne ?), et le texte devient -est - très fort.

C'est intelligent, différent, étonnant, et bravo pour cette contribution (en espérant en avoir d'autres !).


* J'ai conscience d'avoir parfois des commentaires vaguement crypto-marxistes...
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Message  Yali Lun 2 Oct 2006 - 22:12

L'impression qu'à trop causer couverture, on perd la chaleur de la littérature.
Pas parce que je suis dans un tissu plein coton ou pure soie, qu’ il me tient chaud. Même si, le nez dessus, je me dis c'est bien tissé, même si j'admire le canevas, je me demande toujours : mais, au fait, elle est où la tisseuse ?
Pardon, j'ai toujours préféré l'ouvrière au métier, l’âme à la mécanique…

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Message  mentor Mer 4 Oct 2006 - 15:57

Je ne sais pas s’il faut faire partie de votre « sérail » pour capter la totalité du texte, toujours est-il que la grande majorité du propos m’a échappé, aidé en cela par la longueur (la langueur ?) infinie de beaucoup de phrases alambiquées dont la teneur m’a laissé rêveur plus souvent qu’à mon tour alors que j’aurais bien aimé comprendre s’il s’agit là de simples règlements de comptes successifs à peine voilés ou bien d’une volonté délibérée de vouloir faire drôle, auquel cas la parfaite étanchéité de ma boîte à neurones a fait une nouvelle fois ses preuves… Beuh… :-(

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Message  Mutants Anachroniques Mer 4 Oct 2006 - 17:08

mentor a écrit:Je ne sais pas s’il faut faire partie de votre « sérail » pour capter la totalité du texte, toujours est-il que la grande majorité du propos m’a échappé, aidé en cela par la longueur (la langueur ?) infinie de beaucoup de phrases alambiquées dont la teneur m’a laissé rêveur plus souvent qu’à mon tour alors que j’aurais bien aimé comprendre s’il s’agit là de simples règlements de comptes successifs à peine voilés ou bien d’une volonté délibérée de vouloir faire drôle, auquel cas la parfaite étanchéité de ma boîte à neurones a fait une nouvelle fois ses preuves… Beuh… :-(

(FM) Le "sérail" ici ne serait que le mien, car si la conception du texte (idée, contraintes) est commune, les anecdotes sont des souvenirs de ma vie d'étudiant. Ma co-auteur pendant ce temps se morfondait (c'est elle qui le dit: Paris de mon côté ne m'excitait pas tant que ça) dans sa campagne médocaine.
La longueur des phrases résulte de la contrainte personnelle sinon franchement énoncée, du moins évoquée dans l'intro. Je me limiterai à dire que c'était amusant à faire.
Je n'écris pas cette réponse pour défendre le texte. Si peut-être il ne fonctionne pas, très bien. Mais j'ai l'impression qu'il y a ici en jeu comme un procès d'intention. Nous ne sommes pas des snobs ayant grandi dans un hôtel particulier du 16e. Le sujet de "Comment se faire insulter..." pourrait se résumer en deux phrases: 1/on perd son temps à vivre par procuration, 2/n'importe quel couillon peut se donner l'impression d'être "là où ça se passe" à condition de faire ce qu'il faut pour cela... sauf bien sûr, qu'il ne s'y passe rien.
Dernier point: se faire dédicacer un disque par un chanteur à la con en référence au suicide récent d'une copine, c'est nul et pathétique. C'est pour ça que quand on l'a fait, mieux vaut le raconter. Parce que c'est sordide mais ça peut aussi être drôle. Ou pas.
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Message  grieg Jeu 5 Oct 2006 - 7:14

Mutants, je vous aime bien et j'ai pris grand plaisir à vous lire.

Si je pense, MD, que tu te plantes en voyant un quelconque procès d’intention, dans les critiques de mes camarades – loup, était plus qu’admiratif quant au contenu et à l’humour ; yali montait sur le grand cheval de la forme, du style, qui étouffe le fond ; et mentor se contentait de s’apitoyer sur l’imperméabilité de ses neurones – reste que votre texte est un petit bijou. Peut-être parce que, au contraire de mes camarades, j’ai connu le milieu dont vous parlez, et notamment les longues fins de nuit chez Ali ; aussi bien celui de la rue des lombards, d’abord, dans ma jeunesse – et cela remonte loin, croyez-le bien – restaurant couru par tout le milieu comédo-artistique parisien noctambule ; auquel, je conviais mon ex-femme (des années plus tard), pour lui montrer, imbécile, que j’avais connu des temps glamour, et qui, à ma grande honte, s’était transformé en boîte échangiste gay, que celui de stalingrad ou du tapis rouge (lieu dans lequel j’ai fait ma seule et unique figuration pour le film des ex inconnus, « le pari » ( on n’y aperçoit que ma main)) ; j’ai donc connu les lieux et les situations - insulté aussi, ridicule aussi - que vous évoquez (la nuit ivre avec une copine de copine qui avait tourné dans « malevil », une discussion qui a dégénéré avec ozon et son petit ami à propos du grand bleu et de dalida, le sacrifice de mon catogan au cours d’une soirée d’artistes américains à san miguel de allende, Mexico (ça va faire ricaner les petits copains véliens, qui me connaissent : oui, j’ai porté le catogan)), et bien d’autres de ses situations encore, et cela m’a permis de goûter plus encore la pas si subtile ironie de votre propos et la qualité grinçante de votre superbe texte qui fonctionne comme beaucoup de sketchs d’humoristes, et je pense à bigard et ses « grands moments de solitude » (en plus sophistiqué, bien sûr… pardon).
Quand à la forme, je ne sais pas. J’ai souvent du mal avec les exercices de style. Je comprends que ça vous ait amusé. Seulement je me dis que vos propos auraient été autrement percutant si vous aviez moins travaillé ces phrases… et non ! la forme est la bonne… et merde, je ne sais pas.
Il serait intéressant de voir, le résultat d’une réécriture de ce texte, au d’un texte construit sur les mêmes bases, dans un style plus accessible.

Bref, bravo, vous avez un lecteur comblé et quasi admiratif.

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Message  Yali Jeu 5 Oct 2006 - 7:29

ça va faire ricaner les petits copains véliens, qui me connaissent : oui, j’ai porté le catogan
Me doutais que ce serait une belle journée, mais à ce point là :-) ahahahahahahahahahhahahahahahahahahah… filez-moi une boite de mouchoirs que j'y égoutte mon fou rire : ahahahahahhahahah (oh putain) ahhaah……………………))))))))))))))))))))

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Message  mentor Jeu 5 Oct 2006 - 11:43

Killgrieg a raison, LE mutant ! ;-). Aucun procès d'intention de ma part non plus ! J'ai pas accroché voilà tout, et c'est sûrement autant la faute à l'hémisphère con-cerné de mon cerveau qu'à votre style ou même au fond du propos.
Pourquoi Yali s'étouffe ? Kill serait-il imberbe du crâne ? :-)))))

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Message  Mutants Anachroniques Jeu 5 Oct 2006 - 12:11

mentor a écrit:Killgrieg a raison, LE mutant ! ;-). Aucun procès d'intention de ma part non plus ! J'ai pas accroché voilà tout, et c'est sûrement autant la faute à l'hémisphère con-cerné de mon cerveau qu'à votre style ou même au fond du propos.
Pourquoi Yali s'étouffe ? Kill serait-il imberbe du crâne ? :-)))))

(FM)
Désolé d'avoir démarré au quart de tour. J'admets volontiers la critique (si je faisais mon propre palmarès des textes "PEEA" le nôtre n'arriverait assurément pas en tête) mais là, pour tout dire, je venais de passer l'aprèm sur une lettre de motivation pour un boulot au SMIC, alors l'expression "votre sérail" m'a fait bondir... Ma réaction n'était pas très sport, mais ce n'était pas mal non plus d'en discuter, je crois. C'est tout l'intérêt d'un forum -et d'ailleurs je te remercie d'avoir pris la peine de me répondre, rien au fond ne t'y obligeait.
(P.S.: et merci à Kill pour sa contribution -j'appelle ça payer de sa personne-) à l'écriture d'une page d'histoire de sinistre mémoire - mémoire miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle...)
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Message  Yali Jeu 5 Oct 2006 - 12:13

mentor a écrit: Pourquoi Yali s'étouffe ? Kill serait-il imberbe du crâne ? :-)))))
Il a les cheveux qui poussent à l'intérieur. Cela dit, il est beau gosse !

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Message  mentor Jeu 5 Oct 2006 - 13:31

Désolé pour le mot "sérail", qui est resté coincé, au mauvais moment ! ;-)
Je comprends parfaitement qu'après un si long "exercice", certainement très travaillé et qui tenait à coeur, on n'apprécie que moyennement de n'avoir pas été bien compris ! Oui, tout dépend du contexte, du lieu, de l'environnement, si la digestion se passe mal parce que le tube de mayonnaise était périmé ou pour une autre raison ! :-)))
Mes encouragements en tout cas car l'écriture, c'est votre truc, pas de doute !

Yali a écrit:Il a les cheveux qui poussent à l'intérieur. Cela dit, il est beau gosse !
:-)))))))

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Message  Krystelle Jeu 5 Oct 2006 - 14:49

Ce texte me rappelle les cours de gym au collège quand on nous forçait à faire 20 fois le tour du stade en courrant. On arrive au bout essoufflé mais pas mécontent de l’avoir fait !
C’est vrai que vous (te?) lire c’est quand même question d’endurance ! Faut mobiliser toute sa matière grise et rester concentrer parce que la déconnexion neuronale guette en permanence.
Et si au prix de moult efforts on parvient à lire ce texte sans décrocher alors on peu en savourer pleinement toute la dérision qu’il contient. L’angle sous lequel vous abordez le sujet est souvent fin et pertinent.
Par contre quelque chose m’inquiète : après vous avoir lu, tout le monde se met à causer bizarre, avec des phrases à rallonge (cf. commentaires de Killgrieg et Mentor). Purée, c'est contagieux :-)

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Message  Yali Jeu 5 Oct 2006 - 15:12

T'excuse pas Mutant, j'aurais dû développer également. J’essaie : ce n’est pas le fond qui me gêne, mais la manière. Car enfin, écrire c’est toujours avoir la volonté de s’adresser au plus grand nombre, hors, ici, tu t’adresses à ceux-là même que tu critiques (même si tu te fous dans le lot) ce qui fait que le ton échappe en effet puisque pas du « Sérail » (pas de quoi s’offusquer d’ailleurs du vocable : n’y résidaient que des jolies filles à disposition et des eunuques : sans queue ni tête donc : le bordel quoi :-) :).

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Message  mentor Jeu 5 Oct 2006 - 16:34

Krystelle a écrit:...avec des phrases à rallonge (cf. commentaires de Killgrieg et Mentor). Purée, c'est contagieux :-)[/color]
je l'ai faite exprès ma phrase, longue, pour bien montrer que je savais faire aussi ! :-)))) Mais elle ne vaut pas celles qui ornent les textes des Mutants ;-)

Bien vu Yali, pour le sérail, je suis rassuré ! ;-)

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Message  Mutants Anachroniques Ven 6 Oct 2006 - 11:06

Krystelle a écrit:Ce texte me rappelle les cours de gym au collège quand on nous forçait Par contre quelque chose m’inquiète : après vous avoir lu, tout le monde se met à causer bizarre, avec des phrases à rallonge (cf. commentaires de Killgrieg et Mentor). Purée, c'est contagieux :-)

Oui, il y a même un texte signé "Racy" qui a été posté (ou est-ce plus ancien?) sur le thème: "une phrase". A moins que ce soit l'exercice d'avant-hier, on n'a pas suivi, mais nous n'en avons pas vu d'autres sous cet intitulé.

(FM) By the way, je vois qu'il y en a qui hésitent mais je confirme: les Mutants sont bien un duo, mais je me suis "dissocié" pour bien marquer que celui-ci est placé sous le signe de la "diversité culturel" et assumer seul, pour cette fois, le fardeau d'un passé honteux. J'ai d'ailleurs un texte perso dans "Polyfiction", le truc lancé cet été par quelqu'un dont j'ai oublié le pseudo, mais que je remercie au passage. Très classique mais je crois que l'histoire n'est pas mauvaise. Quant à la revue elle-même, elle est joliment réalisée mais gagnerait peut-être à être resserrée.
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Message  Charles Mer 11 Oct 2006 - 13:42

Bon bon, je vais commencer par dire que je ne suis pas célèbre ...

pas accroché du tout. Faut dire que ce que j'aime, moi, c'est plutôt qu'on me raconte des histoires, qu'on me fasse connaître des personnages, me fasse sourire, m'émouvoir ... bref, je préfère le roman à l'essai et là, ça ressemble plus à un essai donc ça partait mal pour que j'aime. Du coup, ça explique pourquoi je me suis ennuyé à la lecture.

ça ne vient pas mal de quelconques défauts de votre texte, c'est juste que, comme on dit, "c'est pas mon truc!"
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Message  Sahkti Mer 11 Oct 2006 - 15:08

Beaucoup aimé, vraiment.
Tout d'abord le style. A première vue, ça peut désarçonner, on craint de se lancer dans de la péroraison savante, mais pas du tout, tout cela a de la forme, du fond et la phrase longue est un exercice de style que vous maîtrisez bien.
Ensuite le fond. J'ai envie de tenter une comparaison avec certains écrits de Naulleau-Jourde qui tentent de manier ce style mais sont pénalisés par un élément (certes de taille): leur bêtise méchante (ou leur méchanceté bête, à choix). Je retrouve ici cette ironie et cette façon de parler d'un monde cruel ô combien présent dans la société: celui de la célébrité creuse et vide. Mais il n'y a pas chez vous (et c'est tant mieux) cette tendance à se moquer gratuitement ou affirmer avec légèreté. Tout cela est pesé et soupesé, remis dans un contexte bien utile... bref, je trouve cela intéressant et bien fait!
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