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Premier Réveil

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Message  Thrasymaque Sam 28 Nov 2009 - 17:54

Le début d'une histoire n'attendez donc pas à trouver un sens si ce n'est créer une ambiance et faire découvrir le protagoniste :

Au commencement… rien ... Le vide... page blanche & cerveau embrumé par une nuit agitée à courir derrière un rêve –

J'ai la manie provocatrice de dire que je n'aime pas rêver, mais à bien y réfléchir, je crois que ce que je déteste avant tout, c’est me réveiller – Probablement ce sentiment d'être un prisonnier à la peine aménagée - libre la journée, réintégrant le soir ses 4 murs - probablement la frustration de toucher le bonheur du bout des lèvres et finalement le voir disparaître quasi instantanément à la faveur de l'inharmonique sonnerie d'un réveil.

Il n'est pas de naissance sans souffrance, je renais chaque jour, quittant la chaleur de mon placenta en plume d’oie, expulsé par de violentes contractions vaginales programmées à heure fixe.

Cette naissance j’ai l’habitude de la célébrer quotidiennement en m'infligeant une seconde biffe...j'allume le JT histoire de prendre en pleine gueule la misère du monde... ca me réveille au sens propre comme au figuré -

Ce matin je restais prostré sans TV. Begbeder dit qu’« Aimer quelqu'un qui vous aime aussi, c'est du narcissisme. Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas, ça, c'est de l'amour. », cela résume plutôt bien ma relation avec Céline...Pour cette relation exempte d’hédonisme (sauf orientation SM), j’avais donné sentimentalement plus que ces 5 dernières années …Faisant de moi un niais romantique – faisant de moi un de ces hommes n’ayant pas intégré qu’amour est l’antonyme de finance : un retour systématiquement inversement proportionnel à l’investissement. syllogisme facile, j'en conclue donc que les meilleurs traders doivent beaucoup se masturber.

Cela fait plus d’un an que tout est fini, que j’ai tout effacé d’elle…sans pour autant parvenir à la supprimer de ma mémoire… cette nuit, de nouveau, j’ai rêvé d’elle.

Dans ce rêve elle s'offre à moi, dans ce rêve elle est encore plus belle, ses cheveux plus doux et sa voix plus apaisante - je découvre son entrecuisse trempée avec encore plus d'exaltation que dans mes rêves éveillés... les rêves, les vrais, n'ont pour seule odeur que le parfum de vos draps, les rêves, les vrais, n’ont pour seule saveur que votre propre goût, en somme, les rêves sont à la fois la chose la plus insipide et la plus exaltante qui n’ait jamais existé.

A demi nue, dépourvue d’odeur donc, avec peut être un léger parfum de lessive en guise d’essence de Guerlain, son corps est sans saveur et je retrouve la perfection de mes fantasmes d’adolescent. Le paradoxe du rêve réside dans la capacité à s’inventer un monde auquel nous croyons en restant pleinement conscient de l'absurdité de la situation que nous créons. Une sorte de lutte entre le conscient et l’inconscient, entre ce que j’aspire à être, et ce que je suis. En l'occurrence je sais que je ne suis pas avec elle... qu'elle ne m'aime pas, que cela n’est pas réel… et pourtant…

Succulente absurdité chimérique, elle m'aime et s'offre avec passion. Ce paradoxe je m'en délecte dans une sorte de boulimie frénétique, la dégustant sans retenue, embrassant son corps et plongeant ma langue dans sa gorge comme si l’évidence est qu’en y mettant plus d'ardeur elle ne partira pas. Je m’offre un banquet de son âme et de son corps avec en proue ma frustration assouvie par un plaisir ephémère et l’arrière goût d’un baiser volé …

La journée commence mal, à vrai dire la semaine avait mal commencée, Hier soir ... nous étions lundi…et le lundi ...c'est misère et décadence… Le temps d'une soirée au cœur d'un foyer pour sans abris... cherchant probablement à me convaincre que ma vie est formidable - Cherchant probablement à me confirmer que je suis différent du monde de cocaïnomanes jeunes politiques, avocats et cadres sup que je côtoie quotidiennement et que je retrouve lors de soirées « bon genre ».
Dans ces superbes soirées, chacun va passer 5 min aux chiottes le plus souvent par groupe de 2 et en sort avec un air si détaché qu’il en est suspect. Si vous observez bien ils se mouchent sans cesse ou se grattent le nez en s'appliquant à faire preuve de discrétion, puis avalent des verres à la chaine sans présenter le moindre signe d'ivresse. Les femmes sont belles et hautaines, les hommes leur rendent la pareille en étant beau et hautains…

Le lundi donc, je m’évade en donnant de mon temps à des gens dont le malaise est en apparence plus profond. Entouré de putes, de travestis, malchanceux et autre créatures que la vie n’a pas épargnée, tout le monde est laid, tout le monde est vrai. Je constate avec amusement qu’ici, (illusoire) prohibition de l’évasion, c’est l’inverse, l’alcool est interdit. Pourtant moi-même je boirais bien un coup histoire de forcer un peu moins mon sourire et me sentir un peu plus à l’aise. A contrario, les médicaments, drogue du pauvre …sont autorisés
Alors ici, c’est l‘inverse ! on s’enivre aux chiottes et on se came en famille au milieu de tout ce petit monde…On s’engueule on chante on se marre… Les femmes sont édentées et faciles, les hommes leur rendent la pareille en étant laids et gentils...Cool non ? Je suis certain que mes amis aimeraient l'ambiance si les SDF s'habillaient un peu plus en Christian Dior ...

Ces gens ne sont pas dans mes rêves, mes rêves sont beau...mes réveils sont donc d'autant plus difficiles et je commence à ne plus supporter le contraste qui s’opère le matin entre rêve et réalité. Ce matin, je me réveil avec le gout indigeste de la mélancolie des matins pluvieux de novembre…

« Beck » sur les oreilles, je me sers un café, le premier d’une longue lignée puis ouvre mon laptop pour une journée de home office. J’aime ce concept consistant à travailler à la maison, c’est un privilège réservé à une certaine élite - imaginez un prisonnier à qui on propose de quitter la prison, pour s’enfermer chez lui avec un bracelet de géo localisation… L’idée est la même…branché à Outlook, connexion doublé de mon blackberry, et comunicator en guise de boitier de pointage… je suis enchai… je veux dire connecté à mon mait.., mon entreprise. L’idée est qu’une prison bâtie de ses propres mains n’est pas une prison, c’est une maison. Ce qui m’amène à conclure que ce qui distingue les captifs des hommes libres, ce n’est pas la situation, c’est la capacité de détermination, ce qui globalement revient …au même. Spinoza ne serait probablement pas d’accord, Socrate encore moins…peu importe, si ils
avaient fait du home office, ils comprendraient…

Thrasymaque

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Message  Invité Sam 28 Nov 2009 - 18:14

En effet, pour l'instant je ne vois pas trop où mène l'histoire, les réflexions dont vous la parsemez me paraissent un peu bateau... On verra la suite.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Quelques erreurs de langue que je vous signale :
« en m'infligeant une seconde biffe (« baffe ? ») »
« ça me réveille »
« j'en conclus donc »
« je découvre son entre-cuisse trempé (et non « trempée », c’est un entre-cuisse) »
« les rêves sont à la fois la chose la plus insipide et la plus exaltante qui n’ait jamais existé » : j’aime bien la formule, mais ne suis pas certaine de l’utilité du « n’ » explétif
« l’arrière-goût d’un baiser volé »
« la semaine avait mal commencé (et non « commencée ») »
« d'un foyer pour sans-abri (et non « sans-abris », le TLFi indique que le mot est invariable) »
« avalent des verres à la chaîne »
« les hommes leur rendent la pareille en étant beaux et hautains »
« malchanceux et autres créatures que la vie n’a pas épargnées »
« mes rêves sont beaux »
« Ce matin, je me réveille avec le goût indigeste »
« connexion doublée de mon blackberry, et comunicator en guise de boîtier de pointage… je suis enchaî… je veux dire connecté à mon maît »

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Message  Invité Lun 30 Nov 2009 - 12:17

Je ne sais pas si c'est du lard ou du cochon, de la complaisance ou de l'auto-dérision (je parle du texte, de l'écriture) mais j'ai au moins la certitude que ça ne laisse pas indifférent.

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Message  Invité Lun 30 Nov 2009 - 12:43

Partagée : des réflexions indigestes et des trouvailles.
J'attends pour commenter que la suite m'éclaire un peu

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Message  Invité Jeu 3 Déc 2009 - 15:19

C'est vraiment pas mal. Il y a beaucoup de tournures que j'apprécie.
Viré l'avis de Socrate et Begbegue machin, le propos replacé, avec mesure, dans la bouche du narrateur donnerait quelque chose d'assez convaincant. En bref : avis plutô positif sur ce texte. je "sens" un belle écriture, je la devine, un peu masquée, mais elle est là.

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Message  Celeron02 Sam 19 Déc 2009 - 19:56

Bonsoir, j'ai bien aimé - peut-être parce que je me retrouve un peu dans le personnage, un peu paumé, un peu geek, et visiblement malheureux en amour (ou bien justement heureux, si aimer et être aimé en retour n'est que du narcissisme).

Est-ce qu'aimer autrui est encore possible, si le seul rempart contre la déception, est toujours de s'aimer soi-même davantage ?
(Voilà la problématique, me semble-t-il, de ce probable début de roman ou nouvelle, et ce serait peut-être mon propre départ - si je commençais demain un tel roman...)
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Message  mentor Sam 19 Déc 2009 - 21:52

une soi-disant histoire juste pour pouvoir placer tout plein d'aphorismes plus ou moins profonds ? c'est un peu mon sentiment après lecture
donc pas emballé
et puis des lourdeurs, beaucoup de mots finissant en -ment, comme systématiquement inversement proportionnel à l’investissement
il y aurait du travail pour rendre cela plus "digestible"

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Message  Thrasymaque Mer 23 Déc 2009 - 13:35

Tout d'abord merci à ceux qui ont pris le temps de lire ... et surtout de réagir - Socque merci pour le temps passé à corriger et pour le sentiment donné, Easter merci pur le petit mot, Coline voici la suite...merci PandaWorks & Celeron pour vos encouragements - Quant à Mentor ... pour répondre à la question non, la succession d'aphorisme est involontaire - j ai bcp à dire merci en tous cas d'avoir détaillé ta position - je re-post le début du texte en allégé et corrigé ...ainsi que la suite (que j'ai voulu plus "light" à lire")...


Sonnerie stridente de mon réveil, je m’extrais de ma nuit avec regret et désinvolture. Je retiens avec peine les larmes sèches que je sens monter, déglutissant difficilement au travers de ma gorge nouée.

Au commencement… rien ... Le vide... page blanche & cerveau embrumé par une nuit agitée à courir derrière un rêve –

J'ai la manie provocatrice de dire que je n'aime pas rêver, mais à bien y réfléchir, je crois que ce que je déteste avant tout, c’est me réveiller – Probablement ce sentiment d'être un prisonnier à la peine aménagée - libre la journée, réintégrant le soir ses 4 murs – peut etre la frustration de toucher le bonheur du bout des lèvres et le voir disparaître quasi instantanément à la faveur de l'inharmonique sonnerie d'un réveil.

Il n'est pas de naissance sans souffrance, je renais chaque jour, quittant la chaleur de mon placenta en plume d’oie, expulsé par de violentes contractions vaginales programmées à heure fixe.

Ce matin je restais prostré. Begbeder dit qu’« Aimer quelqu'un qui vous aime aussi, c'est du narcissisme. Aimer quelqu'un qui ne vous aime pas, ça, c'est de l'amour. », Cela résume plutôt bien ma relation avec Céline...Pour cette relation exempte d’hédonisme (sauf orientation SM), j’avais donné plus que ces 5 dernières années …Faisant de moi un niais romantique – faisant de moi un de ces hommes n’ayant pas intégré qu’amour est l’antonyme de finance : un retour systématiquement inversement proportionnel à l’investissement. Syllogisme simpliste, j'en conclus que les meilleurs traders doivent beaucoup se masturber.

Cela fait plus d’un an que tout est fini, que j’ai tout effacé d’elle…sans pour autant parvenir à la supprimer de ma mémoire… cette nuit, de nouveau, j’ai rêvé d’elle.

Dans ce rêve elle s'offre à moi, dans ce rêve elle est encore plus belle, ses cheveux plus doux et sa voix plus apaisante - je découvre son entrecuisse trempé avec encore plus d'exaltation que dans mes rêves éveillés... les rêves, les vrais, ont pour seule odeur le parfum de vos draps, les rêves, les vrais, ont pour seule saveur votre propre goût, en somme, les songes sont a la fois la chose la plus insipide et la plus exaltante qui n’ait jamais existé.

A demi nue, dépourvue d’odeur donc, avec peut être un léger parfum de lessive en guise d’essence de Guerlain, son corps est sans saveur et je retrouve la perfection de mes fantasmes d’adolescent. Le paradoxe du rêve réside dans la capacité à s’inventer un monde auquel nous croyons en restant pleinement conscient de l'absurdité de la situation que nous créons. Une sorte de lutte entre le conscient et l’inconscient, entre ce que j’aspire à être, et ce que je suis. En l'occurrence je sais que je ne suis pas avec elle... qu'elle ne m'aime pas, que cela n’est pas réel… et pourtant…

Succulente absurdité chimérique, elle m'aime et s'offre avec passion. Ce paradoxe je m'en délecte dans une sorte de boulimie frénétique, la dégustant sans retenue, embrassant son corps et plongeant ma langue dans sa gorge comme si l’évidence est qu’en y mettant plus d'ardeur elle ne partira pas. Je m’offre un banquet de son âme et de son corps avec en proue ma frustration assouvie par un plaisir éphémère et l’arrière goût d’un baiser volé …

La journée commence mal, à vrai dire la semaine avait mal commencé, Hier soir ... nous étions lundi…et le lundi ...c'est misère et décadence… Le temps d'une soirée au cœur d'un foyer pour sans-abri... cherchant à me convaincre que ma vie est formidable - Cherchant à me confirmer que je suis différent du monde de cocaïnomanes jeunes politiques, avocats et cadres sup que je côtoie quotidiennement et que je retrouve lors de soirées « bon genre ».
Dans ces superbes soirées, chacun va passer 5 min aux chiottes le plus souvent par groupe de 2 et en sort avec un air si détaché qu’il en est suspect. Si vous observez bien ils se mouchent sans cesse ou se grattent le nez en s'appliquant à faire preuve de discrétion, puis avalent des verres à la chaîne sans présenter le moindre signe d'ivresse. Les femmes sont belles et hautaines, les hommes leur rendent la pareille en étant beaux et hautains…

Le lundi donc, je m’évade en donnant de mon temps à des gens dont le malaise est en apparence plus profond. Entouré notamment de putes, de travestis, malchanceux et autre êtres que la vie n’a pas épargné, tout le monde est laid, tout le monde est vrai. Je constate avec amusement qu’ici, (illusoire) prohibition de l’évasion, c’est l’inverse, l’alcool est interdit. Pourtant moi-même je boirais bien un coup histoire de forcer un peu moins mon sourire et me sentir un plus à l’aise. A contrario, les médicaments, drogue du pauvre …sont autorisés
Alors ici, c’est l‘inverse ! on s’enivre aux chiottes et on se came en famille au milieu de tout ce petit monde…On s’engueule on chante on se marre… Les femmes sont édentées et faciles, les hommes leur rendent la pareille en étant débraillés et souriants...Cool non ? Je suis certain que mes amis aimeraient l'ambiance si les SDF s'habillaient un peu plus en Christian Dior ...

Ces gens ne sont pas dans mes rêves, mes rêves sont beau...mes réveils sont donc d'autant plus difficiles et je commence à ne plus supporter le contraste qui s’opère le matin entre rêve et réalité. Ce matin, je me réveille avec le goût indigeste de la mélancolie des matins pluvieux de novembre…

« Beck » sur les oreilles, je me sers un café, le premier d’une longue lignée puis ouvre mon laptop pour une journée de home office. J’aime ce concept consistant à travailler à la maison, c’est un privilège réservé à une certaine élite - imaginez un prisonnier à qui on propose de quitter sa cellule, pour s’enfermer chez lui avec un bracelet de géo localisation… L’idée est la même…branché à Outlook, connexion doublée de mon blackberry, et comunicator en guise de boîtier de pointage… je suis enchaî… je veux dire connecté à mon maît.., mon entreprise. L’idée est qu’une prison bâtie de ses propres mains n’est pas une prison, c’est une maison. Ce qui m’amène à conclure que ce qui distingue les captifs des hommes libres, ce n’est pas la situation mais la capacité de détermination, ce qui globalement revient …au même. Spinoza ne serait probablement pas d’accord, Socrate encore moins…peu importe, si ils avaient fait du home office, ils comprendraient…

La matinée passe, l’horrible sentiment de ne pouvoir me sortir de mes songes… le reve est bien fini, mais le manque subsiste. Prendre l’air, me doucher, m’habiller sortir…le bureau me sortira de là.

C’est notamment dans le metro, que je déteste le plus Paris. Ma relation à cette ville est quasi schizophrénique, passionnelle, « amoureuse », jalonnée d’engueulade, de bris de vaisselle et de réconciliation sensuelles.
Je déambule au milieu d’usagers sans visage, les odeurs ne m’incommodent guère, je ne les perçois plus… Arrivé au bureau sans véritablement savoir comment, probablement trop absorbé par mes pensées, la vue y est toujours imprenable.
Au loin, le sacré cœur, symbole du Paris des amours bohèmes, noyé dans une épaisse brume, me rappel combien le monde est en phase avec ma peine, le monde partage ma mélancolie, la ville est triste…

Mais me voici protégé, j’ai revêtu mon armure indestructible de business man- un cancer pourrait me ronger, je me concentrerais sur les futiles et passionnantes problématiques de mon job.
Etre carriériste c’est être malheureux non ? Comment se passionner pour le respect d’un processus, pour des flux financier ou encore l’usage d’un « Enterprise Ressource Planning » si sa vie n’est pas profondément ratée ? Et cet après midi, je sens qu’une grande carrière s’offre à moi ! Retour à ma réalité, fin de la nuit, fin du cauchemar, je viens à peine d’arriver pourtant l’heure de partir approche.

Je pousse la porte, pour pénétrer un monde de pluie et de nuit noire, les passants toujours sans visages semblent indifférents à la morosité environnante. Spectre divin, protagoniste d’un mauvais film à l’eau de rose, sur le trottoir d’en face, à demi-trempée elle me fixe. Perdue dans mon regard, m’implorant de ses yeux dont le maquillage, fidèle complice de sa beauté, se refuse obstinément à couler - baisers humides, rires, souffles courts et battements de cœur, l’amour est absurde – que fait elle ici ? Nous partons main dans la main, la pluie nous indiffère, je n’entends que nos voix nos rires et le claquement de nos baisers. Les murs gris, le froid, l’humidité des nuits d’hiver, tout est si bon.

Portés par nos retrouvailles nous voici enfin chez moi, demain, enfin mon réveil sera heureux.
Comme dans mon rêve, elle s'offre à moi, encore plus belle, ses cheveux tellement doux et sa voix si apaisante - je découvre son entrecuisse trempé et me voici a me délecter de ce corps que j’aime tant, parcourant sa peau sans gout du bout de mes lèvres, je plonge en elle pour m’enivrer de son parfum totalement imperceptible, ses gémissements résonnent en moi comme omniscients… A mesure que monte le plaisir, je sens la frustration et le besoin de profiter de cet instant m’envahir. Je tente de compenser dans une sorte de boulimie frénétique, la dégustant sans retenue, embrassant son corps et plongeant ma langue dans sa gorge comme si l’évidence est qu’en y mettant plus d'ardeur elle ne partira pas. Je m’offre un banquet de …

… pour finalement laisser place à la difficile prise conscience de l’absurdité de nos retrouvailles, de cette journée qui est passée si vite…


Sonnerie stridente de mon réveil, je m’extrais de ma nuit avec regret et désinvolture. Je retiens avec peine les larmes sèches que je sens monter, déglutissant difficilement au travers de ma gorge nouée.
…Putain je déteste les rêves !

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Message  Celeron02 Ven 25 Déc 2009 - 19:53

Bonsoir Thrasymaque,

bon je ne vais pas me contredire, en nuançant mon enthousiasme précédent : finalement, peut-être il y a un peu de vulgarité dans ton texte

je veux dire que l'érotisme, ce mot "putain", etc. ne sont pas souhaitables, selon moi, dans un texte littéraire : la littérature, à mon avis, est l'émanation de la pensée, de ce qu'il y a de plus important et qui reste de l'ordre de l'esprit ou des sentiments

ceci étant, j'adorerais écrire un roman purement érotique ; où il s'agirait uniquement de l'usage des corps, le côté sadien... mais justement, là ça ne fonctionne pas comme cela (trop peu, ou trop !) -- sinon San Antonio c'est très bon... à toi de voir !

l'idée du rêve pourrait traverser tout ton roman (Ubik de Philip K Dick est génial de ce point de vue) et il y a cette idée très connue de Lao-Tseu "Est-ce moi qui rêve que je suis un papillon ou bien suis-je un papillon qui rêve d'être un homme ?"

Cordialement,
-Celeron
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Message  Invité Ven 25 Déc 2009 - 22:02

Fonctionnement en boucle du rêve...et je ne suis pas plus avancée que précédemment pour te dire si je trouve ça bon ou non ... je n'ai pas lâché après trois lignes, c'est plutôt bon signe !
Juste une remarque : tu dois avoir la langue drôlement longue pour arriver à atteindre le fond de sa gorge ... ! ;-)))

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Message  Philomène Sam 26 Déc 2009 - 13:02

il y a quelque chose... mais ça reste convenu (les réflexions - sur le travail esclavage par exemple - me semblent des topoi irritants qu'il ne m'intéresse pas d'entendre de nouveau, à moins d'un style surprenant, ce que je ne trouve pas non plus dans ce texte). Pourtant, il pourrait y avoir quelque chose...
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Message  Invité Mer 30 Déc 2009 - 20:48

D'accord avec Philomène pour le côté convenu. Le "quelque chose", ma foi, je ne le vois pas...

Mes remarques :
"le rêve est bien fini"
"C’est notamment dans le métro, (pourquoi une virgule ici ?) que je déteste le plus Paris"
"le Sacré Cœur (...) me rappelle combien le monde"
"que fait-elle ici"
"parcourant sa peau sans goût du bout de mes lèvres"
"ses gémissements résonnent en moi comme omniscients" : j'ai du mal à me représenter des gémissements omniscients... à quoi cela correspond-il ?

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